SÉANCE DU 26 THERMIDOR AN II (13 AOÛT 1794) - N° 1 9 entier, et qui nous a rapellé, par ses crimes, les complots monstr[u]eux du fédéralisme; mais, représentants du peuple, que des attentats nouveaux soient prévenus par la sagesse de vos loix, et faites que nulle authorité, dans la commune centrale, ne puisse, à aucune époque, s’élever sur les débris de cette commune factieuse que vous avez foudroyée! L’exemple terrible qu’elle a donné à tous les conspirateurs secrets ne sera pas perdu sans doute, mais, si les punitions annéantissent les criminels, ce sont les bonnes institutions politiques qui préviennent le crime. L’histoire peindra difficilement la proffonde attrocité de ce Robespierre dont le nom ne peut plus être prononcé qu’avec horreur : il tiendra, avec ses infâmes complices, sa place parmi les scélérats qui ont abusé du nom de la liberté pour la perdre, du nom de la vertu pour se permettre tous les crimes, du manteau du patriotisme pour couvrir le projet d’asservir leur pays. Conspirateurs de Rome, et d’Albion, astucieux Catilina, hypocrite Crom-wel, monstres dont les hommes libres abhorrent le souvenir, vous êtes surpassés! Représentans du peuple, notre confiance est en vous. Un conspirateur profond vous a trompé et avait égaré l’opinion publique : cependant, au milieu des victoires et des grands actes de législation faits pour assurer le bonheur du peuple, nous ressentions une inquiétude dont nous ne pouvions nous rendre compte; nous étions comprimés entre nous, et défiants sur l’avenir. Le voile est déchiré, et la République est sauvée. Rester invariablement unis à la Convention nationale, voylà nos principes; nous dévouer pour la liberté et l’égalité, voyla nos serments. Vive la République! Les membres composant le burreau : Avignon ( secrét .), Franc Pavie ( présid .), Xavier Alquier, A. Stoton {secrét.). c [La sté de Libre-Val (1), à la Conu.; 19 therm. Il] (2) Citoyens représentans, Une commotion violente vient d’agiter toute la République. Nous l’avons sentie, et nous en avons frémi d’horreur. Des mains sacrilèges avoient forgé la foudre pour anéantir la représentation nationale et porter le dernier coup à la liberté. Elle a éclaté dans leurs mains parricides. Le glaive de la loi a fait justice du traître Robespierre et de ses adhérans. Ces modernes Catilina ne sont plus. Ils sont rentrés dans le néant, d’où ils n’auroient jamais dû sortir. Et, en mourant, ils laissent leur nom et leur mémoire en exécration à la génération présente et aux générations futures. Parcourés, citoyens représentans, votre glorieuse carrière; votre énergie fait le désespoir des conspirateurs et des despotes coalisés. Restés inébranlables à votre poste. Le génie tutélaire de la France veille sur la conservation (1) Aveyron. (2) C 316, pl. 1266, p. 46. de vos jours. Plus les dangers qui vous menacent sont grands, plus votre existence nous devient chère. C’est en vain que des fourbes, cachés sous le masque du patriotisme, aiguiseront des poignars pour assasiner la liberté. Nous sçaurons les leur arracher des mains pour leur en percer le coeur. Qu’ils pâlissent, ces hommes pervers, qui ne cherchent qu’à égarer l’opinion publique! Qu’ils tremblent, ces monstres qui voudroint ressusciter la tirannie! Le peuple est debout; sa massue est levée pour écraser les conspirateurs. Voilà, citoyens représentans, l’expression des senti-mens qui nous animent. Vive la République, vive la Convention, guerre aux tyrans, mort aux traîtres, paix au peuple! Bibal (présid.), Delrieu (secrét.), Juvenel (secrét.), Saremejane (secrét.). d [Extrait des registres des délibérations de la commune de Mont-Sarrazin (1), chef-lieu de district, département de la Haute-Garonne] (2) Du 20 thermidor an second de la République française, une et indivisible, dans la maison commune de Mont-Sarrazin, étant assemblés en conseil général permanent de la commune les citoyens Duvilla, maire, Soumagne, Esquiron, Valette, Ferrié, Carrière, Redon, et Ferrié La Lizotte, officiers municipaux; les citoyens Min-gelle, Roches, Izernes, Meric, Dubedat, Escot, Lorman, Dauch, Monié, Coutines Régis, et Canitrot, notable, et le citoyen Philip, agent national. Le maire a fait lecture du procez-verbal des séances permanentes de la Convention nationale des 9 et 10 de ce mois et a proposé de luy adresser l’expression des sentiments que tous les citoyens de cette commune ressentent du nouveau triomphe que son énergie luy a fait remporter, sur la plus scélérate, la plus horrible conspiration. Le conseil général, pénétré d’indignation et d’horreur, sur les trames ténébreuses et la profonde hippocrisie d’un infâme conspirateur qui, après avoir, sous le masque de la popularité, capté la confiance publique, s’élevant au-dessus du niveau de l’égalité, prétendoit asservir la nation à sa tyrannie; aussy, pénétré d’horreur sur les manoeuvres scélérates de ses adhérans et sur l’ingrate perversité d’un conseil de commune qui, devant aux autres l’exemple de l’amour de la liberté fondé sur la soumission aux loix, a ozé élever une lutte sacrilège contre l’autorité de la représentation nationale; Et, reconnoissant que la sagesse et la fer-metté des représentans du peuple ont encore une fois sauvé la patrie en terrassant le nouveau tyran et ses complices, l’agent national entendu et ce requérant, arrette que la Convention nationale sera félicitée et qu’elle sera invitée de rester à son poste pour écraser (1) Ci-devant Castelsarrasin. (2) C 313, pl. 1250, p. 1. Mentionné par B‘n, 1er fruct. (1er suppl1).