[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j 213 de mourir libres, n’attendent que le signal pour voler partout où l’ennemi se présentera et faire triompher la cause populaire. « O vous, qui, fidèles à vos devoirs, avez constamment voté, dans l’Assemblée nationale, pour la cause de la justice et de la raison, et qui, loin d’abandonner lâchement votre poste, avez pris hardiment les mesures les plus sages pour sauver la République de l’anarchie et de l’escla¬ vage dont elle était menacée, vous êtes investis de toute la confiance nationale. Ce que vous avez fait, nous fait présager ce que vous ferez encore. La France vous devra son salut. Les tyrans vous contemplent avec effroi; vous étiez destinés à changer le système politique de l’uni¬ vers. Continuez de vous élever et restez à la hauteur qui convient à ce grand œuvre, c’est à vous que le peuple laisse à diriger les efforts sublimes et convulsifs de sa crise; c’est de vous qu’il espère les mesures qui développeront les prodiges que l’on doit attendre de l’amour de la liberté et de l’égalité. « Législateurs, il est temps que la Révolution finisse, mais que la liberté en soit toujours le terme. Restez donc fermes à votre poste; si vous étiez assez lâches pour l’abandonner, le despo¬ tisme prendrait votre place et chargerait le peuple de chaînes bien plus pesantes que celles qu’il a rompues. Mais, prenez-y garde, ce peuple au désespoir, avant de retomber dans les fers, en briserait dans ses mains la cause. « L. Berry, le jeune, président ; Juvenel, vice-président; Bromet aîné, secrétaire; Debriere, secrétaire. » N° 94. La Société populaire de Châteaurenault , à la Convention nationale (1). « Châteaurenault, le 2e jour de la 3e décade du 1er mois de l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyens représentants d’un peuple fibre, « Comme Hercule extermina les monstres de la terre, de même vous détruirez les tyrans de l’Europe; Rome conquit toutes les nations en leur donnant des fers; la France s’acquerra tous les cœurs en leur offrant la liberté. L’attitude imposante que vous avez prise, la mâle énergie que vous avez déployée aux yeux de l’univers nous garantissent vos succès; elles seules peuvent achever aujourd’hui le grand édifice dont vous avez si heureusement posé les bases. « Nous vous invitons donc, citoyens repré¬ sentants, à rester à votre poste jusqu’à ce que tous nos ennemis soient anéantis. Nous offrons à notre patrie et nos biens et nos bras pour affer¬ mir notre Constitution; nos ressources sont immenses, nos sacrifices seront sans bornes et notre courage sans égal, car nous voulons tous la liberté, l’égalité, l’indivisibilité de la Répu¬ blique ou la mort. « Les membres composant la Société populaire de la ville de Châteaurenault, district du même nom, département d’ Indre-et-Loire. (Suivent 51 signatures.) N° 95. Adresse de la Société populaire et républicaine de la ville et canton de Montivilliers, à la Con¬ vention nationale (1). « Citoyens législateurs, « La ville de Montivilliers était privée du bonheur de posséder dans ses murs une Société populaire; elle en doit l’établissement au patrio¬ tisme de sa municipalité. « Ses premiers moments ont été consacrés à bénir les journées des 31 mai et jours suivants et les mesures salutaires qui, en provoquant toute la rigueur des lois sur la tête des traîtres, des conspirateurs et des fédéralistes que vous renfermiez dans votre sein, en ont assuré la puni¬ tion et ont sauvé la République. « Vous avez purgé la nature d’un monstre, en faisant tomber sous le glaive de la loi la tête de cette femme audacieuse, dont lo cœur s’était fait un besoin du crime : son nom seul inspire encore de l’horreur et souillerait cette adresse. « De grandes choses vous restent encore à faire, législateurs, nous les attendons de votre activité et de votre énergie. Restez fermes et inébranla¬ bles à votre poste jusqu’à ce que tous les ennemis intérieurs et extérieurs soient exterminés et que les despotes coalisés soient forcés à nous de¬ mander humblement la paix. « Semblables au cultivateur laborieux, séparez l’ivraie du bon grain; extirpez de votre sein ces êtres inutiles qui ne prennent aucune part active à vos délibérations et remplacez-les au plus tôt par de vrais sans-culottes. « Enfin, calmes au milieu de l’orage, occupez-vous uniquement de tout ce qui peut assurer le bonheur d’un grand peuple qui ne veut (v’t) et ne respire que pour la liberté, l’égalité et la République une et indivisible. « Tels sont, législateurs, les vœux de tous les vrais Français, et en particulier de la Société populaire et républicaine séant à Montivilliers, département de la Seine-Inférieure. « Entheaume, président; L. Mary; Corblin, secrétaire; Lefebvre, secrétaire. » N° 96. La Société populaire de Gamaches, aux représentants du peuple français (2). « Citoyens représentants, « Yous avez brisé le sceptre de la tyrannie; vous avez anéanti les suppôts du despotisme et (1) Archives nationales, carton C 281, dossier 775. (2) Archives nationales, carton C 281, dossier 776, - (1) Archives nationales, carton C 281, dossier 776,