SÉANCE DU 27 MESSIDOR AN II (15 JUILLET 1794) - Nos 32-34 175 32 Garnoud, notaire public à Mâcon, département de Saône-et-Loire, fait l’offrande patriotique de la finance de son office, liquidé à 2770 1. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité de liquidation (l). 33 La section de l’Indivisibilité à Paris fait hommage à la patrie d’une somme de 9604 1. 7 s. pour la construction d’un vaisseau de 100 bouches à feu que les 48 sections ont arrêté d’offrir à la Convention nationale, sous le nom la Commune de Paris. En vain, dit -elle, les tyrans consternés voudroient trouver un asyle impénétrable ; nulle terre ne pourra les soustraire à notre juste vengeance. Mais ce n’étoit pas assez pour votre gloire de délivrer le continent de ses oppresseurs ; les mers aussi réclamoient la liberté. La postérité comptera au nombre de vos plus beaux jours celui où vous avez prononcé l’anéantissement de la Carthage moderne : c’est aux marins français que les nations indignées demandent la destruction de ces lâches et féroces insulaires... Restez à votre poste, citoyens-représentans, jusqu’à ce que vos glorieux travaux soient consommés. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Paris, S.d.] (3). « Citoyens Représentans, Vous avez dit aux hommes libres : chassez du Territoire de la République les satellites des despotes; aussitôt la fuite précipitée de cette horde d’esclaves, leurs provinces envahies, en attestant à l’univers la sagesse de vos mesures et l’héroïsme des Républicains sont devenus pour lui le gage assuré de son affranchissement. En vain les tyrans consternés voudraient trouver un azile impénétrable ; nulle terre ne pourra les soustraire à notre juste vengeance. Ce n’était pas assez pour votre gloire de délivrer le continent de ses oppresseurs, les Mers aussi réclamaient la liberté : la Postérité comptera au nombre de vos plus beaux jours, celui où vous avez prononcé l’anéantissement de la carthage moderne. C’est aux Marins français que les nations indignées demandent la destruction de ces lâches et feroces insulaires, et déjà les Iers essais du Pavillon Tricolor sont un présage certain des nouveaux triomphes qui lui sont réservés sur cet élément. Restez à votre poste, citoyens Représentants, jusqu’à ce que vos glorieux travaux soient consommés. La section de l’indivisibilité empressée de coo-(l) P.V., XLI, 266. Bin, 2 therm. (ler suppP). 2 P.V., XLI, 266. Bin, 2 therm. (2e suppl1). (3) C 308, pl. 1193, p. 14; -J. Sablier, n° 1439; J. Fr., n° 659 ; Mess. Soir, n°695; Ann. R.F., n°226; J.-S. Culottes, n°516; J. Perlet, n°661. pérer en toute occasion aux succès de la République fait hommage à la Patrie d’une somme de 9.604 liv. 7 sols, pour la construction d’un vaisseau de 100 bouches à feu que les 48 sections ont arrêté d’offrir à la Convention Nationale, sous le nom la Commune de Paris. Vive la République, vive la Montagne ». Regnaut Louiset, Colleau ( Comre .), Mauro [commre). 34 Les membres du conseil-général de la commune de Saint-Quentin (l) célèbrent les victoires de nos armées. « Le temps des trahisons est passé, disent-ils; elles ont disparu avec les traîtres et les conspirateurs. La Sambre et la Meuse ne verront plus leurs eaux souillées qu’une dernière fois par le reste du sang des hordes esclaves... Bientôt le territoire sacré de la République aura vomi tout ce qu’il a d’impur; bientôt l’aigle romaine, dans sa fuite rapide, sera abattue; la nouvelle Carthage, non moins superbe et téméraire que l’ancienne, sera humiliée et détruite ; les rois chercheront un asyle que la terre et la mer leur refuseront; Rome moderne, mais Rome vertueuse, étonnera l’univers par sa splendeur; les peuples, ressaisis de leurs droits, et reconnoissans envers leurs libérateurs, régneront pour leur bonheur ». Mention honorable, insertion au bulletin. (2). [Saint-Quentin, s.d.] (3). « Représentans, Vous parler des victoires des armées républicaines, qui étonnent, épouvantent et déconcertent tous les despotes, assurent et fixent le bonheur des peuples, c’est vous parler de la pratique des vertus morales et des principes sacrés, que vous avez proclamés. La reconnoissance de l’Etre suprême, de l’immortalité de l’ame, (idées consolatrices), la probité et la justice ; voilà votre ouvrage : voilà nos victoires. Oui, Représentants, c’est de ces principes innés, 2 principes que la nature a gravé dans tous les