SÉANCE DU 6 THERMIDOR AN II (24 JUILLET 1794) - N° 34 475 rérages de ma retraite de 2 ans 7 mois que je sollicite de votre justice pour satisfaire aux avances qui m’ont été faittes jusqu’au jourdhuy pour me substanter!,] ma femme et mes enfants, je ne puis passer sous silence et vous laisser ignorer que[,] malgré toutes mes observations au District et à la Municipalité dont je fais partie, je me suis vu ob-bligé, par le plus grand des efforts[,] de satisfaire annuellement à une imposition de 26 # 2S 6d à laquelle j’ai été contribuable accause de ma pension; mais cette pension, Citoyen Président, je ne l’ai pas encore perçue, et ce ne sera pas en vain, je pense!,] que je vous en fais la Juste Recclamation. Evrard [Extrait de Certificat de Retraite] (l) Le S[ieur] L. Evrard, âgé de 52 ans, Taille de 5 pieds 3 pouces, Natif de marsal Nous Sousignés Directeur G[énér]al des fermes du Roi au Dép\ de la Lorrainne du Barrois, Certifions que le S[ieur] L. Evrard signalé cidessus, cidev1 Brigadier au poste de Bisping, Capitenerie de Lou-drefing aux appointements de 460 # par an, a été, conformément à la Délibération de la Compagnie du 13 février 1768, admis à la retraite en considération de ses anciens et bons services, pour s’établir à Reling où il a déclaré vouloir se retirer pour y jouir de la gratification qui lui est accordée, à charge par lui de se comporter en honnette homme et de justifier de ses vie et moeurs. En foi de quoi, nous lui avons donné le présent certificat au témoignage de la satisfaction que la ferme generale a eu de ses services et de sa conduitte fait à L’hôtel des fermes du Roi à Nancy le 15 janvier 1791. Dauvergne 34 La commune de Fleurigné, département d’Ille-et-Vilaine, félicite la Convention nationale sur l’énergie qu’elle a déployée pour éloigner à jamais du peuple français les maux que lui causoit l’existence des distinctions de l’ancien régime : elle annonce qu’elle se forme en garde nationale pour repousser les chouans; elle demande des fusils pour être plus en état d’exterminer les brigands (2). [Fleurigné, 27 prair. Il] (3) Dignes fondateurs de notre Liberté et de notre Egalité!,] nous manquerions à un de nos devoirs le plus sacré, si nous mettions en oubli des Représentai qui se sont immortalisés en régénérant à ses premiers principes le peuple français, que la Corruption avait enlevé à ses ayeux et à lui-même. (l) Fermes Generales du Roi, Direction de Nancy, Certificat de Retraite, sous le n° 43 de la 3e Classe. (2) P.V., XLII, 158. L’original porte « Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au Comité de salut public, 6 therm. II ». (3) C 314, pl. 1255, p. 27. Vous avez combatu avec une fermeté admirable nos ennemis communs; les Tirans sont terrassés, la république triomphe d’orient en occident et du Sud au Septentrion; un œil de surveillance et la grande activité que vous avez déployé pour notre Bonheur Eternel, vous a fait découvrir de vils conspirateurs qui souillaient le Temple des Loix, et sous une apparence de patriotisme!,] travaillaient à nous replonger en l’esclavage; vous les avez chassés!,] ces perfides traitres; le glaive des Loix a puni ces vils parjures qui participaient dans les infâmes projets des puissances coalisées, pour immoler nos vertueux Représentants et les soutiens de notre Constitution; parvenus au but de leur horibles attentats, ils se seraient abeuvrés (sic) du sang des Républicains, mais le grand homme, que nous adorons et qui conduit le gouvernail, vous a aidé de ses Lumières à déjouer encore une fois leurs complots. La République est assurée; le désir est accompli. La commune se rendrait méprisable si elle s’oubliait à un tel point. Se serait une tache pour elle, en ne vous envoyant pas son adresse de félicitation sur vos sublimes traveaux, glorieux de plus pur Républicanisme, d’avoir obéi et exécuté des Loix dictées par la sagesse même; cette Commune qui!,] aussitôt quelle scut qu’il était ordonné de déposer l’argenterie des cy devant églises, porta celle de la sienne à son district, et renvoya son preitre, parce