!# [CoovjBnlion nationale.] ÀftBSim j ®93 votre éaengie, le gÊroBdis®» m'étouffe plus dos accents patriotiques, «écoutez nos vœux, ce sont les vœux de véritables sans -culottes. « Le salut de la chose publique exige que vous restiez encore à votre poste; restez-y donc jus¬ qu’à la paix. « Les mesures que vous avez prises et que vous prenez tous les jours contre les ennemis du dehors et du dedans sont grandes ; elles prouvent votre amour pour la liberté, mais elles sont insuf¬ fisantes, il faut que le combat à mort qui s’est engagé entre les républicains et ceux qui ne le sont pas se termine incessamment : tandis que nos armées ne font pas de quartier aux ennemis" ■du dehors, pourquoi en ferions -nous à ceux du dedans f « Les ennemis du dehors nous attaquent ouvertement; tous leurs coups sont prévus et nous sommes sûrs de nous défendre. « Les ennemis du dedans machinent en secret; ils nous attaquent dans les ténèbres, nous pour¬ rions être surpris, nous bénissons le décret qui met en arrestation tons les gens suspects : cette mesure consolidera avec promptitude raffer¬ missement de la République, si une autre loi les condamne bientôt à la déportation. « Parmi les gens suspects, les uns Bout con¬ vaincus de conspiration, et la guillotine doit être leur partage. « Les autres sont reconnus capables de trou¬ bler, tôt ou tard, l’harmonie qui doit accompa¬ gner notre gouvernement populaire; ils ne sont pas faits pour habiter le sol de la liberté; ils ne doivent pas vivre parmi les sans-culottes quTls voulaient opprimer. Qu’ils aillent au loin sur une terre étrangère pleurer parmi les esclaves sur la chute du despotisme qu’ils auraient voulu rétablir. '« Déportez les gens suspects, les aristocrates les fédéralistes et vous romprez complètement toutes les machinations qu’ils ne cesseraient de concerter, même au fond «des cachots; « Déportez les aristocrates, les fédéralistes et les ennemis du dehors ne compteront plus sur des troubles intérieurs, qu’ils n’ont jamais cessé de vouloir susciter ; « Déportez les aristocrates et les fédéralistes et vous acquerrez à la République des fortunes immenses dont ils nourrissent, même au milieu de nous, un parti liberticide; « Déportez les aristocrates et les fédéralistes et vous augmenterez le patrimoine des sans-culottes; ils ne consommeront plus nos subsis¬ tances ; « Déportez les aristocrates et les fédéralistes, ce sera comme si nous avions des magasins de vivres sur les despotes coalisés ; « Déportez les aristocrates et les fédéralistes et vous aurez bien mérité de la patrie; vous aurez sauvé la République une et indivisible; vous aurez rempli les vœux des véritables sans-culottes de la République, et surtout de ceux de Saint-Macaàre. « Citoyens législateurs, telle est notre horreur pour le girondisme et les Girondins, que lors même que nous n’avons plus à craindre ses effets libertieides, nous ne pouvons plus sup¬ porter une dénomination qui a servi à caracté¬ riser la conjuration la plus noire. Qu’il n’y ait plus dans la République de département appelé la Gironde, qu’on lui substitue un département appelé : de G-aronne-et-Dordogne. « A Saint -Macaire, te 28 octobre 1793, J’ an II de la République française une et indivisible. « Faye, président; Yignau, secrétaire; Sani-tot, secrétaire; Thomas Sieuzac, secré¬ taire. » N° 42. La Société républicaine et sans-culotte séant au bourg de Baleyssagues, canton de Duras. , dis¬ trict de Marmande, département de Lot-et-Ga¬ ronne, aux citoyens représentants du peuple souverain, composant la Convention nationale de la République française, une et indivisi¬ ble (1). « Citoyens législateurs. « Et nous aussi, le premier cri que nous poussons à notre naissance est le cri de toi» les vrais sans -culottes