330 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE a' [Les administrateurs du directoire du distr. de Carismont{ 1) à la Conv.; Carismont, 16 therm. II] { 2). Courage, courage, dignes représentans ! Fi-dels Montagnards, le despotisme, depuis des siècles entiers, avoit avili la nation la plus généreuse et la plus sensible. Vous avez su l’en déliver à jamais. Le crime et l’orgueil étoient seuls idolâtrés, mais, par vous aujourd’hui, toutes les vertus sont à l’ordre du jour. De nouveaux scélérats avoient ozé projetter de trahir leur patrie, de rétablir le siècle de la tirannie, c’est-à-dire de l’erreur et de l’injustice. vous avez sçu déjouer leurs infâmes complots; vous leurs avez fait expier la peine dûe à leurs forfaits. Nouveaux succès, dont la nation entière vous est redevable; à ce titre encore, vous méritez une juste confiance. Restez donc au poste important que vous sçavez si bien remplir et défendre, et croyez que nous mourerons plutôt que de nous séparer de vous un seul instant. Vive la République ! Vive la Convention ! Lenou, Chenû, Picard (vice-présid.), Juche-veaux, Decanouë. b' [Le conseil gal de Mouzon{ 3) à la Conu.; Mouzon, 15 therm. II] { 4). Législateurs, Ce n’est pas sans horreur que nous avons appris l’horrible attentat qui a été commis contre la souvreneté du peuple dans les jours des 9 et 10 thermidor. Nous ne pouvons nous les rappeler sans frémir. Quoi ! des membres de la représentation nationale, de[s] scélérats, dont nous n’osons proférer les noms, avoient conçu l’infâme projet de nous donner de nouveaux fers, d’élever un trône sur les ruines de la Convention !... Quelle audace ! Quelle perfidie ! quel enchénement de crimes et de trahison !... Tous les complots tramés contre la liberté depuis la révolution n’offrent rien de comparable. Grâces vous soient à jamais rendues, pères de la patrie ! C’est à votre fermeté, c’est à votre courage que nous devons notre salut. Car, n’en doutez pas, citoyens représentants, si vous aviez été victimes de la scélératesse des Catilina, des Cromwel, vous n’auriez pas été les seules immolées à leur ambition et à leur cruauté. Unis par les liens les plus indissolubles à la Convention, nous aurions marché sur ses traces. Comme elle, nous aurions plustôt souffert mille fois la mort que de rentrer sous le joug de la tyrannie. (1) Loir-et-Cher. (2) C 313, pl. 1245, p. 35. Mentionné par ffn, 1er fruct. (1er suppl1). (3) Mouzon-Meuse, ci-devant Neufchâteau, Vosges. (4) C 313, pl. 1245, p. 30; Moniteur ( réimpr.), XXI, 437; C. Eg., n° 720. Achevez, augustes représentans, achevez votre ouvrage. Soyez inflexibles et inexorables envers les complices du tyrans. Que le sang de tous les traîtres coule à grands flots. Pour que le triomphe de la liberté soit assuré, il faut que la victoire soit complette. C’est le seul moyen de conserver la tranquillité et l’union que vous avez reconquises et de cimenter la paix et la félicité publiques. Fait et arrêté sous les seings des membres présens les jour, mois, et an susdits : Chespuel, Panichot, Bigutte, Pougny, Thouvenin, Rolin, Tulpain (secrét.), Basvile. c’ [L’adminn du distr. de Lamarche (1) à la Conv.; Lamarche, 16 therm. 7/7(2). Représentans d’un peuple libre, Quel sombre et affreux orage vient encore de s’élever sur ta tête, ô Montagne sacrée ! Il renfermait dans son sein les crimes atroces, les vengeances forcenées, la désolation et la mort. Les monstres qui l’avaient soufflé s’applaudissaient déjà de ses terribles effets. Dans leur délire ils élevaient leur monstrueuse grandeur sur les débris fumans de la liberté. Les insensés, qui ont pu oublier un instant que l’Etre suprême veille sur les destinées d’un grand peuple qui s’est régénéré à ses yeux, et que sa liberté, conquise par des efforts inouïs, est indestructible comme la vertu sur laquelle elle repose ! Jouis des dons de notre reconnaissance, ô toi, père de la nature, qui as inspiré aux soutiens de la patrie, cette sagesse qui leur a fait découvrir les dangers qui la menaçaient. C’est toi qui a arraché le masque civique sous lequel des hommes perfides, dont les noms sont à jamais voués à l’exécration, forgeaient les chaînes de l’esclavage. Tu as jetté la lumière sur leurs trames ténébreuses. Ils ont paru ce qu’ils étaient, hideux comme les crimes qui les entouraient. Et vous, intrépides Montagnards, dont l’énergie s’accroît au milieu des périls, achevez vos immortels travaux. Nous savons ce que notre bonheur vous coûte. Mais aussy vous connaissez nos cœurs, et lorsque nos braves frères de Paris vous ont donné, dans la journée du 9 thermidor, les preuves éclatantes de leur dévouement, lorsque, pour vous défendre, ils sont venus vous offrir tout leur sang, nous avions des ailes pour voler sur leurs traces. Vivent la Montagne, les Parisiens, vive la liberté, périssent tous les traîtres ! Le Mole (ue-présid.), Génin, André, Guyot, Claude, Pettelot, Durand le j[eun]e, Goze (secrét.), Dulme (agent nat.). (1) Vosges. (2) C 313, pl. 1245, p. 19. Mentionné par Bn, 29 therm. (2e suppl1). 