192 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE La société espère, législateurs, que cette offrande ne sera pas la dernière de ce genre qu’elle déposera sur l’autel de la patrie; mais la plus certaine, c’est celle de sa surveillance à déjouer les complots des ennemis de la liberté et de son zèle à seconder vos glorieux travaux en propageant vos principes révolutionaires, qui produisent déjà les plus salutaires effets; car c’est par ces principes que nos armées sont victorieuses et triomphantes partout; que les despotes vont être réduits aux abois, et qu’ils seront forcés de vous demander la paix, qu’ils n’obtiendront sans doute qu’après que leurs trônes seront réduits en poussière : c’est alors seulement que les Français jouiront d’une paix durable et du bonheur qui seront votre ouvrage. En attendant, la société vous réitère l’invitation déjà faite en d’autres circonstances de rester à votre poste jusqu’à ce qu’il n’existe plus d’ennemis à terrasser. Barrière ( secrêt .), Motas {secret.), C. Arago {secret) [et 3 signatures illisibles, dont celle du président] (1). Bordereau des espèces, assignats et autres effets remis ce jourd’huy par la société populaire régénérée de Perpignan au bureau de la messagerie de cette commune à l’adresse du président de la Convention nationale, renfermée dans un caisson ficelé et scellé du cachet de la dite société (2). (1) En marge : « Reçu la somme ci-énoncée et les effets le 18 thermidor », signé Dl'CROlSl. (2) Certifié véritable par nous, commissaires nommés par la dite société, à Perpignan le 27 mess. II. signé Delmas ayné, Motas, E. Milhau. 12 Les citoyens Quesnot et Rassine, commissaires de la commune de Landrecies (1) annoncent qu’ils ont déposé, ainsi qu’il est constaté par le récépissé du garde-magasin général des dépouilles des églises, 13 marcs, 7 onces, 4 gros d’argenterie, et 2 marcs, 6 onces d’argent étranger, et 12 liv. 17 s. en espèces. Mention honorable, insertion au bulletin (2). 13 La commune de Bordeaux®, la société populaire du club national de Bordeauxb, le conseil général de la commune de Bordeaux0; la société populaire de Longjumeau1; l’état-major de la division de l’armée des Pyrénées-Occidentales, quartier-général à Bordeaux6; la société populaire du canton de Mellof; le conseil général de la commune de Maubeuge8; le conseil général de la commune de Lille11; la société populaire de Strasbourg1; les. administrateurs du département de RhôneJ; les administrateurs de Com-(1) Nord. (2) P.-V., XLIII, 56. Texte semblable à celui de C 311. pi-1 233, p. 25. Mentionné par J. Sablier, n° 1 482. SÉANCE DU 18 THERMIDOR AN II (5 AOÛT 1794) - N° 13 193 mune-Affranchiek; les autorités constituées et la société populaire de Granvilliers1; le comité de surveillance de la commune d’Honfleur"1; les sections réunies de la commune d’Honfleur"; la section de Bonne-Nouvelle0; les habitans de la commune de Mois-syp, district de Melun, et les réfugiés de Jemmapesq félicitent la Convention sur la victoire qu’elle a remportée le 9 thermidor, lui jurent fidélité, attachement et reconnois-sance, et l’invitent à rester à son poste jusqu’à la paix. Mention honorable de ces diverses adresses, et leur insertion au bulletin (1). a [Le comité de surveillance de la comm. de Bordeaux à la Conv.; Bordeaux (2) 15 therm. Il] (3) Encore une fois, braves montagnards, vous vous trouvez dignes de vous-mêmes, dignes des Français que vous représentez ! Votre caractère, qu’une faction conspiratrice avoit osé ternir, a repris son majestueux éclat. Vous avez resaisi d’une main courageuse la puissance du peuple qu’avoit usurpée quelques hommes ambitieux nourris dans les forfaits d’autant plus dangereux que, se parant d’une fausse vertu, tandis que le crime étoit dans leur cœur, ils