quelle est actuellement au niveau de la Raison, et elle déposa encore une somme de 798 # 16 s. à l’effigie des 2 derniers Despotes. Non, elle ne veut pas rester dans le silence; semblable aux autres communes de La République, elle veut s’aquitter de son devoir. Notre génie n’est point assez étendu, Citoyens Représentans, pour vous prononcer un stile recherché ou élégant ; il Vat être simple et dans le langage d’habitans de Campagne, mais soyez certains qu’ils sort de principes purs et de cœurs droits ; la naïveté à toujours été notre guide; vous voudrez donc bien, Citoyens, avoir pour nous quelque indulgence. Oui!,] nos pères et nos libérateurs!,] vous nous avez donnés une Sainte Constitution qui a été acceptée à son entier chez nous ; Notre Vœu vous fut!,] le premier de notre District, adressé, et nous eûmes cette satisfaction en le voyant inscrit sur la nomenclature du Bultin de la Convention ; nous ne primes aucunes parts au fédéralisme!,] malgré les solicita-tions et les écrits que les anarchistes nous faisaient passer, pour semer le trouble et la division parmi nos Campagnes paisibles; malgré notre ignorance, on ne put parvenir à nous détourner de notre droit chemin; nous fumes toujours fermes pour la République; nous appercevions bien au travers de tout, que ces traitres nous tendaient des pièges et nous reforgeraient de nouvelles chaînes. L’Etre Suprême que nous adorons vous conduit au comble de nos vœux; vous avez brisé nos fers et nous sommes libres; nous n’avons plus parmi nous de ces gens qui se croyaient, avec un morceau de parchemin, être d’une classe differente à la notre; ils se trompaient grandement; leur ame était remplie de crimes et des plus grands vices, et la notre à nous, qui voulons être Républicains, est sans taches : ces soi disant nobles avaient de grandes quantités de pigeons qui dévoraient toutes nos moissons ; ils nous regardaient encore!,] nous autres, bonnes gens, comme leurs, e[s]claves ou leurs bestes de SÉANCE DU 6 THERMIDOR AN II (24 JUILLET 1794) - N° 34 475 rérages de ma retraite de 2 ans 7 mois que je sollicite de votre justice pour satisfaire aux avances qui m’ont été faittes jusqu’au jourdhuy pour me substanter!,] ma femme et mes enfants, je ne puis passer sous silence et vous laisser ignorer que[,] malgré toutes mes observations au District et à la Municipalité dont je fais partie, je me suis vu ob-bligé, par le plus grand des efforts[,] de satisfaire annuellement à une imposition de 26 # 2S 6d à laquelle j’ai été contribuable accause de ma pension; mais cette pension, Citoyen Président, je ne l’ai pas encore perçue, et ce ne sera pas en vain, je pense!,] que je vous en fais la Juste Recclamation. Evrard [Extrait de Certificat de Retraite] (l) Le S[ieur] L. Evrard, âgé de 52 ans, Taille de 5 pieds 3 pouces, Natif de marsal Nous Sousignés Directeur G[énér]al des fermes du Roi au Dép\ de la Lorrainne du Barrois, Certifions que le S[ieur] L. Evrard signalé cidessus, cidev1 Brigadier au poste de Bisping, Capitenerie de Lou-drefing aux appointements de 460 # par an, a été, conformément à la Délibération de la Compagnie du 13 février 1768, admis à la retraite en considération de ses anciens et bons services, pour s’établir à Reling où il a déclaré vouloir se retirer pour y jouir de la gratification qui lui est accordée, à charge par lui de se comporter en honnette homme et de justifier de ses vie et moeurs. En foi de quoi, nous lui avons donné le présent certificat au témoignage de la satisfaction que la ferme generale a eu de ses services et de sa conduitte fait à L’hôtel des fermes du Roi à Nancy le 15 janvier 1791. Dauvergne 34 La commune de Fleurigné, département d’Ille-et-Vilaine, félicite la Convention nationale sur l’énergie qu’elle a déployée pour éloigner à jamais du peuple français les maux que lui causoit l’existence des distinctions de l’ancien régime : elle annonce qu’elle se forme en garde nationale pour repousser les chouans; elle demande des fusils pour être plus en état d’exterminer les brigands (2). [Fleurigné, 27 