166 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE par l’inviter à ne descendre du sommet de la Montagne, qu’après qu’elle aura consommé le bonheur public et la liberté du genre humain. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Rabastens, 29 prair . II] (2). « Citoyens Répresentans, Un parti criminel avoit fondé son exécrable système sur le monstre de l’athéisme, des détracteurs temeraires de l’existence d’un Dieu etoient les lâches ennemis de la liberté. Cependant l’existence de l’Etre suprême n’a jamais pû être un problème que pour le scélérat qui a marqué tous les instans de sa vie par de nouveaux attentats. L’aneantissement total de notre être après sa dissolution, n’a pû être enfanté que par le desespoir d’une conscience criminelle qui cherche à s’étourdir sur ses remords. Le vain mot de hazard ne peut remplir les âmes vraiement républicaines celle-cy s’agrandissent, et le sentiment qui les éleve leur montre une providence qui les soutient et les anime. Peres de la patrie, qu’il nous soit permis de mettre la reconnoissance à l’ordre du jour pour le decret du 18 floréal qui, en rappellant à la pensée sublime de l’Etre suprême et de l’immortalité de l’ame, rend à l’homme juste sa force et sa constance, au malheureux sa consolation, et au méchant les remords et la terreur. Grâces soient rendues à la divinité tutelaire qui a conservé les jours de 2 amis de la vertu. Des bras parricides avoient entouré des ombres de la mort 2 incorruptibles défenseurs des droits du peuple. A la nouvelle effrayante de l’exe-crable attentat médité sur la personne de Robespierre, et entrepris sur celle de Collot d’Herbois, nous avons frémi d’horreur et de crainte. Jusques-à quand enfin les furies seront-elles l’egide des ennemis de la République ! jusques-à quand des monstres insensés braveront-ils la liberté en poignardant ses plus intrépides défenseurs ! Quoy la vertu sera-t’elle sans-cesse la proye du crime et de l’assassinat ! et le sanctuaire des lois en foumira-t’il encore les victimes ! non non que l’echafaud purge enfin dans une decade le sol de la liberté de tous les monstres, et de cette horde de vils agens des tyrans-coalisés qui dépuis longtems trament contre le peuple, et la répresentation nationale. Citoyens répresentans, que ne pouvons nous comme l’heureux et brave Geffroy, faire à chacun de vous un rempart de nos corps ? fermes dans nos principes, nous vous promettons de faire pâlir l’intrigue, et la sceleratesse devant la statue de la Vertu, que vous avez élévéé. Les tartuffes, couverts du manteau du patriotisme ont beau esperer. Ces machinateurs artificieux ne pourront plus désormais échaper à l’energie des sans-culottes, et à leur active surveillance. Restez à votre poste, législateurs, jusqu’à la paix, et ne dessendez du sommet de la montagne, qu’après que vous aurez consommé la (1) P.V., XL, 143. (2) C 302, pl. 1204, p. 20. félicité publique, et la liberté du genre humain. S. et F. » Carrière (présid.), Faure (secret.), Tragon (membre du comité), Vernhes (membre du comité), Toutraz (secret.) [et 1 signature illisible]. 28 Le citoyen Claude François Boullioud, ancien juge-de-paix du canton de Genis-le-Pa-triote, fait offrir à la Convention nationale, par un de ses membres, 6 contrats de rente de 1841 1. 3 s. 8 d., au capital de 50.866 1. 13 s. 4 d., ainsi que d’un capital de 7,500 L, dues au donateur par les officiers de la ci-devant douane de Lyon; ce don patriotique est accompagné de celui des arrérages échus; savoir: des 6 contrats, pendant l’intervalle de 18 mois, et de la créance sur les officiers de la douane, pendant celui de 12 ans. Les titres de créances sont déposés sur le bureau par le fondé de pouvoirs du donateur. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité de liquidation (1). 29 La société populaire de Châtillon-sur-Marne, département de la Marne, félicite la Convention nationale sur le décret qui a proclamé l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’ame. Elle lui exprime les sentimens d’horreur que lui ont inspirés les vils assassins de Robespierre et Collot, et finit par lui dire que tous les Français, dignes du nom républicain, sauront mourir avant que la liberté et l’égalité périssent; mais qu’elles ne périront pas, parce que la providence s’est déclarée pour elles, et que la Montagne, dirigée par elle, se montrera digne d’une si belle tâche. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Châtillon-sur-Marne, s.d.] (3). «Citoyens représentans du peuple français, La Société populaire de Chatillon sur marne, district d’Epernay département de la marne, ne cesse d’admirer la prudence de vos décrets, mais elle place au nombre de ceux immortels, que l’amour de la Patrie et la sagesse vous ont dictés, celui du 18 floréal, par lequel au nom du peuple français, vous avez reconnu l’existance de l’être suprême et l’immortalité de l’ame, agréez citoyens représentans les témoignages de félicitation de la société. Déjà la société, déjà toute la commune, se préparent avec joie à célébrer la fête de l’Etre suprême elle sera simple mais les citoyens y porteront des cœurs pleins de respect pour la divinité et pleins d’amour pour la Patrie. (1) P.V., XL, 144. Bin, 10 mess. (2e suppL) ; Mon., XXI, 67; J. Fr., n° 639; J. Sablier, n° 1399; Ann. pair., n° DXXXXI; J. Lois, n° 635. (2) P.V., XL, 144. (3) C 309, pl. 1204, p. 9. 166 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE par l’inviter à ne descendre du sommet de la Montagne, qu’après qu’elle aura consommé le bonheur public et la liberté du genre humain. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Rabastens, 29 prair . II] (2). « Citoyens Répresentans, Un parti criminel avoit fondé son exécrable système sur le monstre de l’athéisme, des détracteurs temeraires de l’existence d’un Dieu etoient les lâches ennemis de la liberté. Cependant l’existence de l’Etre suprême n’a jamais pû être un problème que pour le scélérat qui a marqué tous les instans de sa vie par de nouveaux attentats. L’aneantissement total de notre être après sa dissolution, n’a pû être enfanté que par le desespoir d’une conscience criminelle qui cherche à s’étourdir sur ses remords. Le vain mot de hazard ne peut remplir les âmes vraiement républicaines celle-cy s’agrandissent, et le sentiment qui les éleve leur montre une providence qui les soutient et les anime. Peres de la patrie, qu’il nous soit permis de mettre la reconnoissance à l’ordre du jour pour le decret du 18 floréal qui, en rappellant à la pensée sublime de l’Etre suprême et de l’immortalité de l’ame, rend à l’homme juste sa force et sa constance, au malheureux sa consolation, et au méchant les remords et la terreur. Grâces soient rendues à la divinité tutelaire qui a conservé les jours de 2 amis de la vertu. Des bras parricides avoient entouré des ombres de la mort 2 incorruptibles défenseurs des droits du peuple. A la nouvelle effrayante de l’exe-crable attentat médité sur la personne de Robespierre, et entrepris sur celle de Collot d’Herbois, nous avons frémi d’horreur et de crainte. Jusques-à quand enfin les furies seront-elles l’egide des ennemis de la République ! jusques-à quand des monstres insensés braveront-ils la liberté en poignardant ses plus intrépides défenseurs ! Quoy la vertu sera-t’elle sans-cesse la proye du crime et de l’assassinat ! et le sanctuaire des lois en foumira-t’il encore les victimes ! non non que l’echafaud purge enfin dans une decade le sol de la liberté de tous les monstres, et de cette horde de vils agens des tyrans-coalisés qui dépuis longtems trament contre le peuple, et la répresentation nationale. Citoyens répresentans, que ne pouvons nous comme l’heureux et brave Geffroy, faire à chacun de vous un rempart de nos corps ? fermes dans nos principes, nous vous promettons de faire pâlir l’intrigue, et la sceleratesse devant la statue de la Vertu, que vous avez élévéé. Les tartuffes, couverts du manteau du patriotisme ont beau esperer. Ces machinateurs artificieux ne pourront plus désormais échaper à l’energie des sans-culottes, et à leur active surveillance. Restez à votre poste, législateurs, jusqu’à la paix, et ne dessendez du sommet de la montagne, qu’après que vous aurez consommé la (1) P.V., XL, 143. (2) C 302, pl. 1204, p. 20. félicité publique, et la liberté du genre humain. S. et F. » Carrière (présid.), Faure (secret.), Tragon (membre du comité), Vernhes (membre du comité), Toutraz (secret.) [et 1 signature illisible]. 