Séance du 29 Prairial An II (Mardi 17 Juin 1794) Présidence de ROBESPIERRE W La séance est ouverte à onze heures par la lecture de la correspondance et des adresses et pétitions suivantes. 1 Les citoyens et citoyennes, ci-devant catholiques et protestans des deux communes d’Albe-Feuille-et-Lagarde et Barry-d’Islemade (2), district de Castel-Sarasin, département de Haute-Garonne, écrivent à la Convention nationale qu’ils se sont réunis pour ne faire qu’un temple de Raison, et que c’est dans ce temple qu’ils ont abjuré leurs anciennes erreurs, et ont juré de ne vivre désormais qu’en frères, et de mourir s’il le faut pour la patrie; ils invitent la Convention à rester à son poste, jusqu’à ce que la République n’ait plus d’ennemis. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [ Délibérations au temple de la Raison; 20 flor. m (4). Les citoyens et citoyennes des deux communes D’Albefeuille-et-Lagarde; et Barry-d’Isle-male; ci-devant catholiques et protestants; se sont reunis pour ne faire qu’un temple de Reson, comme étant voisins; et ont délibéré; sur la proposition du Citoyen Jean Marly, officier public et instituteur, doublier à jamés les ensienes quereles de Religion, en abdiquant tous les en-siens abus ou ils se trouvoit malheuresement plongés par le passé ils ont juré de desormé ne vivre que comme de freres et de mourir sil le faut pour la patrie. Cette proposition a ete unanimement adoptée de vive voix, et par un très long battement des mains. Ils ont encore ajouté que nos representens restent à leur poste, jusqu’à ce qu’ils ayent finy de découvrir, les enemis de la Republique. Enregistré le sus dit veu sur les deux regis-(1) Mon., XXI, 6. (2) Et non Ablefeuille et Barry-des-Lemades. (3) P.V., XXXIX, 344. Bin, 1” mess.; J. Sablier, n° 1385; Audit, nat., n° 635; J. Fr., n° 634. (4) C 306, pl. 1166, p. 1. très des communes d’Albefeuille-et Lagarde et Barry-d’Islemade. Vu et aprouvé par le conseils générais des deux comunes d’Albefeuille-et Lagarde; et Barry-d’Islemade, le jour et an que dessus, et ont signé ceux qui ont scu. Comm. d’Albefeuille-et Lagarde; Hacaze (off. mun.), Gairet (maire), Dejean (agent nat.), Delcassé (off. mun.), J. Marty (off. public.), B. Griffoul (notable). Comm. de Barry-D’Islemade; Pierre Delrieu fils (maire), Achét cadet (off. mun.), Bellur (notable), Carayou (agent nat.), Achét. 2 Les autorités constituées et tous les citoyens de la commune de Bercy, département de Paris, félicitent la Convention nationale d’avoir mis la vertu à l’ordre du jour, et proclamé l’opinion de la France entière sur l’existence de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’âme; ils expriment leur indignation contre les lâches assassins qui osent diriger un fer parricide contre les représentons du peuple, et assurent que la France renferme dans son sein plus de vingt millions de Geffroy; ils terminent en invitant la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Bercy, 16 prair. II] (2). « Citoyens représentai, Nos ennemis mettent sans cesse et sans pudeur tous les forfaits à l’ordre du jour, et la Convention nationale y met toutes les vertus. Ce contraste explique les atrocités qui font frémir la nature. \ Citoyens représentai, nos ennemis vous accusent d’immoraliser et d’athéiser la nation française, et vous proclamez l’opinion de la France entière sur l’existence de l’Etre Suprême et de l’immortalité de l’âme. Ils confondent à dessein les scélérats dont vous avez (1) P.V., XXXIX, 344. Mon., XXI, 12. (2) C 305, pl. 1152, p. 1. Séance du 29 Prairial An II (Mardi 17 Juin 1794) Présidence de ROBESPIERRE W La séance est ouverte à onze heures par la lecture de la correspondance et des adresses et pétitions suivantes. 1 Les citoyens et citoyennes, ci-devant catholiques et protestans des deux communes d’Albe-Feuille-et-Lagarde et Barry-d’Islemade (2), district de Castel-Sarasin, département de Haute-Garonne, écrivent à la Convention nationale qu’ils se sont réunis pour ne faire qu’un temple de Raison, et que c’est dans ce temple qu’ils ont abjuré leurs anciennes erreurs, et ont juré de ne vivre désormais qu’en frères, et de mourir s’il le faut pour la patrie; ils invitent la Convention à rester à son poste, jusqu’à ce que la République n’ait plus d’ennemis. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [ Délibérations au temple de la Raison; 20 flor. m (4). Les citoyens et citoyennes des deux communes D’Albefeuille-et-Lagarde; et Barry-d’Isle-male; ci-devant catholiques et protestants; se sont reunis pour ne faire qu’un temple de Reson, comme étant voisins; et ont délibéré; sur la proposition du Citoyen Jean Marly, officier public et instituteur, doublier à jamés les ensienes quereles de Religion, en abdiquant tous les en-siens abus ou ils se trouvoit malheuresement plongés par le passé ils ont juré de desormé ne vivre que comme de freres et de mourir sil le faut pour la patrie. Cette proposition a ete unanimement adoptée de vive voix, et par un très long battement des mains. Ils ont encore ajouté que nos representens restent à leur poste, jusqu’à ce qu’ils ayent finy de découvrir, les enemis de la Republique. Enregistré le sus dit veu sur les deux regis-(1) Mon., XXI, 6. (2) Et non Ablefeuille et Barry-des-Lemades. (3) P.V., XXXIX, 344. Bin, 1” mess.; J. Sablier, n° 1385; Audit, nat., n° 635; J. Fr., n° 634. (4) C 306, pl. 1166, p. 1. très des communes d’Albefeuille-et Lagarde et Barry-d’Islemade. Vu et aprouvé par le conseils générais des deux comunes d’Albefeuille-et Lagarde; et Barry-d’Islemade, le jour et an que dessus, et ont signé ceux qui ont scu. Comm. d’Albefeuille-et Lagarde; Hacaze (off. mun.), Gairet (maire), Dejean (agent nat.), Delcassé (off. mun.), J. Marty (off. public.), B. Griffoul (notable). Comm. de Barry-D’Islemade; Pierre Delrieu fils (maire), Achét cadet (off. mun.), Bellur (notable), Carayou (agent nat.), Achét. 2 Les autorités constituées et tous les citoyens de la commune de Bercy, département de Paris, félicitent la Convention nationale d’avoir mis la vertu à l’ordre du jour, et proclamé l’opinion de la France entière sur l’existence de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’âme; ils expriment leur indignation contre les lâches assassins qui osent diriger un fer parricide contre les représentons du peuple, et assurent que la France renferme dans son sein plus de vingt millions de Geffroy; ils terminent en invitant la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Bercy, 16 prair. II] (2). « Citoyens représentai, Nos ennemis mettent sans cesse et sans pudeur tous les forfaits à l’ordre du jour, et la Convention nationale y met toutes les vertus. Ce contraste explique les atrocités qui font frémir la nature. \ Citoyens représentai, nos ennemis vous accusent d’immoraliser et d’athéiser la nation française, et vous proclamez l’opinion de la France entière sur l’existence de l’Etre Suprême et de l’immortalité de l’âme. Ils confondent à dessein les scélérats dont vous avez (1) P.V., XXXIX, 344. Mon., XXI, 12. (2) C 305, pl. 1152, p. 1.