330 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE a' [Les administrateurs du directoire du distr. de Carismont{ 1) à la Conv.; Carismont, 16 therm. II] { 2). Courage, courage, dignes représentans ! Fi-dels Montagnards, le despotisme, depuis des siècles entiers, avoit avili la nation la plus généreuse et la plus sensible. Vous avez su l’en déliver à jamais. Le crime et l’orgueil étoient seuls idolâtrés, mais, par vous aujourd’hui, toutes les vertus sont à l’ordre du jour. De nouveaux scélérats avoient ozé projetter de trahir leur patrie, de rétablir le siècle de la tirannie, c’est-à-dire de l’erreur et de l’injustice. vous avez sçu déjouer leurs infâmes complots; vous leurs avez fait expier la peine dûe à leurs forfaits. Nouveaux succès, dont la nation entière vous est redevable; à ce titre encore, vous méritez une juste confiance. Restez donc au poste important que vous sçavez si bien remplir et défendre, et croyez que nous mourerons plutôt que de nous séparer de vous un seul instant. Vive la République ! Vive la Convention ! Lenou, Chenû, Picard (vice-présid.), Juche-veaux, Decanouë. b' [Le conseil gal de Mouzon{ 3) à la Conu.; Mouzon, 15 therm. II] { 4). Législateurs, Ce n’est pas sans horreur que nous avons appris l’horrible attentat qui a été commis contre la souvreneté du peuple dans les jours des 9 et 10 thermidor. Nous ne pouvons nous les rappeler sans frémir. Quoi ! des membres de la représentation nationale, de[s] scélérats, dont nous n’osons proférer les noms, avoient conçu l’infâme projet de nous donner de nouveaux fers, d’élever un trône sur les ruines de la Convention !... Quelle audace ! Quelle perfidie ! quel enchénement de crimes et de trahison !... Tous les complots tramés contre la liberté depuis la révolution n’offrent rien de comparable. Grâces vous soient à jamais rendues, pères de la patrie ! C’est à votre fermeté, c’est à votre courage que nous devons notre salut. Car, n’en doutez pas, citoyens représentants, si vous aviez été victimes de la scélératesse des Catilina, des Cromwel, vous n’auriez pas été les seules immolées à leur ambition et à leur cruauté. Unis par les liens les plus indissolubles à la Convention, nous aurions marché sur ses traces. Comme elle, nous aurions plustôt souffert mille fois la mort que de rentrer sous le joug de la tyrannie. (1) Loir-et-Cher. (2) C 313, pl. 1245, p. 35. Mentionné par ffn, 1er fruct. (1er suppl1). (3) Mouzon-Meuse, ci-devant Neufchâteau, Vosges. (4) C 313, pl. 1245, p. 30; Moniteur ( réimpr.), XXI, 437; C. Eg., n° 720. Achevez, augustes représentans, achevez votre ouvrage. Soyez inflexibles et inexorables envers les complices du tyrans. Que le sang de tous les traîtres coule à grands flots. Pour que le triomphe de la liberté soit assuré, il faut que la victoire soit complette. C’est le seul moyen de conserver la tranquillité et l’union que vous avez reconquises et de cimenter la paix et la félicité publiques. Fait et arrêté sous les seings des membres présens les jour, mois, et an susdits : Chespuel, Panichot, Bigutte, Pougny, Thouvenin, Rolin, Tulpain (secrét.), Basvile. c’ [L’adminn du distr. de Lamarche (1) à la Conv.; Lamarche, 16 therm. 7/7(2). Représentans d’un peuple libre, Quel sombre et affreux orage vient encore de s’élever sur ta tête, ô Montagne sacrée ! Il renfermait dans son sein les crimes atroces, les vengeances forcenées, la désolation et la mort. Les monstres qui l’avaient soufflé s’applaudissaient déjà de ses terribles effets. Dans leur délire ils élevaient leur monstrueuse grandeur sur les débris fumans de la liberté. Les insensés, qui ont pu oublier un instant que l’Etre suprême veille sur les destinées d’un grand peuple qui s’est régénéré à ses yeux, et que sa liberté, conquise par des efforts inouïs, est indestructible comme la vertu sur laquelle elle repose ! Jouis des dons de notre reconnaissance, ô toi, père de la nature, qui as inspiré aux soutiens de la patrie, cette sagesse qui leur a fait découvrir les dangers qui la menaçaient. C’est toi qui a arraché le masque civique sous lequel des hommes perfides, dont les noms sont à jamais voués à l’exécration, forgeaient les chaînes de l’esclavage. Tu as jetté la lumière sur leurs trames ténébreuses. Ils ont paru ce qu’ils étaient, hideux comme les crimes qui les entouraient. Et vous, intrépides Montagnards, dont l’énergie s’accroît au milieu des périls, achevez vos immortels travaux. Nous savons ce que notre bonheur vous coûte. Mais aussy vous connaissez nos cœurs, et lorsque nos braves frères de Paris vous ont donné, dans la journée du 9 thermidor, les preuves éclatantes de leur dévouement, lorsque, pour vous défendre, ils sont venus vous offrir tout leur sang, nous avions des ailes pour voler sur leurs traces. Vivent la Montagne, les Parisiens, vive la liberté, périssent tous les traîtres ! Le Mole (ue-présid.), Génin, André, Guyot, Claude, Pettelot, Durand le j[eun]e, Goze (secrét.), Dulme (agent nat.). (1) Vosges. (2) C 313, pl. 1245, p. 19. Mentionné par Bn, 29 therm. (2e suppl1).