298 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. " « Les brigands n’ont pu passer an delà •d’Arlon (sic ). Ils font des tentatives pour retour¬ ner dans leurs anciens repaires; mais ils vont se trouver entre deux feux. La colonne du Nord marche contre eux; le général en chef est à leur tête. Ceux des brigands qui étaient dans Noir-moutier ont dû être attaqués hier par mer et par terre. » H [Barère (1)] propose ensuite divers décrets, qui sont adoptés ainsi qu’il suit : « La Convention nationale, après avoir en¬ tendu le rapport du comité de Salut public, nomme les citoyens Chaube, Bernard Dumont et Granville membres de la Commission de l’envoi des lois, en conformité du décret du gouverne¬ ment révolutionnaire du 14 frimaire (2). Compte rendu du Moniteur universel (3). Barère. Le décret sur le gouvernement révo¬ lutionnaire provisoire porte qu’il sera nommé •quatre commissaires pour rédiger le Bulletin de renvoi des lois. Voici les citoyens que le comité de Salut public vous propose : Actes ei la correspondance du comité de Salut public (t. 9, p. 611), donne de la lettre de Francastel un extrait plus étendu que nous reproduirons ci-des¬ sous : « Angers, 3 nivôse an II (23 décembre 1793). « Francastel expose que les brigands n’ayant pu passer à Redon, longent la Vilaine et semblent vou¬ loir reprendre leur ancienne route. La marche actuelle de l’ancien corps d’armée et des troupes du Nord tend à mettre entre deux feux ce dernier rassemblement de brigands. Ceux de l’intérieur de la Vendée remuent toujours et prennent quelque accroissement du côté de Châtillon et de Bressuire, mais on a renforcé tous les postes et envoyé quelques officiers intelligents et connaissant bien le pays. Noirmoutier a dû êtres attaqué hier par mer et par terre ; on ne doute pas du succès. Il recommande surtout l’envoi de souliers; plus de la moitié de l’armée se bat sans souliers. Il invite aussi le comité à porter toute son attention sur la navigation de la Loire, de Tours à Saumur. C’est par cette voie que parviennent les subsistances de l’armée de l’Ouest. Il ne peut différer sans danger de modifier ou retirer son arrêté sur ce point. Étant attaqué d’une sorte de fièvre lente, Francastel pense que l’intérêt public veut qu’il soit remplacé. Il invite le comité à s’en •occuper. » (Archives nationales, Dm, n° 347 : _4na-iijse.) (1) D’après les divers journaux de l’époque. (2) Procès-verbaux de la Convention, t, 28, p. 99. (3) Moniteur universel Fn° 97 du 7 nivôse an II (vendredi 27 décembre 1793) p. 389, col. 3). D’autre part, le Journal des Débats et des Décrets (nivôse an II, n° 463, p. 76) et le Mercure universel (6 nivôse an II (jeudi 26 décembre 1793), p. 95, col. 1) rendent compte de la motion de Barère dans les termes sui¬ vants : 1. Compte rendu du Journal des Débals el des Décrets. Barère. Vous avez décrété que le Bulletin des Lois serait envoyé par 4 commissaires. Le comité devait les choisir; je viens vous; les proposer. Le comité ne s’est déterminé qu’ après un examen sévère. Les commissaires qu’il a choisis sont Chaube, Chaube, secrétaire du district de Montpellier î Bernard, procureur général syndic du ...... ; Du* moût, chef des bureaux du ministre de la justice» et Grandville, rédacteur du Moniteur. Le comité a cru devoir donner cette marque de confiance à celui qui s’est le plus distingué parmi les rédacteurs des journaux patriotiques. Bourdon (de l’Oise). Je demande qu’on nous dise depuis quand Grandville est dans l’entre-Bernard, Dumont et Grandville. Ce dernier est rédacteur en chef du Moniteur. C’est ainsi que l’on récompense celui qui, de tous les journalistes, s’est montré le meilleur rédacteur. Bourdon (de l'Oise) demande depuis quand Grandville est dans l’entreprise du Moniteur, parce qu’il a observé qu’il avait eu, durant l’Assemblée législative et dans les premiers temps de la Conven¬ tion, une mauvaise direction. Robespierre. Je ne parle point pour appuyer la nomination, mais pour relever un fait qui concerne l’honneur de Grandville. Ce fait est que, lorsque, sous la direction de Rabaud, le Moniteur était non seulement un papier mensonger, mais encore faus¬ saire, Grandville dénonça lui-même Rabaud. Dès qu’il a eu plus d’influence sur la rédaction, le journal est devenu plus exact et a fini par devenir bon. Le choix fait par le comité de Salut public est approuvé. (Suit le texte du décret que nous avons inséré ci-des¬ sous d'après le procès-verbal.) On fait de nouvelles réclamations sur la nomina¬ tion de Grandville. Cambon demande que le comité d’instruction publique soit chargé de présenter un plan pour la rédaction d’un journal qui retracerait fidèlement tout ce qui se passe dans le sein de la Convention. Barère. Chacun est pénétré de l’idée que vient d’énoncer Cambon. Nous délibérions encore ce matin, au comité de Salut public, sur la forme à donner à un journal national qui serait fidèle et rédigé par des patriotes éclairés. Cela est d’autant plus important que, tous les jours, les opinions que nous énonçons ici sont transmises par des canaux corrompus aux citoyens des départements. Sons deux jours, on vous présentera un projet de décret à cet égard. II. Compte rendu du Mercure universel. Barère présente la liste des commissaires pour l’envoi des lois révolutionnaires, desquels est le citoyen Grandville, rédacteur du Moniteur. « C’est une récompense, dit-il, que la nation lui doit pour avoir le mieux rédigé un journal. » Un membre fait observer que le Moniteur n’a pas toujours été dans les principes de la Montagne. Il demande depuis quel temps le citoyen Grandville est rédaeteur du Moniteur, « car, ajoute-t-il, ce jour¬ nal était brissotin sous l’Assemblée législative, et même depuis ce temps. ■> Robespierre rappelle qu’alors c’était Rabaud-Saint-Étienne qui rédigeait le Moniteur. Barère. C’est Grandville qui nous a dénoncé Rabau -Saint-Étienne. L’Assemblée adopte la liste des commissaires. Cambon propose qu’il soit institué un journal national qui apprenne à la France et à l’Europe tout ce qui se dit et se passe à la Convention, et qui soit rédigé dans les principes qui doivent diriger l’opi¬ nion publique. Barère réplique que le comité de Saint publié, attentif à tout ce qui peut intéresser le patriotisme, est occupé d’un plan de journal vraiment national qu’il présentera sous deux jours.