prair. Il] (3) Dignes fondateurs de notre Liberté et de notre Egalité!,] nous manquerions à un de nos devoirs le plus sacré, si nous mettions en oubli des Représentai qui se sont immortalisés en régénérant à ses premiers principes le peuple français, que la Corruption avait enlevé à ses ayeux et à lui-même. (l) Fermes Generales du Roi, Direction de Nancy, Certificat de Retraite, sous le n° 43 de la 3e Classe. (2) P.V., XLII, 158. L’original porte « Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au Comité de salut public, 6 therm. II ». (3) C 314, pl. 1255, p. 27. Vous avez combatu avec une fermeté admirable nos ennemis communs; les Tirans sont terrassés, la république triomphe d’orient en occident et du Sud au Septentrion; un œil de surveillance et la grande activité que vous avez déployé pour notre Bonheur Eternel, vous a fait découvrir de vils conspirateurs qui souillaient le Temple des Loix, et sous une apparence de patriotisme!,] travaillaient à nous replonger en l’esclavage; vous les avez chassés!,] ces perfides traitres; le glaive des Loix a puni ces vils parjures qui participaient dans les infâmes projets des puissances coalisées, pour immoler nos vertueux Représentants et les soutiens de notre Constitution; parvenus au but de leur horibles attentats, ils se seraient abeuvrés (sic) du sang des Républicains, mais le grand homme, que nous adorons et qui conduit le gouvernail, vous a aidé de ses Lumières à déjouer encore une fois leurs complots. La République est assurée; le désir est accompli. La commune se rendrait méprisable si elle s’oubliait à un tel point. Se serait une tache pour elle, en ne vous envoyant pas son adresse de félicitation sur vos sublimes traveaux, glorieux de plus pur Républicanisme, d’avoir obéi et exécuté des Loix dictées par la sagesse même; cette Commune qui!,] aussitôt quelle scut qu’il était ordonné de déposer l’argenterie des cy devant églises, porta celle de la sienne à son district, et renvoya son preitre, parce quelle est actuellement au niveau de la Raison, et elle déposa encore une somme de 798 # 16 s. à l’effigie des 2 derniers Despotes. Non, elle ne veut pas rester dans le silence; semblable aux autres communes de La République, elle veut s’aquitter de son devoir. Notre génie n’est point assez étendu, Citoyens Représentans, pour vous prononcer un stile recherché ou élégant ; il Vat être simple et dans le langage d’habitans de Campagne, mais soyez certains qu’ils sort de principes purs et de cœurs droits ; la naïveté à toujours été notre guide; vous voudrez donc bien, Citoyens, avoir pour nous quelque indulgence. Oui!,] nos pères et nos libérateurs!,] vous nous avez donnés une Sainte Constitution qui a été acceptée à son entier chez nous ; Notre Vœu vous fut!,] le premier de notre District, adressé, et nous eûmes cette satisfaction en le voyant inscrit sur la nomenclature du Bultin de la Convention ; nous ne primes aucunes parts au fédéralisme!,] malgré les solicita-tions et les écrits que les anarchistes nous faisaient passer, pour semer le trouble et la division parmi nos Campagnes paisibles; malgré notre ignorance, on ne put parvenir à nous détourner de notre droit chemin; nous fumes toujours fermes pour la République; nous appercevions bien au travers de tout, que ces traitres nous tendaient des pièges et nous reforgeraient de nouvelles chaînes. L’Etre Suprême que nous adorons vous conduit au comble de nos vœux; vous avez brisé nos fers et nous sommes libres; nous n’avons plus parmi nous de ces gens qui se croyaient, avec un morceau de parchemin, être d’une classe differente à la notre; ils se trompaient grandement; leur ame était remplie de crimes et des plus grands vices, et la notre à nous, qui voulons être Républicains, est sans taches : ces soi disant nobles avaient de grandes quantités de pigeons qui dévoraient toutes nos moissons ; ils nous regardaient encore!,] nous autres, bonnes gens, comme leurs, e[s]claves ou leurs bestes de 476 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE sommes; Les avoines que nous avions récoltés, ces