28 Le citoyen Claude François Boullioud, ancien juge-de-paix du canton de Genis-le-Pa-triote, fait offrir à la Convention nationale, par un de ses membres, 6 contrats de rente de 1841 1. 3 s. 8 d., au capital de 50.866 1. 13 s. 4 d., ainsi que d’un capital de 7,500 L, dues au donateur par les officiers de la ci-devant douane de Lyon; ce don patriotique est accompagné de celui des arrérages échus; savoir: des 6 contrats, pendant l’intervalle de 18 mois, et de la créance sur les officiers de la douane, pendant celui de 12 ans. Les titres de créances sont déposés sur le bureau par le fondé de pouvoirs du donateur. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité de liquidation (1). 29 La société populaire de Châtillon-sur-Marne, département de la Marne, félicite la Convention nationale sur le décret qui a proclamé l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’ame. Elle lui exprime les sentimens d’horreur que lui ont inspirés les vils assassins de Robespierre et Collot, et finit par lui dire que tous les Français, dignes du nom républicain, sauront mourir avant que la liberté et l’égalité périssent; mais qu’elles ne périront pas, parce que la providence s’est déclarée pour elles, et que la Montagne, dirigée par elle, se montrera digne d’une si belle tâche. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Châtillon-sur-Marne, s.d.] (3). «Citoyens représentans du peuple français, La Société populaire de Chatillon sur marne, district d’Epernay département de la marne, ne cesse d’admirer la prudence de vos décrets, mais elle place au nombre de ceux immortels, que l’amour de la Patrie et la sagesse vous ont dictés, celui du 18 floréal, par lequel au nom du peuple français, vous avez reconnu l’existance de l’être suprême et l’immortalité de l’ame, agréez citoyens représentans les témoignages de félicitation de la société. Déjà la société, déjà toute la commune, se préparent avec joie à célébrer la fête de l’Etre suprême elle sera simple mais les citoyens y porteront des cœurs pleins de respect pour la divinité et pleins d’amour pour la Patrie. (1) P.V., XL, 144. Bin, 10 mess. (2e suppL) ; Mon., XXI, 67; J. Fr., n° 639; J. Sablier, n° 1399; Ann. pair., n° DXXXXI; J. Lois, n° 635. (2) P.V., XL, 144. (3) C 309, pl. 1204, p. 9. SÉANCE DU 7 MESSIDOR AN II (25 JUIN 1794) - N08 30-32 167 Pourquoi des monstres cherchent ils donc a empoisonner la joie du peuple français, en pratiquant d’infâmes manœuvres pour assassiner les réprésentans de ce peuple brave, loyal et généreux ? se persuadent ils les scélérats que tous les hommes dignes de porter le nom de citoyen français ne mourront pas avant que la liberté et l’égalité périssent ? Mais elles ne périrons pas et nous repousserons les fers des assassins, la providence est pour nous elle s’est déclarée; vive la Republique, vive la Convention, vive la montagne ! » Mignon (secret.), Gillet (présid.), Daubigny ( secret.) 30 L’agent national de la commune de Derval, district de Châteaubriant, département de la Loire Inférieure, annonce à la Convention nationale que dans cette commune l’esprit public est dans les vrais principes de la révolution; que rien ne coûte à ses concitoyens lorsqu’il s’agit de contribuer à la destruction des tyrans; que leur ayant été demandé des bois de bourdaine et autres pour faire de la poudre, les hommes, les femmes et les enfans se sont empressés d’en couper et peler, en chantant des hymnes à la liberté, et en ont fourni plus de 20 milliers en 8 jours; et que, lors de la déroute de Savenay, cette commune ayant été menacée par des brigands, les citoyens se sont ralliés pour les détruire, et en ont pris 9 qui ont été fusillés. Il termine, au nom de ses concitoyens, par jurer fidélité à la Convention nationale, obéissance aux lois, et guerre aux tyrans et à tous les ennemis de la liberté, de l’égalité et de la République. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Derval, 6 prair. II. Au présid. de la Conv.'] (2) «Je te (sic) écrit Plusieurs fois et je ne (sic) jamais eu La Douce Satisfaction de Savoir si tu recevois Mes lettres. Je vais encore te Donner Connoissance de notre pays et de L’union qui y Régné. Toute notre Réquisition s’est rendu au Lieu Destiné Sans qu’il y ait eu aucun qui [ait] pensé a Deserter. On [nous] a Demandés des Bois de Bourdenne et autre pour faire de la poudre pour foudroyer Les tirans. 