360 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 22 Les sections de la Fontaine-de-Grenelle a, du Contrat-social b, de la Fidélité c et des Sans-culottes [Paris] d viennent exprimer à la Convention leur adhésion aux principes de l’Adresse au peuple français, leur haine contre les usurpateurs, les intrigans et les fripons, et leur attachement à la représentation nationale. Mention honorable des adresses, insertion au bulletin ainsi que de la réponse du président. Admission aux honneurs de la séance (36). a Les citoyens de la section de la Fontaine-de-Grenelle défilent dans le sein de la Convention nationale (37). [La section de la Fontaine-de-Grenelle à la Convention nationale, s. d.] (38) Point de liberté sans égalité Représentans du Peuple, La section de la Fontaine-de-Grenelle adhère à votre adresse parcequ’elle y a trouvé vos obligations et ses devoirs, en même tems rassemblée a anéanti par un arrêté la pétition de Dijon. Raison, justice, pardon pour l’erreur, punition au crime, voilà le voeu bien prononcé des français. L’esclavage fait naitre la crainte et la terreur chez les nations gouvernées par des despotes. La liberté inspire la confiance et fait germer la vertu dans les républiques. C’est par l’union que nos armées combattent avec avantage nos ennemis sur leurs propres frontières; c’est par le concours de toutes les volontés que les ambitieux et les fripons seront vaincus dans l’intérieur. Nos loix sont bonnes, la conscience du peuple les a sanctionnées, mais l’exemple seul des représentans leur donnera ce caractère de vérité qui commande l’obéissance. Déposons tous sur l’autel de la patrie, nos haines, nos vengeances : puisons y cet amour de l’humanité et du bonheur public qui rendra nos vertus privées aussi communes que le sont les actions héroïques de nos volontaires. Que la morale comme la victoire marche au pas de charge et le peuple français offrira à l’Europe étonnée le spectacle d’une nation de frères libres et heureux. Ce tableau d’un peuple ro-(36) P.-V., XLVIII, 12-13. Moniteur, XXII, 314; Débats, n 760, 467; Ann. R.F., n° 32 ; F. de la Républ., n 33; Gazette Fr., n° 1025; J. Fr., n” 758; J. Mont., n° 10; J. Paris, n” 34; J. Perlet, n° 760; J. Univ., n° 1793; Mess. Soir, n” 796; M. U., XLV, 42; Rép., n" 33. (37) Bull., 3 brum. (38) C 325, pl. 1402, p. 28. Bull., 3 brum. buste et sage qui n’aura qu’une même volonté parcequ’il n’aura qu’un même intérest sera pour les autres nations l’inoculation de la liberté. Votre adresse est l’expression vraie des sen-timens de la section de la Fontaine-de-Grenelle qui une des premières étoit ici toute entière avec ses canons le 9 thermidor pour déffendre la représentation nationale. [Vivent à jamais les principes !] (39) Rouval, président, Duluc, secrétaire. Réponse du président (40) : Le voeu de la Convention nationale, l’objet unique de ses travaux, c’est le bonheur du peuple qui lui a confié le soin de veiller à ses intérêts les plus chers; ce sont les sentimens qu’elle a exprimés dans sa dernière adresse, et elle voit avec la plus grande satisfaction que les citoyens de Paris se rallient à ces principes qui sont la sauvegarde de la liberté. La Convention nationale saura surveiller tous les ennemis du peuple ; et tandis que la morale publique comprimera ceux de l’intérieur, nos armées triomphantes renverseront les tyrans coalisés contre la République. La Convention vous invite aux honneurs de la séance. b Les citoyens de la section du Contrat-Social défilent dans le sein de la Convention nationale (41). [La section du Contrat-Social à la Convention nationale, s. d.] (42) Liberté Egalité Citoyens représentans, La section du Contrat-Social vient vous apporter l’homage d’une admiration réfléchie; Nous avons médité les généreuses leçons que vous venez de donner au Peuple Français, nous en avons retrouvé les principes dans nos coeurs. Oui, à la représentation nationale seule appartient l’autorité centrale, et la direction suprême de l’opinion publique. Oui, point de gouvernement sans justice, point de République sans vertus. Hors de ces deux limites il ne reste au Peuple français que les horreurs de l’anarchie, les fureurs du crime et les fers de l’esclavage. En vain des barbares masqués des traits populaires tenteroient-ils de ranimer au milieu de nous les calamités intestines; instruits par le malheur à ne plus méconoitre la véritable li-(39) Bull., 3 brum. (40) Bull., 3 brum. (41) Bull., 3 brum. (42) C 325, pl. 1402, p. 30. Mess. Soir, n” 796.