cœurs, (èxcépté dans ceux des rois) que découlent toutes les grandes vertus qui ont caractérisé et illustré toutes les Républiques. C’est par eux que le génie de la Liberté échauffe, électrise tous les cœurs; que l’amour de la patrie enfante l’heroïsme et le dévouement ; c’est par eux que tous les amis de la République sont dévenus autant de héros redoutables, aux vils suppôts, aux vils satellites du despotisme expirant; c’est par eux enfin, que les armées de Sambre et Meuse viennent de cueillir des lauriers que la lâche trahison de l’infâme Dumouriez avoit déssechés pendant quelques instants; mais la trahison n’est plus; elle a disparu avec les traîtres et les conspirateurs. (l) Aisne. (2) P.V., XLI, 266. Bm, 2 therm. (ler suppT); Mon., XXI, 225; -J. Mont., n°80; Débats, n° 663. (3) C 309, pl. 1201, p. 6. SÉANCE DU 27 MESSIDOR AN II (15 JUILLET 1794) - Nos 32-34 175 32 Garnoud, notaire public à Mâcon, département de Saône-et-Loire, fait l’offrande patriotique de la finance de son office, liquidé à 2770 1. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité de liquidation (l). 33 La section de l’Indivisibilité à Paris fait hommage à la patrie d’une somme de 9604 1. 7 s. pour la construction d’un vaisseau de 100 bouches à feu que les 48 sections ont arrêté d’offrir à la Convention nationale, sous le nom la Commune de Paris. En vain, dit -elle, les tyrans consternés voudroient trouver un asyle impénétrable ; nulle terre ne pourra les soustraire à notre juste vengeance. Mais ce n’étoit pas assez pour votre gloire de délivrer le continent de ses oppresseurs ; les mers aussi réclamoient la liberté. La postérité comptera au nombre de vos plus beaux jours celui où vous avez prononcé l’anéantissement de la Carthage moderne : c’est aux marins français que les nations indignées demandent la destruction de ces lâches et féroces insulaires... Restez à votre poste, citoyens-représentans, jusqu’à ce que vos glorieux travaux soient consommés. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Paris, S.d.] (3). « Citoyens Représentans, Vous avez dit aux hommes libres : chassez du Territoire de la République les satellites des despotes; aussitôt la fuite précipitée de cette horde d’esclaves, leurs provinces envahies, en attestant à l’univers la sagesse de vos mesures et l’héroïsme des Républicains sont devenus pour lui le gage assuré de son affranchissement. En vain les tyrans consternés voudraient trouver un azile impénétrable ; nulle terre ne pourra les soustraire à notre juste vengeance. Ce n’était pas assez pour votre gloire de délivrer le continent de ses oppresseurs, les Mers aussi réclamaient la liberté : la Postérité comptera au nombre de vos plus beaux jours, celui où vous avez prononcé l’anéantissement de la carthage moderne. C’est aux Marins français que les nations indignées demandent la destruction de ces lâches et feroces insulaires, et déjà les Iers essais du Pavillon Tricolor sont un présage certain des nouveaux triomphes qui lui sont réservés sur cet élément. Restez à votre poste, citoyens Représentants, jusqu’à ce que vos glorieux travaux soient consommés. La section de l’indivisibilité empressée de coo-(l) P.V., XLI, 266. Bin, 2 therm. (ler suppP). 2 P.V., XLI, 266. Bin, 2 therm. (2e suppl1). (3) C 308, pl. 1193, p. 14; -J. Sablier, n° 1439; J. Fr., n° 659 ; Mess. Soir, n°695; Ann. R.F., n°226; J.-S. Culottes, n°516; J. Perlet, n°661. pérer en toute occasion aux succès de la République fait hommage à la Patrie d’une somme de 9.604 liv. 7 sols, pour la construction d’un vaisseau de 100 bouches à feu que les 48 sections ont arrêté d’offrir à la Convention Nationale, sous le nom la Commune de Paris. Vive la République, vive la Montagne ». Regnaut Louiset, Colleau ( Comre .), Mauro [commre). 