8 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE La Société en acceptant son offrande, a vivement applaudi au désintéressement civique de cet enfant et a arrêté qu’il vous serait transmis. Vous y applaudirez sans doute, Législateurs, et vous lui accorderez la récompense la plus flatteuse à un républicain, celle de mention honorable ». Boucher (présid.) et Mémard-Billy (secret.). 2 La société populaire de Niort appelle l’attention de la Convention sur la disette des bestiaux nécessaires à la subsistance des troupes, et à la culture des terres; elle dénonce les bouchers qui tuent journellement des femelles pleines ou des jeunes bœufs, et sollicite une loi qui défende de vendre ou d’acheter pour les boucheries des brebis ou vaches pleines. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’agriculture et de commerce (1). 3 La commission militaire révolutionnaire, établie par le représentant du peuple, Guim-berteau, pour les départemens d’Indre-et-Loire et Loir-et-Cher, séante provisoirement à Tours, fait passer à la Convention nationale, des exemplaires de cinq jugemens qu’elle a rendus le 11 ventôse dernier, et 2 et 3 germinal; elle promet zèle et activité pour détruire les ennemis de la République. Mention honorable, insertion au bulletin (2). 4 Les administrateurs du district de Tonnerre adressent à la Convention nationale, le tableau des adjudications des biens nationaux provenans de l’émigré Laguiche; ils ont été vendus 240,850 1., et avoient été estimés 39,528 L; ils en demandent l’insertion au bulletin. La Convention en décrète l’insertion et le renvoi au comité des domaines nationaux (3). 5 Un citoyen de Marseille, qui ne se fait pas connoître, envoie à la Convention nationale 50 I. pour être distribuées; savoir, 25 1. au premier sans-culotte qui entrera dans Valenciennes, et 25 1. à celui qui entrera aussi le premier dans Condé. Il demande aussi que les septuagénaires ne soient point repris de justice pour quelques erreurs et égarements passagers. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité de salut public (4). (1) P.V., XXXV, 293. Bin, 29 germ.; Audit, nat., n° 573. (2) P.V., XXXV, 293. (3) P.V., XXXV, 294. Bin, 29 germ. et 29 germ. (2e suppl*) ; J. Sablier, n° 1266. (4) P.V., XXXV, 294 et 352. Bin, 4 flor. (2e suppl‘) 6 La société populaire de Villefranche régénérée, d’Aveyron, expose à la Convention nationale que les pouvoirs du représentant du peuple, Bô, ne sont pas suffisans pour opérer tout le bien qu’il est facile de faire; elle demande que les pouvoirs qu’il a pour les départemens du Lot et du Cantal s’étendent sur celui de l’Aveyron. Insertion au bulletin, et renvoi au comité de salut public (1). 7 Le conseil général d’administration du district de Mende annonce à la Convention nationale que toutes les communes ont abdiqué le culte public dans ce district; que les églises sont dédiées à la raison. Il invite la Convention à rester à son poste, et à foudroyer les Catilina qui se présenteroient. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Mende, 15 germ. II] (3). « Citoyens représentants, L’épurement des autorités constituées qui s’est opéré dans le département a fermé la bouche aux aristocrates modérés et égoïstes; chaque sans-culotte est à sa place et à la hauteur du gouvernement révolutionnaire; toutes les communes ont abdiqué le culte public; le temple de la Raison a succédé à celui de l’erreur et du mensonge, et le faisseau de la liberté planté sur les débris de ces bâtiments superstitieux, est la seule marque distinctive et le seul point de raliement où se rendent à chaque décadi les amis de l’égalité et de la liberté : les hochets du fanatisme sont déjà