456 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE éclater, mais, éloignés du centre de la République, nous ne pouvions pas même former de conjecture sur les trames affreuses qui s’ourdis-saint contre la liberté. Ils se sont enfin fait connaître, ces lâches conspirateurs, ces scélérats qui, sous le voile du patriotisme, nous ont si longtems abusé. Toujours ils parlaint de leurs travaux, de leur vie politique. A les entendre, ils n’étaint occupés que du bonheur et du salut du peuple pendant que, dans les ténèbres, ils lui préparaint des fers plus honteux que ceux qu’il avait sçu briser par sa force invincible. Insensés ! Leurs mains sacrilèges ont voulu ensanglanter l’autel de la patrie. Le moderne Catilina voulait faire égorger le sénat, et, s’il était possible, perdre la liberté. Quelle est donc cette assemblée, qui, assaillie par touttes les tyrannies, entourée de tous les pièges, harcelée par touttes les factions, foudroie touttes les hordes extérieures qui la menacent, terrasse tous les monstres de l’intérieur qui conjurent contr’elle et fait jetter des cris de victoire au moment même où sa défaite était méditée ? Tel est, législateurs, le langage que va tenir l’Europe étonnée, au récit des événemens que nous venons d’apprendre et de la contenance vigoureuse et sage que vous avez tenu. Quant à nous, notre premier mouvement a été celui de la joie, et nous n’avons cessé de dire : périssent tous les traîtres !, que pour nous écrier : vive la République, vive la Convention, vive à jamais la redoutable montagne ! P.H. Savary ( présid .), Godet {secret.), Vander-quand ( secrét .), L. Meignan ( secrét .) [et environ 250 signatures], y [Les administrateurs du directoire du distr. de Xantes, à la Conv.; Xantes, 16 therm. II { 1) Représentans du peuple français, Vous venez d’anéantir la plus dangereuse conspiration qui ait jamais existé contre la liberté. Le scélérat Robespierre, ce nouveau Catilina qui comprimoit tous les patriotes, a subi le suplice qu’il méritoit il y a longtems : la République est encore une fois sauvée. Depuis 3 mois nous suivions la conduite de ce traître. Chacun de nous aiguisait le poignard de Brutus. En brûlant du même feu volcanique qui embrasoit la montagne sacrée, nous attendions l’instant favorable pour le faire éclater utilement, eussions-nous dû périr sur l’échaf-faut. Ah, s’il existoit encore, au milieu de vous, de ces hommes ambitieux et dénaturés, qu’ils périssent à l’instant même, car il est écrit que la liberté sera triomphante ! Il seroit plus facile, en effet, d’arrêter le soleil dans sa course que de dominer les Français régénérés. Citoyens représentans, vous l’avez décrété, et la République entière l’a répetté : oui, nos frères (1) C 313, pl. 1 248, p. 14. Mention dans 30 therm. (1er suppl1). de Paris ont bien mérité de la patrie dans cette mémorable journée. Ils ont secondé cette énergie que vous avez déployée toutes les fois que la liberté a été menacée. Ils se sont montrés dignes de conserver le dépôt précieux qui leur est confié. Qu’ils y veillent toujours, nous les en conjurons, et qu’ils apprenent enfin à ne plus idolâtrer les hommes ! Célèbres montagnards, vous avez juré de mourir à votre poste, dans cet instant où l’infâme municipalité de Paris, composée des complices du tyran Robespierre, se proposoit d’aller vous égorger. Et nous, nous avons juré de ne quitter le nôtre que pour courir poignarder le scélérat qui voudroit s’élever au-dessus du peuple souverain. S. et F. Hillaire, Moreau, Borel, Vanderquande {vice -présid.), Hautrel, Gollet {secrét.-greffier). z [Les sans-culottes et montagnards composant la stê popul. de La Rochefoucauld (1) , à la Conv.; La Rochefoucauld, 15 therm. Il] (2) Représentants du peuple, un nouveau Catilina, un monstre plus audacieux encore que Cromvelle, alloit dévorer la liberté française. Cinq années de sacrifices, des taurens de sang répendus pour noyer la tyrannie, ne dévoient qu’enfanter un nouveau tyrand ! Mais vous étiés là, sénateurs, et le dictateur n’est déjà plus. Fidèles mendataires d’un peuple libre, vous avez montré, dans le danger qui vous menassoit, un héroïsme dont la seule vertu fut capable. Mourir au poste d’honneur n’étoit rien, à vos yeux, pourvu que la patrie fût sauvée. La République sera impérissable : elle est assize sur des loix populaires, elle est deffendue par un gouvernement révolutionaire; et ce peuple de Paris, qu’on a tant de fois calomnié, et qui a si bien mérité de la patrie toutte les fois qu’elle fut en danger, périra plutôt que la liberté. Tous les républicains françois partagent le même sentiment. Tous ont juré haine implacable aux tyrans, amour et fidélité à la représentation nationale. La société populaire de La Rochefoucauld renouvelle aujourdhuy ce serment entre vos mains, dignes représentants. Comptés sur elle. Jamais elle ne changera. Belle-Isle {présid.), Phillipot Jolly {secrét.), Guimont {pour le secrét). a ' [ Goubert, membre du directoire du départ ‘ de la Meuse, à la Conv.; Bar-sur-Omain, 18 therm. II] (3) (1) Charente. er (2) C 315, pl. 1 265, p. 50. Mention dans B", 30 therm. (1 suppl1). (3) C 313, pl. 1 248, p. 15. 