[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j fj décembre" 703 479 Les officiers municipaux de Lubersac annon¬ cent à la Convention qu’ils lui font passer 17 marcs 1 12 d’argenterie et 172 livres de cuivre provenant des églises de leur commune. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi à la commission chargée de recueillir les dons patriotiques (1). Compte rendu du Bulletin de la Convention (2). Les offieiers municipaux de Lubersac annon¬ cent à la Convention nationale qu’ils lui font passer 17 mares 1 /2 d’argenterie et 172 livres de cuivre provenant des églises de [leur com¬ mune, et que leurs prêtres ont fermé leurs bou¬ tiques aux acclamations des sans-culottes. Le président de la commune de Chilly annonce à la Convention que cette commune a fait hom¬ mage à la République de l’argenterie et du cuivre de son église et qu’elle a envoyé le tout à Ro-croy. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). Suit la lettre du président de la commune de Chilly (4). Au citoyen Président de la Convention nationale. « Citoyen, « Je vous envoie ci-joint un arrêté qu’a pris la commune de Chilly, département des Ar¬ dennes, district de Rocroy, pour faire à la Répu¬ blique don de tous les cuivres et argenterie existant dans son église. Les représentants du peuple souverain verront dans cet arrêté que cette commune, par cette offrande, a voulu contribuer de tous ses moyens au salut de la patrie, et non pas renoncer au culte catholique. Forte de la Déclaration des Droits de l’homme, de l’Acte constitutionnel, des décrets de la Con¬ vention nationale, elle déclare que sa résolution est de continuer l’exercice de ce culte avec une entière soumission à la loi. « A Chilly, le 4 frimaire de la seconde année républicaine. « Le président de la commune de Chilly, « Aubert. » Extrait du registre des délibérations du conseil général de la commune de Chilly, du 29 bru¬ maire, Van II de la République française (5). Aujourd’hui vingt -neuf brumaire, l’an II de la République française une et indivisible, le conseil général de la commune de Chilly et le comité de surveillance assemblés, un membre a dit que les besoins de la patrie exigeaient des sacrifices et que, quoique l’église de cette pa¬ roisse n’avait qxie le strict nécessaire, il faisait (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27 p. 202. (2) Bulletin de la Convention du 5e jour de la 3e décade du 3e mois de l’an II (dimanche 25 dé¬ cembre 1793). (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 202. (4) Archives nationales, carton C 204, dossier 816. (5) J bld. la motion de donner en don patriotique tous les cuivres et argenterie existant dans ladite église. La matière mise en délibération, le procureur étant absent. Le conseil général et le comité de surveillance ont arrêté : 1° «Qu’ils réitéraient leur adhésion à la Cons¬ titution républicaine qu’ils avaient juré de maintenir jusqu’à la mort; 2° Qu’ils étaient décidés, ainsi que toute la commune, de conserver leur église et le culte catholique à la faveur de la Constitution qui garantit le libre exercice des cultes, et à la faveur des Droits de l’homme où est solennel¬ lement déclarée cette liberté; 3° Tout ce qui existe de cuivre et argenterie dans leur église sera offert en don patriotique pour le service de la République; 4° Que tout ces cuivre et [(argenterie seront portés au plus tard demain matin à Rocroy pour être offerts soit aux représentants du peuple, soit aux commissaires qui agissent en leur nom, soit au directoire du district de Rocroy. Ensuite a été fait l’inventaire de tout le cuivre et argent existant dans ladite église, et il s’est trouvé : 1° Un calice d’argent avec sa patène, pesant une livre neuf onces; 2° Un ciboire aussi d’argent, pesant onze onces et demi; 3° Un soleil aussi d’argent avec le verre, pesant trois quarts de livre ; 4° Une croix de cuivre pesant deux livres et demie ; 5° Une autre oroix de cuivre pesant trois livres trois quarts ; 6° Quatre chandeliers de cuivre pesant en¬ semble dix-neuf livres huit onces; 7° Deux petits chandeliers de cuivre pesant une livre trois quarts ; 8° Un sceau de cuivre pesant une livre dix onces ; 9° Un encensoir de euivre pesant trois livres un demi-quart; 10° Une lampe de cuivre, pesant neuf livres; II0 Une navette de cuivre pesant sept onces et demi, avec la cuiller ; 12° Un vase de cuivre ou airain, pesant, avec son couvercle, deux livres moins un quart. Le citoyen Jean-Louis Jacquemart, officier municipal de cette commune, s’est chargé de faire porter à Rocroy tous les objets dénommés et de les présenter à qui est dit ci-dessus, et d’en rapporter le récépissé. Enfin le conseil général a arrêté que copie du présent serait envoyée à la Convention natio¬ nale, aux administrations de district et de dépar¬ tement et qu’il en serait rendue une qui en ferait la réception. Fait à Chilly les jour, mois et an ci-devant dits et signé par les membres composant le con¬ seil et le comité de surveillance. Délivré conforme audit registre, par moi secré¬ taire greffier soussigné, à Chüly, le 30 brumaire, Van II de la République française. « Yelprt. » La Société des Sans-Culottes de la commune et du district de Tonnerre fait part à la Conven¬ tion nationale que le bataillon de la première 480 I Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. \ frimaire an U il 5 décembre 1/93 réquisition de ce distiict vient de se mettre en marche au nombre de 1,200 hommes, après s’être exercé pendant deux mois; que les ouvriers et ouvrières sont accourus de toutes les parties de ce district, au nombre de 400, pour travailler à l’ha¬ billement des défenseurs de la patrie, et que les marchands se sont empressés de livrer toutes leurs étoffes, sans compter et sans attendre que le prix en fût taxé. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Le directoire du district de Saint-Rambert en¬ voie la renonciation du citoyen Micoleau, de la commune de Serrière-Brioude (Serrières de Briord), et sa pension ecclésiastique, ne pouvant offrir ses bras à la patrie. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Extrait du registre des délibérations du directoire du district de Saint-Rambert (3). Du 5 frimaire, l’an II de la République une et indivisible. Le Directoire assemblé, Vu une adresse faite à ce district par le ci¬ toyen Jean Micoleau, demeurant à Serrières-de-Briord, datée du 6 octobi’e dernier (vieux style), conçue en ces termes : « Instruit par expérience et par principes que la pauvreté n’est point un mal, comme le croit la multitude, sachant la supporter, j’ai su en connaître le prix. L’opulence fut presque tou¬ jours inséparable des plus grands vices. On est saisi d’admiration quand on voit un Alexandre envier le sort d’un Diogène, et celui-ci préférer son plus que frugal repas à la table royale de Denys ; « Animé d’ailleurs par les circonstances qui exigent tant de frais de la patrie, ne pouvant lui offrir mes bras, je lui fais le sacrifice de mon traitement ou pension, y renonçant purement et simplement et irrévocablement, ce dont vous me donnerez acte, quoique absent. « Fait à Serrières-de-Briord le six octobre 1793, 2e année de la République une et indivisible. « Signé : Jean Micoleau. » Ouï le procureur syndic, Le directoire donne acte au citoyen Jean Micoleau du don qu’il fait à la patrie de sa pen¬ sion ecclésiastique, et arrête qu’expédition du présent sera envoyée à la Convention nationale et audit Micoleau. A Saint-Rambert, les jour et an que dessus, en séance publique. Par extrait ; Garin, secrétaire -ad joint. Le citoyen Louis Bazonnet, soldat volontaire dans l’armée du Nord, originaire de la munici¬ palité de Mesnil-Carrière, et maintenant chez lui par congé pour le rétablissement de sa santé, (I) Procès-verbaux de ta Convention. I. 27, p. 202. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 203. (3) Archives nationales, carton C 285, dossier 825. demande une prolongation de congé pour lui don¬ ner le temps d’ensemencer ses terres, à cause de la perte qu’il vient de faire de sa mère, qui lui a laissé deux frères, dont l’aîné n’a que 14 ans. Renvoyé au comité militaire (1). Le citoyen Prieur, curé de Chandenay (Chau-denay), département de Saône et-Loiie, annonce à la Convention nationale la remise qu’il fait de son traitement à la République; mais il continue l’exercice de ses fonctions, parce que les citoyens, au milieu desquels il est, semblent l’exiger. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Suit la lettre du citoyen Prieur (3). Au citoyen Président de l % Convention nationale. « Chaudenay, le 29 brumaire, l’au II de la République française, une, indivisible et démocratique. « Citoyens représentants, « L’amour de la patrie fut toujours l’ame de ma conduite, et cet amour a crû en moi en rai¬ son des dangers qui l’ont menacée. J’ai vu dans un temps des prêtres lui refuser leurs services; cet exemple d’infidélité m’a po.ru aussi scanda¬ leux que révoltant; aussi l’ai-je désapprouvé en faisant d’une des formes de la loi le serment que j’ai accompli jusqu’à cette heure d’une ma¬ nière à ne craindre aucun reproche. Aujourd’hui que l’opinion publique méconnaît les prêtres, je fais à la République la remise du traitement qu’elle m’accordait comme tel. « Quant aux fonctions de mon ministère, le peuple au milieu duquel je les exerce, paraît exiger de moi que je les exerce encore. Je les continuerai donc parce qu’en cela je crois me rendie utile à ma patrie, et je les continuerai jusqu’à ce que les circonstances viennent à changer ces dispositions. Quoi qu’il arrive, la nation peut compter sur ma fidélité. Vive la République ! « Prieur, curé de Chaudenay-sur -d’ Heune, canton de Chagny, district de Chalon-sur-Saône, département de Saône-et-Loire. » Le ministre de l’intérieur fait part à la Con¬ vention des réclamations du citoyen Serreau, chargé par différents ministres de l’examen des comptes relatifs aux subsistances fournies par l’ancien gouvernement en 1789 et 1790. Renvoyé au comité des finances (4). Carrier, l’un des représentants du peuple près l’armée de l’Ouest, fait part à la Convention de la huitième victoire remportée par les troupes de la République, sur la rive gauche de la Loire, (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 203, (2) Ibid. (3) Archives nationales, carton C 284, dossier 816 (4) Proces-verbaux de la Convention, , p.$203.