34 Les membres du conseil-général de la commune de Saint-Quentin (l) célèbrent les victoires de nos armées. « Le temps des trahisons est passé, disent-ils; elles ont disparu avec les traîtres et les conspirateurs. La Sambre et la Meuse ne verront plus leurs eaux souillées qu’une dernière fois par le reste du sang des hordes esclaves... Bientôt le territoire sacré de la République aura vomi tout ce qu’il a d’impur; bientôt l’aigle romaine, dans sa fuite rapide, sera abattue; la nouvelle Carthage, non moins superbe et téméraire que l’ancienne, sera humiliée et détruite ; les rois chercheront un asyle que la terre et la mer leur refuseront; Rome moderne, mais Rome vertueuse, étonnera l’univers par sa splendeur; les peuples, ressaisis de leurs droits, et reconnoissans envers leurs libérateurs, régneront pour leur bonheur ». Mention honorable, insertion au bulletin. (2). [Saint-Quentin, s.d.] (3). « Représentans, Vous parler des victoires des armées républicaines, qui étonnent, épouvantent et déconcertent tous les despotes, assurent et fixent le bonheur des peuples, c’est vous parler de la pratique des vertus morales et des principes sacrés, que vous avez proclamés. La reconnoissance de l’Etre suprême, de l’immortalité de l’ame, (idées consolatrices), la probité et la justice ; voilà votre ouvrage : voilà nos victoires. Oui, Représentants, c’est de ces principes innés, 2 principes que la nature a gravé dans tous les cœurs, (èxcépté dans ceux des rois) que découlent toutes les grandes vertus qui ont caractérisé et illustré toutes les Républiques. C’est par eux que le génie de la Liberté échauffe, électrise tous les cœurs; que l’amour de la patrie enfante l’heroïsme et le dévouement ; c’est par eux que tous les amis de la République sont dévenus autant de héros redoutables, aux vils suppôts, aux vils satellites du despotisme expirant; c’est par eux enfin, que les armées de Sambre et Meuse viennent de cueillir des lauriers que la lâche trahison de l’infâme Dumouriez avoit déssechés pendant quelques instants; mais la trahison n’est plus; elle a disparu avec les traîtres et les conspirateurs. (l) Aisne. (2) P.V., XLI, 266. Bm, 2 therm. (ler suppT); Mon., XXI, 225; -J. Mont., n°80; Débats, n° 663. (3) C 309, pl. 1201, p. 6. 176 ARCHIVES PARLEMENTAIRES La Sambre et la Meuse ne véront plus leurs eaux souillées qu’une dernière fois, par le reste du sang des hordes esclaves. Achevez, courageux Montagnards, la destinée du monde. Vous touchez à son grand développement. Bientôt le territoire sacré de la République aura vomi tout ce qu’il a d’impur. Bientôt l’Aigle Romaine dans sa fuite rapide, sera abbatue; la nouvelle Carthage, non moins superbe et téméraire que l’ancienne, sera humiliée et détruite; les rois chercheront un asile que la terre et la mer leur refuseront. Rome moderne, mais Rome vertueuse étonnera l’univers par sa splendeur. Les peuples resaisis de leurs droits et reconnaissants envers leurs libérateurs, régneront pour leur bonheur. S. et F. » Arpin, Bernoville, Dumont, Dacheux, Delaporte, Prudhomme, Bigand, Sarazin, Fagard, Donet, Dufour, Morilliard, Bardeaux, Beranger, Dupla-quet , Philippeau [et 5 signatures illisibles] 35 Un membre annonce que le département de la Somme vient d’ouvrir une souscription pour la construction d’une frégate destinée à aller combattre les infâmes Anglais. La Convention nationale en décrète la mention honorable et l’insertion au bulletin (l). [Amiens, 21 mess. II] {2). « Freres et amis, Bientôt les tyrans ne seront plus : leurs cohortes d’Esclaves ont essayés la force et le courage des hommes libres. Persuadés de leur entière défaite, ils fuient à l’approche des soldats de la liberté. Il est donc vrai, en politique comme en physique, que les Montagnes dominent, abritent et protègent les plus belles contrées du globe. Les vents, les orages, les tempêtes vont se briser contre leur majestueuse immobilité. C’est dans les augustes flancs du Sinaï français que bouillonne le patriotisme, que réside ce génie tout puissant, cet amour sacré de la liberté. Comme un nouveau Dieu des aquilons, il enchaine la fureur des tyrans de la terre et de la mer, force le monde moral à faire luire sur notre horizon, des jours plus fortunés et plus sereins, en réfléchissant jusqu’aux extrémités du Nord, la lumière et la chaleur dont il est le foyer. Citoyens amis, voilà l’ouvrage de nos Représentai, de nos freres d’armes. Ils ont brisés nos fers, sachons jouir de leur bienfait; empressons-nous de consolider leurs travaux ; nous allons respirer un air pur, le sol de la République Française ne sera plus infecté du souffle malfaisant des esclaves. Le sombre Anglais rentre sous les étendarts honteux de Pitt. L’Allemand inquiet et farouche, va raconter dans son repaire les défaites humiliantes de Cobourg. Tous vont, en reprenant leurs chaînes, gémir de nos triomphes, trop lâches pour essayer de partager notre bonheur. (l) P.V., XLI, 267. J. Sablier, n° 1439. (2) C 309, pl. 1201, p. 7. Imprimé par