SÉANCE DU 21 FRUCTIDOR AN II (7 SEPTEMBRE 1794) - N° 2 329 naires nations étrangères, et vous citoyens législateurs continuez d’en faire faire autant dans l’intérieur; si l’indigne Robespierre et ses complices avoient pu nous culbuter ils n’au-roient pas manqués leurs projets d’assassins ainsi nous appelons à tous les bons citoyens pour achever d’exterminer ces scélérats, que les jeunes républicains nos frères de l’Ecole de mars dans la plaine des Sablons apprennent que nous désirions à profiter de l’honneur des victoires. Si les circonstances l’exigent à l’avenir, ils sont nos chefs nous aurons le plaisir d’être les compagnons de leurs travaux glorieux en combattant pour la plus belle des causes du monde qui est celle de la Liberté. Nous chantons à toutes les classes des hymnes à l’Etre Suprême après la lecture des Droits de l’Homme, ainsi que les autres hymnes de la Liberté. Vive la République. Soutenez nous Législateurs, ne vous lassez pas de votre fermeté, faites vous un plaisir de nous préparer les rozes que nous cueillerons en [mot illisible ] à tout instant. Vive la Convention nationale, vive la Montagne, vive la République. Salut et fraternité. Vos jeunes républicains, suivent des signatures sur une demi-page. P [La Compagnie des adolescents de la commune de Guérande, département de Loire-Inférieure, à la Convention nationale, le 22 thermidor an II] (25) Citoyens Représentants, Nous venons d’apprendre avec horreur la terrible conspiration qui a éclatée autour de vous; mais nous avons en même temps appris avec plaisir que leurs perfides complots sont déjoués, et que les conspirateurs sont tombés sous le glaive de la loi. Quand nous avons vu ces monstres tels que Robespierre et Couthon parler si insolemment à la tribune et dénoncer les vrais républicains et Hanriot ce perfide chercher à égarer les braves parisiens, nos jeunes cœurs ont frémi nous les avons vu ces hommes qui se disoient les amis des loix et du peuple conspirer dans le sein même de la Convention comment ces indignes perturbateurs auroient-ils pu aimer Marat lui qui étoit l’ami du peuple. Mais grâce à l’Etre suprême qui veille sur les jours des républicains et à votre républicanisme, Citoyens représentants, à la surveillance des comités de Salut public et de Sûreté générale, et à la bravoure des sans-culottes parisiens, la patrie est encore une fois sauvée des mains parricides de ces vils conspirateurs. Vous les avez vus, citoyens représentants, ces tigres altérés du sang de la Convention nationale, et des vrais amis du Peuple, voyant leurs projets déjoués, les uns se donner la mort, et les autres attendre comme des êtres vils la punition due aux hommes qui osent trahir leur patrie. Nous vous invitons, Citoyens représentants, à rester à votre poste, à redou-(25) C 320, pl. 1 317, p. 8. bler de zèle et de courage pour affermir la chose publique. C’est notre vœu à tous et ce doit être le vœu de tous les vrais républicains. Salut et fraternité. Le Borgne, capitaine et dix autres signatures. Q [Le citoyen Ducamp, commandant du premier bataillon des Ardennes, au président de la Convention nationale, le 23 thermidor an II\ (26) Armée de Moselle Affaire du 21 thermidor Citoyen, Je ne remplirois pas le vœu de la Convention nationale si je n’appelois un instant son attention sur le brave bataillon auquel j’ai l’honneur de commander: à peine l’assaut est-il commandé que tous les cœurs éprouvent les mêmes élans, que toutes les bouches poussent le même cri, ce cri si chéri des français, vive la République ! c’est ici qu’il faut vaincre ou disparoître de la terre, et c’est à ceux qui doivent nous survivre d’aller dire au sénat français que nous sommes morts ici pour obéir à ses loix. Cette expression sublime expire à peine que ces dignes républicains, méprisant la lenteur du pas de charge, et une vaine fusillade, courent, s’élancent, volent à coups pressés et se précipitent dans les retranchemens; la bayonnette y porte partout l’épouvante et la mort, l’étandart tricolor porté d’une main habile y est fièrement arboré. Ah ! Citoyen qu’on est heureux quand on a à commander de pareils hommes ! et qu’il seroit doux de mourir en les conduisant à la liberté à la gloire à l’immortalité ! ainsi que pourront jamais contre un gouvernement fondé sur la nature et les mœurs, ses hordes mercenaires des vils coalisés, quand nous avons à leur opposer douze cent mille décius ! qu’ils tremblent ces scélérats ! l’échaffaud l’infamie et la poussière les attendent. Bravo ! je vois partout des lauriers pousser sur nos murs. Salut et fraternité. Ducamp r [Les membres du conseil général de Mouzon, département des Ardennes, au comité de correspondance de la Convention, le 24 thermidor an II] (27) Citoyens Représentants, La célébration de la fête du 10 août v. s. qui s’est faitte hier dans notre commune a produit la plus vive sensation. Les chants patriotiques se fesoient entendre de toutes parts et avoient pour refrein les acclamations vive la République. (26) C 320, pl. 1 317, p. 10. Ann. Pair., n° 616; C. Eg., n° 751. (27) C 319, pl. 1 306, p. 14. Bull, 21 fruct. 