parvenus à leur destination et un troisième et dernier envoi va vous être transmis. Grâces soient rendues au brave Châteauneuf-Randon qui a électrisé les esprits et les cœurs et a fait connaître au peuple le bonheur de son existence politique et morale et le prix de sa régénération. La perspective de notre prochaine récolte nous annonce l’abondance et nous défions les tyrans coalisés, ainsi que leurs suppôts d’oser encore infecter notre sol et ravager nos moissons. Nous avons frémi d’indignation à la lecture de l’affreuse conspiration ourdie par les ennemis du peuple contre la liberté, la représentation nationale et la montagne; c’est encore un dernier effort de Pitt et de Cobourg; comment des âmes vénales soudoyées par ces vils esclaves n’ont-elles pas rougi de favoriser ces projets liberticides ? Qu’ils ne souillent plus le sol de la liberté ces monstres ! Qu’ils expient par une prompte punition leurs forfaits patricides, et servent d’exemple à tous les conspirateurs; représentants, restez sur votre cîme, nous vous le répétons, demeurez à votre poste, foudroyez les nouveaux Catilina qui seraient assez téméraires pour déchirer encore le sein de notre (1) P.V., XXXV, 294. M.U., XXXVIII, 470. (2) P.V., XXXV, 294. Bln, 29 germ. (2e suppD, et 4 flor. (2e suppl1) ; J. Sablier, n° 1266. (3) C 298, pl. 1044, p. 15 8 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE La Société en acceptant son offrande, a vivement applaudi au désintéressement civique de cet enfant et a arrêté qu’il vous serait transmis. Vous y applaudirez sans doute, Législateurs, et vous lui accorderez la récompense la plus flatteuse à un républicain, celle de mention honorable ». Boucher (présid.) et Mémard-Billy (secret.). 2 La société populaire de Niort appelle l’attention de la Convention sur la disette des bestiaux nécessaires à la subsistance des troupes, et à la culture des terres; elle dénonce les bouchers qui tuent journellement des femelles pleines ou des jeunes bœufs, et sollicite une loi qui défende de vendre ou d’acheter pour les boucheries des brebis ou vaches pleines. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’agriculture et de commerce (1). 3 La commission militaire révolutionnaire, établie par le représentant du peuple, Guim-berteau, pour les départemens d’Indre-et-Loire et Loir-et-Cher, séante provisoirement à Tours, fait passer à la Convention nationale, des exemplaires de cinq jugemens qu’elle a rendus le 11 ventôse dernier, et 2 et 3 germinal; elle promet zèle et activité pour détruire les ennemis de la République. Mention honorable, insertion au bulletin (2). 4 Les administrateurs du district de Tonnerre adressent à la Convention nationale, le tableau des adjudications des biens nationaux provenans de l’émigré Laguiche; ils ont été vendus 240,850 1., et avoient été estimés 39,528 L; ils en demandent l’insertion au bulletin. La Convention en décrète l’insertion et le renvoi au comité des domaines nationaux (3). 5 Un citoyen de Marseille, qui ne se fait pas connoître, envoie à la Convention nationale 50 I. pour être distribuées; savoir, 25 1. au premier sans-culotte qui entrera dans Valenciennes, et 25 1. à celui qui entrera aussi le premier dans Condé. Il demande aussi que les septuagénaires ne soient point repris de justice pour quelques erreurs et égarements passagers. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité de salut public (4). (1) P.V., XXXV, 293. Bin, 29 germ.; Audit, nat., n° 573. (2) P.V., XXXV, 293. (3) P.V., XXXV, 294. Bin, 29 germ. et 29 germ. (2e suppl*) ; J. Sablier, n° 1266. (4) P.V., XXXV, 294 et 352. Bin, 4 flor. (2e suppl‘) 6 La société populaire de Villefranche régénérée, d’Aveyron, expose à la Convention nationale que les pouvoirs du représentant du peuple, Bô, ne sont pas suffisans pour opérer tout le bien qu’il est facile de faire; elle demande que les pouvoirs qu’il a pour les départemens du Lot et du Cantal s’étendent sur celui de l’Aveyron. Insertion au bulletin, et renvoi au comité de salut public (1). 7 Le conseil général d’administration du district de Mende annonce à la Convention nationale que toutes les communes ont abdiqué le culte public dans ce district; que les églises sont dédiées à la raison. Il invite la Convention à rester à son poste, et à foudroyer les Catilina qui se présenteroient. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Mende, 15 germ. II] (3). « Citoyens représentants, L’épurement des autorités constituées qui s’est opéré dans le département a fermé la bouche aux aristocrates modérés et égoïstes; chaque sans-culotte est à sa place et à la hauteur du gouvernement révolutionnaire; toutes les communes ont abdiqué le culte public; le temple de la Raison a succédé à celui de l’erreur et du mensonge, et le faisseau de la liberté planté sur les débris de ces bâtiments superstitieux, est la seule marque distinctive et le seul point de raliement où se rendent à chaque décadi les amis de l’égalité et de la liberté : les hochets du fanatisme sont déjà parvenus à leur destination et un troisième et dernier envoi va vous être transmis. Grâces soient rendues au brave Châteauneuf-Randon qui a électrisé les esprits et les cœurs et a fait connaître au peuple le bonheur de son existence politique et morale et le prix de sa régénération. La perspective de notre prochaine récolte nous annonce l’abondance et nous défions les tyrans coalisés, ainsi que leurs suppôts d’oser encore infecter notre sol et ravager nos moissons. Nous avons frémi d’indignation à la lecture de l’affreuse conspiration ourdie par les ennemis du peuple contre la liberté, la représentation nationale et la montagne; c’est encore un dernier effort de Pitt et de Cobourg; comment des âmes vénales soudoyées par ces vils esclaves n’ont-elles pas rougi de favoriser ces projets liberticides ? Qu’ils ne souillent plus le sol de la liberté ces monstres ! Qu’ils expient par une prompte punition leurs forfaits patricides, et servent d’exemple à tous les conspirateurs; représentants, restez sur votre cîme, nous vous le répétons, demeurez à votre poste, foudroyez les nouveaux Catilina qui seraient assez téméraires pour déchirer encore le sein de notre (1) P.V., XXXV, 294. M.U., XXXVIII, 470. (2) P.V., XXXV, 294. Bln, 29 germ. (2e suppD, et 4 flor. (2e suppl1) ; J. Sablier, n° 1266. (3) C 298, pl. 1044, p. 15 SÉANCE DU 29' GERMINAL AN II (18 AVRIL 1794) - N° 8 9 mère commune; ne descendez de la sainte Montagne que quand les tyrans seront exterminés, que lorsque la République pourra jouir paisiblement du bonheur que les vertus doivent lui procurer, enfin que quand les peuples de l’Europe auront reconnu leur droit; bientôt, oui bientôt, tous les peuples de l’univers ne seront par vos soins et vos travaux qu’un peuple de frères; soyez sûrs que les tyrans et nos ennemis intérieurs n’attendaient et ne désiraient la convocation des assemblées primaires pour une nouvelle députation, que pour nommer leurs consorts, détruire l’ouvrage immortel des droits de l’homme et nous faire retomber dans l’esclavage. Pour nous, fermes à notre poste, nous jurons de faire exécuter rigoureusement le gouvernement révolutionnaire et de ne l’abandormer que quand nous aurons versé jusqu’à la dernière goutte de notre sang pour son maintien et notre chère patrie. Vive la République, Vive la Montagne ». Ferraud, Malafosse, Bégou, Bouchet, Pajon, Kayron, Barrandon, Bonnefoux, André, Moulin, Dardaré, Rebeyrolles [et une signature illisible]. 