[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. a« « 3 1 (6 décembre 1793 du despotisme et du joug des préjugés qui retinrent trop longtemps leur génie captif, atteindront bientôt un degré de gloire et de bonheur auquel ne s’éleva jamais aucun peuple. Heureux et mille fois heureux le pays où la religion consiste à vivre en paix avec ses semblables, où l’on n’a pour autel que celui de la patrie, où la grande famille ne connaît d’autre temple que la nature et communique sans interprètes avec l’Etre suprême, dont toute la croyance est : qu’aimer les hommes c’est être vertueux, et que servir sa patrie c’est plaire à la divinité. « Nos institutions feront plus de bien à l’humanité que le fer des tyrans ne lui a fait de mal. Déjà la statue des lois est élevée sur les débris du trône, le fanatisme s’enfuit, la philan¬ thropie lui succède. Achevez ces travaux glo¬ rieux, en hâtant la régénération des moeurs, soit en présentant à la République un plan d’éducation nationale qui lui promette des citoyens vertueux, bien plus que des savants; soit en confiant aux vieillards, que la nature et la constitution nous font un devoir d’honorer, une juridiction sur les mœurs, soit en insti¬ tuant pour la vertu modeste des récompenses simples comme elle, mais sans prix, parce qu’elles seront décernées au nom du peuple français. « Marchez d’un pas toujours ferme dans la route glorieuse que vous vous êtes ouverte, et conservez cette union sur laquelle repose le salut des Français. Ah ! s’il était encore quel¬ qu’un d’entre vous qui fût tenté d’oublier ce qu’il doit au peuple qui le plaça au poste d’honneur, qu’il songe un moment aux inté¬ rêts qu’il trahit, à la cause qu’il abandonne; qu’il se représente les destinées brillantes d’un peuple qui aura combattu toutes les forces ramassées des tyrans de l’univers; qu’il envisage les récompenses qui attendent les amis constants du peuple français, lorsque la paix, ayant affermi sa liberté, il n’aura plus qu’à répandre les marques de sa reconnaissance. Alors, représentants fidèles, il burinera vos noms sur l’airain pour les offrir à la véné¬ ration des peuples. Nos derniers neveux les liront encore avec respect, et lorsque les nations entraînées par notre exemple voudront briser leurs fers, leur premier pas vers la liberté sera d’honorer votre mémoire. « Les membres composant le conseil d’adminis¬ tration du 12e bataillon du Doubs, ( Suivent 7 signatures.) « Les républicains composant le 12e bataillon du Doubs, le 1er de nouvelle levée du district de Besançon, jurent de ne connaître désormais d’autre religion que l’amour de la patrie, d’autre culte que celui de la liberté. « En cantonnement à Neudorf, le 10e jour de la lre décade de frimaire, l’an II de la République. » (Suivent 164 signatures.) L’Administration du département du Var en¬ voie à la Convention nationale les lettres de maî¬ trise de perruquier que les citoyens Bernard et Sauque, de la commune de Grasse, y ont dépo¬ sées avec renonciation au remboursement de leur créance. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1) j Compte rendu du Bulletin de la Convention (2). Les administrateurs du département du Var envoient les lettres de maîtrise de perruquier des citoyens Bernard et Suque, demeurant à Grasse, et qui renoncent au remboursement de la finance. Mention honorable. Les administrateurs du district, les corps cons¬ titués et la Société populaire de Baugency adres¬ sent à la Convention nationale l’extrait d’une délibération qu’ils ont prise le 12 frimaire, par laquelle ils ont arrêté les mesures les plus vigou¬ reuses et les plus promptes pour s’opposer à l’in¬ cursion des brigands de la Vendée et à n’en lais¬ ser échapper aucun. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). Suit la lettre des administrateurs du district, des corps constitués et de la Société populaire de Beaugency (4). Les administrateurs du district de Beaugency, au citoyen Président de la Convention natio¬ nale. « Beaugency, le 12 frimaire l’an II de la République française, une et indi¬ visible. « Citoyen Président, « Nous t’adressons ci-joint une expédition collationnée d’une délibération prise ce jour-d’hui dans notre sein, entre les corps admi¬ nistratifs, la Société populaire et le comité de surveillance. « Tu reconnaîtras, citoyen Président, quel en est l’objet; si les brigands de la Vendée se portent sur nous, ils recevront la juste puni¬ tion de leurs crimes, nous sommes décidés à n’en laisser échapper aucun et nous espérons qu’aidés des braves républicains qui nous entourent ils trouveront ici leur tombeau, et la République sera sauvée. « Salut et fraternité. « Louis -Prosper Baschet; Godefroy; Bouron, procureur syndic ; Yvonneau, secrétaire. » Extrait du registre des délibérations du conseil du district de Beaugency (5). Séance publique et permanente du douze frimaire l’an second de la République française une et indivisible, où étaient les citoyens com-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 2, (2) Premier supplément au Bulletin de la Conven¬ tion du 6e jour de la 2e décade du 3e mois de l’an II (vendredi 6 décembre 1793). (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 3. (4) Archives nationales, carton G 284, dossier 823. (5) Archives nationales, carton G 284, dossier 823.