706 (a»*raOoa nationale,] ARCHIVES FARLEMENTAIRES. j *1 Smbre m penses, ni de l’or, ni des indemnités «ne nons «oSieitons ; mais nous venons vous mte ave o cette rigenr révolutionnaire, digne du Sénat, di¬ gne de vous : v L’armée du Nord, la Vendée renaissante, la patrie déchirée ont besoin de défenseurs. Des républicains prononcés, les eorps couverts d’ho¬ norables blessures, nos mains portent dans cette auguste assemblée les dépouilles des satellites féroces du despotisme espagnol. « Je termine en ce moment, dans cet auguste aréopage, comme un républicain qui, enveloppé dans l’armée espagnole entre la cavalerie et l’infanterie, ai supporté moi seul l’attaque de quinze cavaliers. Cette horde féroce me crie de me rendre, ma réponse fut de faire mordre la poussière à six de ces esclaves abrutis et à un cheval. « J’échappe de la mêlée, emportant ce sabre ib travers de l’épanle, et le poitrail de mon che¬ val ouvert. « J’aime à croire, citoyens, que, comptant sur votre justice et votre générosité, vous ordonne¬ rez au ministre de nous faire partir prompte¬ ment pour les frontières. Des hommes qui se dévouent avec héroïsme à la défense de la su¬ blime Déclaration des droits, affermiront sur des bases imperturbables le dogme sacré de l’ éga¬ lité, en cimentant de leur sang la splendeur, la di¬ gnité delà République française; et à l’instar du célèbre Lacédémonien qui resta seul sur le champ de bataille, couverts de poussière et du sang de nos ennemis, nous nous écrierons : La Franee est libre. « Signé : Mirabel, lieutenant colonel; Lilly, idem, N oürry, Petit, maréchaux des logis. Renvoyé au ministre de la guerre. IV. Barère propose et la Convention décide l’envoi du représentant Gouly, en qua-‘ UTÉ DE COMMISSAIRE, DANS LE DÉPARTE - ' ment de l’Ain (1). Compte rendu du Moniteur universel (&). Batère. Un décret rendu le 16 brumaire a or¬ donné un sursis à l’exécution de l’arrêté du re¬ présentant du peuple Prost, relatif à des destitu-(1) Le décret envoyant le représentant du peuple dans le département de l’Ain est du 14 frimaire (Voy. ci-dessus Archives parlementaires, p. 626). (2) Moniteur universel [n° 77 du 17 frimaire an II .(samedi 7 décembre 1793), p. 312, col. 1], D’autre S art, le Mercure universel [16 frimaire an II (ven-redi ê décembre 1793), p. 247, col. 2] rend compte 4e 4a motion de Barère dans les termes suivants i « La Convention nationale, sur le rapport de son comité de Salut public, décrète que le représentant du peuple Gouly se rendra dans le département de l’Ain, investi des pouvoirs attribués aux repré¬ sentants du peuple près les armées. « Il est chargé spécialement de prendre con¬ naissance et de prononcer sur l’affaire qui a donné lieu au décret du 16 brumaire, rendu sur la pétition du citoyen Siriat. » fions et remplacements dé fonctionnaires p®* blies dant le district de Belley (département de l’Ain) (1), la continuation provisoire dèsjdes-titués dans l’exercice de leurs fonctions ; la mke en liberté provisoire des personnes détenues par ordre du comité de surveillance de Belley, 4 l’exception des ci-devant nobles, et le renvoi du fond de la question an comité de sûreté générale, pour en faire un rapport à la Convention natsor nale. Ce décret rendu, sans examen quelconque, sur la pétition présentée à la barre par le prêtre Siriat, gravement inculpé dans cette affaire, éfc convertie en motion, a répandu l’alarme parmi tous les sans-culottes du département. Us y ont vu le triomphe de l’aristocratie, et un cri uni¬ versel s’est fait entendre pour réclamer contré ce coup porté au patriotisme. L’esprit publie est généralement bon dans le département de l’Ain, mais négligé par les représentants du peuple nommés à différente� fois pour s’y rendre, et qui n’y ont, pour ainsi dire, pas mis les pieds : la présence d’un Monta¬ gnard, ferme et prudent, y est nécessaire, soit pour prononcer