8 Les citoyens de Villefranche, département de l’Aveyron, applaudissent à l’imperturbable énergie de la Convention nationale, et à la punition des traîtres. Mention honorable, insertion au bulletin (1) . [Villefranche, 12 germ. II] (2) . « Citoyens législateurs, Nous venons d’être instruits par la lecture qui nous a été faite de l’adresse de la Convention au peuple français, des dangers que vient de courir la représentation nationale et la liberté du peuple... Notre premier mouvement a été un cri d’indignation et de rage contre les conspirateurs et les traîtres, nous avons en même temps juré leur destruction et notre serment ne sera pas vain. Grâces vous soient mille fois rendues, législateurs immortels, pères de la patrie, vrais fondateurs de la liberté; c’est votre imperturbable énergie qui vient encore de déjouer cette ou-velle conspiration et d’en faire punir les exécrables auteurs. Ils sont bien criminels ces hommes, qui sous le masque du patriotisme, veulent assassiner le peuple. Serait-il possible que lorsque la vertu est à l’ordre du jour, ses dehors imposants puissent servir de voiles pour ourdir des nouvelles trames, et que le peuple séduit lui-même par ces apparences trompeuses, courut au devant des fers qu’on lui prépare. Non, le peuple essentiellement vertueux était fait pour croire à la vertu, il a pu être séduit un instant, il a pu donner sa confiance à des hommes dont le cœur était corrompu, mais dont le langage n’annonçait que le respect pour la représentation nationale et l’exécution des lois; l’amour du peuple était sur leurs lèvres et par leurs atroces com-(1) P.V., XXXV, 295. Bln, 29 germ. (2e suppl'). (2) C 300, pl. 1059, p. 33. binaisons, ils lui préparaient des poignards et des fers. Ils eussent été moins dangereux, si se dépouillant de leur masque hypocrite, ils avaient osé lever l’étendard de la révolte; dans l’instant ils eussent été réduits en poussière et leurs affreux complots déjoués, presqu’aussitôt que conçus; mais aujourd’hui l’expérience nous rendra méfiants, le peuple a juré de ne plus s’endormir dans une fatale sécurité, il surveillera les traîtres, il les dénoncera, et plein de reconnaissance pour vos bienfaits, il saura consolider l’ouvrage de vos mains. Il veut transmettre à ses neveux le dépôt précieux de la liberté et de l’égalité. Législateurs, ce n’est pas après 5 ans de travaux pour abattre tous les genres de tyrannie, après de nombreux sacrifices dont le calcul même serait un crime, ce n’est pas lorsque le sang du patriote a coulé sous le glaive des cohortes ennemies, que le peuple français veut regarder en arrière, toutes ses facultés sont à vous, la dernière goutte de son sang doit couler pour la patrie. Parlez, Législateurs, si de nouveaux dangers vous menacent, nous volons vers vous, nous vous faisons un rempart de nos corps, tandis que 1 500 000 hommes feront respecter sur nos frontières l’enseigne de la liberté. Ce ne sera qu’après avoir foulé nos cadavres ensanglantés que les assassins pourront parvenir jusqu’à vous. S’il existe encore des conspirateurs, c’est pour les punir que le peuple vous a confié sa massue, qu’elle soit dans vos mains le signal de l’épouvante, qu’elle effraie les traîtres et ceux qui seraient tentés d’entrer dans leurs complots, et ne la posez que lorsqu’ils ne seront plus. C’est à vous, Législateurs, qu’il appartient de consommer le grand ouvrage de notre régénération. Le peuple vous a placés au poste glorieux du haut du guet, vous présidez à ses destinées, chacun de vos travaux ajoute à notre bonheur; vous seuls