70 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 24 26 La société populaire d’ Argentât, département de la Corrèze, informe la Convention qu’elle vient de monter, armer et équiper un cavalier pris dans son sein : elle jure de ne pas survivre à la perte de la liberté. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Argentât, s.d.] [ 2) « Représentants, Vôtre energie, votre active surveillance ont encore sauvé la Republique. Restés à vôtre poste jusqu’à ce qu’une paix durable soit l’époque de vôtre remplacement; et surtout point de paix avec les tirans qu’ils ne soient entièrement détruits. Nous venons de monter, armer, et équiper un cavalier pris dans nôtre sein, et qui est déjà parti pour les frontières. Nôtre société entière imitera ce républicain au premier signal ; elle à juré de ne pas survivre à la perte de la liberté ». Dupommier (Présid.), ÜESCABROUX (secrét.). 25 La société populaire de Lauterbourg, département du Bas-Rhin, envoie la somme de 322 liv. 10 s., résultat d’une collecte faite dans la séance du 10 messidor. Cette société a cru qu’elle ne pouvoit pas mieux terminer le fête célébrée à l’honneur du Peuple français, qu’en arrêtant la motion d’un de ses membres qui proposa cette collecte consacrée au secours des familles pauvres des défenseurs de la patrie. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [Lauterbourg, 16 mess. II] [ 4). « Je vous envoÿe, citoyens représentans, la somme de 322 liv. 10 s. résultat d’une collecte faitte dans la séance de la Sté popul. de Lauterbourg le 10 mess. La société a cru qu’elle ne pouvait pas mieux terminer la fête célébrée à l’honneur du peuple français qu’en arrêtant la motion d’un de ses membres qui proposa cette collecte consacrée au secours des familles pauvres de nos braves frères d’armes. La sensibilité étant un des plus beaux attributs du souverain peuple français, toutes les vertus ne peuvent manquer d’être à jamais à l’ordre du jour. Vive la République. S. et F. » LELMI (trésorier de la Sté popul.) (l) P.V., XLI, 172. Bin, 28 mess. (2e suppl4); J. Sablier, n° 1431. (2) C 310, pl. 1209, p. 27. (3) P.V., XLI, 172 et 334. Bin, 28 mess. (2e suppl1). J. Sablier, n° 1431 ; C. Eg., n° 692 ; Ann. patr., n° DLVII ; J. Lois, n°651. Les commissaires de la trésorerie nationale informent la Convention nationale que le payeur général du département du Gard vient de leur annoncer que les officiers du 1er bataillon de chasseurs de Vaucluse lui ont remis une somme de 199 liv. 16 s. qu’ils offrent en don patriotique : cette somme est le produit d’un jour de leurs appointemens du mois de prairial dernier. Ce payeur général ajoute que ce corps a pris une délibération pour faire un pareil don tous les mois à la République. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Paris, 22 mess. II. Au présid. de la Conv. 7(2). « Citoyen Président, Nous te prions de mettre sous les yeux de la Convention Nationale une nouvelle preuve des sen-timens de civisme et de républicanisme dont sont animés nos frères les deffenseurs de la patrie. Le payeur général du département du Gard vient de nous informer que les officiers du 1er bataillon des chasseurs de Vaucluse vient de lui remettre une somme de 199 liv. 16 sols, provenant d’un don patriotique qu’ils ont fait d’un jour de leurs appointemens du mois de Prairial. Il ajoute que ce corps vient de prendre une délibération pour faire ün pareil don tous les mois à la République. Nous avons cru, citoyen président, que cette action civique ne devoit pas rester ignorée et nous nous empressons de t’en donner connoissance ». Dutramblay, Fr. Aiguin, Laudin [et 1 signature illisible]. 27 Le citoyen Jean-Baptiste Lambert, négociant de la commune de Marseille, département des Bouches-du-Rhône, créancier de la République d’une somme de 78 000 liv., fait don à la patrie des intérêts échus et à écheoir de cette somme jusqu’à la fin de la guerre. Puisse cet exemple, dit ce républicain, avoir des imitateurs, et prouver aux ennemis de notre patrie que les Français sont susceptibles de faire les plus grands sacrifices pour venir au secours de la patrie ! Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité de liquidation (3) 28 Le général de brigade Tisson communique le trait d’un tambour qui, n’ayant rien à donner, (1) P.V., XLI, 172. Bin, 28 mess. (2e suppl1) ; J. Sablier, n° 1431. (2) C 308, pl. 1187, p. 6. 70 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 24 26 La société populaire d’ Argentât, département de la Corrèze, informe la Convention qu’elle vient de monter, armer et équiper un cavalier pris dans son sein : elle jure de ne pas survivre à la perte de la liberté. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Argentât, s.d.] [ 2) « Représentants, Vôtre energie, votre active surveillance ont encore sauvé la Republique. Restés à vôtre poste jusqu’à ce qu’une paix durable soit l’époque de vôtre remplacement; et surtout point de paix avec les tirans qu’ils ne soient entièrement détruits. Nous venons de monter, armer, et équiper un cavalier pris dans nôtre sein, et qui est déjà parti pour les frontières. Nôtre société entière imitera ce républicain au premier signal ; elle à juré de ne pas survivre à la perte de la liberté ». Dupommier (Présid.), ÜESCABROUX (secrét.). 25 La société populaire de Lauterbourg, département du Bas-Rhin, envoie la somme de 322 liv. 10 s., résultat d’une collecte faite dans la séance du 10 messidor. Cette société a cru qu’elle ne pouvoit pas mieux terminer le fête célébrée à l’honneur du Peuple français, qu’en arrêtant la motion d’un de ses membres qui proposa cette collecte consacrée au secours des familles pauvres des défenseurs de la patrie. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [Lauterbourg, 16 mess. II] [ 4). « Je vous envoÿe, citoyens représentans, la somme de 322 liv. 10 s. résultat d’une collecte faitte dans la séance de la Sté popul. de Lauterbourg le 10 mess. La société a cru qu’elle ne pouvait pas mieux terminer la fête célébrée à l’honneur du peuple français qu’en arrêtant la motion d’un de ses membres qui proposa cette collecte consacrée au secours des familles pauvres de nos braves frères d’armes. La sensibilité étant un des plus beaux attributs du souverain peuple français, toutes les vertus ne peuvent manquer d’être à jamais à l’ordre du jour. Vive la République. S. et F. » LELMI (trésorier de la Sté popul.) (l) P.V., XLI, 172. Bin, 28 mess. (2e suppl4); J. Sablier, n° 1431. (2) C 310, pl. 1209, p. 27. (3) P.V., XLI, 172 et 334. Bin, 28 mess. (2e suppl1). J. Sablier, n° 1431 ; C. Eg., n° 692 ; Ann. patr., n° DLVII ; J. Lois, n°651. Les commissaires de la trésorerie nationale informent la Convention nationale que le payeur général du département du Gard vient de leur annoncer que les officiers du 1er bataillon de chasseurs de Vaucluse lui ont remis une somme de 199 liv. 16 s. qu’ils offrent en don patriotique : cette somme est le produit d’un jour de leurs appointemens du mois de prairial dernier. Ce payeur général ajoute que ce corps a pris une délibération pour faire un pareil don tous les mois à la République. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Paris, 22 mess. II. Au présid. de la Conv. 7(2). « Citoyen Président, Nous te prions de mettre sous les yeux de la Convention Nationale une nouvelle preuve des sen-timens de civisme et de républicanisme dont sont animés nos frères les deffenseurs de la patrie. Le payeur général du département du Gard vient de nous informer que les officiers du 1er bataillon des chasseurs de Vaucluse vient de lui remettre une somme de 199 liv. 16 sols, provenant d’un don patriotique qu’ils ont fait d’un jour de leurs appointemens du mois de Prairial. Il ajoute que ce corps vient de prendre une délibération pour faire ün pareil don tous les mois à la République. Nous avons cru, citoyen président, que cette action civique ne devoit pas rester ignorée et nous nous empressons de t’en donner connoissance ». Dutramblay, Fr. Aiguin, Laudin [et 1 signature illisible]. 