452 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE commune; vous l’avez vu, ce peuple vertueux, se presser autour de vous; vous l’avez vu se porter à la maison commune; vous l’avez vu tomber sur les traîtres qu’elle renfermoit et les livrer à la justice. Qu’ils sont heureux, nos frères de Paris, voisins de la Convention ! Chaque fois qu’elle a été menacée par des conspirateurs, ils ont éprouvé la douce satisfaction de voler à son secours. Pour nous, trop éloignés de vos séances, nous n’avons que des vœux à former pour votre conservation. Ils sont sincères. Nous veillons sur les malveillans de notre territoire, et nous jurons avec vous de nous ensevelir plutôt sous les ruines de la France, que de vivre sous la verge d’un despote. Vive la Convention ! Vive la République ! Manganneau ( présid .), Turmeau ( secrét .), Ges-SARD le jeune (secrét.). o [Le c. révolutionnaire d’Evron à la Conv.; 17 therm. II] (1) Législateurs, Sur les débris odieux du ci-devant trône de l’infâme Capet, voulait s’élever un nouveau tyran; l’hideuse contre-révolution allait allumer la guere civile et flétrir la liberté. Mais vous avés, législateurs, par votre mâle énergie, préservé la République de cette épidémie : la tête du scélérat Robespiere est tombée sous le glaive de la loi; celles de ses vils satellites ont subies le même sort. Courage, Convention ! Montagne sainte, reçois les félicitations du comité révolutionnaire d’Evron qui, tandis que tu veilles pour le bonheur de la patrie, ne cesse d’avoir les yeux ouverts sur les ennemis du peuple. Guere aux traîtres, mort aux tyrans, vivre libre, ou mourir !W oilà ses derniers mots. Drouin, Lecerf Grandmaison, Hubert, L. Jofi-meau, D. Linet, Couard, Thaire, Lurinoy, Minier, Lelievre (présid.), Moriceau (secrét). P [L’administration révol. du distr. de Brutus-Villiers( 2), à la Conv.; Brutus-Villiers 12 therm. II] (3) Citoyens représentans, Le vaisseau de l’Etat, que quelques-uns de ses timoniers eux-mêmes cherchent à engloutir dans les eaux, est encore une fois sauvé. Les traîtres ont passé, comme ils passeront tous, et la République n’en est que plus majestueusement assize. En applaudissant à leur supplice, à la conduite de la section du peuple de Paris, en vouant à l’indignation qu’ils méri-(1) C 313, pl. 1 248, p. 10. Mentionné par B “, 30 therm. (1er suppl1). (2) Ci-devant Montivilliers, Seine-Inférieure. (3) C 313, pl. 1 248, p. 7. Mentionné par ffn, 30 therm. (1er suppl1). tent ses perfides magistrats, nous vous félicitons, nous vous remercions de l’énergie que vous avés montrée dans ce nouveau moment de danger. Que la fidélité des braves élèves du camp de Mars vous soit un sûr garand de celle des districts purgés de l’écume du fédéralisme. En restant fermes à votre poste, acquérés de nouveaux droits à la reconnoissance du peuple français; on pourra encore le tromper, mais jamais on ne l’asservira. Gloire à la Convention ! Gloire à la République, voilà notre cri, voilà celui que vous allés entendre répéter de nouveau d’un bout de la France à l’autre. Michel, Lefebvre, Leblond, Entheaume, Fi-quet, Le Mary, Jules Hardoüin, H. Vauchel, Costé (présid), Demanendre. Q [Les administrateurs et agent nat. du directoire du distr. d’Evron, à la Conv.; s.d] (1) Législateurs, Un second Cromvell se nourrissoit dans votre sein; il y éguisoit les poignards qui dévoient assassiner la liberté; il y préparait le poison, qui selon lui, devoit nous endormir dans les chaînes de la Servitude. Ce nouveau Crom-vel, c’étoit Robespierre : ce mon[s]tre, que nous regardions comme une des plus fermes colonnes de notre révolution. Par ses dehors trompeurs, sous un masque imposant de fausses vertus, il a sçu longtems nous séduire. Plus nous l’avons cru digne de notre confiance, plus nous avons été saisi[s] d’horreur lorsque la noirceur de son âme et sa profonde ambition se sont développées à nos