vampires nous forçaient à les leurs porter jusque dans leurs greniers ; il faillait faucher leurs foins et les ramasser pour la nouriture de cheveaux qui ne servaient qu’à trainer[,] en un char, leur molesse et leur oisiveté; Encore était-on obligé de leur pratiquer de beaux chemins; nous en avions un chez nous qui se faisait appeller M. Le marquis; nous ne récoltions que pour lui; malgré cela, il n’en était pas plus riche, puisqu’il a laissé à la nation tous ses créanciers, même jusqu’à ses domestiques et simples journalliers à payer; heureusement il ne reviendra pas empestiférer notre Commune; mais si cela était, il ne l’eurera (sic) rien de ses beaux discours!,] comme il a fait au passé, car nous sommes éclairés et la Raison nous est venue. une autre espèce de monstre aussi dévorant que les premiers existait en ces tems de barbarie; ils nous prenaient le dixième de nos productions nettes!,] pour quelques grimaces qu’ils nous faisaient, lorsqu’ils étaient costumés en mascarades; quelle simplicité!,] et encore!,] outre la Dime, de leur donner de l’argent; leur hipocrisie ordinaire n’était pas connue de nous; le rideau que ces avares de richesses nous avaient mis sur les yeux n’était pas déchiré; votre courage et vos lumières, Citoyens, nous ont rendus clairvoyant à ne plus croire en les supercheries de ces charlatans qui parlaient au nom d’un homme dont l’existance n’est fondée que sur des basses frivoles; cependant nous ajoutions foi en leurs mensonges journaliers et nous les croyons comme les anciens grecs croyaient en leurs oracles; enfin vous avez levé le voile, et vous nous avez rendus à la raison, en nous débarassant de ces mangeurs de gens. Nos ancestres étaient donc bien crédules!,] de ne pas croire que c’était leurs propres intérêts qu’ils demandaient sous un nom emprunté!,] que la malice des prestres destructeurs du genre humain avait parvenu à persuader à des ignorans qu’il existait un fils de l’Etre Suprême; comme eux!,] nous l’avons cru et dans les mansonges de ces perfides, comme nos ayeux, malheureusement trompés!,] nous avions la bonhommie de croire que!,] donnant des terres et des sommes à ces sangsues pour consommer un plus grand libertinage!,] nous y gagnions le double pendant l’Eternité; il[s] ne nous tromperons plus; l’Etre Suprême est le seul que nous voulons recon-noitre et adresser nos vœux. Vous avez prévu, Citoyens Représentans, aux malheurs que les français ont essuyés pendant 14 siècles de corruption; Vous avez terrassé ces hidres infernaux qui s’engraisaient de nos pénibles tra-veaux et vous nous avez régénéré à notre véritable origine; nous vous rendons notre sincère hommage et une entière félicitation; libérateurs zélés, nous vous conjurons, au nom de l’Etre Suprême et du salut de la patrie, de rester à vos postes jusqu’à ce que le dernier des ennemis de notre sainte Liberté, soit écrasé. Chez nous!,] des traîtres ont payés de leurs têtes leurs perfides projets; si nous en connoissions encore!,] nous purgerions du sol de la terre de la Liberté ces cannibales!,] en les livrant au glaive de la Loi : nous venons de nous établir en garde Nationale pour faire la chasse à des Chouans qui venaient nous troubler en nos chaumières; nous n’avons d’autres forces à leur opposer!,] contre des fusils, que des fourches, brocs et faux; nous avons un bon courage et une entière fermeté, pour détruire cette indigne horde, et maintenir la République en toute sa splendeur : par les soins du brave adjudant général Bernard!,] qui nous à mis en activité pour courir sur ces brigands comme sur des loups, nous les redoutons moins parce que leur nombre à un peu diminué; et si nous avions 40 à 50 bons fusils!,] nous serions en le cas de leur tenir tête!,] si[,] à l’avenir!,] ils s’avisaient de vouloir encore nous troubler. Nous allons tranquillement recueillir une abondante récolte de laquelle l’Etre Suprême nous a favorisés, en le bénissant des biens faits qu’il répand sur les Républicains français et en prononçant, du plus profond de nos cœurs, ces doux mots!:] Vive la