SÉANCE DU 4 MESSIDOR AN Et (22 JUIN 1794) - Nos 48-49 111 48 [Discours prononcé par l’agent nat. de Rouen, à la fête du 20 prair . II] (1). Citoyens Le Spectacle d’un grand peuple assemblé pour honorer l’etre Suprême est sans doute le plus satisfaisant pour l’homme de Bien. H est en meme tems le plus digne de la grandeur et de la majesté de l’objet qui mérite Tous nos hommages. C’est à ce spectacle que vous êtes apellés aujourd’hui par une Loi emanée de la Réprésentation Nationale. Spectacle universel dans la République, Spectacle Bien Capable de confondre nos ennemis qui peignoient les français comme un peuple D’athée, non L’Existence d’un Dieu ne fut jamais un problème pour L’homme Vertueux. L’intime persuasion de sa dignité, le Sentiment de Son Bonheur, le Spectacle de la nature lui annoncent de la maniéré La plus frappante L’Existence de L’Etre Suprême. le français Vrai Républicain est Vertueux, et ne sais jamais etouffer ce cri de toute la nature. C’est en vain qu’une secte d’hommes pervers et dévoués à la scélératesse ont cherché à détruire cette vérité Consolante. Les Méchants, ils affectoient de se parer du Titre de Citoyens, de patriotes, pour vous Egarer et vous Séduire avec plus de facilité. En Etablissant L’horrible sistême de L’athéisme et du néant et les affreuses conséquences qu’il entraine, ils ont eû L’audace de Chercher à détruire les Bases immuables de tous les devoirs de L’homme et de tarir les Sources de son Bonheur, projet affreux qui tendoit à Rompre Tous les liens qui attachent L’homme à la divinité et à la priver de la douce Espérance de Voir ses Vertus Recompensées. S’il étoit possible, Citoyens, de détruire L’idée de L’Etre Suprême et le sistème consolant de L’immortalité de L’ame, qu’arriveroit-il ! la Société ne seroit plus qu’une Collection d’hommes pervers et Scélérats qui sous le masque Trompeur de L’hipocrisie feroient une vaine parade des Vertus et des Sentiments les plus propres à la Séduction; qui le flambeau de la discorde à la main Emploieroient les moyens les plus Destructeurs et les plus prompts pour parvenir à Satisfaire leurs Vues ambitieuses, pour qui la vertu ne seroit qu’un vain nom, le vil Egoisme une divinité qui feroit de continuels Efforts pour fonder L’Existence de son Bonheur sur le Malheur des autres. Anéantissés, je le Répété, L’opinion de l’homme juste, Sur La divinité, et le sentiment intime de L’immortalité de son ame; vous Verrès alors tous les Crimes organisés et réduits en principe. Bientôt vous ne trouverés plus dans Le Cœur de vos freres, cette Bonne foi qui sera Toujours Le fondement d’une Stoique probité, vous n’y trouverés plus le Véritable amour de la patrie, le Courage, Cet héroisme fondé sur la Vertu; Cette foi Conjugale L’ornement des Epoux, et la Base de leur Bonheur, Cet amour paternel dont la Chaîne unit avec tant de douceur, le père au fils, Le fils au pere par le Retour necessaire de la piété filiale. (1) C 308, pl. 1196, p. 2. vous n’y trouverés plus cette douce amitié Dont la voix Consolante sait si bien adoucir L’amertume de nos peines, Cette Egalité parfaite qui Rend L’homme si Compatissant, Cette Liberté Si chere à tout homme qui pense et Dont le sentiment correspondant avec Sa dignité lui inspire la plus vive horreur pour les Tirans, et pour les Traîtres. Vous n’y trouverés plus cet amour de la Vérité, de la Justice qui le Rend L’implacable ennemi du fourbe et de l’injuste. Vous n’y verrés plus ce sentiment tendre et actif de Compassion pour le malheur, le Respect dû à la Vieilesse, L’indulgente Bonté necessaire à L’Enfance et meme à la jeunesse, L’hommage qu’exigent de nous les Talents de L’industrie les Travaux utiles et Vertueux de L’agriculture. O mes Concitoyens, Cet effrayant Tableau est une Suite necessaire du Sisteme Destructeur qu’une Race d’hommes méchants et pervers méditoit Dans Les Ténèbres. Ennemis les plus implacables du gouvernement