Caron-Berquier, imprimeur des autorités constituées du départ1. - CONVENTION NATIONALE Continuons, freres et amis, de mériter d’être libres. Vainqueurs dans les armées de terre, songeons à affermir la gloire des Français Républicains sur l’empire des mers. Les vils esclaves de Georges ont déjà apprécié notre valeur sur cet élément qu’ils regardoient comme leur héritage. Eh bien ! Freres et amis, montrons à ces âmes mercénaires ce que peuvent des Français rendus à la dignité d’hommes. Réunissons-nous, réunissons nos offrandes civiques pour les employer à la construction d’une frégatte qui porte la terreur et l’effroi chez l’infâme Anglais, et tous ceux qui oseroient insulter au Pavillon tricolore. Notre sol vous offre les bois et les ouvriers nécessaires à cette construction. Des marins, vos concitoyens, brûlent d’impatience de prendre le commandement et le soin de ce Bâtiment. Confié à vos frères, il sera invincible comme leurs cœurs. Leur antique et franche loyauté en est le présage. Hâtons donc l’exécution de cette forteresse ambulante et destructive : qu’elle aille bientôt annoncer aux 2 extrémités du globe, le bonheur des Français devenus libres, et leur inébranlable résolution d’ab-horer, de détruire les tyrans qui oseroient essayer de leur redonner des fers. Les Administrateurs du Département de la Somme ont arrêté que cette adresse sera imprimée et envoyée aux Districts qui en feront passer des exemplaires à toutes les Municipalités et sociétés populaires établies dans leur arrondissement. Le produit des offrandes patriotiques sera versé dans chaque Commune, entre les mains du Greffier de la Municipalité qui en tiendra registre. Les Agens nationaux des Communes enverront le montant de ces dons, avec la liste de ceux qui les auront fournis, au Secrétaire du District : celui-ci le fera passer à l’administration du Département. Elle fera imprimer la liste des noms des Communes ceux des citoyens et citoyennes qui auront fait des offrandes. Les Sociétés populaires sont invitées à seconder le zèle de leurs frères et à presser cette collecte patriotique par tous les moyens que le Républicanisme pourra leur dicter; elles penseront, sans doute, que des Commissaires pris dans leur sein pour la surveiller dans les diverses communes du District où elles sont établies, ne pourroit que produire les plus grands avantages. » BLOQUEL (présid.), CRÉPIN, PETIT, LOISEL, WALLET (Administrateurs), DEMAUX (secrét. gal). Délivré conforme au registre. 36 Joseph d’Hedouville, cultivateur à Brandon-villers, district de Vitry-sur-Marne, ci-devant général commandant les avant-postes de l’armée du Nord, se plaint de sa détention, fruit de la haine et de l’intrigue, oppose sa conduite aux faits qui lui sont imputés, et réclame justice. « Rendez -moi, dit-il, à mes exploitations; que mon repos puisse du moins être utile à la République, et que je cesse d’être confondu avec les ennemis de la révolution. » Sur sa demande, convertie en motion, la Convention nationale décrète l’envoi de sa pé-176 ARCHIVES PARLEMENTAIRES La Sambre et la Meuse ne véront plus leurs eaux souillées qu’une dernière fois, par le reste du sang des hordes esclaves. Achevez, courageux Montagnards, la destinée du monde. Vous touchez à son grand développement. Bientôt le territoire sacré de la République aura vomi tout ce qu’il a d’impur. Bientôt l’Aigle Romaine dans sa fuite rapide, sera abbatue; la nouvelle Carthage, non moins superbe et téméraire que l’ancienne, sera humiliée et détruite; les rois chercheront un asile que la terre et la mer leur refuseront. Rome moderne, mais Rome vertueuse étonnera l’univers par sa splendeur. Les peuples resaisis de leurs droits et reconnaissants envers leurs libérateurs, régneront pour leur bonheur. S. et F. » Arpin, Bernoville, Dumont, Dacheux, Delaporte, Prudhomme, Bigand, Sarazin, Fagard, Donet, Dufour, Morilliard, Bardeaux, Beranger, Dupla-quet , Philippeau [et 5 signatures illisibles] 35 Un membre annonce que le département de la Somme vient d’ouvrir une souscription pour la construction d’une frégate destinée à aller combattre les infâmes Anglais. La Convention nationale en décrète la mention honorable et l’insertion au bulletin (l). [Amiens, 21 mess. II] {2). « Freres et amis, Bientôt les tyrans ne seront plus : leurs cohortes d’Esclaves ont essayés la force et le courage des hommes libres. Persuadés de leur entière