avoient l’art d’en imposer aux représentans par un stoïcisme emprunté. Vous avez arraché leur triple masque, et le glaive de la loy a puni leurs forfaits. Quel triomphe ! il est plus utile à la liberté que toutes les victoires remportées jus-ques ici par nos armes. Jouissez de notre reconnoissance ! A la nouvelle de cet heureux événement, nous avons cru renaître. Des cris mille fois répéttés : périssent les tyrans ! Vive la République ! sont partis spontanément de toutes les bouches parce qu’ils étoient dans tous les cœurs. Poursuivez votre glorieuse carrière; anéantissez tous les ambitieux, tous les despotes; nous vous seconderons dans tous vos travaux. Toujours attachés à la Convention natio-nalle, aux principes et jamais aux individus, collés à la statue de la liberté, notre dernier soupir sera pour elle et notre amour pour vous ! S. et F. Plenaud, Compain, J.J. Guignan, Huin, C. Ros-secune, Lelom, Cassan, Laste, David (adf), Lataste (adf), Rideau (adf). b [La sté popul. du club national de Bordeaux à la Conv.; Bordeaux, 15 therm. II\ (4) (1) P.-V., XLIII, 56. (2) Bec-d’Ambès. (3) C 312, pl. 1 243, p. 31. Mentionné par Mess. Soir , n° 716; F.S.P., n° 397; J. Fr., n° 680. (4) C 315, pl. 1 261, p. 19. Législateurs Encore une fois, sages et courageux sentinelles de la liberté, vous venés de sauver la République. Ces hommes, dont le nom inspire aujourd’hui autant d’horreur qu’il inspirait hier encore d’enthousiasme, ces hommes qui caressèrent longtems le peuple pour mieux l’étouffer; ces hommes sont rentrés dans le néant, dont ils n’auraient jamais dû sortir. Ainsi tomba le défenseur du Capitole quand il voulut asservir les Romains qu’il avait su défendre des Gaulois et de Brennus. Ainsi tomberont tous les traît-tres de quelque apparence de vertu qu’ils se soient couverts. Non, rien n’égale les transports du peuple de Bordeaux [à la nouvelle ?] à la fois terrible et consolante de l’exécrable conspiration que vous venés de punir. Moins heureux que les sections de Paris qui vous ont entourés, dans le péril nouveau, de leur amour et de leur confiance, nous vous avons cherchez en nous ralliant autour de votre collègue Garnier, que nous avons rendu le dépositaire de nos sentimens pour vous et de notre inébranlable attachement pour la liberté. Croyés, sages représentans, à l’amour, à la vénération de ce peuple pour ses libérateurs. Croiés que son repentir efface le moment d’erreur où des scélérats l’avaient entraîné. Croyez enfin qu’aussi longtems qu’il respirera, il sera l’effroi de ses tirans et l’une des plus fermes colonnes de la République. S. et F. Dufresne (présid. par intérim), André Bouquet (secrét.), Ancontre Germain (secrét.), Muyen (archiviste), Billet (secrét.). c [Le conseil général de la comm. de Bordeaux à la Conv.; Bordeaux, s. h.] (1) Citoyens législateurs La commune de Bordeaux reçoit dans cet instant la nouvelle de l’étonnante et précieuse révolution qui vient encore de s’opérer dans votre sein. Il seroit difficile de vous peindre l’entousiasme, l’énergie, la reconnoissance de nos concitoyens en apprenant vos efforts généreux contre les nouveaux tyrans, et votre résolution sublime de sauver la liberté ou de vous ensevelir avec elle. Citoyens législateurs, le peuple de Bordeaux, guidé par son respect pour les loix, par son amour ardent pour la liberté, par sa haine profonde contre les tyrans, sous quelques noms qu’ils cachent leurs projets criminels, guidés par la confiance la plus entière dans la Convention nationnale, se félicite de venir le premier déposer dans votre sein les témoignages expressifs de sa joie et de sa reconnoissance, et, dans cette circonstance, le conseil général se trouve doublement heureux d’être (1) C 312, pl. 1 243, p. 30. Mentionné par J. Sablier. n° 1 482. 13