SÉANCE DU 23 FLORÉAL AN II (12 MAI 1794) - N° 74 EX PIECES ANNEXES 293 Les Anglaises, rue de Loursine .......... 121 Caserne, rue de Vaugirard .............. 130 Les Carmes, rue de Vaugirard .......... 364 Les Anglaises, faubourg St-Antoine ..... 79 Coignard, à Picpus, n° 6 ................. 61 Ecossais, rue des Fossés St-Victor ...... 99 Saint Lazare, faubourg St-Lazare ...... 684 Picquenot, rue et à Bercy ............... 35 Geoffroy, rue de la Folie-Renaud ...... 26 Belhomme, rue Charonne, n° 70 ........ 101 Bénédictins anglais, rue de l’Observatoire 112 Total général ...... 7 073 74 [La Sté popul. de La Montagne ( 1), à la Conv.; 24 germ. JJ] (2). « Citoyens représentans, Nous vous adressons un extrait où est consigné le nouveau serment que nous venons de prêter. Nous soutiendrons la liberté jusqu’à la mort, restez à votre poste pour la faire triompher. Salut et fidélité. » Chabal (présid.), Coholoy (secrét.), Moyerest. [Extrait du p.-v.; 20 germ. II.] Un membre obtient la parole : Citoyens, dit-il, la horde infernale des rois coalisés ne compte plus sur ses crimes pour nous vaincre; elle ne songe qu’à prodiguer son or et son argent à des Français corrompus, à des matamores qu’elle affriole par ses trésors. Quoi ! un Hébert, membre de la municipalité de Paris, et d’autres qui siégeaient à la Convention nationale avaient osé méditer de faire égorger les patriotes qui siégeaient avec eux; de tremper leurs mains immondes dans le sang de nos frères, les Jacobins ! et de vous donner un nouveau tyran pour nous remettre dans les fers ! O honte pour les hommes libres, la République aurait succombé. Grâces à nos braves Montagnards, ils ont déjoué cet horrible complot; le coryphée Hébert a été envoyé à l’échafaud; sa tête y est tombée ainsi que celle de dix-huit scélérats comme lui. Mais, Citoyens, il nous reste encore des conspirateurs; ce n’est pas assez qu’une faction ait été étouffée, il nous reste à terrasser avec fureur celle qui existe. Oui, il en existe une faction, les aristocrates et les modérés se rassemblent pour arrêter la marche de la révolution; ils n’aiment pas la liberté, ils cèdent aux appâts de l’intérêt pour la faire échouer. Peuple, réveille toi et prends soin de tes droits; fixe tes regards sur les monstres qui te veulent tromper, tantôt pour cause de religion, tantôt par un faux patriotisme exalté. Ne t’attache pas aux hommes qui changent souvent, mais aux principes qui sont immuables. Citoyens, la cause que nous défendons est trop belle pour devoir jamais être abandonnée, (1) Ci-devant Saint-Pierreville, Ardèche. (2) C 303, pl. 1112, p. 7, 8. et son premier triomphe est assuré si nous nous rendons digne d’elle. Jurons encore aujourd’hui de verser tout notre sang pour la liberté et l’égalité. Jurons d’être fidèles à la loi et à notre patrie; de faire un rempart impénétrable de nos corps et de nos cœurs autour de la Convention, de nous transformer en boucliers vivants et de perdre la vie pour elle. Jurons de porter le flambeau de la vigilance d’une main et de l’autre la hache de la loi, la massue vengeresse d’Hercule pour détrôner et anéantir les rois coalisés, les conspirateurs intrigants et les fédéralistes. Ah, je vous le demande ce serment; continue l’orateur, et je compte que vous ne vous en rendrez pas parjures; d’autres l’avaient prêté, ils ne l’ont pas tenu, ils l’ont violé pour faire verser le sang de leurs frères; mais nous ne le ferons pas ainsi; nous promettons en présence de l’Etre suprême d’être fidèles à notre patrie et de nous réunir aux bons patriotes, aux vues de nos braves guerriers, pour faire triompher la liberté et l’égalité qui honorent notre République. L’orateur prononce ces mots ici : « Prêtez-vous ce serment, Citoyens ? Oui, oui s’écrie simultanément l’assemblée, nous le jurons et nous le tiendrons ». La Société arrêta en conséquence, qu’un extrait du verbal le contenant sera adressé à la Convention nationale pour le lui faire connaître. [Mêmes signatures.] Mention honorable, insertion au bulletin (1). PIÈCES ANNEXES I [Le présid. du trïb. crim. de Seine-Inférieure, au présid. de la Conv.; Rouen, 2 pluv. II] (2). « Citoyen président, Je t’informe que le décret de la Convention nationale du 2e jour de nivôse, contenant un nouveau mode de formation des listes de jurés, n’a été envoyé au tribunal que je préside, que le 22 nivôse. Le district de Rouen m’a envoyé la liste conformément aux articles 7 et 8 de cette loy, mais je n’en ai point encore reçu des 6 autres districts. Je présume que je n’en recevrai pas à cause du retard de l’envoi de la loy par le ministre, et qu’elle n’est pas connue officiellement par les administrations de district. Je leur ai écrit hier, mais je ne puis me flatter que mes lettres produisent les envois nécessaires pour me mettre à la portée de faire le tirage des jurés le 5 du présent mois, aux termes de l’article 9 du décret précité. (1) Mention marginale datée du 23 flor., non signée. (2) Dm 269, doss. Dieppe. SÉANCE DU 23 FLORÉAL AN II (12 MAI 1794) - N° 74 EX PIECES ANNEXES 293 Les Anglaises, rue de Loursine .......... 