yeux. Législateurs, nos regards ont constamment été attachés sur vous; vous occupiez toute notre âme, vos dangers nous plongeoient dans les plus douloureuses agitations... Vos dangers ! Combien ne se sont-ils pas multipliés dans un cour (sic) d’intervale ! Les agens de cette infernale ligue s’applaudissoient déjà du succès de la plus noire des trahisons. Sans la plus grande énergie, sans la plus grande sagacité de votre part, c’en étoit fait de la liberté; de nouveaux fers nous étoient préparés. Mais pourquoi parler de fers ? Ne sont-ils pas brisés pour toujours ? Si ce crime attroce se fût consommé, frémissez, législateurs, frémissez de l’excès de notre indignation et de notre désespoir !... L’horreur du crime dirigeoit notre vengence, et les cannibales qui auraient violé toutes les lois de la justice et de l’humanité périssoient tous, ou nous nous ensevelissions sous les ruines de la France entière. Qu’ils apprennent donc, les despotes coalisés, que leurs efforts pour nous asservir seront vains, que leur frêle puissance viendra toujours se briser contre le rocher de (1) C 313, pl. 1 248, p. 8. Mentionné par B>n, 30 therm. (1er suppl1). SÉANCE DU 24 THERMIDOR AN II (11 AOÛT 1794) - N° 1 453 la liberté, et que nous ne cesserons de dire : vive la République ! Provost ( vice-présid .), Turmeau, Magonneau, Berthelot, Bonnet ( agent nat). Par les citoyens administrateurs : Fannet ( se - crét.). r [Le conseil g1 de la comm. de Chilly ( 1), à la Conv.; Chilly, 21 therm. II] (2) Citoyens législateurs, Le conseil général de la commune de Chilly applaudit aux mesures grandes et énergiques que vous avez prises dans les journées des 9 et 10 thermidor, pour sauver la République française des nouveaux dangers dont elle étoit menacée, par la faction hipocrite et astucieuse de Robespierre et ses complices. Le fruit de cinq années de révolution auroit été perdu en un instant, et la République française, fondé[e] sur la liberté et l’égalité, auroit été livrée aux horreurs de la guerre civile et des maux incalculables qui en sont la suite. Non ! Périssent tous les tirans et la tirranie, de quelque voile qu’ils se couvrent ! Continuez, législateurs, achevez le bonheur des Français. Vos immences travaux et votre conduite sage et énergique font pâlir les puissances coalisées qui voyent, à chaque instant, leurs infâmes projets déjoués, leurs esclaves battus par nos braves deffenseurs, et les conspirateurs de l’intérieur payer de leurs têtes leurs téméraires entreprises. La République française, semblable à l’astre qui vivifie la terre, échauffera tous les courages, embrasera tous les coeurs et triomphera, fondé[e] sur les bases éternels de la liberté et l’égalité. Oui, législateurs, vous êtes les pères de la patrie, vous méritez à juste titre la reconnoissance de tous les vrais Français. Recevez ce foible tribut que vous offre le conseil général de la commune de Chilly, plein de respect et d’attachement pour la représantation nationale. Vive la République et la Convention nationale ! Les maire, officiers municipaux, et membres composant le conseil général de la commune de Chilly : Baylac (maire), Marchais (off. mun.), Buisson (notable), Combré (off. mun), Caussans (agent nat), Bailly (notable), Monceau (notable), L. Marchais (notable), Lebas (secrét.- greffier). s [Le c. révol. de la comm. de Cahors (3), à la Conv.; Cahors, 19 therm. Il] (4) Vous l’avés donc encore une fois sauvée, la liberté, généreux représentans, et cela par des (1) Seine-et-Oise. (2) C 313, pl. 1 248, p. 8. Mentionné par B1”, 30 therm. (1er suppl1). (3) Lot. (4) C 313, pl. 1 248, p. 12; 5“, 27 therm. (1er suppl1); J-Univ., n° 1 726. Mentionné par J. Fr., n° 686. efforts d’autant plus étonnans qu’elle était assassinée par des monstres que l’opinion du peuple avait trop longtems marqué[s] pour ses libérateurs, et dont les complots affreux étaient d’autant plus