connaissez toutes les intrigues, vous tenez dans la main le fil de toutes les conspirations, que votre zèle ne se ralentisse pas plus que notre confiance. Ce n’est qu’après l’entière destruction des tyrans et des traîtres que vous devez revenir au milieu de nous, jouir en paix du fruit de vos travaux et recueillir nos bénédictions ». Vayssière, Daim, Carraudine jeune, Dache père, Panissal jeune, Momos, Panissal, Roubeau, Segons, Brot, Rigot, Rolland, Massabiau père, Sougny, Lachin jeune, Granier, Deleris fils, Guioter, Vigorou, Cotreau aîné, Farjon, Hugounens, Carayré, Mouly jeune, Civand, Murat, Alric, Théron, Lacassaigne, Curray aîné, Caylet cadet, Déau, Tamaler, Déau, Bosc, Lambert, Marre aîné, Bach fils, Belussy, La-valre cadet, Gossart, Cormach, instituteur, P. Digat, J. Moulière, Rouqueer, Cazès, Colombier aîné, Milhet jeune, Lacroute maire, Laraussiet, Peinard, Grudière, Dalmas, A. Crespy, Doudon, Murat aîné, Carraudière aîné, Ganit, Sérié, Clusel, Alet, Bosc, Cerès, Jannet, Pachine, Savignac, Deley, Croizac cadet, Tortot fils, Sellier, Raynal, Baben fils, Dalmas père, Valex, Murat, Bastide père, Andrevaux aîné, Mazière, Verney dit Lafo-ret, Combes, Bosc, Gaubert, Doradal, J. Massabiau, Dubreult, Couderc, Granier, Gattié, Beyriau, Cordailhac, Cessac, Bisser, Urnan, Fraysse [et 29 signatures illisibles]. SÉANCE DU 29' GERMINAL AN II (18 AVRIL 1794) - N° 8 9 mère commune; ne descendez de la sainte Montagne que quand les tyrans seront exterminés, que lorsque la République pourra jouir paisiblement du bonheur que les vertus doivent lui procurer, enfin que quand les peuples de l’Europe auront reconnu leur droit; bientôt, oui bientôt, tous les peuples de l’univers ne seront par vos soins et vos travaux qu’un peuple de frères; soyez sûrs que les tyrans et nos ennemis intérieurs n’attendaient et ne désiraient la convocation des assemblées primaires pour une nouvelle députation, que pour nommer leurs consorts, détruire l’ouvrage immortel des droits de l’homme et nous faire retomber dans l’esclavage. Pour nous, fermes à notre poste, nous jurons de faire exécuter rigoureusement le gouvernement révolutionnaire et de ne l’abandormer que quand nous aurons versé jusqu’à la dernière goutte de notre sang pour son maintien et notre chère patrie. Vive la République, Vive la Montagne ». Ferraud, Malafosse, Bégou, Bouchet, Pajon, Kayron, Barrandon, Bonnefoux, André, Moulin, Dardaré, Rebeyrolles [et une signature illisible]. 8 Les citoyens de Villefranche, département de l’Aveyron, applaudissent à l’imperturbable énergie de la Convention nationale, et à la punition des traîtres. Mention honorable, insertion au bulletin (1) . [Villefranche, 12 germ. II] (2) . « Citoyens législateurs, Nous venons d’être instruits par la lecture qui nous a été faite de l’adresse de la Convention au peuple français, des dangers que vient de courir la représentation nationale et la liberté du peuple... Notre premier mouvement a été un cri d’indignation et de rage contre les conspirateurs et les traîtres, nous avons en même temps juré leur destruction et notre serment ne sera pas vain. Grâces vous soient mille fois rendues, législateurs immortels, pères de la patrie, vrais fondateurs de la liberté; c’est votre imperturbable énergie qui vient encore de déjouer cette ou-velle conspiration et d’en faire punir les exécrables auteurs. Ils sont bien criminels ces hommes, qui sous le masque du patriotisme, veulent assassiner le peuple. Serait-il possible que lorsque la vertu est à l’ordre du jour, ses dehors imposants puissent servir de voiles pour ourdir des nouvelles trames, et que le peuple séduit lui-même par ces apparences trompeuses, courut