10.000 pisants de Bois pour notre Canton, en payant, les ouvriers étant Rare, j’ai présenté à la Municipalité Le tems que cela durerait et que cela Retarderez (sic) peut être Notre Bonheur, qu’il falloit que Chaque particulier coupe un paquet et l’apporte à La Municipalité tout pelé tel que Notre district le demander (sic); Je ne (sic) pas plutôt eu achevé que tous ou [ont] courru au Bois en criant Vive la Republique Mort au tirant. Dès l’après-midi il y avoit plus de 50 fagot d’apportés. Les femmes, filles et enfants, tous peloient La Bourdenne en Chantant L’imne à la Liberté. Nous en avons fournis en 8 jours (1) P.V., XL, 144. Btn, 10 mess. (2e suppP) ; M.U,. XLI, 119. (2) C 308, pl. 1196, p. 18. plus de 20 milliers et il auroit au Moin fallut 3 mois pour cela et il n’en a pas coûté un sou a La Republique. Chaqu’un S’occupe présentement a donnée une Livre de Guénille [?]. Tu ne saurois Concevoir L’ardeur de nos Citoyens et Citoyennes : il ne s’agit que de parler Ça Marche promptement. Et toujours des cris de Vive la République. Il y a Desja un tems que je te (sic) écrit que Nous avions donnés toute Notre argenterie et ornement d’Eglise a Notre district, pour la Republique. Sûrement Nos lettres ne par-vienn [ent] pas; et puis tu as trop d’occupation, mais je suis Bien aise de te faire Connoitre Notre Canton a Seul fin que tu sache Comment se comporte Le Pays. Nous avons été entourrez de Brigands; Nous Nous sommes tous Ralliés pour Les détruire. Je Marchez comme les autres; Nous étions 8; nous avons été assez heureux pour en prendre 4 et 9 Le lendemain. C’étoit au tems de la déroute de Savenai. Nous les avons conduit à Notre District; nous avons vu que cela Nous coûtoit trop cher : Nous avons pris le parti de les fusiller. Depuis ce tems La pas un ne si frotée. Nous sommes toujours sur [un mot indéchiffrable]; et si toute La commune avoit fait comme Nous il N’y auroit point eu Brigands; ils ont été tout à L’entour de chez Nous hors Notre endroit. Si tu savois comme nous sommes acharnés Contre ceux qui en veule à Notre Liberté tu en [illisible] pâmerais d’aise. Tu peux Nous croire les plus zélés des patriotes et francs Républicains. A Moi à Mon particulier, Si tu m’accusois la Réception de La présente tu me Rendrois le plus heureux des hommes. Salut, union et fraternité » (1) . Renaud (agent nat.). 31 La citoyenne Salon, veuve Falconnet, de Paris, écrit à la Convention nationale qu’elle fait hommage à la patrie d’une pension de 150 1., qui lui fut accordée par le dernier tyran, en sa qualité de veuve d’un capitaine en second de la compagnie des bas-officiers invalides: elle joint à sa lettre le brevet de cette pension. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité des finances (2) . [Applaudissements) 32 Le citoyen Lagaudie, de la commune de Lu-bersac, district d’Uzerche, département de la Corrèze, annonce à la Convention nationale (1) En marge : Excuse un agent national de la campagne, je voudrais mieux me faire entendre — Notre district est Chateaubriand, de-part1 de Loire Inférieure. (2) P.V., XL, 145. Bin, 10 mess. (2e suppl1); Mon., XXI, 67; J. Fr., n°639; J. Sablier, n°1399; J. Lois, n° 635. SÉANCE DU 7 MESSIDOR AN II (25 JUIN 1794) - N08 30-32 167 Pourquoi des monstres cherchent ils donc a empoisonner la joie du peuple français, en pratiquant d’infâmes manœuvres pour assassiner les réprésentans de ce peuple brave, loyal et généreux ? se persuadent ils les scélérats que tous les hommes dignes de porter le nom de citoyen français ne mourront pas avant que la liberté et l’égalité périssent ? Mais elles ne périrons pas et nous repousserons les fers des assassins, la providence est pour nous elle s’est déclarée; vive la Republique, vive la Convention, vive la montagne ! » Mignon (secret.), Gillet (présid.), Daubigny ( secret.) 