[Convention nationale.] AUCHIVES PARLEMENTAIRES, j fnîvembreîTO 405 IV. ADRESSES DU DISTRICT ET DE LA SOCIÉTÉ RÉPU¬ BLICAINE DE CASTEU ALOUX, DÉPARTEMENT DE LOT-ET-GARONNE (1). Suit un extrait de ces adresses d'après le Bul¬ letin de la Convention (2) : Le district de Casteljaloux, département de Lot-et-Garonne, ainsi que les autorités consti¬ tuées, prient la Convention de rester à son poste tant que dureront les dangers de la patrie. Ces mêmes autorités constituées font également la demande d’un grenier d’abondance dans chaque district. La Société républicaine du même endroit prie également la Convention de rester à son poste, surtout dans un temps, dit-elle, où elle a besoin de toute son énergie pour sauver la patrie et écraser les traîtres. ANNEXE &T° 1 A LA SÉANCE DE LA CONVENTION NATIONALE DU 15 BRUMAIRE AN II. (MARDI 5 NOVEMBRE 1793). Rapport (3) par Jean-Bon-Saint-André, sur LES MOUVEMENTS QUI ONT EU LIEU SUR L’ES-cadre de la République, commandée par le vice-amiral Morard de Galles, et sur SA RENTRÉE A BREST, FAIT AUX REPRÉSEN¬ TANTS DU PEUPLE AUPRÈS DE L’ARMÉE NA¬ VALE. (Imprimé par ordre de la Convention. ) Au moment où le port et l’escadre de Toulon venaient d’être livrés aux Anglais, des mouve¬ ments dangereux se sont fait ressentir à bord de la flotte de l’ Océan, commandée par le vice-amiral Morard de Galles. Chargés par la Con¬ vention nationale de remonter à la source de ces mouvements, et d’y apporter remède, vous devez à la confiance dont elle vous a honorés, vous devez surtout aux marins qu’on a voulu égarer, de mettre au grand jour les trames qui ont été ourdies contre le bien public, de faire connaître les mesures que vous avez prises pour déjouer les complots des méchants, et de com¬ pléter ces mesures par celles qui vous restent encore à prendre pour sauver la marine de la République. Avant la prise de Toulon, la France était la puissance maritime la plus redoutable de l’Eu¬ rope. 18 vaisseaux de la première force, armés sur la Méditerranée, 12 en radoub ou en cons-(1) Les adresses du district et de la Société répu¬ blicaine de Casteljaloux ne sont pas mentionnées au procès-verbal de la séance du 15 brumaire; .mais on en trouve des extraits dans le compte rendu de cette séance publié par le Bulletin. (2) Supplément au Bulletin de la Convention natio¬ nale du 5e jour de la 2e décade du 2e mois de l’an 11 (mardi 5 novembre 1793). (o) Voy. ci-dessus, même séance, p. 369, la lettre de Jean-Bon-Saint-André annonçant l’envoi de ce rapport. (4) Bibliothèque nationale : 102 pages in-8° Le12, n° 39. Bibliothèque de la Chambre des députés : Collection Portiez (de l'Oise ), t. 10, n° 5. traction, un grand nombre de frégates pou¬ vaient disputer avec avantage l’empire de cette mer aux Anglais et aux Espagnols réunis. Sur l’Océan, la plus belle flotte de l’univers, com¬ posée de 22 vaisseaux de ligne, des ressources immenses dans les ports de Brest, de Rochefort et de Lorient, étaient l’objet de la terreur et de la jalousie des Anglais, l’effroi des aristo¬ crates et des fédéralistes du dedans. Il fallait détruire, à tout prix, anéantir, livrer à nos plus cruels ennemis ce boulevard de notre sûreté; favoriser les communications avec les rebelles de la Vendée; doubler leurs moyens; fournir aux partisans de Roland et de Brissot l’occa¬ sion et le prétexte de se réunir aux fanatiques révoltés, et de travailler de concert avec eux pour le renversement de la République. Toulon avait été vendu; mais l’activité et le courage de Carteaux avaient conservé Marseille à la France, et il n’était resté aux marchands contre-révolutionnaires de cette ville que la honte et l’opprobre d’avoir tenté infructueusement d’é¬ changer la liberté du peuple pour de l’or. Les départements du Midi, indignés d’avoir été trompés, s’empressaient d’abjurer leur erreur; tous couraient en armes vers Toulon; les hau¬ teurs qui environnent cette ville étaient saisies, et l’ennemi ne pouvait faire un pas pour péné¬ trer dans l’intérieur du territoire de la liberté. Les projets de Pitt et de ses complices étaient déconcertés, si la marine de l’Océan conservait sa supériorité. Il n’était pas facile de corrompre les braves républicains qui composaient les équi¬ pages de la flotte du Ponent. On mit en œuvre tous les moyens de les tromper. Les principaux agents de ces trames perfides paraissaient être ces mêmes députés qui, chassés trop tard du sein de la Convention, avaient porté dans les départements la rage dont ils étaient dévorés contre la République, et le désir de tout bou¬ leverser pour se venger de ces fiers républicains qui avaient eu le courage de les démasquer. Quelques-uns d’entre eux appartenaient aux départements formés de la division de la ci-devant Bretagne. Leur correspondance menson¬ gère et calomnieuse avait dès longtemps pré¬ paré les esprits à seconder leurs vues criminelles. Kervélégan, Blad et Gomaire avaient alarmé le Finistère sur le sort de la Convention; ils écri¬ vaient qu’ils n’étaient pas libres, qu’ils délibé¬ raient sous la hache des assassins; ils ajoutaient que quand leurs lettres parviendraient, peut-être n’existeraient -ils plus. C’est ainsi que Gen-sonnô s’énonçait dans les lettres qu’il écrivait à Bordeaux. Le ton et l’expression des conspi¬ rateurs étaient les mêmes partout. Les villes principales avaient recueilli avec avidité le poison distribué par ses corrupteurs. Rennes, Lorient, Vannes, Saint-Malo, Nantes e; Quimper s’étalent fôdéralisés. Les bons patrio¬ tes, les uns trompés, les autres persécutés, ne pouvaient plus faire entendre leurs voix. La contre-révolution était faite sur terre. Que man¬ quait-il si l’on parvenait à la faire sur mer? Brest était surtout l’objet de la convoitise des chefs de la faction; ils avaient fait des ten¬ tatives inutiles pour être reçus à Saint-Malo. Leurs propositions avaient été rejetées avec hor¬ reur. Sûrs de Marseille et de Toulon, comptant sur le succès des menées de leurs complices à Bordeaux, ils aspiraient à s’emparer encore du premier port de la République. Comment la ville de Brest avait-elle pu oublier son antique gloire? L’un des plus fermes appuis de la Révolution en