416 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE [La société populaire montagnarde d’Escazeaux, régénérée le 24 floréal, épurée après le 9 thermidor, à la Convention nationale, le 4 brumaire an III] (29) Citoyens représentants La terreur avoit toujours été l’arme du tyran, et il s’en est toujours servi pour favoriser ses intentions criminelles et comprimer les patriotes. Sauveurs de la Patrie, vous avez mis la justice à l’ordre du jour, le reigne de la terreur a passé comme celui des despotes ; eh bien, désormais les français ne seront plus dominés que par la raison, ils n’auront d’autre guide que la loi, d’autre point de ralliement que la Convention nationale. Pères de la patrie, l’adresse sublime que vous venés de faire aux Français a vivifïié tous les coeurs des patriotes; que les innocents soient donc épargnés et que les coupables soient punis sans pitié. Sages Législateurs, restés encore à votre poste jusques à ce que l’edifice que vous avés commencé et auquel vous travaillés sans relâche soit achevé, nous ne démentirons jamais le serment que nous vous exprimâmes dans l’adresse que nous vous fîmes, après le juste châtiment du dernier tyran, il reste précieusement gravé dans nos coeurs ; vivre libre ou mourir, telle a toujours été notre devise, vive la République, vive la Convention nationale. Suivent 28 signatures. 14 Le tribunal de paix du canton de Gaillon0 et la société populaire d’Écouis6, département de l’Eure, font passer à la Convention le témoignage de leur recon-noissance sur ses glorieux travaux et la rassurent sur le cri d’une poignée d’intri-gans qui, frappés par-tout, n’ont pour eux que l’ignominie et l’opprobre. Mention honorable, insertion au bulletin (30). a [Le tribunal de paix du canton de Gaillon à la Convention nationale, le 19 brumaire an III\ (31) Citoyens Representans, La nuit du crime a disparu, le soleil de la justice s’est levé, les instriguans, les fripons sont terrassés, la chûte du tiran Robespierre, la chûte des oppresseurs a répandu dans l’ame des hommes probres la joye la plus sensible. Continuez, Citoyens Représentants, vos honorables fonctions que l’energie qui a été l’egide de vos travaux, soit toujours la même pour nous, bénissant le momment heureux qui a fait paraitre votre adresse au peuple français et nous jurons de rester inviolablement attachés a vos sages decrets. Vive la Convention nationale, vive la République. Le Monnier, juge de paix, Namolle, greffier et 4 autres signatures. b [La société populaire d’Ecouis à la Convention nationale, s. d.\ (32) Représentans du peuple. Recevez le témoignage de notre reconnois-sance sur les vérités éternelles que vous vénez de proclamer ; votre adresse aux français est un appel à la raison et à la vertu; les principes que vous ÿ dévelopez sont gravés dans nos coeurs, ils ÿ seront inaltérables. C’est assez pour votre gloire d’avoir rappellé au sein de la France la vérité, la justice et la nature exilées, mais ce n’est pas assez pour le bonheur du peuple que vous avez promis de rendre heureux : achevez, Législateurs, achevez votre sublime ouvrage, fondez la République sur les bases inébranlables, de la vérité, de la raison et de l’humanité. Mais pourquoi ces alarmes qu’une poignée d’intriguants affectent de répandre sur le sol de la patrie : le pas de charge sonne partout la dernière heure des tïrans ; nos phalanges républicaines, partout triomphantes, portent le désespoir, la terreur et la mort dans les armées des rois coalisés, l’étendard tricolor flotte sur les deux mers, en Italie sur le haut des Alpes, et des sources de l’Elbe aux bouches du Rhin, annonce à l’Europe étonnée la puissance et l’energie du peuple français ; quel danger nous reste-t-il donc à courir! quel ennemi nouveau avons nous à combattre? Dominateurs perfides des sociétés populaires, renoncez à lTiorible complot de continuer la tirrannie, cessez, en dénaturant les principes, de placer la souveraineté du peuple dans nos assemblées pour en user ensuite au gré de vos caprices afin d’assurer l’impunité à vos complices, aux intriguants, aux fripons, aux égor-geurs, à tous les assassins du peuple : sans doute les sociétés populaires sont utiles à la liberté qu’elles déffendent contre ses ennemis, mais elles ne sont qu’une fraction du grand tout, leur objet et leur but sont la surveillance et l’instruction. (29) C 326, pl. 1423, p. 10. (30) P.-V., XLIX, 303-304. (31) C 326, pl. 1423, p. 12. (32) C 326, pl. 1423, p. 11.