674 [Convention nationale.} instruction et puis venez dans vos foyers recevoir les bénédictions qui vous attendent. « Les administrateurs du district de Carcas¬ sonne : « GtOdar, président; Court, Morin, Mercier, Ramel, Cazes, procureur syndic. « Collationné : Godar, président; Peyre, secrétaire. » La Société populaire de Vernoux, département de l’Ardèche, écrit qu’elle vient de terrasser le fanatisme, que ses cloches vont bientôt être en¬ voyées à la fonderie, pour être converties en ca¬ nons; et l’argenterie de l’église, avec les offrandes des bons citoyens, partiront pour la Monnaie. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit V adresse de la Société populaire de Ver¬ noux (2). La Société populaire de Vernoux, département de V Ardèche, district de Mezenc, à la Con¬ vention nationale. « Pères de la République, « Vous nous avez préservés du naufrage dont nous étions menacés, mais vous n’aurez rien fait si vous ne conservez encore le gouver¬ nail. Restez donc à votre poste et que le terme de votre séparation ne soit que l’époque où la terre de la liberté sera entièrement purgée de ses ennemis. « Nous venons, législateurs, de donner un grand exemple, nous venons de terrasser les idoles du fanatisme, après avoir détruit ici tout ce qui pouvait nous rappeler encore les souvenirs des rois et des seigneurs. « Nous nous occupons à descendre nos cloches, elles partiront bientôt pour être con¬ verties en canons. « L’argenterie de notre église, avec les offrandes que nos bons citoyens s’empressent de faire à la patrie ne tarderont pas à vous être renvoyées et nous pensons que l’argente¬ rie des autres églises du canton vous sera adres¬ sée en même temps. Le bon emploi qui sera fait de ces vases, en servant à soutenir la cause de notre liberté, les purifiera de cette mauvaise odeur dont ils étaient imprégnés par le mauvais usage qu’on en a fait, et leur acquiert un grand prix. « Quel triomphe pour la raison, nous pouvons vous le dire, législateurs, le vœu national est déjà bien prononcé sur ce point; frappez donc le dernier coup et vous aurez encore une fois bien mérité de la patrie. Mais en détruisant entièrement le clergé, faites un acte de bienfai¬ sance, accordez aux vieillards et aux infirmes, 15 frimaire an U 5 décembre 1793 même aux faibles sans ressources, les moyens de subsister. « Nous élevons dans cette commune, et sur une de nos places publiques, un monument en forme de montagne, en reconnaissance des bienfaits dont la République vous est rede¬ vable. Chacun de nous se dispute l’avantage d’y coopérer; les autres communes de la Ré¬ publique et qui sont dans les vrais principes ne tarderont pas à suivre cet exemple et elles regretteront de ne nous avoir pas devancés. « Pevrot, président ; Saint-André, se¬ crétaire. » Extrait du registre des délibérations de la Société populaire de Vernoux (1). Du sextidi de la première décade de frimaire, l’an II de la fondation de la République fran¬ çaise, une et indivisible. (Vieux style) le 26 no¬ vembre 1793. A Vernoux, dans la salle où la Société populaire tient ses séances. Le président a ouvert la séance et les nou¬ velles publiques ont été lues. Ensuite un membre a dit : « Citoyens, les pétitions que vous avez faites au conseil général de la commune les septidi de la dernière décade de brumaire et le quartidi de ce mois, ont eu l’accueil le plus favorable; elles ont été pleine¬ ment adoptées, et en conséquence tout ce qui pouvait nous rappeler encore le souvenir des rois et des seigneurs a été enlevé; les idoles du fanatisme sont renversées, on s’occupe à des¬ cendre les cloches; l’argenterie des églises du canton sera bientôt envoyée à la Convention pour fournir aux frais de la guerre que les tyrans et les despotes nous ont suscitée, et le monument que vous avez demandé qu’il fût élevé sur une de nos places publiques en l’hon¬ neur des célèbres montagnards, va être placé. Il me reste, citoyens, à vous proposer, en atten¬ dant que l’envoi puisse être fait à la Conven¬ tion nationale de toutes les délibérations et procès-verbaux, tant de la Société que du conseil général de la commune, à raison des faits dont je viens de vous entretenir, que vous fassiez une adresse à la Convention pour la féliciter de ses travaux et de ses succès et l’in¬ viter, par tout ce que la République a de plus sacré, de rester à son poste jusqu’à ce que la terre de la liberté soit entièrement délivrée de tous ses ennemis. » Les membres de la Société se sont aussitôt levés de leurs sièges, et, par un mouvement qu’il est plus facile de sentir que d’exprimer, ont unanimement voté pour l’adresse. La Société s’en est occupée sur-le-champ. Il en a été donné lecture et la Société a autorisé son président à la faire parvenir incessamment à la Convention. Le citoyen Piberès père, membre de la Société, a ensuite fait offrande à la patrie d’un Saint-Esprit et d’un cœur en or qu’il a déposés sur le bureau. Le citoyen Sabatier, autre membre de la Société, a aussi fait offrande à la patrie et ARCHIVES PARLEMENTAIRES. | (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 387. (2) Archives nationales, carton C 283, dossîèr 811. (1) Archives nationales, carton C 283, dossier 811.