[Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. Département de la Marne. ML Prugnon, au nom du comité d’emplacement , propose le projet de décret suivant : « L’Assemblée nationale, ouï le rapport de son comité d’emplacement, autorise le directoire de district de Beaugency â louer, pour [23 mars 1791.] deux années seulement, aux frais des admi-nistrés, les emplacements qu’ils jugeront convenables et nécessaires pour y placer tant le corps administratif du district que le tribunal, à la charge néanmoins que ia totalité du prix de la location ne pouna excéder ia somme de 1,000 livres par an ée. » (Ce décret est adopté.) M. Chatean-Renaud. Messieurs, le district de Louhans, département de Saône-et-Loire, qui, dans le temps de la Révolution, a montré son patriotisme, vient de donner un grand exemple de zèle pour la Constitution. Permettez-moi de l’annoncer à l’Assemblée. La ville, chef-lieu de ce district, n’avait aucun édifice à acquérir pour y placer un tribunal. La Société des amis de la Constitution, voulant éviter au peuple un impôt, a ouvert une souscription volontaire, dont le produit est destiné à élever un temple à la justice protectrice. J’observerai que ce district doit ériger sur le péristyle de l’édifice une colonne sur laquelle sera gravée la déclaration des Droits de l’homme. Il n’y a pas trois jours que la souscription était ouverte qu’elle montait déjà à plus de 20,000 livres. Plusieurs citoyens offrent des journées de travail gratuit; d’autres viennent donner des bois; celui qui a des chevaux se propose de mener les matériaux; chacun veut porter une pierre ou la placer lui-même. Le temple de la jusiice que vous avez régénérée sera bâti par l’amour du peuple. Je demande qu’on veuille bien faire une mention honorable, dans le procès-verbal, du patriotisme des citoyens du district de Louhans. (Applaudissements.) (Cette motion est décrétée.) M. Ramel-Hogaret, au nom du comité d'aliénation , rend compte des retards apportés par le district de Perpignan dans l’envoi et l’exécution du décret du 6 décembre, concernant l’organisation de la caisse de l’extraordinaire, et propose le projet de décret suivant : « L'Assemblée nationale, sur le rapport qui lui a été fait par son comité d’aliénation, des relards que le district de Perpignan, département des Pyrénées-Orientales, a apportés dans l’envoi et dans l’exécution du décret du 6 décembre dernier, concernant l’organisation de la caisse de l’extraordinaire, sanctionné le 15 du même mois, décrète que le roi sera prié de ramener ce corps administratif à l’observation exacte des principes constitutionnels et des devoirs que les lois lui prescrivent. » (Ce décret est adopté.) M. de Noailles, député de Nemours, demande la permission de s’absenter pendant huit jours pour aller en Alsace. (Ce congé est accordé.) M. I�egrand, au nom du comité ecclésiastique, propose un projet de décret pour la circonscription des paroisses de la ville de Blois, qui est ainsi conçu : « L’Assemblée nationale décrète ce qui suit ; « Art. 1er. Dans la ville de Blois, les paroisses de Saint-Sauveur, Saint-Honoré et Saint-Martin sont supprimées et réunies aux paroisses ci-après conservées. « Art. 2. Il y aura trois paroisses dans ladite ville : l’une, sous l’invocation ci-devant de Sainte- [Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [23 mars 1791.J Solaine, et actuellement de Saint-Louis, sera l’église paroissiale cathédrale; la deuxième sera établie dans l’église paroissiale de Saint-Nicolas, sauf à la transférer, s’il y a lieu, sous la même invocation, dans l’église des ci-devant religieux bénédictins de Saint-Sauveur; la troisième, dans l’église paroissiale de Saint-Saturnin de Vienne. « Art. 3. Le territoire desdites paroisses sera divisé suivant le procè-verbal de démarcation qui en a été fait par le directoire du département de Loir-et-Cher. « Art. 4. Il sera conservé deux oratoires dans ladite ville, attachés à la paroisse cathédrale : le premier sera établi dans l’église du collège; le second, dans l’église du séminaire. « Art. 5. L’Assemblée nationale se réserve de prononcer sur la paroisse demandée extra mu-ros, pour diminuer le territoire de la paroisse de Chency, lors de la démarcation générale des paroisses du département, qui sera faite de concert avec l’évêque diocésain. » M. Martineau. La première destination des églises des couvents et abbayes supprimés était d’être employées au culte divin, lorsqu’elles sont réclamées comme plus commodes et plus centrales ; je propose, en conséquence, par amendement à l’article 2, que l’église des ci-devant bénédictins de Saint-Sauveur soit définitivement accordée à la ville de Blois, pour y trausférer l’église paroissiale de Saint-Nicolas. (Cet amendement est décrété.) En conséquence, l’Assemblée adopte le décret suivant :