SÉANCE DU 5 FRUCTIDOR AN II (22 AOÛT 1794) - N° 1 351 tous les points de la République. Vous, braves et intrépides représentants, restez à votre poste, que vous remplissez si dignement, jusques à la destruction entière de tous nos ennemis. Si nous ne sçavons pas bien écrire, nous sçaurons vous soutenir et vous deffendre jusques à la mort. Vive la République, vive la Montagne et tous nos braves deffenseurs ! Périssent les tyrans ! S. et F. ! J. B. Violot ( présid .), F. Bonfils ( secrét .), C. Violot ( assesseur ), Chaux (maire), Humbert (off.), Pageaut ( agent nat.), Feuilliet (juge de paix), Valanceau (assesseur), Pillot (off. mun.), Monnot (assesseur), Jean Sermesse (assesseur), E. Violot (secrét.). i [Le conseil gal du distr. de Reims à la Conv.; s.l.n.d. ] (1) [Le conseil général du district de Reims, département de la Marne, envoie à la Convention une adresse qu’il a faite aux citoyens de son arrondissement sur les événements des 9 et 10 thermidor ]. Liberté, égalité, la République ou la mort ! Adresse du conseil général du district de Reims aux citoyens des communes de son ressort, sur les événements qui viennent d’arriver à Paris, et sur le courage de la Convention nationale. Reims, ce 11 thermidor, an 2 e de la République une et indivisible, Les administrateurs et agent national du district de Reims, pénétrés d’admiration de la contenance mâle et courageuse des représen-tans du peuple, restés fidèles aux principes républicains, applaudissent aux mesures vigoureuses qu’ils viennent d’employer pour exterminer de nouveaux tyrans, qui osoient déjà se flatter de régner sur les débris du trône du Sardanapale et sur les cadavres sanglans des patriotes qu’ils ont essayé de faire égorger par une manœuvre et une perfidie la plus effrayante qui ait jamais existée. Citoyens, le croiriez-vous que des Catilina vouloient encore se servir du peuple pour égorger le peuple ? Croiriez-vous qu’une partie de la municipalité a été complice d’une pareille trahison, et que l’état-major de la garde nationale parisienne étoit de la partie, jusqu’au président du tribunal révolutionnaire ? Il n’est pas douteux que cette conspiration terrible a des ramifications dans plusieurs départemens, districts et communes; il est donc important que les bons citoyens, les amis des lois surveillent sans cesse ces hommes pervers, qui ne cherchent à se faire une réputation qu’aux dépens de ceux qu’ils persécutent, à se faire remarquer pour enchaîner la confiance du (1) C 319, pl. 1301, p. 31. Mentionné par B ", 7 fruct. (suppl.). peuple; ces être passeront, leur conduite se dévoilera et la liberté restera au peuple. Citoyens, frères et amis, les perfides représentans du peuple qui ont trahi ont subi le sort dû à leurs forfaits; leurs complices dans Paris les ont suivis à l’échaffaut; il faut que nous nous réunissions pour découvrir ceux qui pourront se cacher parmi nous et les livrer sur-le-champ aux tribunaux. L’article XXVII de la Déclaration des droits de l’homme porte Que tout individu qui usurpe-roit la souveraineté soit à l’instant mis à mort par les hommes libres. La Convention nationale, fidelle à ces principes qu’elle a consacrés, a ordonné l’arrestation d’un Robespière, qui vouloit usurper la souveraineté; le peuple de Paris voulant mettre à exécution l’article XXVII, ce scélérat a eu la lâcheté de se brûler la cervelle. O Parisiens ! Nous reconnoissons votre courage et votre fidélité. On vous prescrit d’égorger nos représentans, vous leur avez au contraire servi de bouclier. La patrie sera reconnoissante envers vous, de ce que vous avez conservé le dépôt sacré et avez détourné de dessus leurs têtes les poignards des assassins, dirigé contr’eux par des mains parricides; recevez-en nos remerciemens fraternels; continuez à déjouer les factions, appliquez sans cesse l’article XXVII de la Déclaration des droits de l’homme quand il se présentera de nouveaux Robespière : nous comptons sur vous et sur votre courage intrépide. Citoyens, frères et amis, vous voyez combien nos frères de Paris ont fait pour la révolution. Ils sont à l’avant-garde, qui est le poste le plus important confié à leurs soins; ils n’en ont jamais abusé; ils n’ont cessé de veiller au bonheur commun; de votre côté, resserrez-vous plus que jamais : point d’animosité, soyez soumis aux lois, respectez vos magistrats; nous veillons sans cesse à la tranquillité publique; nous cherchons à découvrir les trames perfides des partisans des Hébert, des Ronsin, des Robespière et autres scélérats que le glaive national a exterminés. De votre côté, faites-en de même, secondez-nous de tous vos efforts, et jamais les ennemis du peuple et de la liberté ne parviendront à leurs fins; ils périront tous, et la République une et indivisible nous restera. S. et F. Gonel-Party (vice-président), Clément (agent national), Petizon (secrétaire) (1). j [L’admin. centrale du départ, du Gers à la Conv.; Auch, 1 7 therm. II\ (2) Citoyens représentants, Un nouveau conspirateur, Robespierre, avait donc osé se promettre, avec ses complices, le triomphe de la scélératesse sur la vertu, de la tyrannie sur la liberté ! (1) A Reims, de l’imprimerie des citoyens Jeunehomme, père et fils. (2) C 319, pl. 1301, p. 32. Mentionné par B", 7 fruct. (suppl.).