118 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 3 Les administrateurs du département de l'Ailier0, ceux de celui de Vaucluse6, du district de Cambrai [Nord]c et de celui d'Alençon [Orne]'2, la commune d'Aumale [Seine-Inférieure]6 et les comités révolutionnaires du district de Brutus-Villiers [ci-devant Montivilliers, Seine-Inférieure/ et des Sables [Vendée]*, manifestent les mêmes principes et présentent les mêmes témoignages de respect et d'attachement à la Convention; ils jurent de concourir avec elle au salut de la patrie, et de mourir plutôt que de souffrir que le règne de la tyrannie et de l'oppression se rétablisse. La mention honorable de ces adresses est décrétée (15). a [Les administrateurs du département de l'Ailier à la Convention nationale, Moulins le 1er brumaire an III ] (16) Représentans C'est avec les transports de la plus vive allégresse que nous avons reçu et lu votre Adresse au peuple français. Ils sont dans nos coeurs, ces principes sacrés et conservateurs de la félicité Publique que votre constant amour pour son bonheur vous y a fait déveloper d'une manière aussi consolante pour les bons citoyens que terribles pour les intriguans et les traitres qui ont foulé aux pieds les loix les plus saintes de l'humanité et dont le but étoit de rompre les liens du contrat social. Il falloit bien que le crime eut un terme; c'est donc maintenant à la justice et à la vertu à en réparer et à en effacer toutes les horreurs. Nous n'aurons pas éprouvé cinq années de peines et de déchiremens à la conquête de notre liberté pour nous la voir ravir par une poignée de factieux hypocrites. Représentans, vous venez encore de consacrer par des applaudissemens unanimes dans une de vos dernières séances cette vérité éternelle proclamée à la tribune de la Convention : c'est le gouvernement qui fait la morale publique. Lorsqu'il donne de bons exemples, lorsqu'il prêche la morale, le peuple s'empresse de la suivre. Telle est Représentans, la boussole qui va conduire le peuple français dans la route du bonheur que vous lui préparez. Vous n'avez pu encore achever de détruire la tyrannie, l'intrigue et l'oppression ; mais vous avez comprimé le reste des tyrans, des oppresseurs et des intriguans qui ont cessé d'être à craindre parcequ'ils sont démasqués et qu'ils savent qu’enfin le retour de la justice qui n'est plus un vain mot permet de s'élever contre eux ; (15) P.V., XL VIII, 72-73. (16) C 323, pl. 1385, p. 22. qu'ils rentrent dans le néant ces êtres pervers qui n'auraient jamais du en sortir. Le gouvernement révolutionnaire doit entrainer avec lui tout ce qui pourrait s’opposer à son cours et une fois dégagé des immondices qui ont entravé sa marche il ne doit rouler désormais qu'une onde tranquille et pure. Vous avez saisi le gouvernement d'une main vigoureuse jusqu'à la consommation de vos travaux immortels, n'en échapez plus les rênes, gardez les avec le même courage que vous avez montré pour abattre l'hydre sans cesse renaissante de la férocité des cannibales modernes alors il ne peut en emaner que des loix bienfaisantes et salutaires. Nous jurons d'en maintenir l'exécution jusqu'à la mort et de ne reconnoitre d'autre régulateur qu'elles, d'autre point de réunion et d'autre centre d'unité que la Convention nationale. Desruelle et 7 autres signatures. b [Les administrateurs du département de Vaucluse à la Convention nationale, Avignon le 18 vendémiaire an III ] (17) Liberté, Égalité Représentans Remontés à la cause primordiale des longs et sanglants revers qui nous ont assaillis jusqu'ici, vous verrés que nos dissentions intestines, ont mis la République sur le penchant de sa ruine mais il est encore tems de la retirer du bord du précipice et de la rappeler à la hauteur de ses destinées dans la balance politique. Le génie puissant qui veille à la conservation de la france plane encore avec complaisance sur son horison. Prenés l'attitude imposante et majestueuse qui convient à des représentans d'un grand peuple. Contemplés la victoire s'arrachant pour toujours des serres de l'aigle d'Autriche pour se fixer sous les étendards de nos légions, aspirés au sublime honneur de briser les fers de l'europe asservie, de l'europe étonnée de nos succès éclatans et consternée de ses défaites multipliées... Effacés des fastes de l'histoire le nom du monstre altéré du sang humain qui avait formé le projet téméraire d'anéantir la liberté, idole des français a laquelle depuis près de cinq ans d'orage, il sacrifie ses plus chères affections. Comprimés les scélérats renfermés dans les murs de Marseille, foyer des dissentions du midi, qui comme la lave destructive des volcans étaient prêts d'inonder la france et de porter partout le ravage et la destruction. Ouvrés les canaux de l'abondance, ranimés le commerce languissant et que le bonheur du peuple pour lequel il vous (17) C 323, pl. 1385, p. 23. Bull., 10 brum. (suppl.); Mess. Soir, n° 801.