[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. J T‘ 581 braltar, retentissent à vos oreilles. Ils deman¬ dent vengeance; ils doivent l’obtenir. « Oui, braves républicains, la Convention natiorale la confie à votre courage. Vous ren¬ drez à la France le domaine de la Méditerra¬ née, aux subsistances, leur circulation ; au com¬ merce, ses ports; à la marine, ses vaisseaux; et à la politique, les routes de l’Italie et des Dardanelles. « Marchez, soldats de la patrie, que le crime de Toulon ne reste plus impuni. La Répu¬ blique vous commande la victoire. « Soldats, vous êtes Français ! vous êtes libres ! Voilà des Espagnols et des Anglais, des esclaves : la liberté vous observe. II. Compte kendu du Moniteur universel (1). Barère. Le comité vous a entretenus des troubles qui commençaient à se manifester dans le département du Cher, dans la Nièvre, à Coulommiers et près Courtalin. A l’égard du Cher et de la Nièvre, je viens vous proposer d’envoyer deux commissaires. Barère les nomme, la Convention les adopte. Quant à Coulommiers et à Courtalin, je viens vous annoncer que tout est tranquille. Voici les preuves : Godefroy, représentant du peuple, à ses collègues, Président et membres de la Convention natio¬ nale. « Coulommiers, 26 frimaire, l’an II de la République française, une et indivisible. « Je m’empresse de vous faire part que de grandes mesures, que nous avons prises à temps avec mon collègue Morrisson, ont sauvé le dé¬ partement de Seine-et-Marne de la guerre civile dont il allait être le théâtre. « Partout les rebelles se soumettent, et con¬ viennent du piège dans lequel on les a entraînés. Grand nombre de coupables sont arrêtés; ainsi je crois pouvoir assurer qu’avec les secours de¬ mandés au comité de Salut public, toutes les choses rentreront dans l’ordre. a Ces succès sont dus aussi à la vigilance efc au patriotisme des autorités constituées de Cou¬ lommiers, à la garde nationale de Meaux, et à celles de plusieurs communes environnantes, notamment celle de Quiney, qui nous ont par¬ faitement secondés. « Un seul jour a vu lever plus de 30,000 hom¬ mes rebelles; la fermeté, le oourage et la per¬ suasion leur en ont imposé. « La majeure partie est rentrée dans le devoir, et le reste sera, je l’espère, bientôt soumis. « Je demande qu’en récompense du zèle de plusieurs districts, savoir : ceux de Lagny, Meaux, Coulommiers, la Ferté-sous-Jouarre et leurs gardes nationales, de même que celles de Coulommiers et Quiney, qui ont offert de mar¬ cher contre les rebelles, vous décrétiez qu’ils ont bien mérité de la patrie. (1) Moniteur universel [n° 90 du 30 frimaire an II (vendredi 20 décembre 1793), p. 362, col. 3], « Je pense que vous ne ferez pas de difficulté, quand vous saurez que toutes à l’envi ont amené force subsistances, et qu’elles en offrent encore tous les jours. « J’ajouterai de plus que le service militaire et administratif s’est fait ici avec la plus grande exactitude; je m’en suis assuré en allant visiter les postes avec le citoyen maire, excellent pa¬ triote. « Enfin, j’ai vu avec plaisir que, quel que soit le nombre des ennemis de la liberté, celui de ses amis le surpasse encore. Vive la République! « Salut et fraternité. « Godefkoy. « P. S. Je dois dire de Du bouchot, qu’il a aussi rendu beaucoup de services à ce département, en épurant les administrations. » Barère. Laplanche a émit au comité de Salut public qu’il allait se rendre à Dreux pour se mettre à la tête de la colonne du Nord. Thiiion, nous a écrit aussi que jamais son in¬ tention n’avait été de s’opposer aux vues du comité de Salut public, et qu’il a ordonné la marche des troupes : il revient. Barère termine par la lecture d’un projet d’a¬ dresse de la Convention aux habitants des dé¬ partements méridionaux, et à l’armée de la Ré¬ publique sous les murs de Toulon : elle est adop¬ tée en ces termes : (Suit le projet d'adresse que nous avons repro¬ duit ci-dessus d'après le Bulletin.) Barère lit une lettre de l’officier commandant en chef l’armée du Rhin. Elle contient les dé¬ tails d’une affaire dans laquelle le bataillon de l’Indre a emporté à la baïonnette deux redoutes à l’ennemi, et s’est emparé de deux drapeaux. Cette lettre rappelle le trait de générosité de ce bataillon, consigné dans un de nos derniers nu¬ méro. Barère annonce que le comité n’a point reçu de nouvelle de l’armée du Nord. Un membre [Romme (1)] rappelle à la Conven¬ tion une pétition faite par Marie-Anne Raucourt, femme de Nicolas Goulot, sous-officier invalide, dans laquelle elle expose que son mari et deux de ses fils sont actuellement au service de la République, et que sa fille mariée à Claisse, caporal des grenadiers au 105e régiment, a été tuée le 14 juillet dernier au siège de Mayence, et laisse un enfant âgé de neuf mois, qui est à Nancy. La pétitionnaire, qui seule peut donner des soins à cet enfant, demande des secours, pour aller le recueillir à Nancy. « La Convention nationale, sur la proposition d’un membre, décrète que, sur la présentation du présent décret, ü sera payé à Marie-Anne Rau¬ court, femme de Nicolas Goulot, la somme de 600 livres à titre d’indemnité provisoire, à im¬ puter sur les secours que la loi lui accorde à raison du service de son mari et de ses deux fils dans les armées de la République (2). » (1) D’après la minute du décret qui se trouve aux Archives nationales, carton G 282, dossier 795. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 279