[Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [21 avril 1790. — Livre rouge.] 269 N®. III. Correspondance du comité des pensions avec M. le comte de La Tour-au-Pin. LETTRE DU COMITÉ. 24 janvier 1790. Monsieur Je comte, Le comité des pensions, chargé par l’Assemblée nationale de recueillir les instructions nécessaires sur la répartition des traitements, dons, pensions, etc., désirerait avoir des éclaircissements sur deux articles qu’il a indiqués à M. Mélin. Le comité vous prie, Monsieur, de vouloir bien donner les ordres nécessaires pour que ces éclaircissements lui soient fournis. Je suis, etc. Camus. LETTRE DU COMITÉ. 30 janvier 1790. Monsieur le comte, Le comité des pensions vous prie de lui faire parvenir, le plus tôt qu’il vous sera possible, l’état des pensions accordées à titre de services militaires, ainsi que je vais avoir l’honneur de vous l’expliquer, en vous présentant même, pour plus de clarté, un exemple de la forme qu’il voudrait que vous ordonnassiez de suivre dans la transcription de ces états : 1° L’état nominatif des pensions de MM. les maréchaux de France ; 2° L’état nominatif des pensions de MM. les lieutenants généraux ; 3° L’état nominatif des pensions de MM. les maréchaux-de-cam p ; 4° L’état nominatif des pensions de MM. les brigadiers; 5° L’état nominatif des pensions de MM. les colonels ; 6° L’état en masse, et sans le détail des noms des pensionnaires, de toutes les pensions de retraite des autres officiers de l’armée, y compris les chirurgiens et aumôniers des régiments ; 7° L’état en masse des pensions de retraite d'officiers, au-dessous de 600 livres ; 8° L’état en masse des pensions accordées aux intendants d’armée pour retraite ; 9° L’état en masse des pensions de retraite aux commissaires des guerres ; 10° L’état en masse des pensions de retraite aux commis de toutes les classes, et autres officiers de plume ; 11° L’état en masse des pensions accordées aux veuves ; 12° L’état en masse des pensions accordées aux enfants ; 13° L’état eu masse des pensions accordées à différens parents des militaires ; 14° L’état en masse des pensions dont jouissent actuellement des officiers en activité dans des emplois avec appointements; 15° L'état en masse des pensions dont jouissent actuellement d’autres agents du département de la guerre, encore en activité dans des emplois avec appointements ; 16° L’état» en masse des pensions dont jouissent des femmes, des enfants et autres parents de militaires ou employés au département, encore vivants ; 17° L’état nominatif des pensions accordées sur les différents gouvernements des provinces, de villes, châteaux, etc. ; 18° Enfin, Monsieur, le comité désire avoir un état nominatif de toutes les pensions, dons, traitements conservés, qui peuvent être payés, soit sur les fonds des hôpitaux militaires, soit sur les fonds des vivres. J’ai l’honneur d’être, etc. Camus. LETTRE DE M. DE La ToUR-DU-PlN. 2 février 4790. J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, Monsieur, l’état généra] des grâces, pensions et traitements conservés à d’anciens officiers ou employés des différents services, et qui ont été payés jusqu’à ce jour sur les fonds du département de la guerre. Je dois vous observer, Monsieur, qu’une grande partie de ces pensions sont purement alimentaires, et surtout celles portées sur les états numérotés f , 2, 3 et 4. Ce motif avait déterminé les ministres, mes prédécesseurs, à les assigner sur les fonds du département de la guerre, parce que ceux qui en étaient l’objet les recevaient tous les deux mois, sans frais, dans leurs provinces; au lieu que les pensions assignées sur le Trésor royal ne se payaient qu’après quinze ou dix-huit mois, et seulement à Paris, ce qui constituait les pensionnaires des provinces en retards et en frais onéreux de perception à prélever sur leur subsistance. Vous penserez, sans doute, Monsieur, que si ces pensions sont imputées sur le Trésor royal il serait juste d’autoriser le département de la guerre à continuer de faire payer, tous les deux mois, dans les provinces, cette classe de pensionnaires, sauf à lui à s’en faire rembourser, à la fin de l’année, par le Trésor royal, en justifiant cependant de leur existence, d’après les formes usitées. Ce moyen, dicté par la triste situation où se trouveraient ces malheureux pensionnaires, s’ils étaient forcés d’attendre quinze à dix-huit mois leurs pensions, m’a paru concilier à la fois le sentiment de commisération dû à leur état, avec les formes de la comptabilité des finances. Je désire fort que le comité l’envisage sous le même point de vue. J’ai l’honneur, etc. de La Toür-du-Pin. LETTRE DU COMITÉ. 