[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES ( *or nivôse an !f 73 1 21 décembre 1793 le rapport de son comité des finances, casse et annule l’arrêté du département du Pas-de-Calais, du 28 brumaire, portant que les assignats à face royale de 100 livres et au-dessous, provisoirement conservés, en circulation, seront endossés, et fait défense à toutes les autorités constituées de prendre aucun arrêté qui pourrait tendre à en¬ traver le cours des assignats, ou à altérer la con¬ fiance due à la monnaie de la République (1). » « Sur le rapport fait par le comité des finances [Gillet, rapporteur (2)] : 1° de la demande du ministre de l’intérieur d’un nouveau fonds pour l’entretien des bâtiments et autres propriétés dé¬ pendant de la ci-devant liste civile; 2° du compte rendu par le ministre, de l’emploi des fonds mis à sa disposition pour le même objet, par les dé¬ crets des 3 novembre 1792, 26 mars et 3 avril 1793, et de ceux qui ont été payés par un débi¬ teur de la manufacture de Sèvres, duquel il ré¬ sulte que, sur 580,469 liv. 8 s., il a été dépensé jusqu’au 14 brumaire dernier une somme de 558,759 liv. 11 s. 4 d.; « La Convention nationale décrète : Art. 1er. « La trésorerie nationale tiendra à la disposi¬ tion du ministre de l’intérieur jusqu’à concur¬ rence de la somme de 50,000 livres, laquelle, avec 21,709 liv. 16 s. 8 d., restant en caisse au 14 brumaire dernier, formera celle de 71,709 1. 16 s. 8 d.,pour être par lui employés à l’entretien des bâtiments et autres propriétés dépendant de la ci-devant liste civile, pendant les mois bru¬ maire et frimaire de la présente année. Art. 2. « La Convention nationale charge ses comités des finances, d’aliénation des domaines nationaux et des domaines, de lui présenter incessamment un projet de décret sur une nouvelle organisa¬ tion de l’administration des bâtiments et autres propriétés nationales dépendant de la ci-devant liste civile. (3). » « La Convention nationale, après avoir entendu la pétition du brave Boutry, soldat au 56e régi¬ ment d’infanterie, qui a perdu sa main droite à l’affaire de Lincelle, près Lille, le 18 août (vieux style), et qui, sur le champ de bataille, s’écriait : « Il m’en reste encore une pour défendre la liberté ! » décrète (4) que la trésorerie nationale payera au citoyen Boutry, sur le vu du présent décret, la somme de 300 livres, à titre d’indem¬ nité des frais de son voyage; et, pour lui accor¬ der la pension et le grade auxquels il a droit, renvoie au ministre de la guerre, qui rendra compte, dans trois jours, de l’exécution de la loi à cet égard. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 14. (2) D’après la minute du décret qui se trouve aux Archives nationales, carton C 286, dossier 849. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 14. (4) L’auteur de la motion est Léonard Bourdon, d’après la minute du décret qui existe aux Archives nationales, carton C 286, dossier 849. « Le ministre de la guerre rendra également compte (1), dans trois jours, de l’exécution de la loi relative aux secours accordés aux Citoyens blessés dans les armées, aux veuves et orphelins de nos défenseurs, et de celle relative au change¬ ment des anciens uniformes des troupes de ligne en uniformes nationaux (2). » Compte rendu du Moniteur universel (3). Léonard Bourdon. Les orphelins de la patrie devaient vous présenter hier un brave militaire qui a perdu un bras au service de la Répu¬ blique. Il est à la barre; je demande pour lui un (1 ) L’auteur de la motion est Danton, d’après les divers journaux de l’époque. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 15. (3) Moniteur universel [n° 92 du 2 nivôse an II (dimanche 22 décembre 1793), p. 372, col. 1], D’autre part, le Journal des Débals et des Décrets (nivôse an II, n° 459, p. 8) et le Mercure universel [2 nivôse an II (dimanche 22 décembre 1793), t. 35, p. 31, col. 1] rendent compte de l’admission à la barre du citoyen Boutry dans les termes sui¬ vants : I. Compte rendu du Journal des Débals et des Décrets. Bourdon (du Loiret) sollicite l’admission à la barre d’un défenseur de la patrie qui a eu le poignet coupé dans une affaire. Le pétitionnaire se présente. Danton. Il doit exister une loi qui dispense les défenseurs de la patrie de demander l’aumône. D’après cela, il est inouï, il est déshonorant pour la Convention que les parents des volontaires qui défendent la République aux frontières, et ces volontaires eux-mêmes, soient forcés de se présenter à la barre pour réclamer des secours. Le ministre de la guerre a entre ses mains des fonds destinés à ce glorieux emploi. Pourquoi ne les distribue-t-il pas? Je demande que le ministre de la guerre soit tenu de vous présenter, sous huit jours, le tableau de tous ceux qui ont droit aux secours de la Répu¬ blique. Je demande, en outre, que le volontaire, qui est à la barre, reçoive un secours provisoire de 1,200 livres et soit renvoyé au ministre de la guerre. Bourdon (du Loiret) observe que le pétitionnaire ne demande pas un secours si considérable, dont il rougirait, parce que ceux de ses frères d’armes qui sont dans le même cas que lui, n’en ont pas autant. Il demande seulement, dit-il, une indemnité pour les frais de son voyage à Paris. Bourdon observe encore que le volontaire a manifesté le désir de se voir revêtu de l’habit natio¬ nal. (Il porte l’uniforme de la ligne.) En consé¬ quence, la Convention doit lui en donner un. (On applaudit.) Un secours provisoire de 300 livres est accordé au pétitionnaire, et il est renvoyé au ministre de la guerre pour la pension qui lui est due. IL Compte rendu du Monileur universel. Bourdon (du Loiret) annonce qu’hier, au nom de la Convention, il a reçu dans la salle de la Liberté les dévouements (sic ) des citoyens qui composaient le cortège de la fête de Châlier, ainsi que les restes de ce martyr de la Révolution. La Société des jeunes élèves de la liberté, dit-il, voulait offrir aux repré¬ sentants du peuple un défenseur de la patrie, privé d'un bras en combattant pour elle. Ce militaire se présente. L’Assemblée décrète qu’il lui sera accordé 300 livres de pension.