121 Caserne, rue de Vaugirard .............. 130 Les Carmes, rue de Vaugirard .......... 364 Les Anglaises, faubourg St-Antoine ..... 79 Coignard, à Picpus, n° 6 ................. 61 Ecossais, rue des Fossés St-Victor ...... 99 Saint Lazare, faubourg St-Lazare ...... 684 Picquenot, rue et à Bercy ............... 35 Geoffroy, rue de la Folie-Renaud ...... 26 Belhomme, rue Charonne, n° 70 ........ 101 Bénédictins anglais, rue de l’Observatoire 112 Total général ...... 7 073 74 [La Sté popul. de La Montagne ( 1), à la Conv.; 24 germ. JJ] (2). « Citoyens représentans, Nous vous adressons un extrait où est consigné le nouveau serment que nous venons de prêter. Nous soutiendrons la liberté jusqu’à la mort, restez à votre poste pour la faire triompher. Salut et fidélité. » Chabal (présid.), Coholoy (secrét.), Moyerest. [Extrait du p.-v.; 20 germ. II.] Un membre obtient la parole : Citoyens, dit-il, la horde infernale des rois coalisés ne compte plus sur ses crimes pour nous vaincre; elle ne songe qu’à prodiguer son or et son argent à des Français corrompus, à des matamores qu’elle affriole par ses trésors. Quoi ! un Hébert, membre de la municipalité de Paris, et d’autres qui siégeaient à la Convention nationale avaient osé méditer de faire égorger les patriotes qui siégeaient avec eux; de tremper leurs mains immondes dans le sang de nos frères, les Jacobins ! et de vous donner un nouveau tyran pour nous remettre dans les fers ! O honte pour les hommes libres, la République aurait succombé. Grâces à nos braves Montagnards, ils ont déjoué cet horrible complot; le coryphée Hébert a été envoyé à l’échafaud; sa tête y est tombée ainsi que celle de dix-huit scélérats comme lui. Mais, Citoyens, il nous reste encore des conspirateurs; ce n’est pas assez qu’une faction ait été étouffée, il nous reste à terrasser avec fureur celle qui existe. Oui, il en existe une faction, les aristocrates et les modérés se rassemblent pour arrêter la marche de la révolution; ils n’aiment pas la liberté, ils cèdent aux appâts de l’intérêt pour la faire échouer. Peuple, réveille toi et prends soin de tes droits; fixe tes regards sur les monstres qui te veulent tromper, tantôt pour cause de religion, tantôt par un faux patriotisme exalté. Ne t’attache pas aux hommes qui changent souvent, mais aux principes qui sont immuables. Citoyens, la cause que nous défendons est trop belle pour devoir jamais être abandonnée, (1) Ci-devant Saint-Pierreville, Ardèche. (2) C 303, pl. 1112, p. 7, 8. et son premier triomphe est assuré si nous nous rendons digne d’elle. Jurons encore aujourd’hui de verser tout notre sang pour la liberté et l’égalité. Jurons d’être fidèles à la loi et à notre patrie; de faire un rempart impénétrable de nos corps et de nos cœurs autour de la Convention, de nous transformer en boucliers vivants et de perdre la vie pour elle. Jurons de porter le flambeau de la vigilance d’une main et de l’autre la hache de la loi, la massue vengeresse d’Hercule pour détrôner et anéantir les rois coalisés, les conspirateurs intrigants et les fédéralistes. Ah, je vous le demande ce serment; continue l’orateur, et je compte que vous ne vous en rendrez pas parjures; d’autres l’avaient prêté, ils ne l’ont pas tenu, ils l’ont violé pour faire verser le sang de leurs frères; mais nous ne le ferons pas ainsi; nous promettons en présence de l’Etre suprême d’être fidèles à notre patrie et de nous réunir aux bons patriotes, aux vues de nos braves guerriers, pour faire triompher la liberté et l’égalité qui honorent notre République. L’orateur prononce ces mots ici : « Prêtez-vous ce serment, Citoyens ? Oui, oui s’écrie simultanément l’assemblée, nous le jurons et nous le tiendrons ». La Société arrêta en conséquence, qu’un extrait du verbal le contenant sera adressé à la Convention nationale pour le lui faire connaître. [Mêmes signatures.] Mention honorable, insertion au bulletin (1). PIÈCES ANNEXES I [Le présid. du trïb. crim. de Seine-Inférieure, au présid. de la Conv.; Rouen, 2 pluv. II] (2). « Citoyen président, Je t’informe que le décret de la Convention nationale du 2e jour de nivôse, contenant un nouveau mode de formation des listes de jurés, n’a été envoyé au tribunal que je préside, que le 22 nivôse. Le district de Rouen m’a envoyé la liste conformément aux articles 7 et 8 de cette loy, mais je n’en ai point encore reçu des 6 autres districts. Je présume que je n’en recevrai pas à cause du retard de l’envoi de la loy par le ministre, et qu’elle n’est pas connue officiellement par les administrations de district. Je leur ai écrit hier, mais je ne puis me flatter que mes lettres produisent les envois nécessaires pour me mettre à la portée de faire le tirage des jurés le 5 du présent mois, aux termes de l’article 9 du décret précité. (1) Mention marginale datée du 23 flor., non signée. (2) Dm 269, doss. Dieppe.