22 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAMES. I fj brumaire an il 1 j ) Il novembre 1793 Chabot. Il appartenait à la Commune de Paris, qui a toujours devancé les départements dans toutes les mesures révolutionnaires, de leur donner encore ce bel exemple. Je ne ferai pas difficulté de dire que la majorité des dépar¬ tements est prête à adopter ce système. Mais le législateur ne doit rien précipiter. Quand toutes les sections de la République auront émis leur voeu, alors nous pourrons prononcer. If est temps que le culte de la raison et de la loi prenne la place de toutes les superstitions ; mais il faut préparer l’esprit public : le moyen de le faire est d’insérer cette pétition au Bulletin, aveo la mention la plus honorable, et de la ren¬ voyer aux comités des finances et d’instruction publique, où devront s’adresser toutes les péti¬ tions qui suivront celle-là. La Convention nationale décrète la mention honorable de l’offrande de 6 livres laite par An¬ toine Godard, de Paris, et qu’à la vue du décret, la trésorerie nationale lui échangera contre assi¬ gnats la somme de 126 livres en numéraire (1). d’ün prêtre auquel il ne croit pas. Elle a demandé ique les frélons fainéants et perfides ne prissent plus de part au fruit des travaux de la famille laborieuse ■et sage, qui trop longtemps les engraissa de ses sueurs ; elle a demandé que le dernier coup fût porté au fanatisme sacerdotal par un décret qui suppri¬ merait le traitement des prêtres, chacun devant s’arranger avec les ministres de son culte comme il l’entendra. Chabot. Je suis persuadé que la majorité de la République est disposée à exprimer le même senti¬ ment; mais le législateur ne doit rien préjuger. Le vœu de la commune de Paris ne manquera pas d’être promptement imité par les autres, et afin qü’élles s’empressent d’en émettre un semblable, je demande, qu’en décrétant la merition honorable de la pétition au procès-verbal, vous la fassiez insérer au Bulletin. Cette proposition est décrétée. III. Compte rendu ,du Journal de Perlel. Les Sociétés populaires et sections de la Ville de Paris sollicitent une loi qui dispense les citoyens de contribuer à l’entretien d’un culte qui ne serait pas le leur. Chabot pense que cette demande est prématurée et qu’il suffit d’en décréter la mention honorable au Bulletin, afin de pressentir le vœu de tous les Fran¬ çais et de donner à la loi demandée la force de l’opinion. IV. Compte rendu du Journal de la Montagne. Une députation des sections de Paris expose que, d’après la Constitution, il ne doit plus y avoir de cuite dominant en France, et que cependant le culte romain continue d’être salarié par la nation. L’ora¬ teur demande la suppression de ce privilège. Chabot remarque que l’Assemblée constituante nous aurait épargné la guerre de la Vendée si elle eût été à hauteur de ses fonctions. Il était réservé à la commune de Paris de donner un élan sublime à la raison. Bientôt, Il n’en doute pas, la majorité de la République suivra son exemple; mais il est d'avis de ne rien précipiter et d’attendre la mani¬ festation de son vœu pour prononcer sur l’objet de la pétition, pour laquelle il demande la mention la plus honorable et l’insertion au Bulletin. � (I) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 152. Compte Rendu du Journal des Débats et des Décrets (1 ). Un citoyen se présente. Il me restait, dit-il, 132 livres en argent. Je ne veux plus revoir devant mes yeux l’image du tyran que vous avez justement frappé du glaive de la loi. Je ne veux plus que servir mon pays et verser tout mon sang, s’il le faut, pour le maintien de là liberté. J’ai un petit garçon de 3 ans, et je vous proteste que je l’élève dans les principes du plus pur républicanisme. Je vais échanger les 132 li¬ vres qui me restent en argent pour les assignats républicains, sauf un écu de 6 livres que je donne à la patrie. (On applaudit beaucoup.) (2). Lecomte - Fuyraveau. Cette pétition est courte, mais très énergique et de l’exemple le plus utile. J’en demande l’insertion au Bulletin avec mention honorable. (Décrété.) La Convention autorise la trésorerie nationale à faire l’échange sollicité par le pétitionnaire. Les épouses et enfants des grenadiers de la. Convention, actuellement à l’armée de l’Ouest, demandent que leurs maris et leurs pères blessés soient traités à l’hôpital du Gros-Caillou ou dans leurs foyers. La Convention nationale décrète que les co¬ mités de la guerre et des secours publics réunis lui feront un rapport sous huit jours sur l’objet de cette pétition, qui est renvoyée à ces comi¬ tés (3). Compte rendu du Moniteur universel (4) : Les femmes et enfants des grenadiers gendarme» composant ci-devant la garde de la Convention, présentent une pétition tendant à obtenir que leurs maris et leurs pères blessée puissent entrer dans le sein de leurs familles, ou dans l’hôpital militaire du Gros-Caillon, parce que plusieurs sont obligés de se faire traiter à leurs frais, faute de place dans les hôpitaux. Merlin (de TMonville). Je demande le renvoi de cette pétition au comité des secours publics, à charge de s’en occuper sur-le-champ. S’il y a des défenseurs de la patrie qui ne savent point reculer devant le danger, ce sont les gendarmes de la Convention. Le renvoi est décrété. (1) Journal des Débats et des Décrets (brumaire an II, n° 419, p. 286). (2) Le Moniteur universel [n° 53 du 23 brumaire an II (mercredi 13 novembre 1793), p. 216, col. 1] mentionne également que le discours du citoyen Antoine Godard fut accueilli par des applaudisse* ments. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 152. (4) Moniteur universel [n° 53 du 23 brumaire an II (mercredi 13 novembre 1793), p. 216, col. 1]. D’autre part, le Mercure universel [22 brumaire an II (mardi 12 novembre 1793), p. 184, col. 2] rend compte de la pétition des épouses et enfants des grenadiers de la Convention dans les termes sui* varits : « Les citoyennes épouses des grenadiers de la Convention, qui combattent dans la Vendée, de* mandent que ceux de leurs maris qui sont blessés soient ramenés dans leurs foyers. « Merlin (de Thionville). S’il y a des militaires qui ne savent pas reculer d’une semelle, ce sont les grenadiers de la Convention. Je demande le renvoi de la pétition au comité de la guerre. (Décrété.) >»