archives Parlementaires. [Assemblée nationale.] 4° Les expéditions de pièces, et autres actes qui sorent déposés au secrétariat, y seront rangés par ordre de matières et de dates, en liasses et cartons ; un des commis du bureau sera chargé spécialement de leur garde, et ne les communiquera qu’au président et aux secrétaires, ou sur leurs ordres donnés par écrit. 5° Tous les mois, lors du changement des secrétaires, et avant que ceux qui seront nouvellement nommés entrent en fonctions, il sera fait entre eux et les anciens secrétaires un récolement des pièces qui doivent se trouver au secrétariat. 6° L’Assemblée avisera, avant la fin de la session, au choix du dépôt et à la sûreté des titres et papiers nationaux. Une députation de l’université de Paris a été admise. M. Dumouchel, recteur, a dit : Messeigoeurs, fidèle dépositaire des sentiments de l’université de Paris, je viens apporter aux pieds de cette auguste Assemblée l’hommage du respect et de la vénération profonde que lui inspire l’union des vertus sublimes et patriotiques dont vous donnez chaque jour à la France, et à l’Europe entière, le spectacle éclatant. Envoyés de toutes les parties de ce vaste Empire pour opérer de concert la régénération de l’Etat, vous vous êtes montrés les dignes représentants d’une nation puissante et généreuse, et vous n’avez cessé de soutenir avec la plus noble fermeté le caractère glorieux qui vous était imposé. Déjà la France vous nomme ses héros, ses bienfaiteurs; déjà s’élève de toutes parts un concert harmonieux et touchant que forment l’admiration, la reconnaissance et la joie. Tous applaudissent à vos efforts et à vos succès; et dans la sainte effusion des plus doux sentiments, tous sont heureux de l’idée seule du bonheur que votre sagesse et votre zèle leur préparent. A quelles espérances, en effet, ne doivent pas se livrer en ce moment tous les cœurs, lorsque la nation vous a vus jusqu’ici marcher d’un pas ferme et inébranlable vers le grand objet de la félicité publique, montrer un front calme et serein au milieu des orages qui se formaient autour de vous; les dissiper par votre seule modération, et, sans autres armes que celles u’un vif amour du bien public, assurer le triomphe de la liberté ?. C’est ainsi, Messeigneurs, c’est par cette constance et cette ardeur héroïques, qu’en méritant la reconnaissance de vos concitoyens, vous avez obtenu la confiance du meilleur des Rois. 0 jour à jamais glorieux où, dignes interprètes de ses intentions paternelles, vous avez paru au sein de la capitale comme des anges consolateurs, où votre auguste présence a fait succéder aux angoisses de la terreur et du désespoir, l'ivresse de la joie la plus pure, et a rendu le calme à ces paisibles retraites qu’habitent l’étude et la timide innocence 1 Grâce à vos nobles travaux, ce n’est plus dans les temps reculés de notre histoire, ni dans des annales étrangères que nous chercherons désormais les grands et magnifiques exemples de l’honneur et du patriotisme. Vous serez à l’avenir nos premiers comme nos plus chers modèles. Vos noms sacrés enflammeront le cœur d’une jeunesse vive et sensible ; et au plaisir si touchant d'admirer leurs illustres concitoyens, se joindra, pour plusieurs, la douce et inexprimable [29 juillet 1*780.] 303 satisfaction de reconnaître et de citer parmi les auteurs de la prospérité publique, les auteurs de leurs jours. Vous l’aurez donc ainsi créée, Messeigneurs, par la seule force de vos vertus, cette éducation vraiment nationale, désirée depuis si longtemps. Elle fera partie de l’édifice majestueux dont vous posez, en ce moment, les bases solides. G’estavec transport que l’université recevra de vos mains ce dépôt précieux et sacré; heureuse, en secondant Je zèle qui vous anime, de préparer au Roi, de fidèles sujets, et à la patrie, des citoyens qui vous ressemblent ! Signé: Dumouchel, recteur de l’université. La députation a remis l’arrêté dont suit la teneur. Extrait des registres de l'université de Paris. « L’université de Paris, extraordinairement assemblée le vendredi 24 du présent mois, «Considérant les grands et importants objets qui occupent actuellement la première nation de l’univers, assemblée par ses députés; « Réfléchissant sur le zèle et la fermeté de ces augustes représentants, pour assurer le repos et la tranquillité si nécessaires au bonheur des peuples ; « Frappée d’étonnement à la vue des projets sublimes de ses illustres concitoyens, projets qui, n’ont pour but que d’asseoir l’autorité légitime sur les bases inébranlables, fondées sur les principes éternels que la nature a gravés dans le cœur de l’homme; « Pénétrée d’admiration pour ces hommes rares et l’élite d’une nation sensible et généreuse, qui, ne comptant pour rien les travaux inséparables des fonctions augustes auxquelles ils sont appelés, ne s’occupent uniquement qu’à procurer aux générations futures une sage et heureuse constitution, qui puisse fixer à jamais le bonheur après lequel nous avions vainement soupiré, « A arrêté de députer vers cette auguste Assemblée son recteur et ses officiers généraux, pour lui présenter l’hommage de son respect, et l’assurer des efforts qu’elle fera constamment pour inspirer à la jeunesse qui lui est confiée, les sentiments de la plus vive reconnaissance, dont elle est elle-même pénétrée, et pour la diriger selon les principes qu’elle aura établis. « Elle rappellera sans cesse à la mémoire de ses élèves les noms et les bienfaits des illustres représentants de la nation, pour exciter en eux la noble émulation, source de toutes les vertus, dont ils sont les modèles. « Signé : Delneuf, ex-recteur, « Girault de Koudon, greffier. » M. le Président répond: Messieurs, l’Assemblée nationale, après avoir achevé J’œuvre importante de la régénération de cet empire, ne croirait encore avoir rempli que très-incomplètement la tâche qu’elle s’est imposée, si, par un plan d’éducation nationale, elle ne trouvait le moyen de pénétrer avec nécessité la jeunesse, du respect dû aux droits de la nation, de la soumission aveugle due à la loi, de l’obéissance et de la fidélité dues au monarque. C’est alors qu’elle pourra se flatter d’avoir assuré son ouvrage en liant le sort des générations futures à la sagesse de ses décrets.