546 [Convention nationale,] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j fg ™mbrea?793 par tous mes moyens à ses progrès sans avoir jamais varié dans mes principes de liberté, cet ardent patriotisme qui m’animera jusqu’au der¬ nier soupir me commande, avant de quitter les salines, de prier la Convention de faire examiner que sont et que furent les intrigants et les pa¬ triotes masqués qui veulent dévorer ces im¬ menses domaines de la nation, et qui en persé¬ cutent les administrateurs. « J’avertis, j’ai rempli ma tâche, c’est à toi, citoyen Président, à faire le reste. « C AT oire -B i on court, membre du conseil de la commune et de la Société des Jacobins de Mayenne, district de Château-Salins. » Extrait des procès-verbaux du comité de liquidation et examen des comptes (1). Du 30 janvier 1793. Un membre fait le rapport de la demande du citoyen Catoire, relative à une indemnité pour travaux faits pour la navigation des deux Seüles qui traversent la Lorraine et les deux évêchés. Le comité arrête, après discussion fermée, qu’il n’y a lieu à liquidation en faveur du ci¬ toyen Catoire, sauf à lui à se pourvoir pour obtenir une gratification. Collationné conforme à la minute, par nous secrétaire du comité. A Paris, le 17 brumaire, l’an II de la Répu¬ blique, une et indivisible. Ch. Pottiek, secrétaire. « Je soussigné comme créancier de feu mon père et désigné ou dénommé dans l’arrêté ci-des¬ sus, déclare faire don à la République et renoncer à la gratification à laquelle j’avais droit, comme créancier premier de mon père susdit, pour rai¬ son des travaux publics que ledit feu mon père a faits, et montant à plus de trois cent mille livres sur lesquelles j’en avais environ cent à réclamer, s’ils eussent été accordés. « Fait à Paris, ce vingt brumaire de l’an II de la République française, une et indivisible. « Catoibe-Bioncoukt. » La Société populaire d’Ingouville, près le Havre, demande l’anéantissement des villes de Lyon et de Toulon, et que la charrue du cultiva¬ teur éteigne tous les vestiges de ces villes rebelles. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Suit la lettre de la Société populaire d’Ingou¬ ville (3). La Société républicaine des Amis de la Consti¬ tution séant à l’ancienne église d’Ingouville, près le Havre, à la Convention nationale. « Ingouville, ce 24 de brumaire, l’an II de la République, une et indivisible. « Mandataires du peuple, « Notre Société a arrêté dans son sein, et in¬ séré au procès-verbal de ses séances, pour vous ( 1 ) Archives nationales, carton C 278, dossier 745. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 344. (3) Archives nationales, carton C 281, dossier 774, inviter à tenir ferme eontre les villes rebelles (comme Lyon et Toulon) qui se sont révoltées contre les principes de la Révolution et qui ont pris lâchement les armes contre les armées de la République. « Que ces deux villes soient anéanties à jamais et que la ville de Toulon, lorsqu’elle sera délivrée des satellites qui l’infectent, soit rasée et que la charrue du cultivateur éteigne tous les vestiges qui pourraient paraître sur la sur¬ face du terrain où étaient plantées les maisons de ces infâmes égoïstes du despotisme, à la réserve des forts et fortifications qui appartien¬ nent à la République une et indivisible, qui ser¬ viront à défendre la cause de la liberté et de l’égalité. « C’est le vœu unanime des vrais sans-culottes et amis de la Constitution. « Salut et fraternité. Vive la Montagne ! « Les membres du comité de correspondance, « Nicolas Pupin fils; secrétaire; Guerou, président; Quenot, vice-président; Chau¬ vin, secrétaire. » La commune de Colombes fait don des vases et ornemente de son église : « Nous vous appor¬ terions, dit l’orateur, de plus riches dépouilles, si notre commune, depuis de longues années, n’était épuisée par les fléaux du ciel et ceux de la féodalité; tout son sang, sa seule richesse, est pour la patrie et la sainte Montagne de la Con¬ vention. » Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » (1). Lettre des autorités constituées de Compiègne, par laquelle elles annoncent à la Convention que les bruits répandus d’un rassemblement de bri¬ gands dans la forêt de Compiègne sont faux, qu’il n’existe aucun rassemblement, et qu’on peut en croire des hommes que l’ardent amour de la République tient toujours éveillés. Insertion au « Bulletin » (2). Suit la lettre des autorités constituées de Com¬ piègne (3). Au citoyen Président-de la Convention nationale. « Citoyen Président, « Combien n’avons-nons pas dû être surpris des bruits étranges qui se répandent à Paris sur la forêt de Compiègne. Quoi î des rassemble¬ ments de brigands ! le noyau d’une seconde Vendée ! Non, citoyen Président, l’absurdité de ces bruits calomnieux saute à tous les yeux; ils n’ont pas l’ombre même de la vraisemblance. En effet, comment des patriotes, sans cesse sur¬ veillant tout ce qui se passe autour d’eux, au¬ raient-ils ignoré ces rassemblements? Et, s’ils en avaient eu connaissance, qui osera penser qu’ils n’en eussent pas aussitôt informé la Con¬ vention? Non, encore un coup, il n’existe rien de semblable dans notre forêt, croyez-en des hommes que l’ardent amour de la République (I) Procès-verbaux de la Convention , t. 25, p. 344. (2) Ibid. (3) Archives nationales, carton C 281, dossier 744. (Convention nationale.