[Convention natioaale.] ARCHIVES P&RbEMffcV'FÀIRES. 24 n™embrTi793 * destructeur de toute» les espèces de-tyrannies, et voulant donner une preuve non équivoque de notre patriotisme et de notre amour poux la liberté, et du désir dont nous sommes ardem¬ ment animés de concourir d’une manière franche et ferme au bonheur de tous les hommes, de quelque religion qu’ils pidssent être, nous promettons, ainsi que nous venons de le jurer en chaire, en présence du peuple dans le temple de la vérité, autrefois l’église paroissiale de cette ville, de n’être désormais que des prédi¬ cateurs de morale, de n’enseigner d’autres maximes que celles de la droite raison, de ne développer et de n’apprendre à tous les hommes, de quelque pays qu’ils puissent être, qu’à s’entr’¬ aimer, à s’ entre -secourir et à défendre leur liberté contre les tyrans politiques et religieux de toute espèce. A Rochefort, ce dernier jour de la lre décade du 2e mois de la 28 année de la République française, une et indivisible. Signé : François Masdebord, ci-devant au¬ mônier au 4e régiment de la marine ; Laydet, ev-devant curé de Notre-Dame; Guesnet, ci-devant curé de Saint-Hippolyte; Guy BeaupoiIi, ci-devant vicaire de Marennes et desservant de Boursefranc, annexe de Marennes/ Baril, ci-devant curé de Saint - Namire; Chemineau, ci-devant curé de Fouras; Bonneau, ci-devant cure J donne; J. -F. Arnoult, ci-devant vicaire épiscopal; Barreau, curé de Soubise; Nicolas Plu-Chonneau, d-devant aumônier de rhôpitcd de la marine; René Lapaix, ci-devant appelé René Roi, ex-curé du Thon; Forget, ci-devant vicaire épiscopal. Nota . Depuis cette profession de foi, la muni¬ cipalité de Rochefort a reçu les lettres de prê¬ trise des citoyens Jean-Louis Doussin, ci-devant curé de la Tremblade;. Pierre Dulac, ci-devant curé de Bolus, île d’Oléron; Pierre Favre, ci-de¬ vant curé de Surgères; Jean Paulier, ei-devant curé de Saint-Pierre, pTès Sur gères; Jean-Baptiste Bar don, ci-devant curé de Ciré; Jewn-Jacques Allion, ci-devant curé de la paroisse de Saint-Mare; Jacques Ponet, ex -capucin. Arrêté des représentants du peuple. Nous, représentants du peuple français, en¬ voyés dans le département de la Charente-Inférieure, rendant avec satisfaction hommage au courage et à l’esprit philosophique des citoyens François Masdebord, .aumônier du 4e régiment de la Marine; Jean-Robert Guesnet, curé de Saint-Hippolyte; Guy Beaupoil, vicaire de Marennes et desservant Boursefranc, annexe de Marennes; Nicolas Pluchonneau, aumônier de l’hôpital de la marine; Français-René-Au¬ guste Laydet, curé-de Notre-Dame de Roche-fort, lesquels sont venus aujourd'hui dans-le Temple de la Vérité, autrefois l’église parois¬ siale de cette ville, rendre hommage à la raison et à la vérité, brûler leurs lettres de prêtrise, en présence de tout le peuple,, devant lequel ils ont juré de n’être désormais que des prédicateurs de morale, de n’enseigner d’autres maximes que celles de la droite raison* de, ne développer d’autre» principes-que ceux de la saine philosophie, et de n’apprendre à tons les hommes, ' de quelque pays qu’îfe puissent être, qu’à s’entr’aimer, à s’ entre-seeourrr erfe à défendre leur liberté contre les tyrans poiiïr-queset ret�feux* de toute espèce; et considérant que la nation française, toujours généreuse et juste, ne peut refuser une subsistance honnête à des citoyens qui, conduits par les Circons¬ tances et tous les vices de l’ancien régime*. et ayant embrassé une profession qui -ne re¬ posait que sur l’ignorance du peuple et le besoin de soutenir le despotisme du trône en trompant les' hommes simples et sans lumières,. se trouveraient maintenant hors d’état d'ap¬ prendre une autre profession r désirant d’ail¬ leurs récompenser ces citoyens vertueux, qui,. les premiers, ont osé secouer le joug de la superstition et domination papale, nous arrê¬ tons que lès citoyens dénommés ci-dessus, joui¬ ront, leur vie durant, d’une pension de douze cents livres qui leur sera payée par quartier*. et qu’ils pourront se retirer en tel lieu: qu’ils voudront de la République*, en. se mettant sous la surveillance des municipalités, et se conformant d’ailleurs à toutes* les lois? de là République; les autorisons à développer par¬ tout ces grands principes de lu raison et de la philosophie qui les ont portés à la démarche courageuse qu’ils viennent de faire, et à se présenter au district duquel ressortira la muni¬ cipalité où ils existeront, lequel nous requérons d’enregistrer le présent sur la copie qui leur sera délivrée, signée de nous, et de leur faire compter la pension ci -dessus mentionnée. Nous rendons cet arrêté commuât anx citoyens An¬ toine Chemineau, curé de Fouras; Baril, curé de Saint-Nazaire, district de Marennes, et Bonneau, curé de la commune d’Olonne, dont le premier nous a fait passer ses lettres de prê¬ trise, pour être brûlées, ainsi qu’elles l’ont été en présence du peuple, et les deux autres nous ont écrit qu’ils renonçaient à une profession mensongère, et de laquelle on s'est si longtemps servi pour tenir le peuple dans F aveuglément*. F esclavage et la misère. A Rochefort, le dernier jour de la première décade du second mois de l’an deuxième de¬ là République, une et indivisible. L’original de la profession ei-dessus mention¬ née, remis en nos mains et déposé à la muni¬ cipalité de Rochefort, que nous chargeons d’en délivrer copie à ceux des prêtres assermentés qur viendraient faire, dans-son sein, la même* profession que celle faite par ceux énoncés ci-dessus, et y déposer leurs lettres de prêtrise. - Cette copie leur servira de titre pour jouir du traitement et de la liberté accordés par lé présent. La municipalité nous fera passer les lettres de prêtrise qu’elle recevra, afin que nous lès envoyions à la Convention nationale. Nous rendons dès à présent cet acte commun. aux citoyens Jean-François Arnaud, ci-devant vicaire épiscopal de Saintes; Trichon, ci-devant curé de Charente, et Charles Thomas, faisant les fonctions de vicaire au même lieu de Cha¬ rente, lesquels nous ont remis leurs lettres de prêtrise et la déclaration de leur profession philèsophique. Signé : Laignelot ; Lequinio. A Rochefort, chez J.-B> Bonhomme, impri¬ meur-libraire, l’an IX de là République, fran¬ çaise.