au devant des fers qu’on lui prépare. Non, le peuple essentiellement vertueux était fait pour croire à la vertu, il a pu être séduit un instant, il a pu donner sa confiance à des hommes dont le cœur était corrompu, mais dont le langage n’annonçait que le respect pour la représentation nationale et l’exécution des lois; l’amour du peuple était sur leurs lèvres et par leurs atroces com-(1) P.V., XXXV, 295. Bln, 29 germ. (2e suppl'). (2) C 300, pl. 1059, p. 33. binaisons, ils lui préparaient des poignards et des fers. Ils eussent été moins dangereux, si se dépouillant de leur masque hypocrite, ils avaient osé lever l’étendard de la révolte; dans l’instant ils eussent été réduits en poussière et leurs affreux complots déjoués, presqu’aussitôt que conçus; mais aujourd’hui l’expérience nous rendra méfiants, le peuple a juré de ne plus s’endormir dans une fatale sécurité, il surveillera les traîtres, il les dénoncera, et plein de reconnaissance pour vos bienfaits, il saura consolider l’ouvrage de vos mains. Il veut transmettre à ses neveux le dépôt précieux de la liberté et de l’égalité. Législateurs, ce n’est pas après 5 ans de travaux pour abattre tous les genres de tyrannie, après de nombreux sacrifices dont le calcul même serait un crime, ce n’est pas lorsque le sang du patriote a coulé sous le glaive des cohortes ennemies, que le peuple français veut regarder en arrière, toutes ses facultés sont à vous, la dernière goutte de son sang doit couler pour la patrie. Parlez, Législateurs, si de nouveaux dangers vous menacent, nous volons vers vous, nous vous faisons un rempart de nos corps, tandis que 1 500 000 hommes feront respecter sur nos frontières l’enseigne de la liberté. Ce ne sera qu’après avoir foulé nos cadavres ensanglantés que les assassins pourront parvenir jusqu’à vous. S’il existe encore des conspirateurs, c’est pour les punir que le peuple vous a confié sa massue, qu’elle soit dans vos mains le signal de l’épouvante, qu’elle effraie les traîtres et ceux qui seraient tentés d’entrer dans leurs complots, et ne la posez que lorsqu’ils ne seront plus. C’est à vous, Législateurs, qu’il appartient de consommer le grand ouvrage de notre régénération. Le peuple vous a placés au poste glorieux du haut du guet, vous présidez à ses destinées, chacun de vos travaux ajoute à notre bonheur; vous seuls connaissez toutes les intrigues, vous tenez dans la main le fil de toutes les conspirations, que votre zèle ne se ralentisse pas plus que notre confiance. Ce n’est qu’après l’entière destruction des tyrans et des traîtres que vous devez revenir au milieu de nous, jouir en paix du fruit de vos travaux et recueillir nos bénédictions ». Vayssière, Daim, Carraudine jeune, Dache père, Panissal jeune, Momos, Panissal, Roubeau, Segons, Brot, Rigot, Rolland, Massabiau père, Sougny, Lachin jeune, Granier, Deleris fils, Guioter, Vigorou, Cotreau aîné, Farjon, Hugounens, Carayré, Mouly jeune, Civand, Murat, Alric, Théron, Lacassaigne, Curray aîné, Caylet cadet, Déau, Tamaler, Déau, Bosc, Lambert, Marre aîné, Bach fils, Belussy, La-valre cadet, Gossart, Cormach, instituteur, P. Digat, J. Moulière, Rouqueer, Cazès, Colombier aîné, Milhet jeune, Lacroute maire, Laraussiet, Peinard, Grudière, Dalmas, A. Crespy, Doudon, Murat aîné, Carraudière aîné, Ganit, Sérié, Clusel, Alet, Bosc, Cerès, Jannet, Pachine, Savignac, Deley, Croizac cadet, Tortot fils, Sellier, Raynal, Baben fils, Dalmas père, Valex, Murat, Bastide père, Andrevaux aîné, Mazière, Verney dit Lafo-ret, Combes, Bosc, Gaubert, Doradal, J. Massabiau, Dubreult, Couderc, Granier, Gattié, Beyriau, Cordailhac, Cessac, Bisser, Urnan, Fraysse [et 29 signatures illisibles].