sur l’affaire particulière, mais très compliquée sous plusieurs rapports, qui a donné lieu au décret du 16 brumaire, soit pour y écraser l’aristocratie et le modérantisme dont les efforts peuvent avoir des suites d’autant plus dangereuses dans ce département, que placé sur les frontières de la Suisse et de Genève, et voisin du Jura, où le feu couve encore sous la cendre, il exige une surveillance très-active. Barère propose et la Convention adopte l’en¬ voi d’un commissaire dans le département de l’Ain, et suspend l’exécution de son décret du 16 brumaire. V. Laloy donne lecture de la lettre qu’il a été chargé d’écrire au citoyen Morel et a sa femme (2). Compte rendu du Moniteur universel. (3). Laloy lit la lettre qu’il a été chargé d’écrire au citoyen Morel, et à sa femme. Le Président de la Convention nationale, à Morel et sa femme, demeurant à Paris, rus de la Paroisse, section de V Unité. « Comme citoyens, comme époux, vous deviez donner à la patrie un enfant digne d’elle; vous-(1) Voy. Archives Parlementaires, lre série* t. LXXVI Iï, séance du 16 brumaire an II, p. 452, col. 2, la pétition du citoyen Siriat et le décret rendu à la suite de cette pétition. (2) La lecture de ce projet de lettre n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 15 fri¬ maire, mais la lettre est insérée tout au long dans Je Supplément au Bulletin de la Convention de nette séance, ainsi que dans les comptes rendus de la même séance publiés par le Moniteur universel et le Journal des Débals el des Décrets. (3) Moniteur universel [n° 77 du 17 frimaire aû II {Conveatio* nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. I M.friawi» «n H 707 1 5 décembre 1793 - * avez satisfait à ce devoir;' tous préparez pour elle ce fruit de vos efforts, la République recon¬ naissante et juste, saura bien les apprécier. « Félicitez-vous, citoyens ! « Les Spartiates se vantaient d’avoir fait des hommes, parce que dès le berceau les femmes leur montraient la patrie, comme leur première mère. « Vous les avez surpassés... « Le cœur de votre enfant fut sans doute l’ouvrage de l’amour de la patrie; car ce mot seul l’enflamme, et dès l’âge le plus tendre il l’a pro¬ noncé avec l’énergie d’un franc républicain; faites sermenter son âme, mettez à profit ses heu¬ reuses dispositions, et vous en ferez un bon ci¬ toyen; répétez-lui souvent ce mot chéri des Français libres : La patrie. « Il renferme, soyez-en persuadés, une vertu secrète qui peut en faire un héros; dites-lni que Cicéron s’en servit pour effrayer Antoine et fou¬ droyer Catilina, que Brutus n’en employa pas d’autre pour chasser les tyrans. « Montrez-lui dans le lointain l’étendue de ses devoirs... L’estime de ses concitoyens est au delà, c’est le prix des vertus sociales; de vrais républicains n’ambitionnent pas d’autre récom¬ pense. « La Convention nationale m’a ordonné, par an de ses décrets, de vous exprimer sa satis¬ faction ; il m’est bien doux d’avoir été son organe. « Salut, et vive la République ! « Signé : P. -A. Laloy. » La Convention nationale, après avoir entendu la lecture de ee projet de la lettre, approuve, et, «ur la motion d’un de ses membres, die décrète l’insertion de cette lettre au Bulletin. VI. Voulland. au nom du comité de sûreté GÉNÉRALE, DONNE LECTURE D’UNE LETTRE DE DE CALONNE, TROUVÉE DANS LES PAPIERS D’UN NAVIRE ANGLAIS QUE LES VENTS CON¬ TRAIRES ONT OBLIGÉ A SE RÉFUGIER DANS LE port de Cette (1). Compte rendu du Moniteur universel (2). Voulland, au nom du comité de sûreté générale. Citoyens, le comité de sûreté générale vient de (samedi 7 décembre 1793), p. 311, col. 3]. On trouve également le texte de cette lettre dans le Journal des Débats et des Décrets (frimaire an II, n° 443, p. 197) et dans le Supplément au Bulletin de la Convention du '5e jour du 3e mois de l’an II (jeudi -5 décembre 1793). il) Le rapport fait par Voulland, au nom