[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j Membre îîæ 198 fayette, sous Dumouriez, sous Custine, et qui a été appelé dans l’armée des Pyrénées par Mon¬ sieur Servan (cet autre traître qu’on s’est con¬ tenté de destituer) ne peut servir la liberté. « Nous ne voyons pas avec plus de tranquillité un M, Sahuguet d’Espagnac à la tête de la division de nos troupes de la vallée d’Aran, parce que nous savons aussi que le parent et le compagnon d’études de l’abbé d’Espagnac, ce serviteur esclave des Calonne et Dumouriez, n’est pas fait pour aimer et bien conduire les sans-culottes dont sa famille a toujours fait un trafic infâme. « Législateurs, si vous ne vous hâtez d’achever l’apurement de la Convention, de la délivrer de tous les membres gangrenés qui l’infectent encore, et de prononcer non seulement la des¬ titution d« ces habitants du marais fangeux et de tous les agents répandus dans nos armées, mais encore la chute prompte sous le glaive de la loi, de tous ceux qui sont pris en flagrant défit, et l’emprisonnement jusqu’à la paix de tous les autres, vous vous éloignez d’autant du but que vous vous proposez : celui de sauver la patrie. , « Telle est l’opinion et tels sont les vœux des républicains de Pau. « Houneau, président; Dulàurière, secré¬ taire ; Dueresnoy. » N° 50. Adresse de la Société des Amis de la liberté et de l'égalité de Mur-de-Barrès, département de l'Aveyron, à la Convention nationale (1). « Mur-de-Barrès, le 10e jour de la 3e dé¬ cade du 1er mois de l’an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible et im¬ périssable. « Citoyens représentants, « Votre mission, vos serments vous obligent de sauver la République; vous avez beaucoup fait, vous n’avez pas fini. Restez à votre poste jusqu’à la fin. C’est votre devoir, c’est le vœu de vos. commettants. Votre tâche est pénible, elle a des dangers, elle vous a acquis et vous acquerra de la gloire. Nous avons célébré le martyre de Lepeletier et de Marat, nous allons célébrer celui de Beauvais. « Huet, président; Rigal, secrétaire; Lanaisse secrétaire. « P. -S. Nous apprenons que Roux, membre du directoire, et premier suppléant du départe¬ ment de l’Aveyron, après avoir prudemment refusé d’aller remplacer l’infâme Valady, et cédé la place à Carrier, excellent patriote, a, par une supercherie digne de lui, arrêté le départ de Carrier, et se propose de siéger parmi les repré¬ sentants de la nation. « Nous vous déclarons qu’il a figuré avanta¬ geusement parmi les fédéralistes de cette (IJ Archives nationales, carton G 281, dossier 779. Administration. Les pièces qui le prouvent vous ont été envoyées; elles sont encore entre les mains de Chabot et Bo, vos collègues. « En vous le dénonçant nous faisons notre devoir, nous sommes assurés que vous ferez le vôtre, et que le marais ne s’enrichira pas d’un nouvel individu. » N° 57. Adresse de la Société populaire et républicaine de Septfonts, district de Montauban, dépar¬ tement du Lot, aux citoyens représentants (1). « Citoyens législateurs, « La Société populaire et républicaine de Septfonts admire tous les jours dans l’ivresse de l’enthousiasme la profonde sagesse de vos lois. Quel tribut d’éloges ne mérite point cette ardeur que vous déployez pour la félicité publique ! les combats opiniâtres que vous avez soutenus contre les reptiles immondes de l’in¬ fernal et abominable marais nous ont fait gémir plus d’une fois; nous redoutions les sifflements astucieux des horribles serpents qui vous environnaient; mais un éclat de pierre qui s’est détaché de la Montagne sainte que vous habitez a écrasé leur tête, et la victoire a couronné vos efforts magnanimes. Depuis ce jour à jamais mémorable, les transports d’une vive allégresse ont succédé aux tristes accents de la douleur et de la crainte. Vous avez saisi d’une main hardie le gouvernail du vaisseau qui allait s’engloutir; aujourd’hui, il vogue avec majesté; couvert de votre égide, il triomphera de tous les écueils. « Continuez donc, généreux pilotes, à le con¬ duire. Hélas ! si vous l’abandonnez, il ferait bientôt un affreux naufrage. Exécutez le noble projet que vous avez formé d’attaquer Car¬ thage même, vous trouverez de nouveaux Sci-pions qui détruiront les murs orgueilleux de cette odieuse rivale qui nous menace de nous imposer le joug des esclaves. Il est temps d’enchaîner Pitt, l’infâme Pitt, ce féroce léopard qui est l’artisan de tous nos malheurs. Elevé à l’école de Sylla et de Marius, il voudrait comme ces monstres ne faire de la France qu’un vaste et lugubre tombeau. Vous avez posé la pierre fondamentale de notre édifice politique, vous seuls pouvez lui donner son dernier degré de perfection. Les difficultés et les orages même ne doivent point abattre les fondateurs d’une République; jusqu’ici vous avez enfanté des prodiges, et vous ferez croître les fleurs et les fruits au milieu des ronces et des épines. Soyez donc inébranlables au poste sacré où la confiance publique vous a élevés. Donnez-nous des lois civiles et morales, anéantissez