132 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Sois l’interprète de nos sentimens auprès de la Convention nationale, mets notre adresse sous ses yeux, et assure-la de notre amour pour la patrie, de notre attachement pour elle, et de notre haine pour les tyrans. Vive la République ! Vive la Convention nationale ! Rouvière fils {secret.), Caussan {secret.), J. Dumas {agent nat.) et 4 autres signatures. [Les administrateurs du distr. d’Uzès-la-Monta-gne, à la Conv.; s.d. ] Représentans, Encore une conjuration pour tuer la liberté, rétablir la tyrannie, égorger les représentans du peuple français. Hommes célèbres, législateurs immortels, sauveurs de la patrie, recevez nos transports de joie, nos félicitations, notre juste tribut de reconnoissance. Encore une fois vous avez arraché la patrie aux poignards de ses assassins, vous avez sauvé la liberté prête à disparoître du sol de la France, vous avez renversé la tyrannie, prête à s’élever sur les débris de l’indépendance et sur vos membres épars. L’assassin, le boureau de la liberté, vou-loit-il, l’infâme Robespierre, comme Catilina, asservir seul sa patrie, où plutôt, nouveaux triumvirs, vouloient-ils, ensemble convertir Paris en l’île de Panaro et, comme Auguste, Antoine et Lépide, partager entr’eux la République, le monde entier. Elles ont tombé sous le tranchant de la hache républicaine, les têtes de ces conjurés, elles ont tombé aux applaudissemens du peuple qu’on n’a pu égarer ni séduire, elles ont tombé, et, comme les Parisiens, nous avons applaudi avec enthousiasme, nous applaudissons encore et sans cesse nous applaudirons à vos travaux et à votre sublime énergie et à vos austères vertus. Restés à votre poste, Montagnards sublimes et grands, restés-y, nous vous en conjurons pour le bonheur du peuple, l’affermissement de la liberté, la gloire de l’univers. Comptez sur notre énergie, sur notre fermeté, sur notre vigilance à poursuivre les ennemis de la patrie et sur notre zèle à faire exécuter les lois révolutionnaires, qui font le désespoir des tyrans, de leurs vils satellites et de leurs infâmes supôts. Vive la République ! Vivent les Représentans du peuple français ! J. Dumas {agent nat.), Rouvière fils {secrét.), Caussan {secret.) et 8 autres signatures. 13 Les administrateurs du district de Nîmes (l)applaudissent au triomphe de la Convention nationale sur les Cromwel modernes et à l’attachement des sections de Paris à la représentation nationale. (1) Gard. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Les administrateurs du distr. de Nîmes, à la Conu.; Nîmes, 18 therm. II] (2) Représentans du peuple, Les trônes de la terre tremblent; les tirans qu’ils portent ne souilleront pas longtemps leurs marchepieds; la Convention nationale sait découvrir et punir les traîtres; Robespiere a osé les ressembler {sic), et son sang et celui de ses infâmes complices a coulé; le crime de sa faction a disparu; une poignée d’hommes présomtueux a voulu annéantir la liberté, et vous l’avés sauvée. Sections de Paris ! Vous, habitans de cette grande commune, que vos vertus sont grandes, puisque vous les avés conservées au milieu des factieux qui n’ont pu vous corompre ! Que ne vous doivent pas tous les Français ! vous avés encore une fois sauvé la patrie. Vos corps ont servi de remparts à la Montagne sacrée et la République triomphe. Représentans, l’administration du district de Nîmes a cru pendant longtemps Robespiere l’ami du peuple; mais depuis le moment que la Convention nous a dit que Robespiere était un tiran, nous avons souhaité la mort de ce nouveau Catilina : il a été frappé. Puisse cette conspiration être la dernière que nous aurons à déjouer; purifie-toi, Montagne sainte, et, s’il est encore quelques traîtres parmi tes membres, que l’œuil pur de tes vrais enfants pénètre jusque dans leur âme; arrache-les de cette place auguste, montre-les à nos yeux, il n’y a aucun membre de cette administration qui ne fût prêt à lui percer le cœur. Représentans, comptés que nous n’aurions pas survécu à la liberté si ces nouveaux tirans l’avaient annéantie. Vive la Montagne ! Lecointe {présid.), Benigué {vice-présid.) et 7 autres signatures. 