du comité de sûreté générale, et la lettre de Galonné, ne sont pas mentionnés dans le procès-verbal de la séance du 15 frimaire an II, mais on en trouve des extraits dans les comptes rendus de cette Béance publiés par le Moniteur universel, le Journal de la Montagne, le Mercure universel, le Journal des Débats et des Décrets, le Journal de Perlel et Y Auditeur national. En outre, le Bulletin de la Convention du 6* jour de la 2® décade du 3e mois de l’an II (vendredi 6 décembre 1793), reproduit textuellement la lettre du comité du canton de 'Gette et la lettre de de Galonné. (2) Moniteur universel [n® 77 du 17 frimaire recevoir par un courrier extraordinaire doa dépêches que lui envoie le comité 4e surveil¬ lance de la commune de Cette. Il pense qu’il doit vous en donner connaissance. Voulland lit une lettre du comité de surveil¬ lance de Cette, datée du 4 frimaire. Elle porte en an II (samedi 7 décembre 1793), p. 312, coL 1 et n° 78 du 18 frimaire an II (dimanche 8 décembre 1793), p. 314, col. 2j. D’autre part, le Journal de la Montagne [n° 23 du 16e jour du 3e mois de l’an II (vendredi 6 décembre 1793), p. 183, col. lj,‘ie Mercure universel [16 frimaire an II {vendredi 6 décembre 1793), p. 254, col. 1] et l'Audileur national [n° 441 du 17 frimaire an II (samedi 7 décembre 1793), p. 5] rendent compte du rapport de Voulland et de la lettre de de Galonné dans les termes suivants : I. Compte rendu du Journal de la Mrnlagm. Voulland, membre du comité de sûreté générale, communique une lettre du comité de-surveillance de Cette, en date du 4 frimaire. Elle annonce que le vent d’Est a desservi les traîtres de Toulon, en faisant arriver par force, dans ce port, un vaisseau anglais de 74 canons. Le comité de surveillance de Cette n’a voulu confier qu’à an de ses membres les papiers trouvés sur ce bâtiment. Voulland donne lecture d’un billet, dont on a ordonné l'insertion au Bulletin. C’est une lettre de l’infâme Galonné, au général anglais. Après les flagorneries d’usage, il lui marque s « J’ai toujours cru que ma pauvre patrie ne pouvait espérer de salut que du côté du Midi. C’est de l’Angleterre, de l’Espagne et de Naples que je l’attends. Tout le monde rend justice à l’amiral Hood. G’est lui qui a remporté le succès le plus décisif de la campagne. « Si vous pouvez seulement réunir 40,000 hommes, la victoire est à nous. Il y a tout lieu de croire que vous trouverez des ressources dans l’tetérîeufc même de la France. Peut-être serait-il bon d’avoir un prince français à portée de se montrer dans -un moment favorable? Vous connaissez celui auquel je suis particulièrement dévoué. Vous ave* -un moyen sûr de gagner la Provence, c’est de là menacer d’anéantir ses mûriers [oliviers�. Ils font toute sa richesse. L’habitant fera ce que vops voudrez pour éviter un malheur qu’il lui serait impossible de réparer en dix ans. » Moyse Bayle. Ce que dit Calonne des obviera n’est que trop vrai. Sous prétexte de prévenir la disette on avait proposé à Marseille d’arracher Iss vignes et les oliviers, quoique le terrain où on tes cultive ne soit propre qu’à cela. On doit à la pru¬ dence du frère de notre collègue Granet d’avoir déjoué ce complot. Je demande que la lettre soit insérée au Bulletin, afin que les départements méridionaux se tiennent en garde contre une pareille proposition, en con¬ naissant de quelle source impure elle part. ( Adopté .j IL Compte rendu du Mercure universel. Lettre du comité de surveillance du port de Cette. « Nous ne devons pas vous laisser ignorer, disent-ils, un événement extraordinaire et qui intéresse le bien public. Il y a quelque temps que le vent de Sud-Est souffle et, contre les vues des traîtres, il nous a amené des indices pour décou¬ vrir leurs complots. Un vaisseau portant les dé¬ pêches de Pitt, et de 74 canons, vient d’être jeté malgré lui dans notre port II était allé à Libourne