Républicain, en voulant vous oter vos vertus, ils savoient Bien qu’ils portoient le coup le plus mortel à la Republique. Les mœurs, les Vertus en sont le fondement le plus inébranlable. il existe donc un Etre Suprême, honorés le par Vos Vertus, C’est le plus pur hommage qu’il a droit d’exiger de Vous. Le plus Beau présent que vous ayés Reçu de sa Main Bienfaisante, C’est L’immortalité de L’ame, Vérité qui fait la Consolation de L’homme Vertueux dans le malheur et le soutien de la Vertu. Dans la prospérité, les fêtes Décadaires sont Consacrées à Célébrer les Vertus qui doivent orner Cette ame, et ce sont ces Vertus qui en faisant la Base de Votre Bonheur particulier Deviendront aussi la Base de la félicité publique. il ne vous Reste plus, Citoyens, que de vous pénétrer D’une Juste indignation contre le monstre de L’atheisme. armés Vos Bras du flambeau destructeur pour le Livrer aux fiâmes avec Tous les Vices qu’il vomit. Substitués à sa place L’auguste Sagesse, et jurés D’obéir à ses Loix, de suivre ses leçons. Telle est dans la Cérémonie de ce Jour la conduite qu’Exige de Vous la soumission que vous devés aux Décrets de Vos Répresentants. 49 « Les administrateurs et agent national du directoire du district d’Argenton écrivent à la Convention nationale pour faire l’éloge des ta-lens et des vertus civiques du représentant du peuple Michaud. Par ses soins, disent-ils, le gouvernement révolutionnaire s’est établi dans toute son énergie dans les départemens du Cher et de l’Indre, les autorités constituées ont été épurées, l’esprit public s’est développé, les réquisitions de tout genre ont été exécutées avec célérité, les approvisionnemens militaires de terre et de mer, surveillés; il s’est occupé de projets utiles à la prospérité du commerce intérieur et à la circulation des denrées. Us terminent ainsi : Pour tout dire en un mot, c’est un vrai montagnard. Puisse-t-il bientôt nous être rendu » (1). (1) B*n, 4 mess. SÉANCE DU 4 MESSIDOR AN Et (22 JUIN 1794) - Nos 48-49 111 48 [Discours prononcé par l’agent nat. de Rouen, à la fête du 20 prair . II] (1). Citoyens Le Spectacle d’un grand peuple assemblé pour honorer l’etre Suprême est sans doute le plus satisfaisant pour l’homme de Bien. H est en meme tems le plus digne de la grandeur et de la majesté de l’objet qui mérite Tous nos hommages. C’est à ce spectacle que vous êtes apellés aujourd’hui par une Loi emanée de la Réprésentation Nationale. Spectacle universel dans la République, Spectacle Bien Capable de confondre nos ennemis qui peignoient les français comme un peuple D’athée, non L’Existence d’un Dieu ne fut jamais un problème pour L’homme Vertueux. L’intime persuasion de sa dignité, le Sentiment de Son Bonheur, le Spectacle de la nature lui annoncent de la maniéré La plus frappante L’Existence de L’Etre Suprême. le français Vrai Républicain est Vertueux, et ne sais jamais etouffer ce cri de toute la nature. C’est en vain qu’une secte d’hommes pervers et dévoués à la scélératesse ont cherché à détruire cette vérité Consolante. Les Méchants, ils affectoient de se parer du Titre de Citoyens, de patriotes, pour vous Egarer et vous Séduire avec plus de facilité. En Etablissant L’horrible sistême de L’athéisme et du néant et les affreuses conséquences qu’il entraine, ils ont eû L’audace de Chercher à détruire les Bases immuables de tous les devoirs de L’homme et de tarir les Sources de son Bonheur, projet affreux qui tendoit à Rompre Tous les liens qui attachent L’homme à la divinité et à la priver de la douce Espérance de Voir ses Vertus Recompensées. S’il étoit possible, Citoyens, de détruire L’idée de L’Etre Suprême et le sistème consolant de L’immortalité de L’ame, qu’arriveroit-il ! la Société ne seroit plus qu’une Collection d’hommes pervers et Scélérats qui sous le masque Trompeur de L’hipocrisie feroient une vaine parade des Vertus et des Sentiments les plus propres