661 [Assemblée astioasle.) ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [8miil7ïM ASSBMBLÉB NATION ALB PRÉSIDENCE DE U. REWBELL. Séance du dimanche S mai 1791 (1). La eé&oce est ouverte à onze heures du matin. M. Geoffroy, secrétaire, donne lecture d’une lettre de M. Cnaron, officier municipal de la ville de Paris, ainsi conçue : « Paris, le 8 mai 1791. « Monsieur le Président, « L’abbaye de Scellière9, près Romilly, départe-lementde l’Aube, où reposent les cendres de Voltaire, vient d’être vendue. En ma qualité de commissaire chargé par le corps municipal < i e l’examen de la demande en translation de ses cendres à Paris, on vient de m’adresser une lettre ci-jointe, Sar laquelle on m’apprend que les amis de la onstitutiondc Troyes en réclament la possession ; l’on y ajoute une délibération prise par le conseil général de la commune de Romilly, par laquelle U est arrêté que les restes de Voltaire seraient partagés. « Alarmé de ces dispositions, n’ayant pas le temps de demander la convocation du corps municipal, pensant que l’Assemblée nationale voudra payer à la mémoire de Voltaire le tribut de re-connaissaocedontil reste à lanation à s’acquitter; convaincu que la ville de Paris, plus qu’aucune autre, a le droit de réclamer la possession des cendres de ce grand homme, né, mort dans ses murs, où la patrie reconnaissante vient de consacrer un monument pour les grands hommes, j’ose vous supplier, Monsieur le Président, de demander, provisoirement, un décret par lequel il soit ordonné que le corps de Voltaire sera transporté sur-le-champ dans l’église de Romilly ; autorisant le sieur Favreau, maire dudit lieu, à ce que les restes précieux de ce grand homme soient conservé-? sains et saufs, jusqu’à ce qu’il plaise à l’Assemblée nationale d en ordonner le transport à Paris. « J’aurai l’honneur de vous observer, Monsieur le Président, que l’époque du 30 mai, anniversaire de la mort de Voltaire, semble être désignée Ïiar toute la France. Ce jour, l’intolérance et e fanatisme exercèrent contre le philosophe de Ferney leur fureur, leur persécution : que pareil jour soit celui du triomphe de la philosophie, de la raison et de la justice. « Je suis avec un profond respect, etc. « Signé : CHARON, officier municipal de Paris. » M. Regnaud (de Saint-Jean-