! 196 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j L�emb�e 1793 tagnes qui retentissaient aux (sic) cris des fédéralistes, ne servent plus d’écho qu’aux canons et aux bombes qui foudroient les rebelles lyonnais; tandis que nos enfants s’élancent contre ces monstres, nous frappons de la foudre des lois les aristocrates, les fanatiques, les accapareurs et tous les ennemis de la République. Le citoyen Dorfeuille nous a fait sentir notre force, les traîtres de nos contrées tremblent de¬ vant nous, comme les satellites des despotes devant les armées que vous dirigez contre eux. « Nous sommes à notre poste, restez au vôtre, vous sauverez ie vaisseau de l’État. Nous avons du chêne dans nos montagnes, les couronnes civiques vous attendent, méritez-les. « Girard, président; Zein, vice-président; Dalbespierre -Lacroix ; D orfeuiixe, commissaire national; Barbier, secré¬ taire. » N° 52. Narbonne (1). N° 53. Adresse à la Convention nationale par la Société populaire et républicaine d’ Avignon (2). « Représentants, « Les habitants du département de Vaucluse, comblés plus particulièrement que tous autres des bienfaits de la Montagne, dont deux de ses membres, Rovère et Poultier, sont parmi nous, vous témoignent que jamais ils ne se sont senti plus de courage et de fermeté, tant à oublier les maux qu’ils ont soufferts pour devenir libres, qu’à combattre et vaincre les ennemis de la chose publique. Les deux représentants qui sont dans leurs murs ont mis toute l’intelli¬ gence et la sagesse que la localité exigeait pour mettre ces malheureuses contrées à la hauteur de la Révolution, et déjouer les infâmes manœuvres que les malveillants employaient pour la dé¬ truire. Rien ne leur a échappé jusqu’à ce mo¬ ment. Sans cesse occupés du bonheur et de la gloire des Vauclusiens, ces représentants ré¬ pandent les vrais principes du républicanisme, savent les faire adopter et chérir. Nous tou¬ chons au moment où, par une constance infatigable et des travaux les plus pénibles, ils feront disparaître l’égoïsme, le fanatisme et les vengeances pour faire triompher la vertu. Partout où leur présence devient nécessaire, ils en reviennent couverts de l’estime et de l’amitié des patriotes ; les aristocrates et les malveillants perdent courage et, partout, enfin, ils parvien¬ nent à faire aimer la Révolution. Il serait donc bien malheureux pour nous et pour la chose pu¬ blique qu’ils n’achevassent pas une si belle car¬ rière. Toutes les administrations formées sous leur égide s’entendent parfaitement avec eux. et les rouages de ce département com¬ mencent à développer un mouvement si bien (l]Nous n’avons pu découvrir cette adresse. (2) Archives nationales, carton C 281, dossier 775. concerté que la République entière en sentira les meilleurs effets. « L’opinion prononcée le plus généralement dans les cœurs des vrais patriotes vauclusiens, est que les fiers montagnards, qui composent la Convention, restent, malgré la tempête et les orages, au sommet de leur montagne, qu’ils y gardent leur poste jusqu’à ce qu’un temps calme et serein leur annonce que la patrie est sauvée. Déjà la loi a purgé cette ville de quelques traîtres et a fait tomber leurs têtes, par le rasoir de la nation; les fédéralistes, roya¬ listes et anciens suppôts de la divinité papale et imaginaire, sont à l’agonie, et nous, qui avons juré mille fois de soutenir la Montagne, qui ou¬ vrons tous les jours nos séances en son nom, et qui jouissons d’un département qui, organisé par deux montagnards, remplit nos vues et notre bonheur, nous jurons encore de périr tous plutôt que d'abandonner un pouce de terrain à nos ennemis. Fiers de nos serments, jaloux de notre gloire, nous saurons voler partout où le danger de la patrie et de nos frères de tous les départements nous appellera; nous vaincrons, ou en périssant, nos derniers soupirs rendront ces mots sacrés, et si cruels à nos ennemis : Vive la République ! vive la Montagne! » (Suivent 52 signatures.) N° 54. La Société républicaine de Saint-Marcellin, à la Convention nationale (1). « Saint-Marcellin, département de l'Isère, le 9e jour de la 3e décade du 1 er mois de la 2 e année de la République française, une et indivisible. « Citoyens représentants, « Les membres soussignés composant la Société républicaine de la ville de Saint-Marcellin, persuadés que le bonheur de la France est atta¬ ché au succès de vos travaux, n’ont cessé, dès les premiers jours de votre réunion, de tenir leurs regards fixés sur vous, et de vous considérer comme le plus ferme appui de leurs espérances. Les heureux effets que nous éprouvons de la sagesse de vos décrets et des mesures vigou¬ reuses que vous avez prises pour anéantir les efforts de nos ennemis et notamment de ces méprisables suppôts de l’aristocratie et du des¬ potisme, qui avaient su capter les suffrages de leurs commettants pour aller se placer dans le sein même de la Convention nationale, nous ont fait éprouver le besoin de vous en témoigner notre satisfaction. « L’histoire des autres nations nous apprend qu’il leur a fallu des siècles pour abattre les têtes des despotes et, encore en abattant ces têtes superbes, elles ne brisaient qu’en appa¬ rence les liens qui enchaînaient les peuples, puisque leur sceptre ne faisait que passer en d’autres mains, et qu’en laissant subsister la royauté, cet assemblage monstrueux de tous , (1) Archives nationales , carton C 281, dossier 775-