604 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. f dTembre' i w Laplanche a visité les établissements publics. Les hôpitaux sont en général bien administrés. Un seul était servi par des femmes qui avaient conservé le costume religieux. Laplanche s’est indigné de cette contravention à la loi. et de * l’ignorance ou en étaient les administrateurs qui l’accompagnaient. Il a fait un auto-da-fé de l’un de ces habits. La loi est maintenant exécu¬ tée. Cette lettre est renvoyée au comité de Salut public et des finances. IV. Compte rendu des Annales patriotiques et littéraires J\)- Laplanche, représentant du peuple, é rit d’E-vreux qu’il est parti avec 10,000 hommes pour couvrir les départements menacés par les re¬ belles. Il a renouvelé les autorités constituées et la municipalité de Caen. Il accorde 1,200 livres par an aux officiers municipaux. En visitant l’hôpital de Caen, il a trouvé dos sœurs hospita¬ lières, habillées comme sous l’ancien régime, avec des guimpes, des bandeaux dont il a fait un autodafé. XI. Des pétitionnaires réclament leur ADMISSION A LA BARRE (2). Compte rendu du Mercure universel (3). Beaucoup de pétitionnaires demandent à être admis. - TJn membre demande que le décret qui ordonne l’admission des pétitionnaires les seuls jours de décadi soit inséré au Bulletin, afin que les citoyens des départements soient bien ins¬ truits que l’admission des pétitionnaires n’a lieu que le jour de chaque décade. (Décrété.) XII. Don patriotique d’une commune de Seine -et -Marne (4). Compte rendu des Annales patriotiques et littéraires (5). Une commune du département de Seine-et-Marne fait offre de 904 chemises, 12 livres de (1) Annales palrioliques el littéraires [n° 351 du 28 frimaire an II (mercredi 18 décembre 1793), p. 1588, col. 1], (2) La demande de ces pétitionnaires n’est pas in¬ sérée au procès-verbal de la séance du 27 frimaire an II; mais il y est fait allusion dans les comptes-rendus de cette séance publiés par le Mercure uni¬ versel et par les Annales palrioliques el littéraires. (3) Mercure universel [28 frimaire an II (18 dé¬ cembre 1793), p. 443, col. 1]. (4) Le don patriotique de cette commune de Seine-et-Marne n’est pas mentionné au procès-verbal de la séance du 27 frimaire an II; mais il y est fait allusion dans les comptes rendus de cette séance publiés par les Annales palrioliques et littéraires et le Mercure universel. (5) Annales palrioliques el littéraires [n° 351 du 28 frimaire an II (mercredi 18 décembre 1793), p. 1587, col. 2]. charpie et 4 paires de souliers. « L’un des culti¬ vateurs de cette commune, dit Bernard des Sablons, n’avait que 3 chemises et n’a pas balancé d’en donner une. Insertion au procès-verbal et mention de l’offre de la commune et de celle du pauvre cultivateur. XIII. La section de la Fraternité de Paris FAIT OFFRE D’UN CAVALIER JACOBIN ARMÉ ET ÉQUIPÉ (1). Compte rendu du Mercure universel (2). La section de la Fraternité écrit qu’elle a fourni un cavalier jacobin armé et équipé pour la dé¬ fense de la patrie. Mention honorable. ANNEXE N° 1 à la séance du *3 frimaire an II. (Mardi 1? dé¬ cembre 1303). Compte-rendu, par divers journaux, de la discussion à laquelle donna lieu la motion de Eabrc d’Eglantine tendant à ordonner l’arrestation de Vincent, de Maillard dit Tapedru et de Ronsin (3). I. Compte rendu du Journal de Berlet (4). Fabre d’Églantine. 11 y a, dans les bureaux de la guerre, un homme qui a fait plus de mal que Roland. Des agents secrets, envoyés par lui à Bordeaux, ont été arrêtés : le comité de sûreté générale a fait son devoir. Cet homme, c’est Vincent. Il tient des comités clandestins, à la tête desquels est un nommé Maillard dit Tapedru, agent de police, mis en état d’arres¬ tation par le comité, et remis ensuite en liberté à la sollicitation des bureaux de la guerre. Avez-vous lu, sans frémir, la lettre par laquelle Ronsin a prétendu influencer Paris? C’est Vin¬ cent qui l’a fait afficher. Il n’y a d’autre conseil exécutif que les bureaux de Vincent. Ses agents s’introduisent dans vos comités et plusieurs ont poussé l’audace jusqu’à prendre au collet des membres de la Convention. Vincent et ses agents ont voulu égarer la Société des Jacobins qui, heureusement, se régé¬ nère et chasse tous les intrigants. Ils ont tenté (1) Le don patriotique de la section de la Frater¬ nité n’est pas mentionné au procès-verbal de la séance du 27 frimaire an II; mais il y est fait al¬ lusion dans les comptes rendus de cette séance pu¬ bliés par le Mercure universel et les Annales patrio¬ tiques et littéraires. (2) Mercure universel [28 frimaire an II (mardi 18 décembre 1793), p. 442, col. 2]. (3) Voy. ci-dessus, même séance, p. 574, le compte rendu de la même discussion d’après le Moniteur. (4) Journal de Perlet [n° 452 du 28 frimaire an II (mercredi 18 décembr® 1793), p. 140]. [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRE S j JJ 605 de lui opposer celle des Cordeliers. Ils s’imagi¬ naient tirer parti de cette division, qui n’a été que momentanée; les patriotes ont vu le piège et