620 [Convention nationale.j ARCHIVES PARLEMENTAIRE.}. | 19 brumaire an il 1 9 novembre 179? soit puni par l’improbation générale, ou par des peines sous les auspices des lois. La motion a été appuyée par le citoyen Mé-nestrier, homme de loi, l’un des membres, qui, par amendement a demandé que pour mieux cimenter cette fraternelle réunion, il opinait pour un banquet civique et une fête solennelle aux frais des citoyens commodes (sic), au milieu de laquelle on jurerait unanimement l’unité et l’indivisibilité de la République, comme aussi d’observer en tous points les lois émanées de la Convention nationale ainsi que l’entière exé¬ cution de la Constitution dont elle a posé les bases qui doivent être immuables, en la priant de rester à son poste jusqu’à la paix si désirable. Sur quoi les motions et amendements pris en délibération, le corps entier de la commune de Morey ainsi assemblé, a ici statué, délibéré et arrêté irrévocablement une réunion générale fraternelle et amicale, déclare qu’il adopte unanimement et généralement l’entier des motions et amendements ci-dessus faits par les citoyens Gerbenne et Ménestrier, que l’on tient ici pour répétées ; disent et affirment ici par ser¬ ment, tous les citoyens de cette commune, vouloir se soutenir, se défendre respectivement avec tous les vrais républicains, et promettent de maintenir de tout leur pouvoir la Constitu¬ tion française une et indivisible, et de la cimenter de leur sang, la regardant comme leur faisceau de ralliement, prient et invitent l’auguste Con¬ vention nationale de rester à son poste jusqu’à l’affermissement de cette précieuse Constitution qui doit faire le bonheur de tous les vrais répu¬ blicains français et l’anéantissement de tous les tyrans coalisés. Et pour affermir cette délicieuse réunion il a été unanimement arrêté que de¬ main il y aurait en ce lieu une fête civique et mémorable par une messe solennelle, à la fin de laquelle sera chanté un Te Deum en actions de grâces, à laquelle assisteront toutes les citoyennes et citoyens. Que le banquet général s’ensuivra aux frais des gens avisés. Que la présente sera faite triple, l’une des¬ quelles pour être envoyée au district de Jussey par le canal du citoyen Coste commissaire, qui a contribué de tout son pouvoir à notre douce réunion; la seconde sera remise audit citoyen Gerbenne qui s’oblige à le faire imprimer tex¬ tuellement et de mots à autres sans pouvoir y rien changer, au nombre de deux cents exem¬ plaires, aux frais de la commune; et comme ce¬ lui-ci part pour Paris, il est chargé d’en remettre un exemplaire à l’auguste Convention avec une autre délibération prise par le corps municipal le sept juillet dernier, qui est ici acloptée et avec deux croix de Saint-Louis qui se trouvent déposées au greffe municipal, auxquelles sont joints les brevets, en conformité de la loi. Et enfin la troisième sera déposée et enregistrée au greffe de notre municipalité où les citoyens pourront en prendre des expéditions gratuites. Fasse le Ciel que l’exemple de cette heureuse réunion en puisse exciter et opérer une dans toutes les parties de la République, que les haines occasionnées par les opinions différentes et les intérêts particuliers s’évanouissent et être rem¬ placées par la concorde; que tous les hommes sentent le besoin de vivre en frères, se rassem¬ blent toujours pour faire respecter et observer les lois et suivre les préceptes sacrés et indivi¬ sibles de la morale, qui sont la source de la sû¬ reté et de la félicité publiques. Fait, délibéré et arrêté en l’éghse paroissiale dudit Morey les an, mois et jours susdits, et ont, les citoyens ayant l’usage des lettres, signé après lecture. ( Suivent 123 signatures.) Les citoyens de la Société populaire d’Indre-ville apprennent à la Convention qu’elle a adopté pour son enfant le brave Gabriel Plisson, qui est revenu mutilé de Mayence. Ce martyr de la liberté est pauvre; la Société d’Indreville de¬ mande à la Convention qu’elle adopte aussi ce citoyen. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi au comité des secours (1). Suit un extrait de la lettre de la Société popu¬ laire d’Indreville, d’après le Bulletin de la Con¬ vention (2) : La Société républicaine d’Indreville écrit qu’attendrie sur le sort de Gabriel Plisson, mu¬ tilé et couvert de cicatrices dans Mayence, elle vient de l’adopter pour son enfant et elle prie la Convention de lui donner la République pour mère. Le citoyen Victor Campagne adresse à la Con¬ vention une ode sur la liberté et l’égalité, pré¬ cédée d’un hommage à la Montagne. Insertion au « Bulletin » (3). Suit la lettre du citoyen Victor Campagne (4): Le citoyen Jean-Victor Campagne, au Président de la Convention « Citoyen Président, « Je vous adresse cette ode. Je vous prie d’en faire part à la Convention; je l’ai envoyée pareil¬ lement à la Société des Jacobins. Je serais venu présenter cet ouvrage moi-même; mais occupé à retoucher Caton d’Utigue, annexé dans l’hom¬ mage à la Montagne, je n’ai pu interrompre ce travail sans nuire au projet que j’ai de donner cette pièce le plus tôt possible. C’est quand je la croirai digne des républicains français, que je viendrai l’offrir à l’auguste Sénat que vous avez l’avantage de présider. Je vous embrasse fraternellement. « Le citoyen Campagne. Amiens, 6e jour du 2e mois de l’an II de la République une, indivisible et impérissable. » (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 93. (2) Bulletin de la Convention du 9e jour de la 2e décade du 2e mois de l’an II (samedi 9 no¬ vembre 1793). (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 93. (4) Archives nationales, carton G 280, dossier 767.