l’anar¬ chie, fixez parmi nous les douceurs de l’har¬ monie, purgez le sol sacré de la France de cette horde de barbares qui nous inondent, et après que vous aurez consommé ces héroïques tra¬ vaux, nous vous rappellerons dans notre sein avec la plus vive tendresse, nous prodiguerons les effusions de la reconnaissance la plus animée, [l] Archives nationales , carton C 281, dossier 779. [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES SbSotSÎS)" 1793 W et nous vous décernerons les couronnes dues à vos mérites. « Collationné par nous, Président et secrétaire de la Société populaire et républicaine de Sept-fonts . « Bessière, président; Faure, secrétaire. » N° 58. Dourgne (1). « Citoyens représentants, « La Montagne a enfanté une Constitution qui nous assure des générations libres et ver¬ tueuses. Cette mère, digne du fruit qu’elle vient de produire, doit être sans doute bien récompensée par la joie et le bonheur qu’elle a répandus dans toute la famille républicaine. Mais ce rejeton bienfaisant qui doit éterniser les hommes libres, l’abandonneriez-vous lorsqu’il est encore entouré d’ennemis; le livreriez -vous à une marâtre dont la jalousie ou l’in différence l’exposeraient aux poignards de ceux qui osent le menacer, mais qui ne l’atteindront jamais tant que vous serez à son berceau. « Non, citoyens représentants, vous ne quitterez point votre poste avant que le génie de la liberté n’ait terrassé tous ses ennemis. Vous avez juré de faire le bonheur du peuple et le peuple ne peut être heureux que par vous. Soyez fermes, citoyens représentants, que le niveau de l’égalité plane continuellement sur l’horizon français, que les lois républicaines n’épargnent que les amis de la République; que les traîtres et les rebelles ne trouvent d’autre paix que la paix de la mort, et que l’univers apprenne qu’un peuple qui soutient ses droits sait récompenser ceux qui les recon¬ naissent, mais aussi qu’il ne pardonne jamais à ceux qui tenteraient de les lui ravir. « Voilà, citoyens représentants, le vœu des sans-culottes montagnards qui composent la Société populaire de Dourgne; inébranlables dans leurs principes, ils ne connaissent que la République ou la mort, ils n’aiment que la liberté et l’égalité, ils ne désirent que l’anéan¬ tissement de tous les fédéralistes, nos plus cruels ennemis, ils jurent enfin la haine la plus implacable, au delà même du tombeau, à tous les tyrans coalisés, et une reconnaissance pleine de dévouement à la représentation natio¬ nale. « Vive la Montagne ! vive la République ou périssent les sans-culottes qui composent la Société populaire et montagnarde de Dour¬ gne ! » ( Suivent 33 signatures.) N« 69. La Société populaire de Castelnau-d' Estretefons, département de la Haute-Garonne, à la Con¬ vention nationale (1). « Castelnau, le 15 octobre 1793, l’an II de la République française, une et indivisible. « Législateurs, « Investis de la confiance nationale, vous avez donné à la France une Constitution répu¬ blicaine qui doit faire le bonheur des Français. « Législateurs, cet ouvrage ne peut être im¬ mortel qu’ autant que vous resterez à votre poste pour le consolider et jusqu’à ce que les tyrans coalisés pour le détruire aient disparu du sol de la liberté. Gardez-vous de confier à d’autres l’achèvement de ce que vous avez si bien commencé et de mériter qu’on ne dise un jour : la France eut des législateurs qui n’ont pas su soutenir l’ouvrage. « Les président et membres du comité de corres¬ pondance de la Société populaire de Castelnau. « P.-M. Chambert, président; Carrery; Fabre, commissaire; Chambonneaü, commissaire. » N° 60. La Société populaire de Verfeü, district de � Villefranche, département de l'Aveyron, à la Convention nationale (2). « Citoyens représentants, « Et nous aussi, nous venons rendre hommage aux génies tutélaires de la France. « La Montagne, dégagée du limon impur qui l’infectait de ses vapeurs malignes; les vils fauteurs de la tyrannie écrasés par sa foudre ou réduits à l’impuissance de nuire; la rébellion étouffée par les laves brûlantes qui jaillissent de son sein; les tyrans effrayés sur leur trône à l’aspect de la lumière qu’elle répand sur les nations esclaves; leurs infâmes satellites dé¬ concertés par l’énergie qu’elle imprime aux enfants de la liberté; la France entière qui s’ébranle au bruit de son tonnerre et s’élance en torrent sur les agents du despotisme, quel spectacle fut jamais plus sublime et plus capable d’enflammer votre courage et votre génie? « Encore un moment, et la patrie est sauvée; encore un moment, et vous jouirez de votre conquête, et la France prosternée à vos genoux les baignera des pleurs de la reconnaissance et de l’amour. « Vous seuls, citoyens représentants, pouvez consommer votre ouvrage, et l’établir sur des fondements inébranlables ; vos mains seules peuvent fixer les rênes encore flottantes d’un gouvernement agité par de si violentes tem-[1] Archives nationales, carton G 281, dossier 779, (2) Ibid, . {I) Archives nationales, carton C.281, dossier 779,