sont restés unis. Toutes les fois que des bureaux de la guerre ont été attaqués, des cour¬ riers ont été expédiés, et vous avez reçu des nouvelles trompeuses. Je demande l’arrestation de Vincent, de Maillard et de Ronsin. Cette proposition n’est combattue par per¬ sonne : elle est décrétée à l’unanimité. Lebon. Vincent m’a dit, au sortir d’un dîner : « Nous vous ferons bien sauter et nous vous for¬ cerons d’organiser le conseil exécutif d’après la Constitution. Nous ne voulons pas être les valets du comité de Salut public. » .Couthon Par des mesures ultra-révolution¬ naires, on veut faire rétrograder la Révolution. J’invite tous les comités à dresser l’état de tous leurs employés, et je demande que la liste en soit discutée à la tribune. (Décrété.) Goupilleau. Depuis trop longtemps on attri¬ bue à la Convention les vexations des agents du pouvoir exécutif. Je demande l’insertion au Bulletin des décrets que vous venez de rendre et des raisons qui les ont motivés. (Décrété.) III Compte rendu du Journal de la Montagne (1). Fabre dénonce des faits plus graves. Il est bien étonnant, dit-il, qu’on ait souffert, jusqu’à présent, dans nos armées, un homme qui a fait plus de mal que Roland, un homme qui est de tous les comités secrets de Paris, qui les soudoie, qui répand la terreur parmi les meilleurs ci¬ toyens, Maillard, enfin, que le bureau de la guerre a eu le crédit de faire revêtir d’une mis¬ sion secrète pour Bordeaux. Et cette affiche de Ronsin, son associé en atrocités contre-révolutionnaires, qui de vous n’a frémi d’horreur en la lisant? C’est Vincent qui en a tapissé les murs de Paris. On parle des griefs du conseil exécutif. Ce conseil est aujourd’hui tout entier dans les bu¬ reaux de la guerre. Je demande l’arrestation des trois que je viens de nommer, et j’invite mon collègue Lebon à répéter ce que lui a dit Vincent, qu’il nous ferait sauter tous ou nous forcerait d’organiser le conseil exécutif suivant ia Constitution, parce qu’il ne voulait pas être le valet du comité de Salut public. Lebon certifie le fait. Bourdon (de VOise) ajoute que Vincent a engagé les Cordeliers à demander sa tête, parce qu’il avait suspendu Rossignol. La proposition de Fabre d’Églantine est dé¬ crétée. (Suit le texte du décret que nous avons inséré ci-dessus, d’après le procès-verbal.) î (1) Journal de la Montagne [n° 35 du 28 frimaire an II (mercredi 18 décembre 1793), p. 280, col. 1]. III. Compte rendu de V Auditeur national (1). Fabre d’Églantine a ensuite dénoncé les bu¬ reaux de la guerre comme artisans de contre-révolution. Il a dit que Maillard, depuis qu’il était dans ces bureaux, faisait encore plus de mal que Roland; que c’était lui qui avait ré¬ pandu dans les départements des agents qui semaien t la terreur et tiraient le sabre au milieu des spectacles. Il a dénoncé Ronsin, comman¬ dant l’armée révolutionnaire, comme ayant fait une affiche fédéraliste, et Vincent pour l’a¬ voir fait placarder avec profusion dans Paris. Il a dénoncé de plus ce dernier pour avoir introduit dans les comités de Salut public et de sûreté générale des individus à lui dévoués qui pous¬ sent l’audace jusqu’à prendre les députés au collet. Il l’a dénoncé enfin pour avoir voulu mettre aux prises la Société des Cordeliers avec celle des Jacobins; il a conclu à ce que Vincent fûo arrêté. Bourdon (de VOise ) ajouta que le même Vin cent agita la Société des Cordeliers pour qu’elle demandât sa tête parce qu’il avait pris un arrêté qui suspendait le général Rossignol. Caxnbon demande que le comité de sûreté générale recherche les auteurs de l’outrage fait aux députés qui ont été pris au collet. Fabre interpelle Lebon d’instruire la Conven¬ tion d’un discours que lui a tenu Vincen t. Lebon déclare que dînant avec Vincent chez un commissaire des guerres, Vincent lui dit qu’il saurait bien forcer les députés à organiser le gouvernement suivant la Constitution, et qu’il ne voulait pas être le valet du comité de Salut public. Le décret d’arrestation a été rendu contre Maillard, u Vincent et Ronsin. IV. Compte rendu du Mercure universel (2). Fabre d’Églantine expose qu’il est un minis¬ tère dont l’influence égale celle de Roland, qui a peuplé la République de ses agents et de ses commissaires; qui, dit-il, a nommé ces hommes à moustaches et à grands sabres traînant à terre et battant les pavés, qui vont dissiper les femmes groupées, qui font peur aux enfants et vont dans les spectacles tirer leurs sabres, menacer de couper en morceaux quiconque n’obéira pas à leurs vues, et font ainsi fuir tout le monde. A la tête de ces hommes est Maillard, chargé de pouvoirs terribles, quoique déjà ils lui aient été enlevés par le comité de sûreté. Cette distinction ne doit pas être perdue pour la République. Remarquez que le ministère n’est composé en grande partie que du conseil de la guerre, qui veut mettre son pouvoir au niveau (1) Auditeur national [n° 452 du 28 frimaire an . II (mercredi 18 décembre 1793), p. 8]. (2) Mercure universel [28 frimaire an II (mercredi 18 décembre 1793), p. 455, col. 1].