français : Restez à votre. poste, jusqu’à ce qu’une paix honorable et solide soit d onnée par vous à la République ; jusqu’à ce que vous ayez achevé «de terrasser l'hydre trop longtemps renaissante du royalisme, de l’aris¬ tocratie, de l’hypocrite fanatisme et du désorga¬ nisâtes fédéralisme ainsi que tous les monstres affreux qui les accompagnent; jusqu’à ce qu’enfin vos concitoyens soient heureux sous l’égide des lois et de la belle et populaire cons¬ titution que vous nous avez donnée. « Tel est le vœu le plus ardent de la nouvelle Société populaire républicaine et sans-culotte, formée le 11 octobre 1793, dans le bourg et commune de Baleyssagues, canton de Duras, district de Marmande, département de Lot-et-Garonne, d’une troupe do bons et simples villa¬ geois par les soins et une persévérance de dix mois de leur nouveau curé constitutionnel, vrai sans-culotte, quoique prêtre, et dont le pa¬ triotisme ne s’est jamais démenti depuis les premiers instants de la Révolution. « Continuez donc avec votre courage ordinaire vos immenses travaux, législateurs d’un peuple vraiment libre, faites éclater du haut de votre sainte montagne, vrai Sinaï de la France, et à laquelle nous serons toujours attachés., faites éclater parmi la foudre et les éclairs de la raison, ces lois salutaires qui doivent pour toujours affermir le bonheur de cette vaste et indompta¬ ble République; écrasez pour jamais, par vos terribles mais trop justes décrets, nos ennemis intérieurs et extérieurs ; que par votre vigilance, soutenue de la valeur et du courage de tous les sans -culottes français, les tyrans et leurs infâmes suppôts disparaissent pour toujours de la sur¬ face de ce globe qu’ils ont trop longtemps souillé. « Pour nous, législateurs, nous adhérons de tout notre cœur à la sainte Montagne et à tout ce qu’elle a fait ou fera pour le bonheur de la République : nous approuvons ce qu’elle ap¬ prouve, et nous détestons bien cordialement tout ce qu’elle déteste. « Mais, tandis que le salut public exige si impérieusement que vous. restiez à votre poste, faut -il aussi, représentants du peuple souverain, que les autres administrations y demeurent (1) Archives nationales, carton G '28*1, dossier 776. [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. I nombre 1793 193 encore? Non, non, législateurs, elles sont pour la plupart trop mal composées, et il serait trop dangereux de les laisser telles jusqu’à la paix. Vos collègues, il est vrai, répandus dans nos départements, s’occupent infatigablement à épurer ces corps déjà trop en vieillis ; ils ont même fait de très heureuses réformes dans les admi¬ nistrations supérieures, mais restent nos muni¬ cipalités, qui les épurera? Vos infatigables col¬ lègues, malgré leur bonne volonté, ne peuvent être ni se transporter partout, et partout à peu près le charbon doit rougir le creuset épuratoire. « Pour parvenir généralement à cette fin, voici, législateurs, ce que notre petite et très villa¬ geoise société ose soumettre à vos lumières. Elle solliciterait un décret par lequel tous les habitants de toutes les communes de la Répu¬ blique s’assembleraient au plus prochain et fa¬ vorable jour, chacun dans le chef -lieu de leur municipalité réciproque pour recréer provisoi¬ rement tous les membres de leurs municipalités, et après ces opérations, ils s’assembleraient cous au chef-lieu du canton pour y réélire leurs juges de paix et assesseurs qui, aussi, ont bien besoin de réforme. « Par cette mesure, le peuple qui commence à s’éclairer saurait bien retirer sa confiance à ceux qui excitent ses soupçons, pour ne la don¬ ner maintenant qu’à de vrais sans-culottes dont le zèle et le patriotisme n’ont jamais été équi¬ voques. « Nous sommes avec respect et un singulier