68 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE innebranlable à la republique une et indivisible, guerre eternelle aux aristocrates, intrigans, factieux, fripons immoraux et aux hommes de sang qui osent encore faire des efforts pour rétablir la terreur. Voila la profession de foy de la société populaire et des habitans de Femey-Voltaire. En vain les scélérats crient qu’il n’y a que les bons patriotes d’incarcérés afin de ressuci-ter et soutenir le système barbare de l’infâme Robespierre. Qu’ils tremblent, leur régné est fini; Bientôt ils n’existeront plus, ces etres qui paraissaient être payés pour faire détester notre heureuse Révolution et qui ne veulent rétablir l’anarchie que pour se soustraire au châtiment qu’ils méritent et continuer leurs rapines. Les principes de la société populaire de Fer-ney-Voltaire sont les vôtres, citoyens représentons. Elle vous invite à rester à votre poste et de maintenir le gouvernement révolutionnaire jusqu’à la paix. Vive la République, vive la Convention nationale. Suivent quarante-huit signatures. g ' [Les Amis de la Liberté et de l’Egalité, réunis en société populaire, à la Convention nationale, Frévent, le 27 vendémiaire an III\ (38) Représentons du peuple, C’est ovec entousiasme, au milieu des plus vifs applaudissemens, que notre société a entendu la lecture réitérée de votre adresse aux français, les principes que vous y développez sont ceux de tous les hommes libres et le fondement du bonheur public. Législateurs, vous avez sauvé la france en plusieurs occasions périlleuses. Dernièrement encore, par votre sagacité et votre surveillance toujours active, vous avez découvert les complots liberticides des Catilina moderne et de ses infâmes complices, dont notre malheureuse commune a été trop long-tems la victime. Vous les avez voué à l’exécration publique et livré au glaive de la loi. Vous avez acquis dès lors même de nouveaux droits à notre reconnoissance. Restez donc à votre poste, continuez à affermir notre bonheur, ne vous lassez pas de démasquer ces faux patriotes, qui sans cesse ne s’occupent qu’a mettre des entraves à vos glorieux travaux et faire retomber le peuple dans un nouvel esclavage. Nous jurons haine à tous les tirans, à toutes les factions. La Convention nationale est seule notre point de ralillement. Vive la République, vive la Convention nationale. Mary, président, Roode, Lavoisne, secrétaires. Au moment de faire partir cette adresse arrive votre décret concernant les sociétés populaires. Les membres composans celle de Frévent s’empressent de s’y conformer, en venant à l’envie de signer individuellement. Suivent alors quatre-vingt-sept signatures. h’ [Les membres de la société populaire de Chablis à la Convention nationale, s. d.] (39) La liberté ou la mort. Citoyens Representans, Quand vous avez abattus le dernier tiran nous avons bien cru que vous renverseriez aussi ses infâmes complices; car a quoi bon la chûte du tiran, si l’on en laisse subsister la tirannie? L’énergie que vous avez déployée le neuf thermidor ne se reposera qu’apres avoir dissipé ces audacieux hipocrites qui nous chargent de fers en nous parlant de liberté; vous vous montrerez, citoyens, votre adresse au peuple français nous le garantit; vous vous montrerez et ils disparoitront. Quels infâmes exemples de sceleratesse n’ont ils pas donnés sur tous les points de la République et nottamment à Nantes? Etait ce donc pour etre réservés a de pareilles horreurs, que nous avons fait tant de sacrifices? A quel dégradation profonde nous étions déjà parvenus ! Les nantais qui avoient fait preuves d’heroïsme dans le commencement de la révolution, n’osaient murmurer en présence d’une poignée d’egorgeurs, tant le despotisme abâtardit les hommes ! tant la terreur les avilit ! Quelle ramification n’avait pas cette tourbe d’intrigans a partir du tiran de la Convention jusqu’au dernier brigand de la plus petite commune? Car partout ou il y avoit un brigand on gémissait sous sa tirannie ; de concert avec des brigands voisins, ils se rendait maitre de la fortune et de la vie des citoyens. Quels rafinemens de fourberie dans les agens de cette faction! Pendant que les uns demandent l’exagération du gouvernement révolutio-naire et la proscription d’un million de citoyens, les autres votent pour le gouvernement constitutionnel avant que notre liberté soit bien affermie. Et cependant ils ont l’impudeur ces deux partis en apparence opposés de cores-pondre ouvertement. Ceci décèle d’une manière claire leurs projets liberticides. Citoyens Representans, Des que vous donnés l’exemple, nous ne craindrons pas de marcher a vos cotés. Nous ne craindrons plus de résister a ces intrigants qui veulent rivaliser de puissance avec vous, qui veulent usurper celle du peuple pour mieux l’egorger, et qui ne voudraient eloigner la justice réelle que parcequ’ils ont trop sujet de la craindre. Ils (38) C 325, pl. 1414, p. 13. (39) C 325, pl. 1414, p. 11.