13 février 1790* Monsieur le comte, Le comité des pensions vous remercie des états que vous avez joints à . votre lettre du 2 de ce mois. Il ne vous en accuse la réception que dans ce moment, parce que le paquet avait été remis, à ce qu’il paraît, au comité des finances, et que le comité des pensions ne l’a que d’aujourd’hui. Il vous prie, Monsieur le comte, de ne pas perdre de vue les autres états qu’il a eu l’honneur de vous demander par sa lettre du 30 janvier. $*70 [Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [21(avfill790. — Livre rou(rc Les administrateurs de l’Ecole «militaire ont écrit au comité des pensions, qu’ils vous avaient fait passer, Monsieur le comte, des états de pensions que le comité leur a demandés ; ces états sont-ils les mêmes que ceux qui sont joints à votre lettre du 2 février? Je suis, etc. Camus. LETTRE DE M. DE Là ToUR-DU-PlN. 14 février 1790. J’ai l’honneur, Monsieur, de vous envoyer l'état exact des pensions et traitements dont les fonds de la fondation des écoles militaires sont grevés. Vous jugerez, en en voyant le détail, que ce n’est pas par la négligence du conseil d’administration, s’il ne vous a pas été remis plus tôt. J’ai l’honneur d’être, etc. de La Tour-du-Pin. LETTRE DE M. DE La ToUR-DU-PlN. 14 février 1790. J’ai reçu, Monsieur, avec la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, le 30 du mois dernier, le modèle des différents étais de peu-sions que demande l’Assemblé nationale. J’ai employé le temps qui s’est écoulé depuis à chercher lès moyens de remplir ses vues; et je me suis convaincu qu’il m’était impossible de le faire, par plusieurs raisons que voici: D’abord je ne pourrais faire faire ces états que parle dépouillement de 180 et quelques volumes grand in-folio, dont est composée la matricule des pensionnaires de mon département, et cette opération exigerait un temps considérable, que l’Assemblée nationale regretterait peut-être avec raison. Ensuite, indépendamment du temps qu’on y emploierait, ce dépouillement serait encore loin de l’exactitude par laquelle doivent être recommandables les matériaux que l’on présente à l’Assemblée nationale, parce que je n’ai pas des relevés certains de toutes les extinctions depuis 1779, époque à laquelle a commencé l’expédition des brevets, jusqu’au 1er janvier 1790; en sorte qu’en supposant, comme je le pense, l’extinction d’un quart des pensionnaires de mon département pendant ces onze années, les parties éteintes enfleraient inutilement mes états, consumeraient un temps précieux, et pourraient induire en erreur l’Assemblée nationale. Enfin, non seulement j’ignore la somme précise des extinctions, mais j’ignore encore la somme positive des pensions, en masse, parce qu’un pensionnaire de mon département, qui en obtient une nouvelle dans un autre, fait expédier dans celui-ci son nouveau brevet sans m’en donner connaissance. Pour se procurer les états qu’elle désire avoir, l’Assemblée nationale n’a qu’un parti à prendre ; c’est de les demander au Trésor royal, puisque c’est là que se paient toutes les pensions, et que se paient surtout les décomptes des parties éteintes. L’Assemblée nationale sera sûre alors d’avoir des états exacts, quant à l’objet de finance. Ils ne présenteront pas, il est vrai, le détail des campagnes et des blessures des officiers; mais si le moyen que je propose était agréable à l’Assemblée nationale, il suffirait de convenir avec le ésor royal, qu’on m’enverra les états de chaque asse, à mesure qu’ils seront faits, et j’y ferais ajouter en marge les renseignements que je peux seul donner. Je vous prie, Monsieur, de vouloir bien m’informer de la résolution de l’Assemblée nationale à cet égard, afin que, si elle persiste à vouloir que ces états soient faits dans mon département, malgré mes précédentes observatious, je donne des ordres pour qu’on s’en occupe avec la plus grande diligence. J’ai envoyé à M. Garesché, au mois d’octobre dernier, l’état des pensions dont les brevets ne sont pas expédiés, parce que les parties ne se sont pas encore présentées. J’ai adressé à M. le président du comité des finances les différents états des pensions qui se payaient sur les fonds du département de la guerre, sur ceux des directoires des vivres et des hôpitaux, sur l’excédent de l’imposition des fourrages en Alsace, sur les gouvernements, sur les écoles militaires et sur le quatrième denier. Il reste encore à donner des instructions sur les grâces sollicitées par les officiers du ci-devant régiment des gardes-françaises, et je viens de déférer leur demande à l’Assemblée nationale, en envoyant à M. le président toutes les pièces relatives à cette affaire. J’ai l’honneur, etc. de La Tour-du-Pin. LETTRE DU COMITÉ. l«r mars 1790. Monsieur le comte, Le comité des pensions a vu, par des mémoires qui lui ont été adressés, qu’il existait des pensions particulières payées sur les fonds des maréchaussées: il vous prie de lui faire passer des états nominatifs de toutes les pensions qui peuvent se trouver assignées sur ces fonds, et qui sont payées, soit à Paris, soit en province. Je suis, etc. Gamus. LETTRE DU COMITÉ. 9 mars 1790. Monsieur le comte, Le comité des pensions désire voir les originaux des mémoires et des bons ou décisions par lesquelles il a été accordé des pensions, dans le département de la guerre, depuis 1785 jusqu’en 1789. Il vous prie de vouloir bien les rassembler, et l’avertir du temps où il pourra en avoir la communication. Je suis, etc. Camus. LETTRE DE M. DE La ToUR-DU-PlN. 12 mars 1790. J’ai reçu, Monsieur, la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, le 9 de ce mois, pour me faire part que le comité que vous présidez désire voir les originaux des mémoires et bons ou décisions par lesquelles il a été accordé des pensions dans le département de la guerre, depuis 1785 jusqu’en 1789. J’ai donné des ordres [Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [21 avril 1790. — Livre rouge.] �74