27 Le citoyen Jean-Baptiste Lambert, négociant de la commune de Marseille, département des Bouches-du-Rhône, créancier de la République d’une somme de 78 000 liv., fait don à la patrie des intérêts échus et à écheoir de cette somme jusqu’à la fin de la guerre. Puisse cet exemple, dit ce républicain, avoir des imitateurs, et prouver aux ennemis de notre patrie que les Français sont susceptibles de faire les plus grands sacrifices pour venir au secours de la patrie ! Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité de liquidation (3) 28 Le général de brigade Tisson communique le trait d’un tambour qui, n’ayant rien à donner, (1) P.V., XLI, 172. Bin, 28 mess. (2e suppl1) ; J. Sablier, n° 1431. (2) C 308, pl. 1187, p. 6. SÉANCE DU 23 MESSIDOR AN II (il JUILLET 1794) - Nos 29-30 71 vouloit, pendant 2 décades, se passer de son prêt, de sa viande, et ne manger que du pain. Il annonce que l’esprit public s’épure; le nom de patrie, dit-il, n’est déjà plus un vain nom; le dévouement le plus entier commence à remplacer l’égoïsme. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoyé au comité d’instruction publique (l) 29 Le citoyen Levesque, de la commune de Saint-Palais-de-Phiolin, district de Pons, département de la Charente -Inférieure, fait don à la République de la finance de sa charge de ci-devant sergent en la sénéchaussée de Saintes, dont les titres originaux ont été déposés dans les bureaux de la liquidation de l’année 1792. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoyé au comité de liquidation (2). 30 La société populaire de Montjavoult, district de Chaumont, département de l’Oise, après avoir félicité la Convention nationale sur ses travaux, et particulièrement sur le decret qui proclame l’existence de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’ame, l’avoir invitée de rester à son poste, et témoigné toute l’horreur que lui a inspiré l’attentat dirigé contre les représentai du peuple Collot-d’Herbois et Robespierre, annonce que plusieurs communes de ce canton font passer à la Convention des matières propres à la fabrication du papier. Législateurs, dit-elle, vous nous restituerez ces matières, mais revêtues d’éloquens rapports, de ces lois bienfaisantes qui élèvent nos esprits et les éclairent sur les moyens que vous employez pour consommer le bonheur du peuple. Elle termine par donner une idée de l’esprit public de ces contrées. La lumière, dit-elle, se répand dans les campagnes; les âmes s’élèvent à la hauteur de la révolution; les ténèbres de l’ignorance et du fanatisme se dissipent, l’argenterie des églises a volé à la monnoie, nos subsistances ont alimenté nos frères de Paris et nos braves défenseurs de l’armée du Nord. En ce moment, nous partageons avec eux le peu qui nous reste pour vivre jusqu’à la moisson; des ateliers de salpêtre sont en activité dans toutes nos communes ; les citoyens de quelques-unes d’entr’elles se sont levés en masse pour couper et peler les bois nécessaires à la confection de la poudre; enfin rien ne nous coûte lorsqu’il s’agit de contribuer au triomphe de la liberté et de l’égalité. Mention honorable, insertion au bulletin (l). (l) P.V., XLI, 173. Bin, 23 mess.; Audit, nat., n° 657 (selon la gazette la communication avait été transmise à Joubert); J. Sablier, n° 1431. (2) P.V., XLI, 173. Bin, 28 mess. (2e suppl1). (3) P.V., XLI, 174. B"1, 28 mess. (2e suppl1). [Montjavoult, 20 prair. II] (2). « Sages Législateurs. Vous vous rendez chaque jour plus dignes de la confiance du Peuple souverain que vous représentez. Chaque jour vous montrez a l’Europe étonnée une prudence et une énergie qui nous assure le triomphe de la Liberté et de l’égalité, sur la coalition impie des tyrans ligués contre la Republique. Leurs efforts seront vains ! Vous venez de l’asseoir sur des bases inébranlables : l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme. Il