défaite, ils fuient à l’approche des soldats de la liberté. Il est donc vrai, en politique comme en physique, que les Montagnes dominent, abritent et protègent les plus belles contrées du globe. Les vents, les orages, les tempêtes vont se briser contre leur majestueuse immobilité. C’est dans les augustes flancs du Sinaï français que bouillonne le patriotisme, que réside ce génie tout puissant, cet amour sacré de la liberté. Comme un nouveau Dieu des aquilons, il enchaine la fureur des tyrans de la terre et de la mer, force le monde moral à faire luire sur notre horizon, des jours plus fortunés et plus sereins, en réfléchissant jusqu’aux extrémités du Nord, la lumière et la chaleur dont il est le foyer. Citoyens amis, voilà l’ouvrage de nos Représentai, de nos freres d’armes. Ils ont brisés nos fers, sachons jouir de leur bienfait; empressons-nous de consolider leurs travaux ; nous allons respirer un air pur, le sol de la République Française ne sera plus infecté du souffle malfaisant des esclaves. Le sombre Anglais rentre sous les étendarts honteux de Pitt. L’Allemand inquiet et farouche, va raconter dans son repaire les défaites humiliantes de Cobourg. Tous vont, en reprenant leurs chaînes, gémir de nos triomphes, trop lâches pour essayer de partager notre bonheur. (l) P.V., XLI, 267. J. Sablier, n° 1439. (2) C 309, pl. 1201, p. 7. Imprimé par Caron-Berquier, imprimeur des autorités constituées du départ1. - CONVENTION NATIONALE Continuons, freres et amis, de mériter d’être libres. Vainqueurs dans les armées de terre, songeons à affermir la gloire des Français Républicains sur l’empire des mers. Les vils esclaves de Georges ont déjà apprécié notre valeur sur cet élément qu’ils regardoient comme leur héritage. Eh bien ! Freres et amis, montrons à ces âmes mercénaires ce que peuvent des Français rendus à la dignité d’hommes. Réunissons-nous, réunissons nos offrandes civiques pour les employer à la construction d’une frégatte qui porte la terreur et l’effroi chez l’infâme Anglais, et tous ceux qui oseroient insulter au Pavillon tricolore. Notre sol vous offre les bois et les ouvriers nécessaires à cette construction. Des marins, vos concitoyens, brûlent d’impatience de prendre le commandement et le soin de ce Bâtiment. Confié à vos frères, il sera invincible comme leurs cœurs. Leur antique et franche loyauté en est le présage. Hâtons donc l’exécution de cette forteresse ambulante et destructive : qu’elle aille bientôt annoncer aux 2 extrémités du globe, le bonheur des Français devenus libres, et leur inébranlable résolution d’ab-horer, de détruire les tyrans qui oseroient essayer de leur redonner des fers. Les Administrateurs du Département de la Somme ont arrêté que cette adresse sera imprimée et envoyée aux Districts qui en feront passer des exemplaires à toutes les Municipalités et sociétés populaires établies dans leur arrondissement. Le produit des offrandes patriotiques sera versé dans chaque Commune, entre les mains du Greffier de la Municipalité qui en tiendra registre. Les Agens nationaux des Communes enverront le montant de ces dons, avec la liste de ceux qui les auront fournis, au Secrétaire du District : celui-ci le fera passer à l’administration du Département. Elle fera imprimer la liste des noms des Communes ceux des citoyens et citoyennes qui auront fait des offrandes. Les Sociétés populaires sont invitées à seconder le zèle de leurs frères et à presser cette collecte patriotique par tous les moyens que le Républicanisme pourra leur dicter; elles penseront, sans doute, que des Commissaires pris dans leur sein pour la surveiller dans les diverses communes du District où elles sont établies, ne pourroit que produire les plus grands avantages. » BLOQUEL (présid.), CRÉPIN, PETIT, LOISEL, WALLET (Administrateurs), DEMAUX (secrét. gal). Délivré conforme au registre. 36 Joseph d’Hedouville, cultivateur à Brandon-villers, district de Vitry-sur-Marne, ci-devant général commandant les avant-postes de l’armée du Nord, se plaint de sa détention, fruit de la haine et de l’intrigue, oppose sa conduite aux faits qui lui sont imputés, et réclame justice. « Rendez -moi, dit-il, à mes exploitations; que mon repos puisse du moins être utile à la République, et que je cesse d’être confondu avec les ennemis de la révolution. » Sur sa demande, convertie en motion, la Convention nationale décrète l’envoi de sa pé-