SÉANCE DU 15 BRUMAIRE AN III (5 NOVEMBRE 1794) - N° 5 411 toujours prete à frapper, même ses plus sincères adorateurs ; leurs cris sanguinaires et leurs atroces fureurs avoient fait fuir les timides vertus et ont retardé peut etre de plusieurs années le triomphe de la Raison, ils nous parloient de la liberté, lorsque nous etons environnés des syntomes de l’esclavage et de vertu lorsqu’ils ne respiraient que les crimes; mais grâces à votre salutaire energie nous voyons la fin de tant de forfaits, votre voix s’est faite entendre, au milieu des cris des factions et des convulsions du crime ; les bons citoyens ont applodi a vos principes et se sont ralies autour de leurs représentants; vous avez ramené le gouvernement révolutionnaire vers son véritable but; vous avez dirigé la terreur contre ceux qui vouloient l’eriger en système et qui s’en sont si longtemps servis pour etouffer la voix de l’homme vertueux et assurer l’impunité de leurs crimes. La liberté en deuil sourrit a votre courage et va reparoittre a nos yeux escortée de toutes les vertus et dégagée de tous les attributs dont des scélérats l’avoient défigurée ; la justice seule sera désormais a l’ordre du jour et il sera permis d’etre vertueux, sans etre aristocrate ; des jours calmes et sereins vont enfin succéder aux agitations qui ont trop souvent troublé et ensanglanté la République ; Continuez, citoyens représentants, a assurer le bonheur des français par votre énergie et votre sagesse; et n’oubliez pas que si c’est avec des échafauts qu’on fait les révolutions; c’est avec des loix douces et bienfaisantes qu’on les termine et qu’on consolide la liberté; pour nous, nous applaudissons aux principes contenus dans votre adresse, ils seront nos seuls guides dans la carrière révolutionnaire qui nous reste a parcourir. Salut, union et fraternité. Dulos, président et 8 autres signatures. e [La commune de Cosne à la Convention nationale, le 28 vendémiaire an III] (15) Liberté, Egalité ou la mort. Citoyens Représentans, A la lecture de votre adresse au peuple français, les citoyens de la commune de Cosne ont été tout a la fois frappés et de respect pour les principes qu’elle renferme et de haine contre tous ceux qui pourraient y porter atteinte. Leur reconnoissance manifestée par les cris mille fois répétés de vive la Republique, vive la Convention nationale, vous en sont a jamais les garans. Continués, infatigables Représentans, et n’abandonnés les reines du gouvernement qu’après vous être assurés qu’il n’existe aucun ennemi de la République. Arrivés a ce but notre (15) C 325, pl. 1411, p. 2. bonheur sera votre ouvrage, et l’immortalité votre partage. Vive la République, vive la Convention. Fanniue, maire, Péron, Beau, secrétaires, Roux, agent national et 6 signatures d’officiers municipaux et 9 de notables. Suivent les 47 signatures des citoyens présents à la lecture de l’adresse ci-dessus. f [La société populaire et républicaine de Caudebec à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III] (16) Liberté, Egalité. Représentants Dans votre sublime et consolante adresse au peuple français, nous n’avons trouvé que des principes conformes au vrai patriotisme et à la morale qui doit en être la base. Ralliment, toujours ralliment à la Convention, comme centre de l’unité républicaine; point de corporation qui la rivalise, gouvernement révolutionnaire tant qu’il sera jugé utile à la chose publique ; gloire aux patriotes ; mort aux factieux; aux fripons, aux intrigants, aux continuateurs de la tyranie. Voila notre profession de foi que nous sommes prêts à sceller de notre sang. Suivent 94 signatures. g [Le conseil général de la commune de Moulins au comité de Correspondance de la Convention nationale, le 28 vendémiaire an III] (17) Nous vous faisons passer, Citoyens, une adresse contenant l’expression de notre assentiment aux principes que vient de proclamer par son adresse au peuple français la convention nationale ; nous vous invitons à vouloir bien la lui faire connoitre. Salut et fraternité. Delar, maire, Rolland, agent national et 15 autres signatures. [Le conseil général de la commune de Moulins à la Convention nationale] (18) Représentans du Peuple, Votre voix a retenti dans nos âmes lorsqu’elle a proclamé de nouveau les principes de justice, (16) C 325, pl. 1411, p. 4. (17) C 324, pl. 1391, p. 11. (18) C 324, pl. 1391, p. 10. 