14 Les administrateurs du département du Gard expriment à la Convention nationale les sentimens d’horreur et de joie qu’ils ont successivement éprouvés d’abord à la nouvelle de l’infâme conspiration de Robespierre et complices, ensuite de la punition de ses monstres. Non, disent-ils, la patrie ne périra jamais; continuez à faire le bonheur du peuple et restez à votre poste. Pour nous, nous renouvelons entre vos mains le serment d’exterminer les traîtres qui vou-droient méconnoître votre autorité. Mention honorable, insertion au bulletin (3). (1) P.V., XLIII, 246-247. (2) C 313, pl. 1252, p. 6. Mentionné par B‘n , 3 fruct. (suppl1). (3) P.V., XLIII, 247. SÉANCE DU 29 THERMIDOR AN II (16 AOÛT 1794) - N° 15 133 [L’administration du départ 1 du Gard, à la Conv.; Nîmes, 18 therm. II] (1) Citoyens représentans, L’administration du département du Gard s’empresse d’applaudir à votre énergie : jamais elle n’avoit été aussi nécessaire. Robespierre, ce Cromwel moderne, avoit voulu s’emparer de l’opinion publique en se couvrant du masque de la vertu; vous le lui avez arraché; ce monstre et ses complices n’ont pas été plutôt connus qu’ils ont disparu de la terre de[s] républicains. Non, la patrie ne périra jamais ! Les lois ne cesseront d’être notre sauvegarde et la Convention notre point de ralliement. Citoyens représentans, recevez ici le tribut de notre reconnoissance. Nous renouvelions dans vos mains le serment d’exterminer les traîtres qui voudroient méconnoitre votre autorité et de mourir pour l’exécution de vos sages décrets. Continués à faire le bonheur du peuple et restés à vos postes jusqu’à ce que vous aurez délivré la République de tous ses ennemis. Poulon ( présid .), Duchesne ( secrét.-gal ) et 7 autres signatures. [Le présid. du départ 1 du Gard, au présid. de la Conv.; Nismes, 20 therm. II] Citoyen président, Lorsque l’administration te fit passer son adresse à la Convention nationale relative à l’affreuse conspiration qui vient d’éclater, elle n’étoit point imprimée : aujourd’hui qu’elle l’est, nous t’en faisons passer 6 exemplaires que je te prie de mettre sous les yeux de la Convention. Cette adresse contient l’expression de nos sen-timens. Nous l’avons répandue avec profusion dans le Gard. La Convention nationale sera toujours notre flambeau et notre guide. S. et F. ! Poulon Extrait des registres du directoire du département du Gard. Procès-Verbal de la séance du directoire du département du Gard, du 18 therm. II Présens les citoyens Poulon, président, Elie Dumas, Guisquet, Rame, Charles, Frigoulier, Brunei, administrateurs et Maurin, adjoint. Un membre fait lecture du Bulletin de la Convention nationale des 9e, 10e et 11e jours de thermidor. On y apprend qu’une horrible conjuration, ourdie par des hommes de sang dans le sein même de la Convention nationale, vient d’éclater dans Paris et que la liberté court les plus grands dangers. Toutes les âmes sont saisies d’indignation, et il n’est pas un homme libre qui n’eût voulu, en ce moment, voler au secours de Paris, du peuple et de la Convention, et sauver (1) C 313, pl. 1252, p. 7, 8, 9. Mentionné par B‘n, 3 fruct. (suppl1). avec elle la République; mais les pères de la patrie s’en sont montrés aussi les défenseurs et les parricides sont anéantis. Le directoire du département, toujours ferme dans ses principes, arrête qu’il sera fait une adresse à la Convention nationale pour lui manifester son inviolable attachement et la féliciter du succès des mesures sages et vigoureuses qu’elle a déployées dans ces circonstances critiques. Arrête en outre que ladite adresse sera imprimée et envoyée aux districts, municipalités, comités révolutionnaires et sociétés populaires de son ressort. Teneur de l’adresse. L’administration du département du Gard à la Convention nationale. Représentans, L’administration du département du Gard s’empresse d’applaudir à votre énergie : jamais elle n’avoit été aussi nécessaire. Robespierre, ce Cromwel moderne, couvert du masque de la vertu, vouloit s’emparer de la souveraineté du peuple et s’ériger en dictateur; vous le lui avez arraché, et soudain ce monstre et ses complices ont disparus de la terre des républicains. Grâce à votre surveillance active, à votre fermeté inébranlable, les conjurateurs ne sont plus et la patrie est sauvée ! Le peuple n’a rien à craindre quand ses fidèles représentans veillent sur ses destinées; tous les complots sont déjoués et la liberté est plus affermie que jamais. La Convention nationale sera dans tous les temps notre point de ralliement; nous aurons pour égide les lois, et, avec elles, nous sommes sûrs de triomp]h]er de nos ennemis. Citoyens représentans, vous nous avez garantis d’un grand danger; recevez le tribut de notre reconnoissance. Nous renouvelions dans vos mains le serment de livrer une guerre à mort aux traîtres qui voudroient méconnoitre votre autorité, et de mourir pour l’exécution de vos sages décrets. Continuez à faire le bonheur du peuple et restez à vos postes jusqu’à ce que vous aurez délivré la République de tous ses ennemis. Signés, Poulon, présid.-, Duchesne, secrêt.- gaf( 1). 15 Et nous aussi, disent à la Convention nationale les citoyens composant la société populaire d’Agde, département de l’Hérault, nous avons dévoué à l’exécration des hommes libres ce triumvir nouveau dont l’hypocrisie trompa lâchement pendant 5 ans la confiance des Français; nous transmettrons à nos enfans l’horreur que nous avons éprouvée au récit de l’inouïe scélératesse de ce monstre et de ses complices. Pour vous, (1) A Nismes, de l’Imprimerie Nationale de B. Guibert, et Compe., imprimeurs du département du Gard.