30 L’agent national de la commune de Derval, district de Châteaubriant, département de la Loire Inférieure, annonce à la Convention nationale que dans cette commune l’esprit public est dans les vrais principes de la révolution; que rien ne coûte à ses concitoyens lorsqu’il s’agit de contribuer à la destruction des tyrans; que leur ayant été demandé des bois de bourdaine et autres pour faire de la poudre, les hommes, les femmes et les enfans se sont empressés d’en couper et peler, en chantant des hymnes à la liberté, et en ont fourni plus de 20 milliers en 8 jours; et que, lors de la déroute de Savenay, cette commune ayant été menacée par des brigands, les citoyens se sont ralliés pour les détruire, et en ont pris 9 qui ont été fusillés. Il termine, au nom de ses concitoyens, par jurer fidélité à la Convention nationale, obéissance aux lois, et guerre aux tyrans et à tous les ennemis de la liberté, de l’égalité et de la République. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Derval, 6 prair. II. Au présid. de la Conv.'] (2) «Je te (sic) écrit Plusieurs fois et je ne (sic) jamais eu La Douce Satisfaction de Savoir si tu recevois Mes lettres. Je vais encore te Donner Connoissance de notre pays et de L’union qui y Régné. Toute notre Réquisition s’est rendu au Lieu Destiné Sans qu’il y ait eu aucun qui [ait] pensé a Deserter. On [nous] a Demandés des Bois de Bourdenne et autre pour faire de la poudre pour foudroyer Les tirans. 10.000 pisants de Bois pour notre Canton, en payant, les ouvriers étant Rare, j’ai présenté à la Municipalité Le tems que cela durerait et que cela Retarderez (sic) peut être Notre Bonheur, qu’il falloit que Chaque particulier coupe un paquet et l’apporte à La Municipalité tout pelé tel que Notre district le demander (sic); Je ne (sic) pas plutôt eu achevé que tous ou [ont] courru au Bois en criant Vive la Republique Mort au tirant. Dès l’après-midi il y avoit plus de 50 fagot d’apportés. Les femmes, filles et enfants, tous peloient La Bourdenne en Chantant L’imne à la Liberté. Nous en avons fournis en 8 jours (1) P.V., XL, 144. Btn, 10 mess. (2e suppP) ; M.U,. XLI, 119. (2) C 308, pl. 1196, p. 18. plus de 20 milliers et il auroit au Moin fallut 3 mois pour cela et il n’en a pas coûté un sou a La Republique. Chaqu’un S’occupe présentement a donnée une Livre de Guénille [?]. Tu ne saurois Concevoir L’ardeur de nos Citoyens et Citoyennes : il ne s’agit que de parler Ça Marche promptement. Et toujours des cris de Vive la République. Il y a Desja un tems que je te (sic) écrit que Nous avions donnés toute Notre argenterie et ornement d’Eglise a Notre district, pour la Republique. Sûrement Nos lettres ne par-vienn [ent] pas; et puis tu as trop d’occupation, mais je suis Bien aise de te faire Connoitre Notre Canton a Seul fin que tu sache Comment se comporte Le Pays. Nous avons été entourrez de Brigands; Nous Nous sommes tous Ralliés pour Les détruire. Je Marchez comme les autres; Nous étions 8; nous avons été assez heureux pour en prendre 4 et 9 Le lendemain. C’étoit au tems de la déroute de Savenai. Nous les avons conduit à Notre District; nous avons vu que cela Nous coûtoit trop cher : Nous avons pris le parti de les fusiller. Depuis ce tems La pas un ne si frotée. Nous sommes toujours sur [un mot indéchiffrable]; et si toute La commune avoit fait comme Nous il N’y auroit point eu Brigands; ils ont été tout à L’entour de chez Nous hors Notre endroit. Si tu savois comme nous sommes acharnés Contre ceux qui en veule à Notre Liberté tu en [illisible] pâmerais d’aise. Tu peux Nous croire les plus zélés des patriotes et francs Républicains. A Moi à Mon particulier, Si tu m’accusois la Réception de La présente tu me Rendrois le plus heureux des hommes. Salut, union et fraternité » (1) . Renaud (agent nat.). 31 La citoyenne Salon, veuve Falconnet, de Paris, écrit à la Convention nationale qu’elle fait hommage à la patrie d’une pension de 150 1., qui lui fut accordée par le dernier tyran, en sa qualité de veuve d’un capitaine en second de la compagnie des bas-officiers invalides: elle joint à sa lettre le brevet de cette pension. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité des finances (2) . [Applaudissements) 32 Le citoyen Lagaudie, de la commune de Lu-bersac, district d’Uzerche, département de la Corrèze, annonce à la Convention nationale (1) En marge : Excuse un agent national de la campagne, je voudrais mieux me faire entendre — Notre district est Chateaubriand, de-part1 de Loire Inférieure. (2) P.V., XL, 145. Bin, 10 mess. (2e suppl1); Mon., XXI, 67; J. Fr., n°639; J. Sablier, n°1399; J. Lois, n° 635.