dangereux que leur trame sanguinaire était ourdie dans le calme et dans les plus beaux moments de la République ! Les scélérats ! Ils parlaient de vertu ! Ils parlaient de patrie !... Mais ces mots sacrés étaient autant de blasphèmes dans leur bouche impure. Ils parlaient de liberté, tandis qu’ils méditaient notre esclavage ! Votre justice et votre énergie viennent de nous faire raison de leur audace. Leur tête criminelle est tombée, et leur mort est une colonne de plus pour la liberté et un nouveau triomphe pour ses vrais deffenseurs. Continués, vertueux représentans, continués ces travaux pénibles mais glorieux que votre amour pour la liberté vous fit entreprendre et que votre courage vous fait sout[e]nir jusqu’à la fin. Chacun de vos jours est marqué par de nouveaux triomphes, chacun de vos instans par de nouveaux bienfaits. Aussi la reconnaissance du peuple français sera sans bornes, et croyés que chacun de ces bienfaits est un fleuron de plus pour la couronne immortelle qui vous attend au bout de cette carrière glorieuse dans laquelle le peuple qui marche à vos côtés s’ensevelira avec vous, s’il ne peut crier avec vous : vive la République, vive la liberté ! Rosier (présid), Duchoquet, Cairioz, Guilhou, F. Gensue, Annez 1er né, Perié 1er né, Loubieres, Guzot 1er né, Berton (secrét). t [Les membres composants le conseil gal révolutionnaire et régénéré de la comm. de Tours ( 1), à la Conv.; Tours, 12 therm. II] (2) Mandataires du peuple, La commune de Tours, longtems calomniée, ne le fut que pour être restée uniquement attachée aux vrays principes. Elle se prononça dans tous les temps pour le peuple, et toutes les mesures qui l’ont sauvé ont été pressenties ou approuvées par elle. A peine informée des commotions qui ont eu lieu dans le sein de la Convention nationale, qu’elle s’est montrée avec la franchise qui la caractérise. La liberté ou la mort, la République une et indivisible, sont les seuls vœux que tous nos concitoyens ont exprimés. Nous les soutiendrons égalem[en]t jusqu’à la mort. Nous n’avons jamais fait dépendre de quelques hommes le salut de la patrie. La raison du peuple nous suffit pour nous assurer la victoire. Périssent les ambitieux ! Ils ont passé comme un songe, le peuple seul est resté. Il est là, et nous sommes avec vous, invariablem[en]t attachés à son bonheur et à sa gloire. Nous immolerons tous ceux qui s’isoleront de luy. Le (1) Indre-et-Loire. 9 (2) C 313, pl. 1 248, p. 23. Mentionné par B‘n, 1er fruct. (1er suppl1); J-Sablier, n° 1 494. SÉANCE DU 24 THERMIDOR AN II (11 AOÛT 1794) - N° 1 453 la liberté, et que nous ne cesserons de dire : vive la République ! Provost ( vice-présid .), Turmeau, Magonneau, Berthelot, Bonnet ( agent nat). Par les citoyens administrateurs : Fannet ( se - crét.). r [Le conseil g1 de la comm. de Chilly ( 1), à la Conv.; Chilly, 21 therm. II] (2) Citoyens législateurs, Le conseil général de la commune de Chilly applaudit aux mesures grandes et énergiques que vous avez prises dans les journées des 9 et 10 thermidor, pour sauver la République française des nouveaux dangers dont elle étoit menacée, par la faction hipocrite et astucieuse de Robespierre et ses complices. Le fruit de cinq années de révolution auroit été perdu en un instant, et la République française, fondé[e] sur la liberté et l’égalité, auroit été livrée aux horreurs de la guerre civile et des maux incalculables qui en sont la suite. Non ! Périssent tous les tirans et la tirranie, de quelque voile qu’ils se couvrent ! Continuez, législateurs, achevez le bonheur des Français. Vos immences travaux et votre conduite sage et énergique font pâlir les puissances coalisées qui voyent, à chaque instant, leurs infâmes projets déjoués, leurs esclaves battus par nos braves deffenseurs, et les conspirateurs de l’intérieur payer de leurs têtes leurs téméraires entreprises. La République