[GoBveiftvon nationale.} ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j «Membre ms1 447 succès d’Ancenis doit nous rendre très tran¬ quilles et néanmoins nous avons été battus et mis en déroute à Craon, et si l’on croit tou¬ jours ainsi en faire trop, c’est s’abandonner à une sécurité perfide dont l’expérience du passé nous prouve que nous n’avons été que trop la victime. « Lorsque je comptais recevoir quelque ren¬ fort de Vire et de Condé (1), et que je demande à cette dernière municipalité de faire marcher des forces sur Domfront, elle me marque qu’elle respecte trop la loi pour ne pas attendre des ordres. Sépher, de son côté, a cru qu’il était in¬ téressant de défendre à la gendarmerie de Vire de se déplacer, de manière que ni de Vire, ni de Condé il ne vient de troupes à notre secours, et cependant Bonnes, par une lettre que je re¬ çois en ce moment, me marque que si on ne marche pas nuit et jour pour voler à sa défense, elle va tomber au pouvoir des rebelles. J’ai aussitôt fait passer eette lettre au général Peyre, actuellement à Fougères, et où je serais moi-même si mes munitions de guerre, mes armes et mes subsistances étaient en mesure de me suivre. « J’ignore si l’ennemi porte sérieusement ses vues sur Bennes, mais ce que je sais, g’ est que s’il combine une fausse attaque, on s’y prend, ce me semble, à merveille pour la seconder, car une fois Fougères et Vitré dégarnis, nous n’avons aucune force suffisante à opposer aux brigands, qui auront le Calvados on la Manche à choisir pour y porter leurs ravages. « U est évident que nous n’avons pas assez de moyens pour garder tous les points, lorsque le Calvados refuse de s’ébranler-pour venir à notre secours, que l’Orne, la Sarthe et les autres départements circonvoisins ne faut aucun mou¬ vement et que l’armée de l’Ouest n’a compté que sur ses propres ressources. « Il faut nécessairement qu’il nous arrive des secoure de la Vendée, et surtout qu’un général actif et intelligent vienne sérieusement orga¬ niser une armée, diriger le mouvement de toutes les divisions, et n’attende pas, après trois mois d’échecs et de succès, à commencer des attaques générales. « Je suis étonné que de petites municipalités limitrophes du département de la Manche, parce qu’elles appartiennent à celui du Calvados, méconnaissent la voix d’nn représentant du peuple qui leur fait connaître ses besoins. Je suis étonné encore qu’un de mes collègues à Caen ne se soit pas détaché pour se rapprocher de moi du moment qu’il a su que le département de la Mayenne était devenu la proie des bri¬ gands. Est-ce que nous nous persuaderions que le danger cesse d’en être un parce qu’il est plus éloigné de nous? Certes, c’est là le moyen de le rapprocher bien vite en l’augmentant. « Je vous fais part, mes collègues, de mes réflexions : ne les laissez plus sans réponse, portez un regard sérieux sur ce nouveau théâtre de guerre, elle peut n’avoir pas des suites désas¬ treuses, mais il faut qu’elle soit de peu de durée, sans cela les brigands auront bientôt trouvé les moyens de rainer autour d’eux leurs forces éparses, de s’environner de magasins, de muni¬ rions de guerre et de toutes les ressources {1) Il s’agit de Condé-sur-N oireau, département du Calvados. propres à les rendre aussi formidables qu’ils, l’étaient dans la Vendée. « Salut et fraternité. « Garnier de Saintes. » XXIV. Les représentants du peuple près l'armée des - Côtes de Cherbourg, aux représentants du peuple membres du comité de Salut public (1). « Caen, le 9e jour du 2e mois de l’an II de la Bépublique. « Nous recevons une dépêche rassurante de notre collègue Garnier. Il paraît enfin compter maintenant pour quelque chose l’artillerie et les 2,510 fusils que nous lui avons envoyés. « II nous demande un administrateur des sub¬ sistances; depuis longtemps nous l’avons invité de prévoir ce que cette partie exige. Nous allons entendre l’administrateur des subsistances de l’armée. Le citoyen Boulley, mandé par l’Ad¬ ministration, est parti hier pour Paris. Sa pré¬ sence serait très nécessaire ici. Il venait de par¬ courir, avec des pouvoirs et des instructions que nous lui avions donnés, et celles qu’il pui¬ sait dans ses connaissances très utiles, les dé-, partements du Calvados et de la Manche. « Notre collègue nous mande que les rebelles: se renferment dans Laval, qu’ils ont rompu le pont de communication, que le général Bossi-gnol s’avance auprès de la place. « Nos observateurs ne nous ont point encore adressé de dépêches; ils sont sûrs; s’il y avait quelque danger, nous serions avertis, ils nous enverraient des courriers. Le général est prêt, sa petite armée est toujours prête à marcher. « B. Lindet; Otjdqt, » XXV. Garnier de Saintes, représentant du peuple près l'armée des Côtes de Cherbourg, au eomité de Salut publie (2). « A vr anches, le 10® jour du 2e mois de l’an II de la Bépublique. « Je ne reçois que dans ce moment, citoyens collègues, votre lettre du 4 de ce mois, ce qui vous prouve combien la poste est mal servie et les dangers que la chose publique peut éprou¬ ver d’un pareil retard. « Aussitôt j’ai expédié un courrier extraordi¬ naire vers mon collègue Le Carpentier. Je lui fais part de vos intentions, et à coup sûr elles seront exécutées. « Vous verrez par la lettre que je lui écris, que nous allons nous partager les quatre dépar¬ tements que vous nous indiquez. Comme j’ai suivi jusqu’ici la partie des opérations mili¬ taires, j e pense, pour ne rien déranger dans l’ordre de l’exécution qu’il convient que je suive le travail commencé. Qu’on me seconde, que les (1) Archives da ministère de la guerre, armée des Côtes de Cherbourg, carton 5/17, liasse 2. (2) Archives du ministère de la guerre, armée des Côtes de Cherbourg, carton 5 /17, liasse 2.