74 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { � Sûcembre'l� poste jusqu’à ce que la patrie soit sauvée, et les assurer que la commune de Champigny vient de renouveler le serment qu’elle a fait de vouer à une haine implacable et les rois et la royauté, et de ne reconnaître de Convention nationale que depuis l’époque heureuse du 31 mai dernier, serment qu’elle a fait le huit de juin pour la première fois, et l’assurance de son assentiment entier à tous les décrets qui pourront être rendus. Fait, rédigé et arrêté sur la place publique, en présence du peuple, à la lueur des flammes qui dévoraient les titres de féodalité, les jour, mois et an que dessus, et ont signé. ( Suivent 47 signatures.) La Société populaire de Poitiers fait passer quelques couplets patriotiques chantés dans son sein. Mention honorable, insertion au « Bulletin » x envoi au comité d’instruction publique (1). Suit la lettre d'envoi du président de la Société populaire de Poitiers (2). Au Président de la Convention nationale. K Poitiers, le 5 frimaire an II de la Répu¬ blique une et indivisible. a Citoyen Président, « La Société populaire de Poitiers me charge de te faire passer des exemplaires de quelques couplets que j’ai chantés; tu verras que l’es¬ prit public y fait des progrès et que cette ville, voisine et l’asile du fanatisme, ayant besoin de contre-poison, nous tâchons de la guérir par le ridiculum, acre. « Salut et fraternité. « Maniguet. » CHANSON DES MUSCADI chantée à la Société populaire de Poitiers, le 20 brumaire, an II de la Pépubligue (3). Air : Je suis né natif de Ferrare. 1. Par des complots, par l’infamie, L’implacable aristocratie Croit en vain servir son parti. Ahi ! povero muscadi ! (bis ) Bientôt du peuple un mandataire, Dont la présence est nécessaire, Saura purger ce climat-ci. Ah ! bravo républicani ! ( bis ) 2. Quelques magistrats empiriques Osaient se montrer inciviques; Ils ne sont plus rien aujourd’hui. Ahi ! povero muscadi ! (bis ) (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 41. (2) Archives nationales, carton F1T 1008% dos¬ sier 1367. (3) Ibid. Des sans-culottes les remplacent, Avec succès tous s’entrelacent, Et nous prêchons des convertis. Ah ! bravo républicani ! (bis ) 3. Loin du foyer on est de glace; Partout on trame avec audace, Et par là tout est ralenti. Gare aux agents des muscadi ! ( ois ) Car sous peu dame guillotine Sans tisane et sans médecine, Guérira du torticolis ! Ah ! bravo républicani ! (bis) 4. Les titres, les biens et les grâces Etaient prodigués à deux races Que l’on a réduit à zéro. Ahi ! muscadi povero! (bis) Maintenant le sans-culottisme, Les talents, les mœurs, le civisme, Aux fonctions seront admis. Ah! bravo républicani! (bis) 5. Si le vice allait en carrosse, Si l’on donnait tout à la crosse, A bas voiture et mitre aussi. Ahi ! povero muscadi ! (bis) S’il est instruit, s’il est civique, Le citoyen d’une boutique Aux grands emplois sera conduit. Ah ! bravo républicani ! 6. Ces messieurs à grandes cuisines, Qui n’étaient gras que de rapines, Obtiendront sans doute un sursis. Ahi l povero muscadi ! ( bis ) ( bis ) Passant de l’ombre à la lumière, La Montagne, toujours sévère, Va vous les peindre en raccourci. Ah ! bravo républicani. 7. On ne voit partout qu’ égoïsme, Et fort peu de patriotisme; Tel orateur qui s’emportait, Qui, placé, s’admire et se tait. (bis) (bis) Si, sous le prétexte d’affaire, Il négligeait trop cette mère; Cette mère un jour sèvrera L’ingrat qui l’abandonnera. (bis) 8. Le plat mufti de l’Italie, Et ses suppôts d’hypocrisie, Sont rongés de plus d’un souci. Ahi ! povero muscadi ! (bis) La religion la plus sûre, C’est l’humanité, la droiture; Livrons le surplus à l’oubli. Ah ! bravo républicani ! 9. Ce qui n’est pas dans la nature, Vient de l’erreur, de l’imposture; Tout ce qu’on a dit jusqu’ici, Est l’ouvrage des muscadi. (bis) (bis) En sortant de la servitude, Quittez toute sotte habitude; Ne soyez point libre à demi. Ah ! bravo républicani! (bis)