à la Séduction; qui le flambeau de la discorde à la main Emploieroient les moyens les plus Destructeurs et les plus prompts pour parvenir à Satisfaire leurs Vues ambitieuses, pour qui la vertu ne seroit qu’un vain nom, le vil Egoisme une divinité qui feroit de continuels Efforts pour fonder L’Existence de son Bonheur sur le Malheur des autres. Anéantissés, je le Répété, L’opinion de l’homme juste, Sur La divinité, et le sentiment intime de L’immortalité de son ame; vous Verrès alors tous les Crimes organisés et réduits en principe. Bientôt vous ne trouverés plus dans Le Cœur de vos freres, cette Bonne foi qui sera Toujours Le fondement d’une Stoique probité, vous n’y trouverés plus le Véritable amour de la patrie, le Courage, Cet héroisme fondé sur la Vertu; Cette foi Conjugale L’ornement des Epoux, et la Base de leur Bonheur, Cet amour paternel dont la Chaîne unit avec tant de douceur, le père au fils, Le fils au pere par le Retour necessaire de la piété filiale. (1) C 308, pl. 1196, p. 2. vous n’y trouverés plus cette douce amitié Dont la voix Consolante sait si bien adoucir L’amertume de nos peines, Cette Egalité parfaite qui Rend L’homme si Compatissant, Cette Liberté Si chere à tout homme qui pense et Dont le sentiment correspondant avec Sa dignité lui inspire la plus vive horreur pour les Tirans, et pour les Traîtres. Vous n’y trouverés plus cet amour de la Vérité, de la Justice qui le Rend L’implacable ennemi du fourbe et de l’injuste. Vous n’y verrés plus ce sentiment tendre et actif de Compassion pour le malheur, le Respect dû à la Vieilesse, L’indulgente Bonté necessaire à L’Enfance et meme à la jeunesse, L’hommage qu’exigent de nous les Talents de L’industrie les Travaux utiles et Vertueux de L’agriculture. O mes Concitoyens, Cet effrayant Tableau est une Suite necessaire du Sisteme Destructeur qu’une Race d’hommes méchants et pervers méditoit Dans Les Ténèbres. Ennemis les plus implacables du gouvernement Républicain, en voulant vous oter vos vertus, ils savoient Bien qu’ils portoient le coup le plus mortel à la Republique. Les mœurs, les Vertus en sont le fondement le plus inébranlable. il existe donc un Etre Suprême, honorés le par Vos Vertus, C’est le plus pur hommage qu’il a droit d’exiger de Vous. Le plus Beau présent que vous ayés Reçu de sa Main Bienfaisante, C’est L’immortalité de L’ame, Vérité qui fait la Consolation de L’homme Vertueux dans le malheur et le soutien de la Vertu. Dans la prospérité, les fêtes Décadaires sont Consacrées à Célébrer les Vertus qui doivent orner Cette ame, et ce sont ces Vertus qui en faisant la Base de Votre Bonheur particulier Deviendront aussi la Base de la félicité publique. il ne vous Reste plus, Citoyens, que de vous pénétrer D’une Juste indignation contre le monstre de L’atheisme. armés Vos Bras du flambeau destructeur pour le Livrer aux fiâmes avec Tous les Vices qu’il vomit. Substitués à sa place L’auguste Sagesse, et jurés D’obéir à ses Loix, de suivre ses leçons. Telle est dans la Cérémonie de ce Jour la conduite qu’Exige de Vous la soumission que vous devés aux Décrets de Vos Répresentants. 49 « Les administrateurs et agent national du directoire du district d’Argenton écrivent à la Convention nationale pour faire l’éloge des ta-lens et des vertus civiques du représentant du peuple Michaud. Par ses soins, disent-ils, le gouvernement révolutionnaire s’est établi dans toute son énergie dans les départemens du Cher et de l’Indre, les autorités constituées ont été épurées, l’esprit public s’est développé, les réquisitions de tout genre ont été exécutées avec célérité, les approvisionnemens militaires de terre et de mer, surveillés; il s’est occupé de projets utiles à la prospérité du commerce intérieur et à la circulation des denrées. Us terminent ainsi : Pour tout dire en un mot, c’est un vrai montagnard. Puisse-t-il bientôt nous être rendu » (1). (1) B*n, 4 mess.