488 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE guides et notre point de ralliement. La Convention, rien que la Convention. Continués vos glorieux travaux, complettés notre bonheur ; ayés toujours ce courage et cette énergie que vous avés manifestés tant de fois et dans des circonstances périlleuses, n’abandonnés le vaisseau de l’Etat que lorsque vous l’aurés conduit à son port. Tel est le voeu de cette commune qui vous jure un attachement inviolable. Les officiers municipaux de la commune de Cluny. Guichard, maire, Charles, agent national et 5 autres signatures. t [Les juges du tribunal du district de Clamecy à la Convention nationale, le 1er brumaire an 7/7] (23) Égalité, Unité, Liberté. Citoyens Représentans, Chargés par la constitution de propager les principes de la justice et d’appliquer les loix judiciaires, appellés même par le gouvernement révolutionnaire à l’éxécution d’une partie des mesures qu’il a établies, les tribunaux ressentiront plus vivement que personne, combien il est doux d’obéir aux loix qui respirent la sagesse et l’humanité dont vous venez de consacrer les bases dans votre adresse aux français. Des juges Républicains se trouvent heureux de s’appuyer sur ces bases désormais inébranlables. A chaque époque de la Révolution, la Convention a sauvé la patrie : aujourd’huy, elle vient de sauver les moeurs. La paix universelle, quand elle en aura marqué l’instant mettra le sceau à ses triomphes et le comble au bonheur de la france libre et régénérée. Vive la République et la Convention! Suivent 6 signatures. u [Les officiers municipaux et le conseil général de la commune de Conches à la Convention nationale, le 2 brumaire an 777] (24) La République ou la mort. Citoyens Représentans, Votre adresse au peuple francois est le triomphe de la liberté et de la vertu, la honte des tyrans et des hommes pervers ; l’homme libre peut s’en servir comme d’un fanal pour éviter les ecueils insidieux des insinuations mensongères, il y verra que l’amour de la patrie (23) C 324, pl. 1393, p. 6. (24) C 324, pl. 1393, p. 8. n’est pas fait pour des âmes dures sans justice et sans humanité, que d’un homme sanguinaire on ne peut jamais en faire un Républicain. Nous n’avons pu, Citoyens Représentans, entendre les grandes vérités que vous y développez sans émotion; vous y faites voir qu’aux plus grands desordres, vous savez opposer une plus grande sagesse, aux plus grands périls une plus grande résistance, qu’en bons peres, vous savez épargner l’erreur et frapper le crime, il faudroit donc être bien aveugle pour desespe-rer du salut de la République tant que vous resterez au poste ou le peuple vous a placé. Grâces vous soient rendues, O pères de la patrie, vous jurez de maintenir le gouvernement qui a sauvé la République, mais en le dégageant des vexations, des mesures cruelles dont se servoient les ennemis de la chose publique pour la faire haïr. Nous espérons que le peuple français revenu de son erreur foulera aux pieds les passions particulières pour ne devenir qu’une seule famille, qu’un peuple de frères, qu’il éloignera de lui, tous les propos insensés suggérés par la malveillance contre le vray patriote, qu’il sentira que les passions et les vices ne serviroient qu’a le subjuger et à l’asservir, qu’il saura enfin découvrir ceux qui savent se déguiser sous le masque de la modération de la justice et même de la bienfaisance. Oui, Citoyens Répresentans, c’est à la lueur de vos grands principes que le peuple français trouvera son bonheur, c’est là ou il reconnaitra son unique boussole. Nous jurons de ne jamais reconnoître d’autre point de ralliement que la Convention s’il arri-voit qu’un tyran fut assez fort pour ébranler la République, notre seul et unique espoir seroit de nous ensevelir sous ses ruines avec la Convention. Vive la Convention, Vive la République. Bretigneres, maire et 19 autres signatures. v [La société populaire épurée de Colmar à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an 777] (25) Législateurs Vainement les phalanges républicaines ren-versoient-elles de toutes parts les esclaves des despotes de l’Europe ligués contre notre liberté, deux factions nouvelles renaissant des cendres des derniers conspirateurs, cherchoient à rendre inûtiles les efforts de nos braves défenseurs, en établissant dans l’interieur de la République, une lutte capable d’amener le trouble, la division et même la guerre civile et de procurer une diversion favorable aux interets des tyrans coalisés. De ces deux factions, l’une ne demandoit la conservation du gouvernement révolutionnaire (25) C 325, pl. 1412, p. 25. SÉANCE DU 17 BRUMAIRE AN III (7 NOVEMBRE 1794) - N° 1 489 qui a sauvé la patrie, que pour perpétuer le régné du brigandage et de la tyranie dont ce gouvernement a été souvent le prétexte avant le 10 thermidor. L’autre au