vient de donner au Peuple français une nouvelle preuve de sa toute puissante protection, ce souverain arbitre de la destinée des empires, en arrachant au fer assassin de nos lâches ennemis 2 de ses plus intégrés représentants Robespierre et Col-lot d’Herbois. L’immortalité de l’ame, la source féconde de toutes les vertus va embraser le cœur de tous les Républicains de l’amour sacré de la Patrie; et ses deffenseurs afrontant le trépas pour sa gloire mépriseront, en succombant, les coups du sort, par l’espoir certain qu’un sentiment si doux se perpetue au delà du tombeau. Recevez, Peres de la Patrie, l’hommage sincere, le tribut de reconnoissance que vous présentent les républicains qui composent la Société populaire de Montjavoult. C’est du sein de la joye la plus pure qu’inspire la fête célébrée en l’honneur de l’eternel, par les simples habitants des campagnes que ces sentiments de félicitation vous sont adressés. Ce sont les bénédictions, les larmes de joye et d’attendrissement sur la Bienfaisance nationale, versées par les malheureux secourus honorés, les veuves, les peres et meres de nos deffenseurs dont nous recueillons les touchantes expressions pour vous les transmettre comme le fruit de vos nombreux travaux. Les vieillards chagrins d’avoir trop tôt vécu vou-droient arrêter au bord du tombeau la course rapide du tems qui les entraîne, pour jouir du spectacle de la félicité que vous préparez a leurs enfants. Continuez, sages législateurs, vos pénibles mais glorieux travaux, Montagne sainte qui as arraché la France aux orages de toutes les factions achevé la tâche que tu t’es imposée : le salut de la République ! Les membres qui composent la société Républicaine de Montjavoult jurent d’employer tous les moyens qui sont en leur pouvoir pour seconder tes genereux efforts. La lumière se répand dans les campagnes qui nous avoisinent. L’esprit public y fait des progrès et s’élève a la hauteur de la Révolution. Les ténèbres de l’ignorance et du fanatisme se dissipent. L’argenterie des églises a volé depuis longtemps a la monnoie. Nos subsistances par une prompte obéissance aux réquisitions, ont alimenté nos freres de Paris et nos braves deffenseurs de l’armée du Nord. En ce moment même nous partageons avec eux le peu qui nous reste pour vivre jusqu’à la moisson. Des ateliers pour l’extraction du salpêtre s’établissent dans (l) C 310, pl. 1209, p. 26. SÉANCE DU 23 MESSIDOR AN II (il JUILLET 1794) - Nos 29-30 71 vouloit, pendant 2 décades, se passer de son prêt, de sa viande, et ne manger que du pain. Il annonce que l’esprit public s’épure; le nom de patrie, dit-il, n’est déjà plus un vain nom; le dévouement le plus entier commence à remplacer l’égoïsme. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoyé au comité d’instruction publique (l) 29 Le citoyen Levesque, de la commune de Saint-Palais-de-Phiolin, district de Pons, département de la Charente -Inférieure, fait don à la République de la finance de sa charge de ci-devant sergent en la sénéchaussée de Saintes, dont les titres originaux ont été déposés dans les bureaux de la liquidation de l’année 1792. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoyé au comité de liquidation (2). 30 La société populaire de Montjavoult, district de Chaumont, département de l’Oise, après avoir félicité la Convention nationale sur ses travaux, et particulièrement sur le decret qui proclame l’existence de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’ame, l’avoir invitée de rester à son poste, et témoigné toute l’horreur que lui a inspiré l’attentat dirigé contre les représentai du peuple Collot-d’Herbois et Robespierre, annonce que plusieurs communes de ce canton font passer à la Convention des matières propres à la fabrication du papier. Législateurs, dit-elle, vous nous restituerez ces matières, mais revêtues d’éloquens rapports, de ces lois bienfaisantes qui élèvent nos esprits et les éclairent sur les moyens que vous employez pour