456 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE éclater, mais, éloignés du centre de la République, nous ne pouvions pas même former de conjecture sur les trames affreuses qui s’ourdis-saint contre la liberté. Ils se sont enfin fait connaître, ces lâches conspirateurs, ces scélérats qui, sous le voile du patriotisme, nous ont si longtems abusé. Toujours ils parlaint de leurs travaux, de leur vie politique. A les entendre, ils n’étaint occupés que du bonheur et du salut du peuple pendant que, dans les ténèbres, ils lui préparaint des fers plus honteux que ceux qu’il avait sçu briser par sa force invincible. Insensés ! Leurs mains sacrilèges ont voulu ensanglanter l’autel de la patrie. Le moderne Catilina voulait faire égorger le sénat, et, s’il était possible, perdre la liberté. Quelle est donc cette assemblée, qui, assaillie par touttes les tyrannies, entourée de tous les pièges, harcelée par touttes les factions, foudroie touttes les hordes extérieures qui la menacent, terrasse tous les monstres de l’intérieur qui conjurent contr’elle et fait jetter des cris de victoire au moment même où sa défaite était méditée ? Tel est, législateurs, le langage que va tenir l’Europe étonnée, au récit des événemens que nous venons d’apprendre et de la contenance vigoureuse et sage que vous avez tenu. Quant à nous, notre premier mouvement a été celui de la joie, et nous n’avons cessé de dire : périssent tous les traîtres !, que pour nous écrier : vive la République, vive la Convention, vive à jamais la redoutable montagne ! P.H. Savary ( présid .), Godet {secret.), Vander-quand ( secrét .), L. Meignan ( secrét .) [et environ 250 signatures], y [Les administrateurs du directoire du distr. de Xantes, à la Conv.; Xantes, 16 therm. II { 1) Représentans du peuple français, Vous venez d’anéantir la plus dangereuse conspiration qui ait jamais existé contre la liberté. Le scélérat Robespierre, ce nouveau Catilina qui comprimoit tous les patriotes, a subi le suplice qu’il méritoit il y a longtems : la République est encore une fois sauvée. Depuis 3 mois nous suivions la conduite de ce traître. Chacun de nous aiguisait le poignard de Brutus. En brûlant du même feu volcanique qui embrasoit la montagne sacrée, nous attendions l’instant favorable pour le faire éclater utilement, eussions-nous dû périr sur l’échaf-faut. Ah, s’il existoit encore, au milieu de vous, de ces hommes ambitieux et dénaturés, qu’ils périssent à l’instant même, car il est écrit que la liberté sera triomphante ! Il seroit plus facile, en effet, d’arrêter le soleil dans sa course que de dominer les Français régénérés. Citoyens représentans, vous l’avez décrété, et la République entière l’a répetté : oui, nos frères (1) C 313, pl. 1 248, p. 14. Mention dans 30 therm. (1er suppl1). de Paris ont bien mérité de la patrie dans cette mémorable journée. Ils ont secondé cette énergie que vous avez déployée toutes les fois que la liberté a été menacée. Ils se sont montrés dignes de conserver le dépôt précieux qui leur est confié. Qu’ils y veillent toujours, nous les en conjurons, et qu’ils apprenent enfin à ne plus idolâtrer les hommes ! Célèbres montagnards, vous avez juré de mourir à votre poste, dans cet instant où l’infâme municipalité de Paris, composée des complices du tyran Robespierre, se proposoit d’aller vous égorger. Et nous, nous avons juré de ne quitter le nôtre que pour courir poignarder le scélérat qui voudroit s’élever au-dessus du peuple souverain. S. et F. Hillaire, Moreau, Borel, Vanderquande {vice -présid.), Hautrel, Gollet {secrét.-greffier). z [Les sans-culottes et montagnards composant la stê popul. de La Rochefoucauld (1) , à la Conv.; La Rochefoucauld, 15 therm. Il] (2) Représentants du peuple, un nouveau Catilina, un monstre plus audacieux encore que Cromvelle, alloit dévorer la liberté française. Cinq années de sacrifices, des taurens de sang répendus pour noyer la tyrannie, ne dévoient qu’enfanter un nouveau tyrand ! Mais vous étiés là, sénateurs, et le dictateur n’est déjà plus. Fidèles mendataires d’un peuple libre, vous avez montré, dans le danger qui vous menassoit, un héroïsme dont la seule vertu fut capable. Mourir au poste d’honneur n’étoit rien, à vos yeux, pourvu que la patrie fût sauvée. La République sera impérissable : elle est assize sur des loix populaires, elle est deffendue par un gouvernement révolutionaire; et ce peuple de Paris, qu’on a tant de fois calomnié, et qui a si bien mérité de la patrie toutte les fois qu’elle fut en danger, périra plutôt que la liberté. Tous les républicains françois partagent le même sentiment. Tous ont juré haine implacable aux tyrans, amour et fidélité à la représentation nationale. La société populaire de La Rochefoucauld renouvelle aujourdhuy ce serment entre vos mains, dignes représentants. Comptés sur elle. Jamais elle ne changera. Belle-Isle {présid.), Phillipot Jolly {secrét.), Guimont {pour le secrét). a ' [ Goubert, membre du directoire du départ ‘ de la Meuse, à la Conv.; Bar-sur-Omain, 18 therm. II] (3) (1) Charente. er (2) C 315, pl. 1 265, p. 50. Mention dans B", 30 therm. (1 suppl1). (3) C 313, pl. 1 248, p. 15.