française, semblable à l’astre qui vivifie la terre, échauffera tous les courages, embrasera tous les coeurs et triomphera, fondé[e] sur les bases éternels de la liberté et l’égalité. Oui, législateurs, vous êtes les pères de la patrie, vous méritez à juste titre la reconnoissance de tous les vrais Français. Recevez ce foible tribut que vous offre le conseil général de la commune de Chilly, plein de respect et d’attachement pour la représantation nationale. Vive la République et la Convention nationale ! Les maire, officiers municipaux, et membres composant le conseil général de la commune de Chilly : Baylac (maire), Marchais (off. mun.), Buisson (notable), Combré (off. mun), Caussans (agent nat), Bailly (notable), Monceau (notable), L. Marchais (notable), Lebas (secrét.- greffier). s [Le c. révol. de la comm. de Cahors (3), à la Conv.; Cahors, 19 therm. Il] (4) Vous l’avés donc encore une fois sauvée, la liberté, généreux représentans, et cela par des (1) Seine-et-Oise. (2) C 313, pl. 1 248, p. 8. Mentionné par B1”, 30 therm. (1er suppl1). (3) Lot. (4) C 313, pl. 1 248, p. 12; 5“, 27 therm. (1er suppl1); J-Univ., n° 1 726. Mentionné par J. Fr., n° 686. efforts d’autant plus étonnans qu’elle était assassinée par des monstres que l’opinion du peuple avait trop longtems marqué[s] pour ses libérateurs, et dont les complots affreux étaient d’autant plus dangereux que leur trame sanguinaire était ourdie dans le calme et dans les plus beaux moments de la République ! Les scélérats ! Ils parlaient de vertu ! Ils parlaient de patrie !... Mais ces mots sacrés étaient autant de blasphèmes dans leur bouche impure. Ils parlaient de liberté, tandis qu’ils méditaient notre esclavage ! Votre justice et votre énergie viennent de nous faire raison de leur audace. Leur tête criminelle est tombée, et leur mort est une colonne de plus pour la liberté et un nouveau triomphe pour ses vrais deffenseurs. Continués, vertueux représentans, continués ces travaux pénibles mais glorieux que votre amour pour la liberté vous fit entreprendre et que votre courage vous fait sout[e]nir jusqu’à la fin. Chacun de vos jours est marqué par de nouveaux triomphes, chacun de vos instans par de nouveaux bienfaits. Aussi la reconnaissance du peuple français sera sans bornes, et croyés que chacun de ces bienfaits est un fleuron de plus pour la couronne immortelle qui vous attend au bout de cette carrière glorieuse dans laquelle le peuple qui marche à vos côtés s’ensevelira avec vous, s’il ne peut crier avec vous : vive la République, vive la liberté ! Rosier (présid), Duchoquet, Cairioz, Guilhou, F. Gensue, Annez 1er né, Perié 1er né, Loubieres, Guzot 1er né, Berton (secrét). t [Les membres composants le conseil gal révolutionnaire et régénéré de la comm. de Tours ( 1), à la Conv.; Tours, 12 therm. II] (2) Mandataires du peuple, La commune de Tours, longtems calomniée, ne le fut que pour être restée uniquement attachée aux vrays principes. Elle se prononça dans tous les temps pour le peuple, et toutes les mesures qui l’ont sauvé ont été pressenties ou approuvées par elle. A peine informée des commotions qui ont eu lieu dans le sein de la Convention nationale, qu’elle s’est montrée avec la franchise qui la caractérise. La liberté ou la mort, la République une et indivisible, sont les seuls vœux que tous nos concitoyens ont exprimés. Nous les soutiendrons égalem[en]t jusqu’à la mort. Nous n’avons jamais fait dépendre de quelques hommes le salut de la patrie. La raison du peuple nous suffit pour nous assurer la victoire. Périssent les ambitieux ! Ils ont passé comme un songe, le peuple seul est resté. Il est là, et nous sommes avec vous, invariablem[en]t attachés à son bonheur et à sa gloire. Nous immolerons tous ceux qui s’isoleront de luy. Le (1) Indre-et-Loire. 9 (2) C 313, pl. 1 248, p. 23. Mentionné par B‘n, 1er fruct. (1er suppl1); J-Sablier, n° 1 494.