[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. ��ovembfe 1793 685 Troisième groupe. Les jeunes citoyennes, vêtues en blanc, porteront pour inscription : Nous ne nous marierons qu'à l'autel de la patrie, et nous n'épouserons que ceux qui auront con¬ couru à sa défense. Quatrième groupe. De jeunes citoyens porteront à leur tête : Patience : nous vengerons nos frères. Cinquième groupe. Dumont, représentant du peuple, la Com¬ mission révolutionnaire, le district et le conseil général de la commune, ayant pour inscription : Peuple, tu nous as confié tes intérêts, Nous jurons de les défendre. Sixième groupe. Les juges : Aussi justes que l'équilibre. Septième groupe. Les vieillards des deux sexes : Notre âge et nos infirmités ne nous laissent que les regrets de ne pouvoir défendre notre patrie. Huitième groupe. La Société populaire : Guerre aux châteaux ! ‘ Paix aux chaumières ! Mépris des prêtres et surveillance pour le peuple. V Neuvième groupe. Une femme, vêtue de blanc, coiffée du bonnet de la liberté, tiendra de la main gauche le livre de la loi, et écrasera sous ses pieds les produc¬ tions du marais et du fanatisme. Deux jeunes citoyennes lui placeront sur la tête une cou¬ ronne de chêne, et deux autres, semblant sortir de dessous ses ailes, iront allumer les deux bûchers, et reviendront chanter, au pied de l’autel de la patrie, les chansons patriotiques. Pendant ce temps, on plantera l’arbre de l’éga¬ lité et de la liberté. Delà le cortège se rendra au parvis du temple, où il entrera après la plantation de l’arbre de l’humanité et de la fraternité. La Commission révolutionnaire du départe¬ ment de la Somme, sur le réquisitoire du pro¬ cureur général syndic, arrête que la marche ci-dessus sera imprimée et envoyée dans toutes les municipalités du département, par l’intermé¬ diaire des districts, qui en feront passer égale¬ ment des exemplaires aux Sociétés populaires. Amiens, le 29 brumaire de l’an II de la Répu¬ blique, une et indivisible. Signé : Démanché, pour le président; Du-val, procureur général syndic. Inscriptions placées lors de la fête civique et républicaine donnée dans la commune d’A¬ miens. Sur la place appelée le Marché aux Herbes, se trouveront, des deux côtés, sur l’élévation, deux bûchers : le premier, composé de confes¬ sionnaux et de lettres de prêtrise, etc., le second composé de titres de noblesse, de droits féodaux, d’emblèmes, etc. Au milieu et sur le local le -plus haut, sera élevée une montagne, à la cime de laquelle sera planté l’arbre de l’égalité et de la liberté. En face du grand portail du temple de la vérité et de la raison, sera planté un autre arbre appelé l’arbre de la fraternité, de l'humanité et de la raison. Dans l’intérieur du temple seront placées ces inscriptions : Le fanatisme est détruit, la vérité triomphe. La féodalité et les privilèges sont anéantis, l'égalité règne. Sur la chaire il sera écrit : L'imposture a disparu, l'égalité reste. Sur chacun des autels de côté, se trouveront ces inscriptions (On y brûlera de l'encens) : Sur le premier : A Pelletier et Marat, assassinés pour avoir voté la mort du tyran et défendu le peuple, la patrie reconnaissante. Sur le deuxième : L'immortel Beaurepaire préfère se donner la mort à trahir ses devoirs. Sur le principal autel : La vérité et la raison. Au dessous : La République une et indivisible. L'égalité, la fraternité, la liberté ou la mort ! Sur l’autel sera placé un vase sur lequel on lira : Soulagement des pauvres. A Amiens, de l’imprimerie de F. Caron-Ber - quier, imprimeur des autorités constituées du département. Le citoyen Bellier, dit Duchasnay (Duchesnay), écrit de Chartres et offre sa pension de 200 livres par année, tant que durera la guerre. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre du citoyen Bellier, dit Duches¬ nay (2). Au citoyen Président de la Convention nationale .. « Chartres, 30 brumaire de l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyen Président, « Les besoins de la patrie sollicitent mon offrande, je la dépose entre tes mains. Je jouis (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 58. (2) Archives nationales, carton G 283, dossier 804. 686 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. " I ® frimah;e M L_“ 1 J I 23 novembre H93 d’une pension de deux cents livres, comme ayant été secrétaire-greffier du Point d’honneur (sic) à Chartres. Je déclare donc, tant que la guerre durera, que je remets cette pension à la République. A la paix, nous verrons ce que nous ferons. « Salut et fraternité. « C. A. Bellier (dit Duchesnay ). » La commune de Brie-sur-Hyerres vient offrir sur Pautel de la patrie tout l’or, l’argent et le cuivre de ses églises et de sa commune. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit l'adresse des députés de la commune de Brie-sur -Y erres (2). « Citoyens représentants, « Députés par la commune de Brie-sur-Yerres, ci-devant Brie-la-Ville, nous venons déposer et offrir à la Convention les restes de ces vases et ornements qui éblouissaient les regards et entretenaient la superstition et l’ignorance. Les autorités constituées de notre commune ont précédemment, à diverses époques, aux termes des décrets, déposé à l’administration du district de Melun, le superflu des matières d’or et ar¬ gent servant au culte, ainsi qu’il est prouvé par les procès-verbaux que nous remettons sur le bureau. Nos prêtres ont reconnu leur erreur, et, comme nous, ils ont renoncé et abjuré un culte d’erreur pour adopter celui de la raison et de la vérité, seul digne d’un peuple libre et républi¬ cain. « Nous vous invitons à rester à votre poste et par là vous consoliderez l’édifice de notre liberté sur des bases inébranlables. « Vive la Convention ! Vive la Montagne ! » Extrait du registre des délibérations de la muni¬ cipalité de Brie -sur -Y erres, ci-devant Brie-la-Ê Ville (3). Ce jourd’hui mardi, seize octobre mil sept cent quatre-vingt-douze, l’an premier de la République française, le conseil général de la commune étant assemblé, par convocation expresse, en vertu de la loi relative à la confec¬ tion de l’inventaire des meubles, effets et usten¬ siles en or et en argent, employés au service du culte, à l’effet d’autoriser des citoyens pour pro¬ céder à l’état de tous les meubles, effets et usten¬ siles en or et en argent qui se trouvent dans l’église de cette ville; Le procureur de la commune entendu par son suppléant, Le conseil général a nommé les citoyens Rouen et Masson, tous deux membres dudit conseil général pour faire ledit état dans le jour de demain, et ensuite pour faire porter au directoire du district de Melun tous les effets qui seront trouvés, avec une copie de l’inventaire qu’ils en dresseront, desquels effets ils retire¬ ront dudit district une décharge avec désigna-(1) Procès-verbaux de la Convention , t. 26, p. 58. (2) Archives nationales, carton C 283, dossier 804. (3) Archives nationales carton C 283, dossier 804. tion desdits effets, le tout conformément à la susdite loi. Pour extrait conforme au registre des délibé¬ rations de la municipalité dudit Brie , et délivré le deux frimaire, seconde année de la République. Haudry, secrétaire. Extrait du procès-verbal d'inventaire des meubles, effets et ustensiles en or et argent trouvés dans l'église de Brie -sur -Y erres, ci-devant Brie-la-Ville (1). Ce jourd’hui dix -huit octobre mil sept cent quatre-vingt-douze, dix heures du matin, l’an premier de la République française. Nous Edme-Jacques Masson, et Nicolas-Joseph Rouen, membres du conseil général de la commune de la ville de Brie et commissaires nommés par délibération dudit conseil en date du seize du présent mois, pour l’exécution de la loi du dix -sept septembre dernier, relative à la confection de l’inventaire des meubles, effets et ustensiles en or et en argent employés au service du culte, sanctionnée par le pouvoir exécutif provisoire le douze dudit mois de septembre, et duement publiée et affichée : Certifions que pour satisfaire à T’ article premier de la loi susdatée nous nous sommes transportés en la maison et demeure du citoyen Sauvé, prêtre, vicaire et sacristain de l’unique paroisse de Saint-Etienne de cette ville, où étant, y avons trouvé ledit Sauvé, auquel nous avons fait connaître les motifs de notre transport et fait lecture de ladite loi, même offert de lui en remettre un exemplaire. Après quoi nous l’avons requis de nous représenter et mettre en évidence les meubles, effets et ustensiles en or et en argent dépendant et appartenant à l’église et fabrique dudit Brie, excepté néanmoins les vases sacrés réservés par l’article 9 de ladite loi, pour, par nous, être fait un état exact et détaillé de tous lesdits meubles, effets et ustensiles en or et argent, ainsi que l’inventaire, désignation de chaque pièce, la nature et son poids, confor¬ mément audit article premier, et dans le jour de demain être envoyés au directoire du dis¬ trict de Melun, en conformité de l’article 2 de la¬ dite loi. Lequel Sauvé déférant à notre réquisition et voulant donner des preuves non équivoques de sa soumission à la loi ci-devant énoncée, s’est sur-le-champ avec nous transporté en la sacris¬ tie de ladite église Saint-Etienne dudit Brie où il nous a déclaré que toute l’argenterie ap¬ partenant à ladite fabrique était déposée. Etant entré en ladite sacristie, ledit Sauvé a fait ouver¬ ture d’une armoire renfermant ladite argenterie, qu’il nous a déclaré être la totalité de celle appar¬ tenant à la susdite fabrique. Au moyen de quoi nous avons procédé à son inventaire, détail et pesée ainsi qu’il suit, et icelle pesée fait faire par le citoyen Legros, marchand orfèvre en cette ville. Premièrement. Une paire de chandeliers d’ar¬ gent composés de chacun trois pièces, vulgaire¬ ment nommés chandeliers d’accolytes, pesant ensemble, suppression et distraction faite d’une verge de fer qui leur servait de monture, douze marcs, trois onces, quatre gros. (1) Archives nationales , carton C 283, dossier 804.