Séance du 27 Prairial An II (Dimanche 15 Juin 1794) Présidence de ROBESPIERRE BRÉARD occupe le fauteuil (1). La séance est ouverte à onze heures. Un membre du comité des dépêches donne lecture de la correspondance. 1 La société populaire de Rivesaltes (2) fait part à la Convention nationale qu’elle a célébré, dans le temple de la Raison, une fête en l’honneur du général Dagobert; elle jure de nouveau la mort des tyrans et des traîtres. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’instruction publique (3). 2 La société populaire de Stenay, département de la Meuse, envoie extrait de son procès-verbal du 20 floréal, qui contient les détails de la fête qui a eu lieu dans cette commune à l’occasion de l’inauguration d’un temple à la Raison. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’instruction publique (4). [P.V. de la fête du 20 prair. II] (5). Le cortège assemblé en la maison commune, les authoritées reünies, la garde nationale étant sous les armes, on s’est mis en marche à deux heures après midy. La marche s’est ouverte par un détachement de la garde nationale à la tête de laquelle se trouvoit une musique bien ordonnée, suivaient ensuitte les bustes de Marat, le Pelletier et Challier, portés par trois membres de la société républicaine, suivoient aussi trois nymphes entrelacées par un ruban tricolore, pour marquer l’union et la fraternité; venoient ensuitte (1) Mon., XX, 737. (2) Pyrénées Orientales. (3) P.V., XXXIX, 297. B‘", 28 prair. (1er suppl*). (4) P.V., XXXIX, 297. Bln, 29 prair. et 3 mess. (1er suppl1); C. Eg., n° 669. (5) D XXXVIII/3 doss. XLVII, XUX. deux chars, sur l’un etoient trois citoyennes représentants la raison, la sagesse et la liberté, chacune a voit l’attribût qui lui etoit propre; sur le second etoit une autre citoyenne avec ses enfants dont un etoit à la mamelle représentant la fécondité; douze autres citoyennes vetües de blanc ayant toutes une ceinture tricolore une couronne et une echarpe de feuilles de chesne, entouraient les deux chars. Venoient ensuitte les authorités constituées, chaque membre ayant sa décoration particulière, les membres de la société populaire; la marche étoit fermée par tous les citoyens de l’un et l’autre sexe et un autre détachement de la garde nationale, le reste badoit en haie. La marche ouverte, la musique s’est fait entendre, et les citoyennes accompagnant les chars, alternaient par des couplets patriotiques, dont le refrein, etoit répété par tout les assistants. On s’est ainsi rendu sur la place de la liberté, où la marche s’est suspendüe pour chanter autour de l’arbre une hymne patriotique. Déla au temple de la raison où les bustes de Marat, le Pelletier et Challier ont été placés aux pieds de la déesse de la liberté; les quatres déesses allégoriques se sont ensuitte placées, chacune dans leur rang, toujours environnées des autres citoyennes. Les chansons et la musique qui durant tout le temps de la marche n’avoient pas discontinuées se sont alternativement fait entendre pendant un quart d’heure. Un membre de la société républicaine à fait ensuitte un discours dans le quel il a terrassé le fanatisme, mis à découvert les fourberies des prêtres, et développer avec l’energie que de-mandoit le sujet, les avantages du gouvernement républicain. Le discours fini, tous les membres de la société populaire ont prêté chacun séparément le serment d’etre fidel à la Republique une et indivisible, de maintenir l’égalité et la fraternité, de porter haine immortelle aux tyrans et de dénoncer avec courage les ennemis de la choze publique; tous les citoyens et citoyennes ont prêtés ensuitte le même serment tous ensemble. Les chants ont recommencés et se sont terminés par des cris réitérés de vive la Republique, vive la Montagne, vive la Convention. On est sorti du temple, dans le même ordre, les chars et tout le cortège ont parcourut toutes les rües de la commune; on s’est rendu de nouveau autour de l’arbre de la liberté où l’on a Séance du 27 Prairial An II (Dimanche 15 Juin 1794) Présidence de ROBESPIERRE BRÉARD occupe le fauteuil (1). La séance est ouverte à onze heures. Un membre du comité des dépêches donne lecture de la correspondance. 