contraire qui vouloit la destruction totale du sisteme révolutionnaire, s’etoit rendûe l’apotre de la convocation des assemblées primaires et consequemment de la dissolution de la Convention nationale. Ces deux factions, tout en suivant des routes opposées, dévoient cependant amêner le même résultat; le retour du despotisme et la destruction du régime républicain. Vous l’avès pressenti, Législateurs, et aussitôt une adresse de votre part, en proclamant dans toute la France les principes auxquels le vrai républicain doit se rallier pour l’interet de la patrie et le bonheur général, vient encore d’anéantir dans leur naissance les coupables espérances des ennemis de la révolution. Poursuivés, Législateurs, vos pénibles travaux, jusqu’à ce que tous nos ennemis soient complettement détruits et notre révolution parfaitement consolidée; que jusques là, le gouvernement révolutionnaire soit maintenu dans toute son energie, que la terreur, arme des despotes et des contre révolutionnaires soit écartée, elle n’a servie jusqu’à présent qu’a comprimer les esprits et à étouffer ces élans du patriotisme qui ne peuvent provenir que du calme et de la tranquilité d’esprit mais que les intrigans, les fripons et les faux amis du peuple soient ainsi que les malveillans pûnis et atteints du glaive de la loi; et que l’erreur momentanée et involontaire ne soit plus désormais confondûe avec le crime et la trâhison; pour nous, législateurs, notre seul cri de ralliement sera toujours : Vive la Convention nationale ; vive la République une et indivisible et démocratique. Salut et fraternité. Blanchard, président, Lung, archiviste, Petitpierre, Gsettsy, Turrillois, secrétaires. w [La société populaire de la commune de Blérancourt à la Convention nationale, le 26 vendémiaire an HT] (26) Citoyens Représentants, Le code de morale et de vertu que vous avez consigné dans votre adresse au peuple français, nous apprend combien un gouvernement légitimé différé du pouvoir tirannique et liberti-cide; tandis que celuy-cy appelle a son secours la violence et la terreur seuls appuis d’une authorité usurpée : l’autre s’environne de la confiance des administrées, parce qu’il ne veut que leur bonheur. Les terroristes nous vantoient les victoires dues au courrage de nos frères d’armes ; ils exal-(26) C 325, pl. 1412, p. 22. toient nos conquêtes... qu’etoient pour nous ces victoires et ces conquêtes si la fin devoit etre le malheur et l’oppression ; ainsy rome fut eblouie par les exploits brillants des Marius, des Sylla, des Pompées et des Césars ; le résultat fut le pouvoir sans borne de quelques particuliers et l’aneantissement de la liberté publique; sans votre energie aux mémorables journées des neuf et dix thermidor, notre République naissante malgré ses triomphes au dehors allait éprouver toutes les horreurs de Rome vieillie. La france a déployée une force invincible, elle a humiliée l’orgueil des despotes, elle a fait connaitre a leurs esclaves, que la liberté est en leurs pouvoirs quant ils voudront se montrer hommes ; c’est a la sagesse de vos loix ; c’est a notre bonheur a leur faire aimer la liberté. Vous allez rétablir dans toute la Republique comme vous avez rétabli dans votre sein la liberté des opinions, qui ne peut faire trembler que les méchants et les despotes, c’est elle qui a brisé nos fers; c’est elle qui peut maintenir son ouvrage. Après avoir abbatu les monstres qui ver-soient comme l’eau, le sang de ceux dont ils jalousoient les talens ou les possessions, vous epuiseres au flambeau de la justice, ces fortunes rapides et tenebreuses, fruit du crime et de l’intrigue et vous repousserés des administrations ces etres vils et méprisables qui ont méconnu la voix de l’honneur et de la probité, comme celle de la patrie. Enfin, vous mettrez la vertu à l’ordre du jour et vous ferrez executer les principes consacrés dans votre adresse au peuple françois, que nous regardons comme la baze du bonheur et de la liberté publics qui vous sont conffiés ; nous jurons d’employer pour seconder vos travaux toute notre energie et de vous faire un rempart de nos corps. Pour extrait conforme. Lafassiere, président, Nanteuil, secrétaire. x [Les administrateurs du district d’Argentan à la Convention nationale, le 27 vendémiaire an III\ (27) Citoyens Représentans, La france est enfin régénérée, le génie de la liberté dégagé des nuages impurs qui cachaient sa beauté, plane sur nos têtes ; et son flambeau lumineux va éclairer la marche des français dans le vrai sentier, que leur désigne la plus belle et la plus glorieuse des Révolutions. La justice, cette justice naturelle qui protège l’innocent et qui punit le coupable, surtout ce scélérat, ce membre gangrené qui veut empêcher et entraver la vraie marche du gouvernement Révolutionnaire, est à l’ordre du jour. La (27) C 324, pl. 1393, p. 3.