330 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Des citoyens soutenoient par le bras des déffenseurs de la patrie malades qui formoient un groupe et les aidoient dans la marche; ensuite de quoi il leur fut offert un repas frugal au son de la musique qui termina la fête: le bal civique continua jusque dans la nuit avancée. Législateurs, soyez notre interprète près de la Convention nationale, dites-lui qu’elle est et qu’elle sera toujours notre point de réunion, dites lui qu’elle continue à tenir son attitude imposante et révolutionnaire et à promener sa massue pour l’appésantir sur tout ce qui surpassera le niveau républicain et qui sera contraire à la Liberté. Elle vient encore de sauver la patrie, faites lui part de notre empressement à lui témoigner notre reconnoissance sur ses glorieux travaux et ses soins infatigables à rendre le peuple heureux. Qu’elle soit comme le pilote intrépide qui ne quitte le gouvernail du vaisseau qu’il ne soit parvenu au port assuré après avoir bravé la tempête et les écueils et la république est sauvée. Salut et fraternité. Galler, maire, George, secrétaire et cinq autres signatures. s [Les républicains soldats de la subdivision commandée par l’adjudant général chef de brigade, Brutus David, commandant à Morlaix, département du Finistère, à la Convention nationale, le 20 thermidor an II\ (28) Représentans d’un grand peuple, Des Cromwell, des Catilina modernes vou-loient s’abreuver du sang le plus pur de la République, ils avoient aiguisé contre vous leurs poignard liberticides. Et ils ne sont plus. Vous avez dit, et ces orgueilleux pygmées sont rentrés dans le néant. Recevez nos félicitations. Elles sont sincères et pures comme vos cœurs. O qu’il étoit beau et digne de vous ce spectacle attendrissant que vous donnâtes dans cette nuit d’horreur pour les tyrans, lorsque, environnés de dangers et d’assassins, mais fidèles à votre dignité et inacessibles à la crainte, vous vous montrâtes résolus à attendre, s’il le falloit, la mort sur vos chaises curules ! Permettez-nous de nous enorgueillir de votre constance inébranlable. Restez à votre poste, nos besoins vous y appellent; et du haut de cette Montagne, contre laquelle viendront se briser tous les vices, tous les complots, lancez la foudre du Peuple contre tous ses ennemis. Nous renouvelions aujourd’hui ce serment sacré et gravé dans nos coeurs: de vivre pour la Convention, ou de mourir avec elle. Au sortir de l’affreuse guerre de la Vendée, la voix de la Patrie nous a appelés dans le département du Finistère. Nous rougissons de ne pouvoir partager les dangers avec nos frères d’armes de la Meuse, de la Sambre, des Alpes et des Pyrénées. Nos bras cependant ne s’éner-(28) C 320, pl. 1 317, p. 12. Bull., 21 fruct. (suppl.). vent pas dans une molle oisiveté. A la place de lauriers nous cueillions avec nos concitoyens le grain qui doit alimenter la victoire. De guerriers nous sommes agriculteurs. Trop heureux de pouvoir être utiles à la Patrie ! L’adjudant général chef de brigade commandant à Morlaix. Brutus David suivi d’une demi-page de signatures t [Extrait du registre de correspondance des administrateurs du district de Nérac, département du Lot-et-Garonne du 19 thermidor an m (29) Les administrateurs du district de Nérac à la Convention nationale. Citoyens Représentans, Vous venés encore une fois de briser par votre courage et votre énergie, les complots des conjurés contre la liberté du peuple. Recevés le témoignage de notre admiration, et permettez nous de confondre notre allégresse, avec celle de tous les vrais amis de la Liberté et de leur patrie; qu’ils périssent tous les ambitieux, les traitres et les dominateurs; que, semblables à la poussière qu’un temple orageux élève dans les airs, ils disparaissent et soient à jamais anéantis, vive la République une et indivisible, union à la Convention nationale, et mourir pour la Liberté, telle est la devise des administrateurs du district de Nérac. Copie signée Quadreil, président, Lafitte, secrétaire. u [Le comité de surveillance révolutionnaire d’Agde, département de l’Hérault, à la Convention nationale, le 8 fructidor an m (30) Sauveurs de la patrie nous avons admiré et nous admirerons sans cesse la fermeté et l’énergie que vous avez déployées dans les journées mémorables des 9 et 10 thermidor en pulvérisant le tyran et ses indignes supots: notre adresse du 17 du mois dernier est le garant de nos sentiments d’admiration, de reconnaissance et d’amour pour la Convention nationale qui a toujours été et sera toujours notre seul point de raliement. Mais par quelle fatalité la chûte du tyran qui devoit atterrer l’aristocratie qui de tout temps n’a respiré comme luy que la perte de la liberté et le règne de l’esclavage, a-t-elle pu luy inspirer un maintien assuré, luy permettre ses invectives contre le patriotisme et bientôt des voyes de fait si elle ne rentre dans la poussière. Se peut-il que les ennemis de la patrie qui, aux époques dangereuses pour la liberté, ont manifesté des sentiments indignes de tout républicain français, qui n’ont cessé de (29) C 319, pl. 1 306, p. 15. (30) C 319, pl. 1 306, p. 16.