dévouement à votre sainte Montagne, citoyens législateurs, « Les républicains sans-culottes amis de la Cons¬ titution de Van Ier composant la Société populaire séant à Baleyssagues. (Suivent 11 signatures.) « A Baleyssagues, le 29e jour de la troisième décade du 1er mois de l’an II de la République française une et indivisible. » N° 43. Adresse de la Société populaire de Sancoins, des administrateurs du district de la munici¬ palité réunis, à la Convention nationale (1). « Législateurs, « Vous avez abattu la tête du tyran, vous avez fait une Constitution républicaine. Vous avez régénéré l’homme avili par plus de seize siècles d’esclavage. Vous avez terrassé le fana¬ tisme, vous avez dissipé les préjugés politiques et religieux. Vous avez commencé le règne de la liberté. « Eh bien ! Tous ces grands travaux ne seront rien si vous abandonnez cette liberté dans son enfance, et si vous ne l’étabhssez sur un siège inébranlable. Il vous reste encore de grandes choses à faire. Législateurs, avant de quitter votre poste, la» République attend de vous : (1) Archives nationales, carton C 281, dossier 775. lre SÉRIE, T. LXXX. « Que vous anéantissiez la coalition des tyrans couronnés armés contre nous ; « Que vous la purgiez de ses ennemis intérieurs qui déchirent le sein de notre patrie; « Que vous établissiez une paix solide et durable ; « Que vous fassiez fleurir l’agriculture et le commerce par des honneurs et des récompenses; « Et que l’éducation nationale soit le terme de vos travaux. « Retournez après dans vos foyers, vos conci¬ toyens vous décerneront des couronnes civiques, sèmeront des fleurs sur votre passage, et l’uni¬ vers entier, instruit par les rayons qui réflé¬ chissent de la lumière qui se répand de la sainte Montagne sur le globe, vous bénira. » ( Suivent 34 signatures.) N° 44. La Société des Amis de la Constitution de 1793, séant à Méalmont, district d'Albi, département du Tarn , à la Convention nationale (1). « Réalmont, le 25e jour du 1er mois de l’an II de la République française, une et indi¬ visible. « Divise et tu régneras... Tel est, citoyens re* présentants, le système impie et destructeur que les ennemis du peuple français mettent depuis quatre ans en usage : diatribes outrageantes, impostures, calomnies, écrits incendiaires, tout est employé pour remplir leur dessein criminel. « Ils sont aussi parvenus jusqu’à nous ces libelles affreux dont ils ont inondé les divers départements de la République, pour nous engager à ne voir en vous que les artisans de la dissolution de la France, les détracteurs de la prospérité nationale. « Nous avons eu la faiblesse de croire un moment au prestige ; nous avalâmes à longs traits le poison cruel que distillaient ces écrits pernicieux. Mais la Constitution régénératrice que vous avez donnée à la France fit tomber ce masque; nous reçûmes avec transport cet acte sauveur de notre liberté et il n’est resté à ces vils agitateurs que leur propre honte et notre mépris. « Nous déclarons donc que si le moment nous égara, la réflexion calme nous a dessillé les yeux. Nous vous rendons en hommes libres la confiance que le mensonge et l’impudeur vous avaient ravie, et nous jurons de défendre jusqu’à la mort cette Constitution chérie, contre laquelle viendront se briser les efforts impuis¬ sants des despotes qui nous menacent. « Mais, citoyens représentants, le vaisseau de l’État est encore battu de la tempête, nos ennemis veillent; ne vous endormez pas. Mé¬ fiez-vous aussi du calme apparent qui peut succéder à l’orage et n’abandonnez le gouvernail que lorsque vous nous aurez conduits heureu¬ sement au port. « J. Peyré, président; J. Fabre, secrétaire; B. Rouby aîné , secrétaire. » (1) Archives nationales , carton C 281, dossier 776. 13