1 La société populaire de Rivesaltes (2) fait part à la Convention nationale qu’elle a célébré, dans le temple de la Raison, une fête en l’honneur du général Dagobert; elle jure de nouveau la mort des tyrans et des traîtres. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’instruction publique (3). 2 La société populaire de Stenay, département de la Meuse, envoie extrait de son procès-verbal du 20 floréal, qui contient les détails de la fête qui a eu lieu dans cette commune à l’occasion de l’inauguration d’un temple à la Raison. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’instruction publique (4). [P.V. de la fête du 20 prair. II] (5). Le cortège assemblé en la maison commune, les authoritées reünies, la garde nationale étant sous les armes, on s’est mis en marche à deux heures après midy. La marche s’est ouverte par un détachement de la garde nationale à la tête de laquelle se trouvoit une musique bien ordonnée, suivaient ensuitte les bustes de Marat, le Pelletier et Challier, portés par trois membres de la société républicaine, suivoient aussi trois nymphes entrelacées par un ruban tricolore, pour marquer l’union et la fraternité; venoient ensuitte (1) Mon., XX, 737. (2) Pyrénées Orientales. (3) P.V., XXXIX, 297. B‘", 28 prair. (1er suppl*). (4) P.V., XXXIX, 297. Bln, 29 prair. et 3 mess. (1er suppl1); C. Eg., n° 669. (5) D XXXVIII/3 doss. XLVII, XUX. deux chars, sur l’un etoient trois citoyennes représentants la raison, la sagesse et la liberté, chacune a voit l’attribût qui lui etoit propre; sur le second etoit une autre citoyenne avec ses enfants dont un etoit à la mamelle représentant la fécondité; douze autres citoyennes vetües de blanc ayant toutes une ceinture tricolore une couronne et une echarpe de feuilles de chesne, entouraient les deux chars. Venoient ensuitte les authorités constituées, chaque membre ayant sa décoration particulière, les membres de la société populaire; la marche étoit fermée par tous les citoyens de l’un et l’autre sexe et un autre détachement de la garde nationale, le reste badoit en haie. La marche ouverte, la musique s’est fait entendre, et les citoyennes accompagnant les chars, alternaient par des couplets patriotiques, dont le refrein, etoit répété par tout les assistants. On s’est ainsi rendu sur la place de la liberté, où la marche s’est suspendüe pour chanter autour de l’arbre une hymne patriotique. Déla au temple de la raison où les bustes de Marat, le Pelletier et Challier ont été placés aux pieds de la déesse de la liberté; les quatres déesses allégoriques se sont ensuitte placées, chacune dans leur rang, toujours environnées des autres citoyennes. Les chansons et la musique qui durant tout le temps de la marche n’avoient pas discontinuées se sont alternativement fait entendre pendant un quart d’heure. Un membre de la société républicaine à fait ensuitte un discours dans le quel il a terrassé le fanatisme, mis à découvert les fourberies des prêtres, et développer avec l’energie que de-mandoit le sujet, les avantages du gouvernement républicain. Le discours fini, tous les membres de la société populaire ont prêté chacun séparément le serment d’etre fidel à la Republique une et indivisible, de maintenir l’égalité et la fraternité, de porter haine immortelle aux tyrans et de dénoncer avec courage les ennemis de la choze publique; tous les citoyens et citoyennes ont prêtés ensuitte le même serment tous ensemble. Les chants ont recommencés et se sont terminés par des cris réitérés de vive la Republique, vive la Montagne, vive la Convention. On est sorti du temple, dans le même ordre, les chars et tout le cortège ont parcourut toutes les rües de la commune; on s’est rendu de nouveau autour de l’arbre de la liberté où l’on a