République, Vive la Convention nationale. Vive la montagne. P. BLANCHET (off. mun.), Jean CHALOND (maire), Trese (off. mun.), f. Chantepie (off. mun.), Jean Goirand ( Lieut ’), pierre Bourdon (agent nat.), pierre BOISCOURCÉ (notable), ALLEXANDRE (off. mun.), Yve BALHIE (Lieut1.), Jean FrÔNE (?) ( Sous Lieut1), Meret ( Cape ), J. J. HANNIN (secrét. ga!.) 35 La société populaire de Mont-Braine, ci -devant Château -Renault (l), applaudit aux travaux de la Convention qui ont préparé les nouvelles victoires par lesquelles Ypres, Charleroy, Mons, Tournai, Ostende sont tombées au pouvoir de la République. Mention honorable, insertion au bulletin (2). Mont-Braine, [? ] Mess. II] (3) Citoyens Représentans La Société Populaire de Mont-Braine s’est régénérée par un scrutin épuratoire; son premier pas la conduit vers vous; elle vous doit l’hommage de ses sentimens et de son civisme. Nous avons vu!,] Citoyens Représentans!,] les grands événemens de la Révolution; ils sont votre ouvrage; nous y avons successivement applaudi. La Représentation Nationale a été violée. Nous avons frémi d’indignation; brave et prudent Gef-froi[,] que de droits tu a acquis à notre reconnois-sance ! Vous avez consacré ce principe immuable et consolant, l’existance d’un être Suprême et l’immortalité de l’âme; Les vertus et la justice sont à l’ordre du jour; Le malheur n’a plus à rougir; le fils vole aux combats et le père ne craint plus pour sa propre existance; Chaque Français est un héros; Les victoires se succèdent rapidement sur tous les points de la République; Tremblez, disparoissez, Despotes Coalisés; votre heure est arrivée; le Génie de la Liberté triomphe. Ypres, Charleroi, Mons, Tournai, Ostende!,] et vous!,] plaines de fleurus!,] vous êtes des témoins irréprochables de l’audace et des succès des Enfans de la Patrie. (l) Indre-et-Loire. 2 P.V., XLII, 159. (3) C 314, pl. 1255, p. 28 et 29 (même texte sous le n° 29, sauf « la Sté popul. affiliée aux Jacobins à Paris »). 476 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE sommes; Les avoines que nous avions récoltés, ces vampires nous forçaient à les leurs porter jusque dans leurs greniers ; il faillait faucher leurs foins et les ramasser pour la nouriture de cheveaux qui ne servaient qu’à trainer[,] en un char, leur molesse et leur oisiveté; Encore était-on obligé de leur pratiquer de beaux chemins; nous en avions un chez nous qui se faisait appeller M. Le marquis; nous ne récoltions que pour lui; malgré cela, il n’en était pas plus riche, puisqu’il a laissé à la nation tous ses créanciers, même jusqu’à ses domestiques et simples journalliers à payer; heureusement il ne reviendra pas empestiférer notre Commune; mais si cela était, il ne l’eurera (sic) rien de ses beaux discours!,] comme il a fait au passé, car nous sommes éclairés et la Raison nous est venue. une autre espèce de monstre aussi dévorant que les premiers existait en ces tems de barbarie; ils nous prenaient le dixième de nos productions nettes!,] pour quelques grimaces qu’ils nous faisaient, lorsqu’ils étaient costumés en mascarades; quelle simplicité!,] et encore!,] outre la Dime, de leur donner de l’argent; leur hipocrisie ordinaire n’était pas connue de nous; le rideau que ces avares de richesses nous avaient mis sur les yeux n’était pas déchiré; votre courage et vos lumières, Citoyens, nous ont rendus clairvoyant à ne plus croire en les supercheries de ces charlatans qui parlaient au nom d’un homme dont l’existance n’est fondée que sur des basses frivoles; cependant nous ajoutions foi en leurs mensonges journaliers et nous les croyons comme les anciens grecs croyaient en leurs oracles; enfin vous avez levé le voile, et vous nous avez rendus à la raison, en nous débarassant de ces mangeurs de gens. Nos ancestres étaient donc bien crédules!,] de ne pas croire que c’était leurs propres intérêts qu’ils demandaient sous un nom emprunté!,] que la malice des prestres destructeurs du genre humain avait parvenu à persuader à des ignorans qu’il existait un fils de l’Etre Suprême; comme eux!,] nous