412 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION N ATT ON AT, F, de probité et de vertu qui vous animent. N’en doutez pas, à ces mots sacrés le peuple entier que vous représentez s’empressera de se rallier autour de vous. Le règne de l’ambition et de l’intrigue va faire place à l’empire de la vérité et votre adresse sublime aux français sera la pierre de touche à la quelle on connoitra les vrais amis de la révolution. Continuez, dignes législateurs, à démasquer le faux patriotisme et à écraser l’aristocratie, ces deux ennemis irréconciliables de la liberté et de l’égalité, qui ne different l’un de l’autre que par les moyens qu’ils employent, mais qui dans le fait ne sont animés que par l’égoïsme et ne tendent tous deux qu’au même but, à celui de nous redonner des fers. Pour nous qui avons toujours été attachés d’esprit et de coeur aux principes que vous professez, qui n’avons jamais connu d’autre autorité que celle de la loi, d’autre centre de réunion que la Convention nationale, qui ne comptons pour rien les individus et ne voyons que les choses ; qui détestons les meneurs et les dominateurs, de quelques couleurs qu’ils se parent; qui n’accordons notre estime qu’au citoyen probe, laborieux, pur, actif et désintéressé qui pratique dans le silence les vertus républicaines et qui agit plus qu’il ne parle; vous ne nous verrez jamais dévier de la ligne qui doit diriger dans sa marche le char de la Révolution vers le but où il doit tendre, notre dévouement pour vous qui en êtes les conducteurs, sera toujours sans bornes et nous ne cesserons d’être comme tous nos concitoyens dont nous sommes en ce moment auprès de vous les organes, disposés à mourir pour votre défense et le triomphe de la République. Delar, maire, Rolland, agent national et 22 autres signatures dont celles de 8 officiers municipaux. h \La municipalité d’Aix à la Convention nationale, le 3 brumaire an III] (19) Citoyens Representans La commune d’aix partageant l’enthousiasme général de toute la République pour l’ouvrage immortel dans lequel vous avés consacré les principes de justice et d’humanité qui doivent a jamais assurer son bonheur, n’en a pas attendu l’envoi direct pour s’abandonner au transport que lui a causé cet acte de bienfaisance nationale. Ses sentimens et sa reconnoissance a cet egard pour la Convention et pour les representans Auguis et Serres ses dignes inter-prettes, sont déjà consignés dans une adresse de la municipalité epurée qui doit vous etre parvenue et nous nous flatons que vous n’aurés pas dédaigné ce premier élan de la sensibilité de nos coeurs et l’hommage libre qu’il contient. (19) C 324, pl. 1391, p. 3. F. de la Républ., n° 46. Notre satisfaction s’est renouvellée aujourd’hui a la réception officielle du bulletin des loix contenant ce depot précieux et nous venons de nous empresser conformement a vos intentions d’en faire la publication en presence de l’etat major et d’un détachement considérable de la force armée avec tout l’appareil et l’éclat dont le cercle étroit de notre localité peut être susceptible; l’administration du district, la municipalité et le comité de surveillance se sont à l’envi disputés l’avantage d’être les organes de la volonté bienfaisante de la Convention dans cet acte solemnel qui a mis un terme au régné de la terreur, et la lecture que, pour satisfaire a l’empressement de nos concitoyens, nous en avons reitéré dans tous les quartiers principaux de la cité, a été accompagnée des bénédictions du peuple qui s’y portoit en foule et des acclamations mille fois répétées de Vive la Republique, Vive la Convention! Pleins de la douce émotion que vient de nous causer un spectacle aussi ravissant, nous nous empressons, citoyens Representans de vous faire part de l’execution que vient de recevoir votre decret qui ordonnoit la publication de ce code bienfaisant; vous verrés dans ce qui s’est passé que vos intentions ont été dignement entendues par nos concitoyens et nous desirons que vous ayiés autant de satisfaction a vous en convaincre, que de notre coté nous avons goûté de douceur a voir que cette publication, en nous procurant de nouveaux sujets d’allegresse, vous donnoit aussi de nouveaux droits a notre reconnoissance. Aude, agent national et 11 signatures d’officiers municipaux. i [Les administrateurs du département des Côtes-du-Nord à la Convention nationale, Port-Brieuc, le 7 brumaire an IIL] (20) Représentants du Peuple, Le bulletin des loix vient de nous apporter votre adresse consolante du 18 vendémiaire : nous y avons vû votre inébranlable résolution de maintenir les principes de la justice et de la vertu. Les coeurs opprimés par la terreur que Robespierre avoit scu accréditer se sont sentis renaître au bonheur. Nous avons travaillés constamment a préserver notre département des ravages affreux, du fanatisme et de la rébellion : nous sommes toujours surs que notre attachement à ses principes contribuera à l’affermissement de la liberté et de l’égalité de la République une et indivisible. Salut et fraternité. Suivent 3 signatures. (20) C 324, pl. 1391, p. 16.