consommer le bonheur du peuple. Elle termine par donner une idée de l’esprit public de ces contrées. La lumière, dit-elle, se répand dans les campagnes; les âmes s’élèvent à la hauteur de la révolution; les ténèbres de l’ignorance et du fanatisme se dissipent, l’argenterie des églises a volé à la monnoie, nos subsistances ont alimenté nos frères de Paris et nos braves défenseurs de l’armée du Nord. En ce moment, nous partageons avec eux le peu qui nous reste pour vivre jusqu’à la moisson; des ateliers de salpêtre sont en activité dans toutes nos communes ; les citoyens de quelques-unes d’entr’elles se sont levés en masse pour couper et peler les bois nécessaires à la confection de la poudre; enfin rien ne nous coûte lorsqu’il s’agit de contribuer au triomphe de la liberté et de l’égalité. Mention honorable, insertion au bulletin (l). (l) P.V., XLI, 173. Bin, 23 mess.; Audit, nat., n° 657 (selon la gazette la communication avait été transmise à Joubert); J. Sablier, n° 1431. (2) P.V., XLI, 173. Bin, 28 mess. (2e suppl1). (3) P.V., XLI, 174. B"1, 28 mess. (2e suppl1). [Montjavoult, 20 prair. II] (2). « Sages Législateurs. Vous vous rendez chaque jour plus dignes de la confiance du Peuple souverain que vous représentez. Chaque jour vous montrez a l’Europe étonnée une prudence et une énergie qui nous assure le triomphe de la Liberté et de l’égalité, sur la coalition impie des tyrans ligués contre la Republique. Leurs efforts seront vains ! Vous venez de l’asseoir sur des bases inébranlables : l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme. Il vient de donner au Peuple français une nouvelle preuve de sa toute puissante protection, ce souverain arbitre de la destinée des empires, en arrachant au fer assassin de nos lâches ennemis 2 de ses plus intégrés représentants Robespierre et Col-lot d’Herbois. L’immortalité de l’ame, la source féconde de toutes les vertus va embraser le cœur de tous les Républicains de l’amour sacré de la Patrie; et ses deffenseurs afrontant le trépas pour sa gloire mépriseront, en succombant, les coups du sort, par l’espoir certain qu’un sentiment si doux se perpetue au delà du tombeau. Recevez, Peres de la Patrie, l’hommage sincere, le tribut de reconnoissance que vous présentent les républicains qui composent la Société populaire de Montjavoult. C’est du sein de la joye la plus pure qu’inspire la fête célébrée en l’honneur de l’eternel, par les simples habitants des campagnes que ces sentiments de félicitation vous sont adressés. Ce sont les bénédictions, les larmes de joye et d’attendrissement sur la Bienfaisance nationale, versées par les malheureux secourus honorés, les veuves, les peres et meres de nos deffenseurs dont nous recueillons les touchantes expressions pour vous les transmettre comme le fruit de vos nombreux travaux. Les vieillards chagrins d’avoir trop tôt vécu vou-droient arrêter au bord du tombeau la course rapide du tems qui les entraîne, pour jouir du spectacle de la félicité que vous préparez a leurs enfants. Continuez, sages législateurs, vos pénibles mais glorieux travaux, Montagne sainte qui as arraché la France aux orages de toutes les factions achevé la tâche que tu t’es imposée : le salut de la République ! Les membres qui composent la société Républicaine de Montjavoult jurent d’employer tous les moyens qui sont en leur pouvoir pour seconder tes genereux efforts. La lumière se répand dans les campagnes qui nous avoisinent. L’esprit public y fait des progrès et s’élève a la hauteur de la Révolution. Les ténèbres de l’ignorance et du fanatisme se dissipent. L’argenterie des églises a volé depuis longtemps a la monnoie. Nos subsistances par une prompte obéissance aux réquisitions, ont alimenté nos freres de Paris et nos braves deffenseurs de l’armée du Nord. En ce moment même nous partageons avec eux le peu qui nous reste pour vivre jusqu’à la moisson. Des ateliers pour l’extraction du salpêtre s’établissent dans (l) C 310, pl. 1209, p. 26.