[12 septembre 1791.] 591 ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [Assemblée nationale.] dans le cas où le Comtat persisterait à demeurer sous la domination du pape, la France lui accorderait la même protection qu’elle accorde à tous les peuples de l’Europe. » Il ordonna de remettre au commandant des gardes nationales de France les clefs de la ville, puisqu’il devait répondre de sa tranquillité; lui enjoignant, d’ap'ès l’invitation de M. le maiie, de pourvoir à tout ce qui pourrait concourir à la sûreté des personnes, au respect dû aux nro-priétés. Il monta ensuite en voiture et prit la route de Mornas avec les hussards, le sabre à la main. > M. Bouclie. Et où est le discours original? C’est le rédacteur qui dit cela. M. l’abbé Maury. Vous voyez qu’un médiateur vient dans une ville, sans aucun prétexte de troubles ni d’insurrection, et arrive avec un grand appareil. Il se rend à la salle de vi le où il n’avait plus lien à faire puisque le vœu était émis; il menace des plus grands malheurs si on ne votait pas pour la réunion; on menace le peuple de perdre son commerce, de mourir de faim parce qu’il ne pourra plus tirer ses subsistances de la France; et c’est ainsi qu’on e t impartial, c’est ainsi qu’on croit avoir un œu libre ! En parlant à 200 lieues de Paris, au nom de l’ Assemblée nationale et du roi, ce hardi médiateur ordonne à de malheureux habitants qui avaient mis sur leurs portes les armes de France c omme un signe sacré de salut, il leur ordonne, dis-je, ar un sentiment de hauteur, de les renverser. tait-ce un outrage fait à la nation française? Aviez-vous à rougir de ce que l’on arborait les armes ne la nation avec honneur? Pourquoi M. le commissaire médiateur s’est-il permis cette voie de fait? Pourquoi a-t-il voulu faire entendre aux brigands que toute protection éiait retirée du Comtat, du moment que Je Comtat ne votait plus pour la réunion à la France ? et si c’est ainsi que M. le médiateur s’est conduit dans les principales villes du Comtat, dans une ville où il a trouvé des hommes éclairés, courageux et fermes comment a-t-il dû traiter les pauvres municipalités de carai agn -, où l’appareil seul qui environnait les médiateurs aurait sufti pour inspirer le plus grand effroi et étouffer la parole �ur les lèvres de c