184 ' [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { JJ II avec assurance que la guerre de la Vendée est terminée. « Recevez le salut fraternel de vos dévoués concitoyens. « J. -B. Desmarres ; Thurreau (sic), 'procu¬ reur syndic. « Cerizay, le 18e jour du 2e mois de l’an II de la République. » Compte rendu de V Auditeur national (1). Des commissaires envoyés dans la Vendée adressent à la Convention les procès-verbaux des fêtes qui, dans divers cantons, ont été célé¬ brées en l’honneur de la liberté. Merlin (de Thionville) observe à cet égard qu’il existe dans la Vendée plusieurs cantons patriotes qui n’ont pas mérité d’être détruits. D’après cette observation, les procès-verbaux sont envoyés au Comité de Salut public. La Société populaire de Feurs, chef-lieu du département de la Loire, demande que Chalier et Marat soient placés au Panthéon. Insertion au « Bulletin » et renvoi au comité d’instruction publique (2). Suit la pétition de la Société populaire de Feurs (3). La Société populaire de Feurs, chef-lieu du dé¬ partement de la Loire , à la Convention na¬ tionale. « Citoyens représentants, « Deux amis de la liberté ont péri. A Lyon, la tête de Châlier tomba sur un échafaud; à Paris, Marat fut poignardé. C’est à leur haine inexorable pour tous les genres d’aristocratie, c’est à leur zèle infatigable à dénoncer et à poursuivre les traîtres, que ces deux victimes de la férocité et de la rage de nos ennemis durent leur mort. Et ils ne sont pas encore au Pan¬ théon î Leurs restes n’occupent pas encore une place que l’auteur du Contrat social demande de partager avec eux? « Citoyens représentants, les amis de la liberté n’auront sans doute pas longtemps la douleur de voir hors du Panthéon français deux hommes qui vivront à jamais dans le cœur de tout vrai républicain. « Vive la Bépublique une et indivisible l « Délibéré dans la séance du primidi de la 2e décade du mois de brumaire de l’an II de la République. » (Suivent 64 signatures.) (1) Auditeur national [n° 419 du 25 brumaire an II (vendredi 15 novembre 1793), p. 3]. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 214. (3) Archives nationales, carton F17 1008% dos¬ sier 1556* Le citoyen Loyal, notaire à Montlhéry, fait don à la patrie de 4 panonceaux royaux qui, sous l’ancien régime, décoraient l’extérieur de sa mai¬ son et indiquaient sa profession, de 4 écus de 6 livres, de 6 jetons d’argent, commencement d’une collection qu’il voulait faire, et de 2 cachets d’argent armoriés et rompus. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre du citoyen Loyal (2). « A Montlhéry, le 23 brumaire, l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyens représentants, « Je suis Français et sincèrement républicain, je déteste le despotisme des rois, et non moins ce¬ lui de la féodalité plus dur, peut-être encore, pour les pauvres habitants des campagnes; j’aime l’égalité qui fut mon partage dès le berceau, dans la caste plébéienne, dans laquelle je m’honore d’être né; j’aime la liberté, cette liberté légale, chère à mon cœur et je fais les vœux les plus ardents pour que vos glorieux travaux et la bravoure de nos frères défenseurs de la patrie obtiennent des succès tels que les ennemis de la République soient terrassés au dedans et au dehors et que vos lois régénéra¬ trices et bienfaitrices, désormais respectées de tous, assurent à jamais le maintien de la République et le bonheur du peuple français. Voilà, représentants, ma profession de foi, voilà mes vœux. « C’est dans ces sentiments que je fais hom¬ mage et don, à ma chère patrie, de quatre panonceaux royaux qui, sous l’ancien régime, décoraient l’extérieur de ma maison et indi¬ quaient au public ma profession ; de 4 écus de 6 livres, seul numéraire royal qui me soit resté dès l’origine de l’émission du papier monnaie, et 6 jetons d’argent, commencement d’une collection que je voulais faire, de deux cachets d’argent armoriés, rompus. « Je prie la Convention d’accepter ce don, qui lin sera présenté par les commissaires de notre commune qui sont chargés de lui offrir les ho¬ chets de notre église, et de le regarder comme un témoignage des sentiments patriotiques dans lesquels je vivrai et mourrai. « Salut et fraternité. « Loyal, notaire et officier public. » La Société populaire d’Avignon demande la conservation dù département de Vaucluse, la con¬ tinuation des représentants Rovère et Poultier dans la mission qui leur a été confiée dans ce département, et jure de déjouer tous les efforts des fédéralistes (3). Suit Vadresse de la Société populaire d'Avi¬ gnon (4). Adresse de l'assemblée générale de la Société po¬ pulaire du département de Vaucluse, séant à Avignon. « Législateurs, « Les citoyens du département de Vaucluse, pénétrés de la plus vive reconnaissance pour le 1) Procès-verbaux de la Convention , t. 25, p. 214. (2) Archives nationales, carton C 281, dossier 773. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 214, (4) Archives nationales , carton G 281, dossier 773, f Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { 24 brumaire an 185 (14 novembre 1793 décret qui établit un département séant à Avignon, viennent vous exprimer, par notre organe, leur vœu, bien prononcé, pour sa con¬ servation. « Oui, législateurs, la formation de ce dépar¬ tement a répandu la joie parmi les sans-culottes ; il est votre ouvrage, le peuple le soutiendra. Méfiez-vous de ceux qui pourraient vous dire que la volonté des Vauclusiens n’a point été libre et unanime; c’est en leur nom que nous venons vous assurer qu’en émettant ce vœu, ils n’ont suivi que l’impulsion de leur cœur. Ils vous remercient de les avoir rendus libres, ils ne le sont que depuis cet établissement. Fovère et Poultier, vos collègues, qui ont tant de droits à notre reconnaissance pour en avoir été les organisateurs, n’ont jamais cessé de mériter la confiance des sans-culottes vauclusiens. Nous vous demandons qu’ils soient continués dans leur mission qui intéresse particulièrement ce département, en raison de la liquidation de la dette du ci-devant comtat, dont ils sont chargés par votre décret du 25 juin dernier. « Lorsque les rebelles voulurent se lever contre la sainte Montagne, les habitants qui forment aujourd’hui le département de Vaucluse coopé¬ rèrent puissamment au renversement de l’hydre fédéraliste. Hé bien ! si la représentation natio¬ nale pouvait être de nouveau menacée, si, du sein des contrées méridionales, le monstre du fédéralisme tentait encore de rompre le faisceau républicain, nous le jurons, représentants, nous serons l’écueil contre lequel les efforts de nos ennemis viendront se briser ; nous formons par le lien de la fraternité qui nous unit tous une coalition pour exterminer le traître et faire triompher les principes montagnards qui assu¬ reront notre bonheur. « La patrie est cependant menacée, législa¬ teurs, ceux qui ont proclamé la République peuvent seuls la sauver. L’expérience, la sagesse et le patriotisme qui vous animent nous assurent que vous garantirez du naufrage le vaisseau de l’État. Restez donc à votre poste, n’abandonnez point le gouvernail; c’est là notre vœu, il est celui de tous les patriotes, et un jour nos enfants diront : « Ils fondèrent la République et la sau¬ vèrent à travers tous les dangers. » Quelle récom¬ pense, législateurs ! Elle doit être le terme de vos désirs, comme elle sera le prix de vos im¬ menses travaux. « Marquois. » Le conseil général, le comité de surveillance et la Société populaire de Fontainebleau protes¬ tent de leur attachement à la République, de¬ mandent que le chef-lieu du département de Seine-et-Marne soit transféré dans leur com¬ mune, et offrent 216 marcs d’argenterie qui, réu¬ nis à 1,400 qu’elle a déjà donnés, font un total de 1,616 marcs. a La Convention nationale décrète mention honorable et insertion de l’adresse du conseil général, du comité de surveillance et de la So¬ ciété populaire de Fontainebleau, accepte le don de 216 marcs d’argent qui, réunis à 1,400, fait un total de 1,616 marcs donnés à la patrie par cette commune, et renvoie leur pétition au co¬ mité de division, qui est chargé de faire le rap¬ port qui les concerne dans le plus bref délai (1). » Suit la ‘pétition du conseil général, du comité de surveillance et de la Société populaire de la commune de Fontainebleau (1). Le conseil général, le comité de surveillance et la Société populaire de la commune de Fon¬ tainebleau, aux citoyens représentants du peuple à la Convention nationale. « Législateurs, « Si Fontainebleau, a servi longtemps de re¬ paire aux brigands couronnés; s’il fût témoin de l’intrigue, des bassesses et dilapidations de tout genre, il n’en est devenu, depuis l’heureuse révolution, que l’ennemi le plus acharné des tyrans. Il vous invite, intrépides Montagnards, au nom du genre humain, de rester à votre poste jusqu’à une paix consolidée sur les bases iné¬ branlables de la liberté et de l’égalité dont nous avons tous juré le maintien. « Nous déposons dans votre sein deux cent seize marcs d’argent {voyez la note à la fin de la pétition), parmi lesquels il se trouve des hochets ae ce fanatisme que nous poursuivons à ou¬ trance. Mais, législateurs, lorsque le coup de massue fut porté au despotisme, il fut encore un moment où l’intrigue fut favorisée. Melun, par le canal des Jaucourt et des Vaublanc, obtint département, district, et tous les tribu¬ naux, et Fontainebleau, d’une population plus forte (7 à 8,000 âmes), malgré ses vastes bâti¬ ments nationaux et sa position, n’a aucune administration ni tribunaux ! « Vertueux Montaghards, vous lui rendrez justice; nous vous demandons donc un district, une école primaire, ainsi que la vente la plus prompte du mobilier national qui se trouve en abondance dans le ci-devant château. Mais quelle que soit votre décision, nos vœux seront toujours pour la Convention nationale et nos bras pour la République, une et indivi¬ sible. ( Suivent 16 signatures.) « La Société populaire de Fontainebleau, après avoir accueilli le mémoire ci-dessus et de l’autre part, arrête que son président et ses secrétaires le signeraient au nom de ladite société. « Gautier, secrétaire ; Avril, secrétaire; Fressay, secrétaire; Renard, secrétaire. « Les membres composant le comité de surveil¬ lance et révolutionnaire. (Suivent 12 signatures. ) « Il a été envoyé par la municipalité au district de Melun, l’an dernier 1,400 marcs d’or et d’ar¬ gent, non compris ceux ci-dessus ce qui fait un total de 1,616, marcs. » A. Des registres et minutes du greffe de la muni¬ cipalité de Fontainebleau a été extrait ce qui suit (2) : Séance publique du 5e jour de brumaire de l’an II de l’ère républicaine. (1 \ Procès-verbam de la Convention , t. 25, p, 214. 1) Archives nationales, carton C 278, dossier 745. ‘2) Archives nationales , carton C 278, dossier 745,