l’avons cru et dans les mansonges de ces perfides, comme nos ayeux, malheureusement trompés!,] nous avions la bonhommie de croire que!,] donnant des terres et des sommes à ces sangsues pour consommer un plus grand libertinage!,] nous y gagnions le double pendant l’Eternité; il[s] ne nous tromperons plus; l’Etre Suprême est le seul que nous voulons recon-noitre et adresser nos vœux. Vous avez prévu, Citoyens Représentans, aux malheurs que les français ont essuyés pendant 14 siècles de corruption; Vous avez terrassé ces hidres infernaux qui s’engraisaient de nos pénibles tra-veaux et vous nous avez régénéré à notre véritable origine; nous vous rendons notre sincère hommage et une entière félicitation; libérateurs zélés, nous vous conjurons, au nom de l’Etre Suprême et du salut de la patrie, de rester à vos postes jusqu’à ce que le dernier des ennemis de notre sainte Liberté, soit écrasé. Chez nous!,] des traîtres ont payés de leurs têtes leurs perfides projets; si nous en connoissions encore!,] nous purgerions du sol de la terre de la Liberté ces cannibales!,] en les livrant au glaive de la Loi : nous venons de nous établir en garde Nationale pour faire la chasse à des Chouans qui venaient nous troubler en nos chaumières; nous n’avons d’autres forces à leur opposer!,] contre des fusils, que des fourches, brocs et faux; nous avons un bon courage et une entière fermeté, pour détruire cette indigne horde, et maintenir la République en toute sa splendeur : par les soins du brave adjudant général Bernard!,] qui nous à mis en activité pour courir sur ces brigands comme sur des loups, nous les redoutons moins parce que leur nombre à un peu diminué; et si nous avions 40 à 50 bons fusils!,] nous serions en le cas de leur tenir tête!,] si[,] à l’avenir!,] ils s’avisaient de vouloir encore nous troubler. Nous allons tranquillement recueillir une abondante récolte de laquelle l’Etre Suprême nous a favorisés, en le bénissant des biens faits qu’il répand sur les Républicains français et en prononçant, du plus profond de nos cœurs, ces doux mots!:] Vive la République, Vive la Convention nationale. Vive la montagne. P. BLANCHET (off. mun.), Jean CHALOND (maire), Trese (off. mun.), f. Chantepie (off. mun.), Jean Goirand ( Lieut ’), pierre Bourdon (agent nat.), pierre BOISCOURCÉ (notable), ALLEXANDRE (off. mun.), Yve BALHIE (Lieut1.), Jean FrÔNE (?) ( Sous Lieut1), Meret ( Cape ), J. J. HANNIN (secrét. ga!.) 35 La société populaire de Mont-Braine, ci -devant Château -Renault (l), applaudit aux travaux de la Convention qui ont préparé les nouvelles victoires par lesquelles Ypres, Charleroy, Mons, Tournai, Ostende sont tombées au pouvoir de la République. Mention honorable, insertion au bulletin (2). Mont-Braine, [? ] Mess. II] (3) Citoyens Représentans La Société Populaire de Mont-Braine s’est régénérée par un scrutin épuratoire; son premier pas la conduit vers vous; elle vous doit l’hommage de ses sentimens et de son civisme. Nous avons vu!,] Citoyens Représentans!,] les grands événemens de la Révolution; ils sont votre ouvrage; nous y avons successivement applaudi. La Représentation Nationale a été violée. Nous avons frémi d’indignation; brave et prudent Gef-froi[,] que de droits tu a acquis à notre reconnois-sance ! Vous avez consacré ce principe immuable et consolant, l’existance d’un être Suprême et l’immortalité de l’âme; Les vertus et la justice sont à l’ordre du jour; Le malheur n’a plus à rougir; le fils vole aux combats et le père ne craint plus pour sa propre existance; Chaque Français est un héros; Les victoires se succèdent rapidement sur tous les points de la République; Tremblez, disparoissez, Despotes Coalisés; votre heure est arrivée; le Génie de la Liberté triomphe. Ypres, Charleroi, Mons, Tournai, Ostende!,] et vous!,] plaines de fleurus!,] vous êtes des témoins irréprochables de l’audace et des succès des Enfans de la Patrie. (l) Indre-et-Loire. 2 P.V., XLII, 159. (3) C 314, pl. 1255, p. 28 et 29 (même texte sous le n° 29, sauf « la Sté popul. affiliée aux Jacobins à Paris »).