} ARCHIVES PARLEMENTAIRES. ™ brumaire an H 547 1 J t 20 novembre 1793 tient toujours éveillés, et dont le salut est atta¬ ché au salut de la République. Tranquillisez nos frères de Paris ; qu’ils aient une pleine confiance dans la vigilance de leurs frères de Compiègne. Si jamais des traîtres, des scélérats, se rassem¬ blaient dans nos environs, tout ce qu’il existe de sans-culottes dans ce district, et la Société popu¬ laire à leur tête, marcheraient pour étouffer, dès sa naissance, ce nouveau germe de contre-révolution. Tels sont nos sentiments; croyez-y plutôt qu’à des bruits vagues disséminés par l’ aristocratie, qui a peut-être en cela des vues profondément perfides. « Boulée, président; J. -J. Richaud, secrétaire ; Lemaire, secrétaire. » La section de là République recommande à la générosité nationale la famille d’un brave offi¬ cier d’un bataillon de cette section, servant à l’armée de la Moselle. Le brave Oger, à la tête de 20 hommes, fouille une forêt assaillie par un gros d’ennemis : il range ses 20 hommes en bataille. Oger, percé d’un coup, est forcé de re¬ mettre son épée : à peine est-ii désarmé, que son barbare adversaire le tue d’un coup de pistolet. Le caporal Haudet, sommé de se rendre, ne ré¬ pond à son ennemi qu’en le couchant par terre. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi au comité des secours (1). Compte rendu de V Auditeur national (2). La section de la République recommande à la générosité nationale la famille d’un brave officier d’un bataillon de cette section, qui ser¬ vait . à l’armée de la Moselle. Son nom est Oger. Avec 20 hommes de son bataillon, il fit battre une forêt. Assailli par un gros d’en¬ nemis, au heu de céder au nombre, il range en bataille ses 20 hommes, résolus comme lui de vendre chèrement leur vie. Oger, percé de coups, est forcé de remettre son épée, et à peine fut-il désarmé que son barbare adversaire le tua d’un coup de pistolet. Le caporal Haudet, sommé de se rendre, ne répond à son ennemi qu’en le couchant par terre; il fut emporté couvert de blessures. La pétition a été renvoyée au comité des se¬ cours. Une députation de la Société populaire de Maintenon offre à la nation les vases et orne¬ ments de ses églises, et invite la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 344. (2) Auditeur national [n° 425 du 1er frimaire an II (jeudi 21 novembre 1793), p. 2]. D’autre part, les Annales patriotiques et littéraires [n° 324 du 1er fri¬ maire an II (jeudi 21 novembre 1793), p. 1502, col. 1] rendent compte de la pétition de la section de la République dans les termes suivants 1 « L’Assemblée renvoie à l’examen du comité des secours une pétition de la section de la République, qui demande des secours pour la mère d’un défenseur de la nation française, lâchement assassiné à l’armée de la Moselle par un détachement de deux escadrons de hussards ennemis, auxquels 20 républicains firent faee. » (3) Procès-verbaux de la Convention , t. 25, p, 345. Suit Voffre de la députation de la Société popu¬ laire de Maintenon (1). Les mandataires de la Société populaire du canton de Maintenon et de la commune de ce lieu , à la Convention nationale. « Nous vous apportons les dépouilles que le fanatisme vaincu a été contraint d’abandonner en fuyant. Cette victoire remportée par la vérité et par la raison, vous dit assez que nous ne vou¬ lons pas plus du despotisme des prêtres que de celui des rois. « Pour en abolir jusqu’aux traces, la Société a consacré le temple où s’est livré le combat (à la République une et indivisible) et nous a expressément chargés de vous demander la pro¬ priété de ce lieu dans lequel elle cultive avec fruit les sentiments républicains qu’elle puise chaque jour dans vos actions et dans vos lois, et qu’elle transmet avec le zèle ardent qui l’a¬ nime, aux nombreux citoyens qui assistent à ses séances. « Organes de cette société républicaine, c’est en son nom, c’est en celui de. tous nos conci¬ toyens que nous vous demandons, que nous vous conjurons de rester au poste où notre confiance vous a placés. Continuez, affermissez votre ouvrage et notre liberté. Et nous, embrasés par vos exemples, soyez certains que, dociles à les imiter, nous vous aiderons par tous les moyens que vous trouverez convenables à assu¬ rer la gloire et le bonheur de la République, Adresse (2). « Maintenon, le 7 e jour de la 3e décade du Ier mois de l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyens représentants, « La Société populaire séant à Maintenon ne peut cesser d’admirer votre zèle soutenu dans les travaux pénibles de notre Révolution depuis le 31 mai dernier. Représentants infatigables, elle vous sollicite de ne pas vous relâcher, et vous prie de rester à votre poste jusqu’après que vous aurez affermi notre Constitution. Vous venez de l’étayer bien fortement en expul¬ sant de votre sein tous les mauvais citoyens, tous les traîtres qui ébranlaient l’édifice qu’ils auraient indubitablement renversé, si vous ne l’aviez soutenu de toutes vos forces; que de peines et de veilles : mais tous les maux ne sont rien quand il s’agit du bien général; ça été votre maxime, vous vous y tenez pour notre bonheur à tous, votre patriotisme sans bornes nous pronostique la plus grande réussite, et que vos travaux seront couronnés du plus heureux succès. « Tout le peuple français met sa confiance en vous, nous vous demandons la résidence au poste que vous occupez jusqu’à ce que la paix soit entièrement rétablie en France. « La Société populaire vous le demande au nom de ses concitoyens, et jure de maintenir (I) Archives nationales, carton C 281, dossier 774 (2) Archives nationales, carton C 281, dossier 775.