58 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE humiliés, doit regretter d’avoir irrité et outragé une nation si impétueuse et si terrible dans les combats, qui ne fesait de loix que pour assurer la tranquillité et la justice dans ses foyers, et qui ne voulaient connaître le mot de guerre, que pour l’écarter à jamais de ses frontières ! Salut et fraternité. Michaud. Le Président répond à ces braves défenseurs en ces termes (33) : C’est toujours avec un nouvel intérêt que la Convention nationale voit dans son sein les enfants de la patrie, et surtout ceux qui en répandant leur sang, ont donné comme vous des preuves de leur amour pour elle. En envoyant à l’armée du Rhin un drapeau qui doit être le palladium de la liberté et le gage de nouvelles victoires, en lui envoyant la Déclaration des Droits, la Convention nationale ne pouvoit confier ces précieux dépôts en des mains plus agréables aux défenseurs de la patrie. La présence des braves vétérans de la révolution ne pouvoit que porter au plus haut degré le courage de nos guerriers. Vous avez été témoins de leurs victoires, vous désirez partager encore leurs travaux : la Convention applaudit à votre zèle; mais avant tout, réparez dans un glorieux repos vos forces épuisées par les blessures, pour les consacrer de nouveau à la patrie. La Convention nationale a décrété l’insertion au bulletin des lettres et adresses. 14 La société populaire de Vais, département de l’Ardèche, félicite la Convention nationale sur ses glorieux travaux, l’invite à rester à son poste et lui envoie 405 L pour servir à l’armement d’un vaisseau. Mention honorable, insertion au bulletin (34). [Le vice-président de la société populaire de Vais, au citoyen président de la Convention nationale, le 24 vendémiaire an III] (35) Citoyen président, Je t’envoie le produit d’une souscription ouverte dans notre société et l’adresse quelle a voté pour la Convention. Tu voudras bien lui en donner connaissance. Salut et fraternité X. Champanhets vice-président, Giraud père. (33) Bull., 4 brum. Moniteur, XXII, 355; Rép., n° 35. (34) P.-V., XL VIII, 43. (35) C 323, pl. 1378, p. 12. [La société populaire de Vais à la Convention nationale, s. d.] (36) Augustes représentants Un tyran usurpateur cherchait à setablir sur les ruines de celui quon appellait héréditaire mais nouveaux Hercule vous laves écrasé avec la meme massue que vous écrasâtes le premier, cependant vos pénibles et immortels traveaux ne sont peut etre pas encore finis ; il peut exister des nouveaux Anthées qui reprennent des forces en mordant la poussière. Laristocratie agonisante, le modérantisme désolé, les intriguants toujours audacieux vous entourent encore de leurs serpents mais vous les etoufferes comme hercule ceux de son berceau. Restez donc à votre poste infatiguables Représentants, la société populaire de Vais vous y invite, le salut de la patrie lexige, la République serait perduë si vous labandonies un instant vous en etes les fondateurs et les peres, notre confiance en vous nous fait espe-rer que vous en serez les sentinelles vigilantes et nous promettons den etre les invariables défenseurs. La société désirant donner des preuves constantes de son amour pour la patrie ouvrit une souscription le vingtième thermidor pour contribuer a larmement et équipement dun vaisseau monté pardes républicains capables de purger lempire des mers de ces forteresses flottantes dont linfeste le tyran d’Albion cette souscription a fourni la somme de quatre cents cinq livres que nous nous empressons de vous envoyer avec la protestation de faire touts les sacrifices que les besoins de la république exigeront nous navons tant tardé à faire cet envoy que pareeque la plupart des sociétaires vrais sans culottes étaient occupés aux pénibles traveaux quexige la culture de cette commune. Du moment que nous avons appris la reddition de Bellegarde à la république notre joye sest manifestée par des chants dallegresse par une illumination ordonnée par la municipalité et des fêtes civiques aux quelles ont assistés touts les habitants de cette commune dans lan-thousiasme qui nous transportait chacun disait quavec les sages représentants qui gouvernent et les armées courageuses qui deffendent la république on pouvait lappeller avec assurance impérissable. Vive la République, vive la Convention, vive la Montagne. X. Champanhets, vice-président, Giraud, secrétaire. (36) C 323, pl. 1378, p. 11. Mention marginale de la réception des 405 L.